|
comprendre le celtisme, opinion pour un programmeModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice
31 messages • Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Merci Muskull d'évoquer Brunaux qui bien qu'étant archéologue ne cesse de se référer aux textes généralement contemporains des objets qu'il découvre...
On peut ne pas être d'accord sur ses interprétations mais il ne nie pas l'existence de la littérature irlandaise et exprime simplement l'idée de prudence, de mise, peut être à l'excès comme tu le soulignes dans le milieu des chercheurs... Fergus, je ne pensais pas à Dumézil dont j'avoue ne connaître que les entretiens avec Didier Eribon. Il n'a d'ailleurs jamais travaillé sur les celtes ou très accessoirement mais bien plus notamment sur la religion romaine. Je mets en guillemets "histoire des religions" car effectivement, il ne me semble pas cohérent quand on évoque la nécessité de la transdisciplinarité de mettre en exergue et en unique objet d'étude un seul aspect d'une civilisation.... Je connais quant à moi assez bien une matière qu'on appelle "histoire du droit" et au final j'avoue que le particularisme qui la caractérise la décrédibilise totalement tant elle confine (pour l'histoire ancienne)à la reproduction sempiternelle de schémas qui s'avèrent scientifiquement douteux (méconnaissance par aveuglement de l'origine des coutumes, croyance en l'universalisme romain etc....on a déjà parlé) Je pense que dissocier l'histoire et se priver de ses sources matérielles directes est une façon de s'engager d'emblée sur une mauvaise méthode...pour moi l'histoire des religions existe et c'est de l'histoire ou celà devrait l'être avec le même respect et le même intérêt pour l'ensemble des sources dont on dispose... Non Fergus, je ne pensais pas à Dumézil en tout cas mais à Guyonvarch'... dont j'ai lu les civilisations et sociétés celtiques.....Certains points m'ont accroché et m'ont semblé intéressants mais je n'y ai pas lu une seule ligne, si ce n'est de critique générale et - à priori - sur l'archéologie - pas une référence historique si ce n'est à César car ses commentaires (pris au pied de la lettre - sans aucun recul, ni références à la manière dont César a pu recueillir ses quelques renseignement ethnologiques qui font toujours gloser) peuvent servir ( les vingt ans d'étude que Monsieur Sagremor connaît bien.... ) Après on peut toujours dire qu'un des principes de base pour accéder à l'antique sagesse est notamment de nier l'histoire....j'abonde dans le sens de Monsieur Sagremor, effectivement, c'est un des meilleurs moyens de pouvoir affirmer que l'on est détenteur de la vérité en évoquant une civilisation disparue... Je n'ai pas assez lu Guyonvarch', me diras tu ? Je te rétorquerai que je n'ai pas l'impression que tu as lu l'excellent "paysans gaulois" de P.Meniel et consorts.... (beurk - des gaulois laboureurs et défricheurs, nombreux et très attachés aux biens matériels - beurk), les ouvrages de Goudineau (très intéressant sur les manipulations césariennes) ceux de Bruneaux (l'homme qui expose les traces matérielles - quelle vulgarité - de ce que fut la religion gauloise) ah évidemment ces ouvrages ne sont pas prestigieux, l'histoire des Gaulois, finalement, ça n'interesse pas grand monde, y compris ici .[/b]
Bonjours à tous,
A la lecture des messages passés sur ce fil, j'ai recherché, et retrouvé ce passage d'Ernest RENAN : "La recherche des origines suppose un esprit philosophique, une vive intuition de ce qui est certain, probable ou plausible, un sentiment profond de la vie et de ses métamorphoses, un art particulier pour tirer des rares textes que l'on possède tout ce qu'ils renferment en fait de révélations sur des situations psychologiques fort éloignées de nous." Ernest RENAN (Préface de Marc Aurèle) ********* Je l'avais mis en exergue, en page de dédicaces, de mon étude : Genèse de la Bretagne armoricaine. JC Even "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
Dumézil n'a jamais consacré d'ouvrage spécifique au domaine celtique, c'est évident, ses sources principales étant surtout romaines et indiennes et, dans une moindre mesure, iraniennes et germaniques. Cependant, il y a quelques pages importantes et lumineuses. Je pense en particulier à la troisième partie de Mythe et Epopée II (Gallimard), intitulée : Entre les dieux et les hommes : un roi (Yayati, Yima, Eochaid Feidlech). Il y est question, entre autres, de la comparaison entre Madhavi l'indienne et la reine Medb de Connaught (les deux noms signifient "ivresse"), de Eochaid Feidlech et de ses fils (voir ici le texte La mort de Medb, forum littérature), et du mystérieux Lugaid aux Raies rouges. Je pense aussi aux premiers chapitres de Mythe et Epopée III, où Dumézil compare Apam Napat (gardien des eaux iranien), le puits de Nechtan en Irlande, et le Neptunus latin. Même si, en quantité, ces pages sont indignifiantes dans l'oeuvre énorme de Dumézil, elles existent, et ont le mérite de replacer les Celtes dans le cadre indo-européen.
Loin de moi cette idée, puisque j'invoque la transdisciplinarité. Il me semble cependant que, lorsqu'il y a conflit à propos des Celtes, c'est toujours au sujet de la religion, ou de ce qui tourne autour. L'histoire pure, l'économie, la culture matérielle, ne font pas vraiment débat, en tout cas pas de manière si passionnée. L'histoire des religions, sans guillemets, touche à ce qui est le moins palpable. Même si elle doit tenir compte des données matérielles (et peut-être qu'elle ne le fait pas assez), elle manie surtout des concepts, des structures mentales, des images, des symboles, des récits. Son matériau de base se trouve en partie dans les sépultures et les objets d'art et monnaies, mais aussi dans les textes, écrits ou non (le folklore est un matériau important). C'est cette nature immatérielle, son caractère souvent "improuvable", parce qu'on a affaire à de l'esprit, de l'imaginaire, du symbolique, qui génère cette polémique. Quant à Guyonvarc'h, disciple et continuateur de la "méthode Dumézil" dans le domaine celtique, pas plus que ce dernier il ne cite de fouilles archéologiques ni de "source historique" (encore que : c'est quoi une source historique dans le domaine celtique ?). C'est un linguiste. Il parle de structures, de schémas mythologiques et littéraires. Sa base fondamentale est constituée de textes insulaires et gréco-latins (et pas seulement César). Quoi qu'il en soit, on attend toujours, dans le domaine de la (des ?) religion(s) celtique(s), l'esprit savant qui saura faire la synthèse des données brutes de l'archéologie et des données "brumeuses" des textes.
Je reconnais très volontiers ne pas avoir assez lu ces auteurs (ou même pas lu du tout, pour Meniel). Ne crois pas que je méprise les gaulois laboureurs, ou les traces matérielles de la religion gauloise. Mais peut-être serait il intéressant que quelqu'un, ici, fasse une synthèse lisible et abordable des thèses de Bruneaux, et qu'on confronte tout ça avec les données "dumézilo-guyonvarc'ho-insulaires"... Fergus
-------------- - Ceist, a gillai forcetail, cia doaisiu mac ? - Ni ansa : macsa Dana, DÃ n mac Osmenta, (...) Ergna mac Ecnai, Ecna mac na tri nDea nDÃ na Extrait du Dialogue des Deux Sages
Merci Fergus, de ta réponse car si nous n'avons pas les mêmes lectures (quelques unes tout de même, Kruta ?) je constate qu'on a en fait les mêmes regrets....
C'est même une des choses qui m'a le plus frappé en abordant la matière, l'absence de contacts et de passerelles entre linguistes, historiens et archéologues, les différentes écoles à tel point que je n'étais pas sûr que les uns et les autres évoquaient la même civilisation.... Toutefois les historiens purs comme Kruta, Cunliffe voir des anciens commes Grenier tiennent largement compte du fonds mythologique irlandais.... Et l'archéologue Brunaux ne l'ignore pas non plus..... Quant au travail de synthèse, même si c'était assez sommaire, j'ai évoqué dans le fil "sites archéologiques" les découvertes sur Gournay, beaucoup plus brièvement celles de Fesques, il me reste à évoquer le "morceau de choix" - Ribemont - c'est une question de temps, mais j'ai en plus le sentiment que ça n'intéresse pas grand monde donc j'ai un peu baissé les bras.... J'ai volontairement évité les interprétations de Brunaux qui voit dans l'invasion belge du début III° siècle les marques d'un particularisme très affirmé au regard du reste du monde celtique et qui procéde énormément par comparatisme avec les grecs et les latins.....
Ne baisse pas les bras. Moi aussi, j'ai souvent l'impression de n'intéresser personne avec mes textes irlandais. Mais certains les lisent.
J'ai lu tes notices archéologiques. Kruta est effectivement une référence commune. Fergus
-------------- - Ceist, a gillai forcetail, cia doaisiu mac ? - Ni ansa : macsa Dana, DÃ n mac Osmenta, (...) Ergna mac Ecnai, Ecna mac na tri nDea nDÃ na Extrait du Dialogue des Deux Sages
Haut les coeurs !
Je viens de voir l'Arbre Celtique sur un moteur de recherche sur l'archéologie ! http://www.archeophile.com/index.php?m= ... =25&stat=0 C'est pas beau ça ? Pour les textes irlandais, grand merci Fergus, c'est très important d'avoir les textes au plus près de la source. Pour les analyses et le comparatisme, moi aussi , j'attends des interlocuteurs. J'ai un peu jeté des fils avec Ceridwen... Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
Une rencontre, celle d'un conservateur dans un musée gallo-romain, en France. Il m'avait laissé à loisir étudier le matériel de son musée : ex-voto anatomiques. On parlait de ce sujet du fil.
Il m'a dit, un peu aigri, en substance :" les archéologues s'interressent à l'archéologie, les historiens à l'histoire, moi je m'intéresse aux hommes qui ont vécus". Voilà , un type en or. Qu'il repose en paix! Lopi
et situé entre l'oppidum d'Entremont et le musée du Vatican, pas mal, Guillaume et Pierre ! Certes, le texte est sec, mais l'Arbre Celtique est cité. Et notez bien la petite barre dessous, avec une partie rouge : l'Arbre Celtique est en 2e position... mikhail
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Tout est affaire de décor Changer de lit changer de corps À quoi bon puisque c'est encore Moi qui moi-même me trahis Moi qui me traîne et m'éparpille Et mon ombre se déshabille Dans les bras semblables des filles Où j'ai cru trouver un pays. Coeur léger coeur changeant coeur lourd Le temps de rêver est bien court Que faut-il faire de mes jours Que faut-il faire de mes nuits Je n'avais amour ni demeure Nulle part où je vive ou meure Je passais comme la rumeur Je m'endormais comme le bruit. C'était un temps déraisonnable On avait mis les morts à table On faisait des châteaux de sable On prenait les loups pour des chiens Tout changeait de pôle et d'épaule La pièce était-elle ou non drôle Moi si j'y tenais mal mon rôle C'était de n'y comprendre rien Est-ce ainsi que les hommes vivent Et leurs baisers au loin les suivent Dans le quartier Hohenzollern Entre La Sarre et les casernes Comme les fleurs de la luzerne Fleurissaient les seins de Lola Elle avait un coeur d'hirondelle Sur le canapé du bordel Je venais m'allonger près d'elle Dans les hoquets du pianola. Le ciel était gris de nuages Il y volait des oies sauvages Qui criaient la mort au passage Au-dessus des maisons des quais Je les voyais par la fenêtre Leur chant triste entrait dans mon être Et je croyais y reconnaître Du Rainer Maria Rilke. Est-ce ainsi que les hommes vivent Et leurs baisers au loin les suivent. Elle était brune elle était blanche Ses cheveux tombaient sur ses hanches Et la semaine et le dimanche Elle ouvrait à tous ses bras nus Elle avait des yeux de faïence Elle travaillait avec vaillance Pour un artilleur de Mayence Qui n'en est jamais revenu. Il est d'autres soldats en ville Et la nuit montent les civils Remets du rimmel à tes cils Lola qui t'en iras bientôt Encore un verre de liqueur Ce fut en avril à cinq heures Au petit jour que dans ton coeur Un dragon plongea son couteau Est-ce ainsi que les hommes vivent Et leurs baisers au loin les suivent. Louis Aragon, (interprétation de Léo Ferré) Nulle moquerie en ce post Lopi, bien au contraire, juste la parole du poète. Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
"Nous redirons à ce propos ici ce que nous avons dit beaucoup plus longuement en d'autres occasions, à savoir que le problème des druides, tel qu'il se pose, est uniquement philologique et textuel dans le cadre comparatif que nous venons de définir [indo-européen]. Quelques uns de nos collègues britanniques ont jadis cru nous reprocher de ne pas tenir compte du témoignage archéologique ("the archeological evidence"). Il nous est facile de répliquer qu'il n'y a pas d'archéologie druidique dans les ouvrages sérieux parce que les contextes archéologiques des culutres de Halstatt, de La Tène, ou de n'importe quelle culture de la protohistoire, ne nous apprennent rien des druides." Et la suite du texte : "D'ailleurs, si le reproche nous est fait de ne pas tenir compte d'une archéologie qui, au demeurant, n'existe pas, c'est qu'il évite presque toujours toute prise de position sur une idéologie sans laquelle le "druidisme" ne serait qu'imagination et chaos. L'intemporalité des druides mythiques de l'Irlande nous dispense heureusement d'avoir à les replacer dans un quelconque contexte évolutif, historique ou protohistorique." F. Le Roux, C. J. Guyonvarc'h, Les Druides, page 8. Le texte est de 1986, soit bientôt vingt ans. La dernière phrase laisse ressentir que le couple Guyonvarc'h n'ignore pas René Guénon, ce qui est rare chez des scientifiques. mikhail
Bonjour Fergus, Surtout ne baisses pas les bras, ces textes m'intéresse Je me suis régalée avec les annales des quatres maîtres, le droit celtique, etc... Patricia
Lliberté de pensée ou liberté de l'histoire ?
Difficulté à recomposer le passé par une imagination quelque peu trop fertile et éloignement à l'extrême d’une dure réalité, on peut-être surpris par ces revirements constants de l’Histoire, débordements littéraires catégoriques, maladroites comparaisons et approximations, cachotteries, préférences poétisées, points de vues divergents, loupés fictifs, dérapages identitaires …, et, en ce qui concerne le sujet traité par ce forum, de la civilisation dite « celtique ». Faits et réalité, un texte choc se prête à nous le rappeler : shock: Liberté pour l'histoire ! – "L'histoire n'est pas la mémoire. L'historien, dans une démarche scientifique, recueille les souvenirs des hommes, les compare entre eux, les confronte aux documents, aux objets, aux traces, et établit les faits..." :
e.
J'y souscrit pleinement. Où est-ce qu'on signe ? @+Pierre Pierre Crombet
Fourberie en tout genre ... stock illimité (outrecuidance sur commande uniquement) Membre du Front de Libération des Dolmens et Menhirs....
Moi aussi.
Ca me rappelle une lecture, je crois chez un des commentateur des Belles Lettres, disant que l'Historien, étudiant, analysant, ou expliquant un texte d'histoire, doit oublier sa propre nationalité, afin d'être impartial. JCE "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
Mesk-ha En dilettante et en marche arrière (et éviter une forme chronique de dispersion), je me permets de rattacher ici le captivant fil, proposé par Cailleach, à celui tout aussi captivant, mais expansif programme, sur le "celtisme" de Sagremor : La Nouveau Spiritualité?? http://forum.arbre-celtique.com/viewtop ... 7357#37357 Esotérisme ou spiritualité : un vaste pêle-mêle. Extraits de L'Express du 20/06/2005 : :shock:
L'Ordre druidique des enfants de la Terre (ODET) : :shock: http://www.druides.org/ Yaguel Didier, la pythie des stars (ou la star des pythies ?) : les coulisses de l’ésotérisme et du journalisme ! http://www.pseudo-sciences.org/article. ... rticle=198 e.
31 messages • Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Retourner vers Histoire / Archéologie Qui est en ligneUtilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 45 invités
Accueil |
Forum |
Livre d'or |
Infos Lègales |
Contact
Site protégé. Utilisation soumise à autorisation Conception : Guillaume Roussel - Copyright © 1999/2009 - Tous droits rèservès - Dèpôts INPI / IDDN / CNIL(1006349) / SCAM(2006020105) |