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comprendre le celtisme, opinion pour un programme

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Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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31 messages • Page 2 sur 3 • 1, 2, 3

Messagede Thierry » Ven 17 Sep, 2004 10:05

Merci Muskull d'évoquer Brunaux qui bien qu'étant archéologue ne cesse de se référer aux textes généralement contemporains des objets qu'il découvre...

On peut ne pas être d'accord sur ses interprétations mais il ne nie pas l'existence de la littérature irlandaise et exprime simplement l'idée de prudence, de mise, peut être à l'excès comme tu le soulignes dans le milieu des chercheurs...


Fergus, je ne pensais pas à Dumézil dont j'avoue ne connaître que les entretiens avec Didier Eribon. Il n'a d'ailleurs jamais travaillé sur les celtes ou très accessoirement mais bien plus notamment sur la religion romaine.

Je mets en guillemets "histoire des religions" car effectivement, il ne me semble pas cohérent quand on évoque la nécessité de la transdisciplinarité de mettre en exergue et en unique objet d'étude un seul aspect d'une civilisation....

Je connais quant à moi assez bien une matière qu'on appelle "histoire du droit" et au final j'avoue que le particularisme qui la caractérise la décrédibilise totalement tant elle confine (pour l'histoire ancienne)à la reproduction sempiternelle de schémas qui s'avèrent scientifiquement douteux (méconnaissance par aveuglement de l'origine des coutumes, croyance en l'universalisme romain etc....on a déjà parlé)

Je pense que dissocier l'histoire et se priver de ses sources matérielles directes est une façon de s'engager d'emblée sur une mauvaise méthode...pour moi l'histoire des religions existe et c'est de l'histoire ou celà devrait l'être avec le même respect et le même intérêt pour l'ensemble des sources dont on dispose...

Non Fergus, je ne pensais pas à Dumézil en tout cas mais à Guyonvarch'... dont j'ai lu les civilisations et sociétés celtiques.....Certains points m'ont accroché et m'ont semblé intéressants mais je n'y ai pas lu une seule ligne, si ce n'est de critique générale et - à priori - sur l'archéologie - pas une référence historique si ce n'est à César car ses commentaires (pris au pied de la lettre - sans aucun recul, ni références à la manière dont César a pu recueillir ses quelques renseignement ethnologiques qui font toujours gloser) peuvent servir ( les vingt ans d'étude que Monsieur Sagremor connaît bien.... :? )


Après on peut toujours dire qu'un des principes de base pour accéder à l'antique sagesse est notamment de nier l'histoire....j'abonde dans le sens de Monsieur Sagremor, effectivement, c'est un des meilleurs moyens de pouvoir affirmer que l'on est détenteur de la vérité en évoquant une civilisation disparue...

Je n'ai pas assez lu Guyonvarch', me diras tu ?

Je te rétorquerai que je n'ai pas l'impression que tu as lu l'excellent "paysans gaulois" de P.Meniel et consorts.... (beurk - des gaulois laboureurs et défricheurs, nombreux et très attachés aux biens matériels - beurk), les ouvrages de Goudineau (très intéressant sur les manipulations césariennes) ceux de Bruneaux (l'homme qui expose les traces matérielles - quelle vulgarité - de ce que fut la religion gauloise) ah évidemment ces ouvrages ne sont pas prestigieux, l'histoire des Gaulois, finalement, ça n'interesse pas grand monde, y compris ici :( .[/b]
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Messagede Marc'heg an Avel » Ven 17 Sep, 2004 13:37

Bonjours à tous,

A la lecture des messages passés sur ce fil, j'ai recherché, et retrouvé ce passage d'Ernest RENAN :

"La recherche des origines suppose un esprit philosophique, une vive intuition de ce qui est certain, probable ou plausible, un sentiment profond de la vie et de ses métamorphoses, un art particulier pour tirer des rares textes que l'on possède tout ce qu'ils renferment en fait de révélations sur des situations psychologiques fort éloignées de nous."

Ernest RENAN (Préface de Marc Aurèle)

*********

Je l'avais mis en exergue, en page de dédicaces, de mon étude : Genèse de la Bretagne armoricaine.

JC Even :)
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Messagede Fergus » Ven 17 Sep, 2004 14:58

Fergus, je ne pensais pas à Dumézil dont j'avoue ne connaître que les entretiens avec Didier Eribon. Il n'a d'ailleurs jamais travaillé sur les celtes ou très accessoirement mais bien plus notamment sur la religion romaine.


Dumézil n'a jamais consacré d'ouvrage spécifique au domaine celtique, c'est évident, ses sources principales étant surtout romaines et indiennes et, dans une moindre mesure, iraniennes et germaniques. Cependant, il y a quelques pages importantes et lumineuses.
Je pense en particulier à la troisième partie de Mythe et Epopée II (Gallimard), intitulée : Entre les dieux et les hommes : un roi (Yayati, Yima, Eochaid Feidlech). Il y est question, entre autres, de la comparaison entre Madhavi l'indienne et la reine Medb de Connaught (les deux noms signifient "ivresse"), de Eochaid Feidlech et de ses fils (voir ici le texte La mort de Medb, forum littérature), et du mystérieux Lugaid aux Raies rouges.
Je pense aussi aux premiers chapitres de Mythe et Epopée III, où Dumézil compare Apam Napat (gardien des eaux iranien), le puits de Nechtan en Irlande, et le Neptunus latin.
Même si, en quantité, ces pages sont indignifiantes dans l'oeuvre énorme de Dumézil, elles existent, et ont le mérite de replacer les Celtes dans le cadre indo-européen.

Je mets en guillemets "histoire des religions" car effectivement, il ne me semble pas cohérent quand on évoque la nécessité de la transdisciplinarité de mettre en exergue et en unique objet d'étude un seul aspect d'une civilisation....

Loin de moi cette idée, puisque j'invoque la transdisciplinarité. Il me semble cependant que, lorsqu'il y a conflit à propos des Celtes, c'est toujours au sujet de la religion, ou de ce qui tourne autour. L'histoire pure, l'économie, la culture matérielle, ne font pas vraiment débat, en tout cas pas de manière si passionnée. L'histoire des religions, sans guillemets, touche à ce qui est le moins palpable. Même si elle doit tenir compte des données matérielles (et peut-être qu'elle ne le fait pas assez), elle manie surtout des concepts, des structures mentales, des images, des symboles, des récits. Son matériau de base se trouve en partie dans les sépultures et les objets d'art et monnaies, mais aussi dans les textes, écrits ou non (le folklore est un matériau important). C'est cette nature immatérielle, son caractère souvent "improuvable", parce qu'on a affaire à de l'esprit, de l'imaginaire, du symbolique, qui génère cette polémique.

Quant à Guyonvarc'h, disciple et continuateur de la "méthode Dumézil" dans le domaine celtique, pas plus que ce dernier il ne cite de fouilles archéologiques ni de "source historique" (encore que : c'est quoi une source historique dans le domaine celtique ?). C'est un linguiste. Il parle de structures, de schémas mythologiques et littéraires. Sa base fondamentale est constituée de textes insulaires et gréco-latins (et pas seulement César).

Quoi qu'il en soit, on attend toujours, dans le domaine de la (des ?) religion(s) celtique(s), l'esprit savant qui saura faire la synthèse des données brutes de l'archéologie et des données "brumeuses" des textes.

Je te rétorquerai que je n'ai pas l'impression que tu as lu l'excellent "paysans gaulois" de P.Meniel et consorts.... (beurk - des gaulois laboureurs et défricheurs, nombreux et très attachés aux biens matériels - beurk), les ouvrages de Goudineau (très intéressant sur les manipulations césariennes) ceux de Bruneaux (l'homme qui expose les traces matérielles - quelle vulgarité - de ce que fut la religion gauloise) ah évidemment ces ouvrages ne sont pas prestigieux, l'histoire des Gaulois, finalement, ça n'interesse pas grand monde, y compris ici


Je reconnais très volontiers ne pas avoir assez lu ces auteurs (ou même pas lu du tout, pour Meniel). Ne crois pas que je méprise les gaulois laboureurs, ou les traces matérielles de la religion gauloise.
Mais peut-être serait il intéressant que quelqu'un, ici, fasse une synthèse lisible et abordable des thèses de Bruneaux, et qu'on confronte tout ça avec les données "dumézilo-guyonvarc'ho-insulaires"...
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Messagede Thierry » Ven 17 Sep, 2004 16:28

Merci Fergus, de ta réponse car si nous n'avons pas les mêmes lectures :) (quelques unes tout de même, Kruta ?) je constate qu'on a en fait les mêmes regrets....

C'est même une des choses qui m'a le plus frappé en abordant la matière, l'absence de contacts et de passerelles entre linguistes, historiens et archéologues, les différentes écoles à tel point que je n'étais pas sûr que les uns et les autres évoquaient la même civilisation....

Toutefois les historiens purs comme Kruta, Cunliffe voir des anciens commes Grenier tiennent largement compte du fonds mythologique irlandais....

Et l'archéologue Brunaux ne l'ignore pas non plus.....

Quant au travail de synthèse, même si c'était assez sommaire, j'ai évoqué dans le fil "sites archéologiques" les découvertes sur Gournay, beaucoup plus brièvement celles de Fesques, il me reste à évoquer le "morceau de choix" - Ribemont - c'est une question de temps, mais j'ai en plus le sentiment que ça n'intéresse pas grand monde donc j'ai un peu baissé les bras....

J'ai volontairement évité les interprétations de Brunaux qui voit dans l'invasion belge du début III° siècle les marques d'un particularisme très affirmé au regard du reste du monde celtique et qui procéde énormément par comparatisme avec les grecs et les latins.....
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Messagede Fergus » Ven 17 Sep, 2004 17:26

Ne baisse pas les bras. Moi aussi, j'ai souvent l'impression de n'intéresser personne avec mes textes irlandais. Mais certains les lisent.
J'ai lu tes notices archéologiques.
Kruta est effectivement une référence commune.
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Messagede Muskull » Ven 17 Sep, 2004 19:14

Haut les coeurs ! :D

Je viens de voir l'Arbre Celtique sur un moteur de recherche sur l'archéologie !
http://www.archeophile.com/index.php?m= ... =25&stat=0

C'est pas beau ça ?

Pour les textes irlandais, grand merci Fergus, c'est très important d'avoir les textes au plus près de la source.
Pour les analyses et le comparatisme, moi aussi :wink: , j'attends des interlocuteurs. J'ai un peu jeté des fils avec Ceridwen... :roll:
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Messagede lopi » Ven 17 Sep, 2004 20:17

Une rencontre, celle d'un conservateur dans un musée gallo-romain, en France. Il m'avait laissé à loisir étudier le matériel de son musée : ex-voto anatomiques. On parlait de ce sujet du fil.
Il m'a dit, un peu aigri, en substance :" les archéologues s'interressent à l'archéologie, les historiens à l'histoire, moi je m'intéresse aux hommes qui ont vécus".
Voilà, un type en or. Qu'il repose en paix!
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Messagede mikhail » Ven 17 Sep, 2004 20:52

Muskull a écrit:Haut les coeurs ! :D

Je viens de voir l'Arbre Celtique sur un moteur de recherche sur l'archéologie !

et situé entre l'oppidum d'Entremont et le musée du Vatican, pas mal, Guillaume et Pierre !
Certes, le texte est sec, mais l'Arbre Celtique est cité. Et notez bien la petite barre dessous, avec une partie rouge : l'Arbre Celtique est en 2e position...

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Messagede Muskull » Ven 17 Sep, 2004 20:58

Est-ce ainsi que les hommes vivent

Tout est affaire de décor
Changer de lit changer de corps
À quoi bon puisque c'est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m'éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j'ai cru trouver un pays.

Coeur léger coeur changeant coeur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes jours
Que faut-il faire de mes nuits
Je n'avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
Je m'endormais comme le bruit.

C'était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d'épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j'y tenais mal mon rôle
C'était de n'y comprendre rien

Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent

Dans le quartier Hohenzollern
Entre La Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un coeur d'hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m'allonger près d'elle
Dans les hoquets du pianola.

Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke.

Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent.

Elle était brune elle était blanche
Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche
Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faïence
Elle travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence
Qui n'en est jamais revenu.

Il est d'autres soldats en ville
Et la nuit montent les civils
Remets du rimmel à tes cils
Lola qui t'en iras bientôt
Encore un verre de liqueur
Ce fut en avril à cinq heures
Au petit jour que dans ton coeur
Un dragon plongea son couteau

Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent.

Louis Aragon, (interprétation de Léo Ferré)

Nulle moquerie en ce post Lopi, bien au contraire, juste la parole du poète. :wink:
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Messagede mikhail » Ven 17 Sep, 2004 22:20

Fergus Bodu a écrit:Quant à Guyonvarc'h, disciple et continuateur de la "méthode Dumézil" dans le domaine celtique, pas plus que ce dernier il ne cite de fouilles archéologiques ni de "source historique" (encore que : c'est quoi une source historique dans le domaine celtique ?) C'est un linguiste. Il parle de structures, de schémas mythologiques et littéraires. Sa base fondamentale est constituée de textes insulaires et gréco-latins (et pas seulement César).

"Nous redirons à ce propos ici ce que nous avons dit beaucoup plus longuement en d'autres occasions, à savoir que le problème des druides, tel qu'il se pose, est uniquement philologique et textuel dans le cadre comparatif que nous venons de définir [indo-européen]. Quelques uns de nos collègues britanniques ont jadis cru nous reprocher de ne pas tenir compte du témoignage archéologique ("the archeological evidence"). Il nous est facile de répliquer qu'il n'y a pas d'archéologie druidique dans les ouvrages sérieux parce que les contextes archéologiques des culutres de Halstatt, de La Tène, ou de n'importe quelle culture de la protohistoire, ne nous apprennent rien des druides."
Et la suite du texte :
"D'ailleurs, si le reproche nous est fait de ne pas tenir compte d'une archéologie qui, au demeurant, n'existe pas, c'est qu'il évite presque toujours toute prise de position sur une idéologie sans laquelle le "druidisme" ne serait qu'imagination et chaos. L'intemporalité des druides mythiques de l'Irlande nous dispense heureusement d'avoir à les replacer dans un quelconque contexte évolutif, historique ou protohistorique."
F. Le Roux, C. J. Guyonvarc'h, Les Druides, page 8.
Le texte est de 1986, soit bientôt vingt ans.
La dernière phrase laisse ressentir que le couple Guyonvarc'h n'ignore pas René Guénon, ce qui est rare chez des scientifiques.

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Messagede Patricia » Ven 17 Sep, 2004 23:56

Fergus Bodu a écrit:Ne baisse pas les bras. Moi aussi, j'ai souvent l'impression de n'intéresser personne avec mes textes irlandais. Mais certains les lisent.


Bonjour Fergus,

Surtout ne baisses pas les bras, ces textes m'intéresse :wink:

Je me suis régalée avec les annales des quatres maîtres, le droit celtique, etc...



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Messagede ejds » Mer 04 Jan, 2006 12:10

Lliberté de pensée ou liberté de l'histoire ? :?

lopi a écrit:
Pierre Bayle l’écrivait en 1682 dans Pensées sur la comète : Les gens d’étude, qui devraient être la lumière des autres, suivent beaucoup plutôt ce torrent là (celui de juger de tout sur les premières impressions des sens et des passions, sans attendre un examen plus exact, mais aussi un peu trop pénible) qu’ils ne le détournent dans le chemin des véritables savants.


Difficulté à recomposer le passé par une imagination quelque peu trop fertile et éloignement à l'extrême d’une dure réalité, on peut-être surpris par ces revirements constants de l’Histoire, débordements littéraires catégoriques, maladroites comparaisons et approximations, cachotteries, préférences poétisées, points de vues divergents, loupés fictifs, dérapages identitaires …, et, en ce qui concerne le sujet traité par ce forum, de la civilisation dite « celtique ».

Faits et réalité, un texte choc se prête à nous le rappeler : :?:shock:

Liberté pour l'histoire !

– "L'histoire n'est pas la mémoire. L'historien, dans une démarche scientifique, recueille les souvenirs des hommes, les compare entre eux, les confronte aux documents, aux objets, aux traces, et établit les faits..." :

France: 19 historiens pour l'abrogation de plusieurs articles de loi
2005-12-12 PARIS (AFP)

http://actu.voila.fr/Article/mmd--franc ... z3wxz.html

Dix-neuf historiens de premier plan se sont prononcés lundi pour l'abrogation de plusieurs articles de loi, selon eux "indignes d'un régime démocratique", concernant des "événements du passé", dans un texte transmis à l'AFP et intitulé "Liberté pour l'histoire!".

Ils ont fait référence à des articles contenus dans les lois du 13 juillet 1990 (ndlr: tendant à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe), du 29 janvier 2001 (ndlr: relative à la reconnaissance du génocide arménien de 1915), du 21 mai 2001 (ndlr: tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité) et du 23 février 2005.

Le polémique article 4 de cette dernière loi (en faveur des Français rapatriés) stipule que "les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord".

Jean-Pierre Azéma, Elisabeth Badinter, Jean-Jacques Becker, Françoise Chandernagor, Alain Decaux, Marc Ferro, Jacques Julliard, Jean Leclant, Pierre Milza, Pierre Nora, Mona Ozouf, Jean-Claude Perrot, Antoine Prost, René Rémond, Maurice Vaïsse, Jean-Pierre Vernant, Paul Veyne, Pierre Vidal-Naquet et Michel Winock ont signé ce texte.

"Emus par les interventions politiques de plus en plus fréquentes dans l'appréciation des événements du passé et par les procédures judiciaires touchant des historiens et des penseurs, nous tenons à rappeler les principes suivants", ont-ils écrit.

Selon eux, "l'histoire n'est pas une religion. L'historien n'accepte aucun dogme, ne respecte aucun interdit, ne connaît pas de tabous. Il peut être dérangeant. L'histoire n'est pas la morale. L'historien n'a pas pour rôle d'exalter ou de condamner, il explique. L'histoire n'est pas l'esclave de l'actualité. L'historien ne plaque pas sur le passé des schémas idéologiques contemporains et n'introduit pas dans les événements d'autrefois la sensibilité d'aujourd'hui".

"L'histoire n'est pas la mémoire, ont-ils poursuivi. L'historien, dans une démarche scientifique, recueille les souvenirs des hommes, les compare entre eux, les confronte aux documents, aux objets, aux traces, et établit les faits. L'histoire tient compte de la mémoire, elle ne s'y réduit pas. L'histoire n'est pas un objet juridique. Dans un Etat libre, il n'appartient ni au Parlement ni à l'autorité judiciaire de définir la vérité historique. La politique de l'Etat, même animée des meilleures intentions, n'est pas la politique de l'histoire".

"C'est en violation de ces principes que des articles de lois successives - notamment lois du 13 juillet 1990, du 29 janvier 2001, du 21 mai 2001, du 23 février 2005 ont restreint la liberté de l'historien, lui ont dit, sous peine de sanctions, ce qu'il doit chercher et ce qu'il doit trouver, lui ont prescrit des méthodes et posé des limites. Nous demandons l'abrogation de ces dispositions législatives indignes d'un régime démocratique", ont-ils conclu.

© AFP.

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Messagede Pierre » Mer 04 Jan, 2006 13:24

ejds a écrit:L'historien n'a pas pour rôle d'exalter ou de condamner, il explique. L'histoire n'est pas l'esclave de l'actualité. L'historien ne plaque pas sur le passé des schémas idéologiques contemporains et n'introduit pas dans les événements d'autrefois la sensibilité d'aujourd'hui".


J'y souscrit pleinement. Où est-ce qu'on signe ? :wink:


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Messagede Marc'heg an Avel » Mer 04 Jan, 2006 15:11

Moi aussi.

Ca me rappelle une lecture, je crois chez un des commentateur des Belles Lettres, disant que l'Historien, étudiant, analysant, ou expliquant un texte d'histoire, doit oublier sa propre nationalité, afin d'être impartial.

JCE :)
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Messagede ejds » Ven 03 Mar, 2006 12:52

sagremor a écrit:Comprendre le celtisme aujourd'hui.

"Ceux qui savent les sources sont avec nous dans cet exil". Saint-John Perse.

La civilisation des celtes rencontre aujourd'hui d'autant plus d'intérêt que les travaux érudits au premier rang desquels nous mettons les ouvrages irremplaçables de Françoise Leroux et Christian-J Guyonvar'ch, sont venus, depuis une trentaine d'années, porter à la connaissance du grand public un domaine jusqu'à eux abandonné aux approximations et aux supputations les plus diverses, si ce n'est aux divagations. Le "celtomane" y trouvait alors facilement son compte de même que l'amateur de mystères, plus occultiste que véritablement ésotérologue, furieux du moindre dévoilement.

...

Mesk-ha
En dilettante et en marche arrière (et éviter une forme chronique de dispersion), je me permets de rattacher ici le captivant fil, proposé par Cailleach, à celui tout aussi captivant, mais expansif programme, sur le "celtisme" de Sagremor : :46:

La Nouveau Spiritualité??

http://forum.arbre-celtique.com/viewtop ... 7357#37357

Esotérisme ou spiritualité : un vaste pêle-mêle.
Extraits de L'Express du 20/06/2005 : :shock::shock:

La folie de l'ésotérisme
Claire Chartier, Natacha Czerwinski

Cinéma, littérature, BD, art de vivre... C'est le grand retour de l'occulte et du surnaturel, la revanche de la pensée magique sur la raison toute-puissante. Une curieuse alchimie qui mêle charlatanisme et sincère quête spirituelle, phénomène de mode et redécouverte d'une tradition millénaire :

http://www.lexpress.fr/info/societe/dos ... ossier.asp

[…] Mais le druidisme fait aussi une percée remarquée. Les écolos férus de phytothérapie succombent aux sortilèges de la civilisation celte, telle Sylvie Merle, 46 ans, qui voit là «une belle façon de renouer avec les énergies divines à l'œuvre dans la nature». Cette naturopathe appartient à l'Ordre druidique des enfants de la Terre, né au tournant du nouveau millénaire. Huit fois par an, lors des fêtes d'équinoxe, du solstice et des célébrations celtiques, ses adeptes - environ 500 - se retrouvent pour célébrer leurs rituels à ciel ouvert. «L'être humain a une âme qui a besoin de vivre, explique Sylvie. Le druidisme m'a apporté un équilibre, une force dans le quotidien.» Avait-elle vu venir la vague? Yaguel Didier, la pythie des stars, publie aujourd'hui avec Marc Sich La Nuit des esprits (Plon): les mésaventures d'une jeune femme lâchée dans la lande bretonne, parmi druides et fantômes.

[…] Mélange de charlatanisme et de sincère recherche spirituelle, l'ésotérisme actuel doit en grande partie ses dérives au New Age, qui a recyclé la doctrine classique dans les années 1970. Mais les faux prophètes ne datent pas d'aujourd'hui. Dès l'Antiquité, un certain Alexandre d'Abonotique envoyait ses espions glaner des renseignements sur la vie et les manies de ceux qui venaient consulter ses oracles. Certes, brouiller les pistes fait aussi partie du jeu. «On trouve chez tous les adeptes de l'ésotérisme ou presque une part de ruse, souligne le philosophe Pierre Riffard, auteur d'un ouvrage de référence sur le sujet, L'Esotérisme (Robert Laffont). Cagliostro avait une face sérieuse, celle d'un franc-maçon solide, et une face charlatanesque de faux médecin. Il sera condamné à mort, puis à la détention perpétuelle par le pape, avant de périr étranglé dans son cachot.»

[…] Le corps humain, miroir du cosmos
L'ésotérisme occidental a une histoire. Histoire qui fait d'ailleurs depuis 1979 l'objet d'une chaire à la prestigieuse Ecole pratique des hautes études. Les origines de la tradition ésotérique remontent aux mystères d'Orphée et d'Eleusis, ces grandes célébrations à la fois énigmatiques et populaires de l'Antiquité grecque. Au VIe siècle avant Jésus-Christ, le mathématicien et astronome Pythagore, considéré comme le fondateur de l'ésotérisme occidental, affirme que les nombres régissent la nature. Environ deux siècles plus tard, Aristote évoque un savoir «exotérique», destiné à la foule, et un autre type de connaissance, occulte, réservé aux initiés. L'adjectif «ésotérique» n'apparaîtra que plus tard, sous la plume du Grec Lucien de Samosate, vers 166 de l'ère chrétienne. A partir du IIIe siècle avant Jésus-Christ, les néoplatoniciens, rassemblés à Alexandrie, élargissent et diffusent la doctrine ésotérique. Porphyre (234-305), puis Proclus (412-485) reprennent l'idée platonicienne d'une réalité suprasensible divisée en différents degrés, en y ajoutant, sous l'influence de leurs voisins orientaux, la pratique de l'extase, de la magie et de la méditation.

L'Express du 20/06/2005

L'Ordre druidique des enfants de la Terre (ODET) : :shock::shock:

http://www.druides.org/

Yaguel Didier, la pythie des stars (ou la star des pythies ?) :
les coulisses de l’ésotérisme et du journalisme ! :?

http://www.pseudo-sciences.org/article. ... rticle=198

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