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Exercice de style : des traductions amusantesModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice
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Salutatous
Jean Claude, Mikhail n'est pas Penn Sardin, il est Glazik Les Glazik ont toujours regardé les douarnenistes en fronçant le sourcil, Douarnenez est la Ville Rouge, la première ville à avoir une municipalité communiste en France C'est d'ailleurs de là que vient le terme quelque peu péjoratif de Penn Sardin, à cause des ouvrières des usines qui avaient mené la "révolte" et que les marins ont accompagné. Normal, c'étaient leurs maris, fils ou frères. Pour le sujet du fil, il y a deux bandes dessinées très amusantes que Mikhail doit connaître et qui répertorient en bilingue toutes les particularités du langage douarneniste. Elles datent de début 80 et ont été "inventées" par un journaliste du télégramme que je connaissais, ami de Georges Perros qui a été mon premier "mentor" en littérature. Ces BD sont toujours en vente, du moins à DZ et je suis sûr que Rónán, s'il ne les connait déjà serait intéressé. Pour les curieux, il y a aussi "Histoire d'un paysan breton", un Glazik celui là, qui raconte l'histoire de la Bretagne avec les yeux d'un "pauvre". Une histoire non officielle en somme... Voili, voilou, @+ amis bretonnants qui squattent un "chouia" et à tout les autres amis complices
Rónán,
Tu vas trop vite; relis mon message : en trégorrrois, j'ai écrit deo ! puis j'ai indiqué en langue unifiée : dezho. JC Even J'ai très bien lu, seulement ca m'a surpris que l'on dise dezho en trégorrois car tous les trégorrois que j'ai pu entendre jusqu'a present (aussi bien de Lannion, de Landreger que du Centre-Trégor) disent tous dê (= dezhe) et non dezho, car j'ai toujours appris que dezho était avant tout une forme léonarde (et je crois, Cap...), alors qu'ailleurs le plus souvent on dit "dezhe". Moi si j'avais entendu cette phrase j'aurais retranscrit "kalz diou'imp a save dê ul lec'h bennak". (j'aurais pas coupé les mots pareil, koi) "Kalz diwimp a zave deo lec'h bennak": as-tu deja entendu "dezho" (enfin de'o) dans d'autres contextes dans ton coin? Est-ce que "lec'h bennak" se dit tout seul ou est-ce que l'on dit "ul lec'h bennak" (prononcé "o' lec'h bennak" je pense) ? Merci. Rónán
C'est "Histoire d'un paysan bas breton", de Jean Marie Déguignet, publié d'abord par les éditions An Here de Martial Ménard en 1998. Personne ne voulait du manuscrit... Bien lui a pris de le publier : grâce à l'argent gagné, il a pu refaire une nouvelle édition du dictionnaire breton monolingue (dico breton ... tout en en breton). Puis il a publié l'intégrale des mémoires de J. M. Déguignet : "Historie de ma vie", 943 pages, An Here 2001, 30 euros. Le site de l'association Arkae à Ergué Gabérice (An Erge Vras) : http://www.deguignet.org/ qui est à l'origine de la redécouverte du manuscrit. Le premier volume est désormais publié chez Pocket, donc pas cher. Attention : on prend le livre en pleine gueule dès les premières pages. Déguignet (en breton : l'écorché) est miséreux, enfant de miséreux du début du XIXe siècle, né en 1834, mort en 1905. Il apprend à lir seul en gardnat les vaches à Kerfeunteun, devenu quartier nord de Quimper ; puis le français ; il devient soldat, seul avenir "intéressant". Il voyage beaucoup : Italie, où il apprend l'italien, Sébastopol, Jérusalem où il perd la foi (!), retour en France où il ne trouve pas de travail à sa mesure : trop gradé, car sergent ; il se rengage, guerroie en Algérie, puis au Mexique où il visite les bibliothèques (!) ce qui lui vaut le respect de quelques propriétaires qui méprisent tous les autres Français. Retour en France où il devient paysan, se marie. Il finira dans la misère, révélant de plus en plus un caractère quadi paranoïaque. A cette époque, il était un "rouge" car il traitait les prêtres comme son voisin, refusant de dire "mon Père" et de plier le genou. Il a dû subir les conséquences de son athéisme. Ce qui étonne le plus chez Déguignet, c'est son génie, un Q.I., comme on dirait de nos jours, réellement très élevé, et l'histoire de sa vie, la seule histoire d'un misérable écrite par un miséreux. mikhail
bretonismeEncore un bretonisme (entendu) :
L'enveloppe est avec lui (il a l'enveloppe). mikhail
Réponse à Rónán,
C'est quasiment un exercice freudien que tu me demandes là. - pour lec'h bennak, ce serait plutot el lec'h bennak < en ul lec'h bennak. - pour à eux : dezho, la forme dè m'est parfaitement familière. Mais la forme de-o existe aussi, et se rapprocherait plutot de dew sèche et rapide. Je vais tester parmi mes relations bretonnantes, de la région de La Roche-Derrien et celle de Plouaret. Mais je dois te dire aussi qu'à La Roche-Derrien existait un langage très particulier, appelé le Tunodo, dont les derniers locuteurs sont décédés depuis deux décennies environ. On pourrait qualifier le Tunodo de patois de breton, totalement incompréhensible en dehors des limites de La Roche-Derrien. Narcisse QUELLIEN, homme de lettres et barde, fin XIXè, en avait fait un exposé. Je vais tacher de te retrouver ça. JC Even "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
Petite parenthèse, juste pour répondre à Jean Claude
Tu as raison, les Havrais sont un peu des horsains (étrangers) pour les Cauchois... cf. LE HORSAIN du Pére Alexandre - collection Terre humaine - C'est notre "cheval d'orgueil" à nous autres
A Thierry,
Pour essayer de trouver une explication, j'ai pensé à une formule comme celle-ci, sorte de conversation entre deux personnes qui viennent de voir un spectacle : Q : " Comment as tu trouvé ce spectacle ?" R : " Rien moins que superbe". Donc, je me dis que la formule " c'est rien beau" est probablement une forme abrégée de " ce n'est rien moins que beau". Lorsque j'avais 17 ans, ( jeune, beau et longiligne ) j'étais considéré par les gens de ma famille comme quelqu'un de grand. En visite chez des cousins, au Havre, je me souviens du propos du premier d'entre eux que j'ai rencontré : "Il est rien grand !". Ce fut mon premier contact avec le parler local du Havre. En fait, ce parler est toujours d'actualité, surtout chez les chtiots. J'ai meme un soeur, qui après avoir vécu toute sa vie au Havre, est revenue habiter à Trébeurden. Avec ses enfants et ses petits enfants, elle continue à parler ce langage du Havre. Ici, ça ne passe pas inaperçu. JC Even "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
A Rónán :
voir Narcisse QUELLIEN : L'argot des nomades en Basse Bretagne. Des extraits figurent dans la petite monographie consacrée à La Roche-Derrien par ernest Le BARZIC. (j'en ai un exemplaire). JC Even "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
Réponse à Rónán,
C'est quasiment un exercice freudien que tu me demandes là. - pour lec'h bennak, ce serait plutot el lec'h bennak < en ul lec'h bennak. ok - pour à eux : dezho, la forme dè m'est parfaitement familière. Mais la forme de-o existe aussi, et se rapprocherait plutot de dew sèche et rapide. ok... je savais pas ! merci Je vais tester parmi mes relations bretonnantes, de la région de La Roche-Derrien et celle de Plouaret. ok, merci. Mais je dois te dire aussi qu'à La Roche-Derrien existait un langage très particulier, appelé le Tunodo, dont les derniers locuteurs sont décédés depuis deux décennies environ. je sais... mine de rien on en apprend des trucs à la fac On pourrait qualifier le Tunodo de patois de breton, totalement incompréhensible en dehors des limites de La Roche-Derrien. ben c'est considéré plutot comme un argot du breton, un jargon utilisé dans le milieu des couvreurs (an doerien), et non comme un patois... Narcisse QUELLIEN, homme de lettres et barde, fin XIXè, en avait fait un exposé. Je vais tacher de te retrouver ça. Certains disent qu'en breton il n'y a pas d'argot, en dehors du Tunodo et d'un autre argot comme ca. C des conneries, de l'argot en vannetais y en a. Rónán Dernière édition par Rónán le Mer 01 Juin, 2005 17:49, édité 1 fois.
"Y en a, ils ont peur de se faire moquer d'eux."
' Darn a zo hag o deus aon (gante) hag a vije graet goap dioute" yep ! Qui cause mieux ? = Qui a mieux à dire ? = Piv en eus gwelloc'h da lavar ? JC Even Moi je cause pas mieux, je parle différemment, et chez moi on dit: Bou’ zo tud hag o deus aon é ùehè groeit goèp dohtè (bout zo tud hag o deus aon e vehe gwraet goap doc’hte). Et chez moi mais ailleurs on dit Tá daoiní ann a bhfuil eagla ortha go ndéanfaí magadh faofa. En fait, ici, PAR LA FENETRE semble vouloir dire en réalité : Devant la fenetre. suis pas d’accord... on le voit passer par la fenetre... On pourrait aussi bien dire, à mon sens, qu'il passe devant la fenetre mais c'est différent, ca n'insiste pas sur la meme chose. Je ne pense pas qu’il y ait confusion entre devant et par... Enfin c mon avis On aurait donc (peut-etre !?) à faire à un mot issu d'une racine *pare = près de, devant, dont l'aphérèse a par ailleurs et justement donné *are, comme dans *Aremorica. Il y aurait donc une confusion entre devant et au travers de . Mais ça, ce n'est plus mon domaine et je m'abstiendrai bien de m'y aventurer. ben y a un truc qui m’échappe dans ce que tu dis... tu penses que le mot “par” utilisé dans cette phrase (qui ne fait que traduire la phrase bretonne) a une origine différente de la préposition francaise courante “par” qui signifie à travers? Crois tu que dans du francais de basse-bretagne (donc récent historiquement! vu que c une région de substrat breton), on aurait gardé un mot aussi ancien??? Ca me parait improbable: dans la meme région il y a 100 ans, personne n'y parlait francais... A mon sens on a affaire au mot “par”, du latin “per” qui signifie entre autres "à travers", mais non "devant"... Je crois que le latin “per” (à travers) est apparenté au grec para (à coté), au celtique *are (à coté/devant) etc. y a eu un glissement de sens en latin mais ca ne vent pas dire que qd on dit “par la fenetre” ca veuille dire devant... "Un Celte , melé de Gascon, matiné de Lapon". Une telle formule devrait, je crois, représenter, d'après les théories des anthropologistes, le comble du crétinisme et de l'imbécilité". Faut pas mélanger anthropologistes et raciologues....................... ce genre de théorie c pas de la science... Ma dulcinée est jurassienne de naissance, d’origine poitevine par son père et tchèque par sa mère, mêlée d’Italien, d’Allemand et d’Irlandais et mâtinée de Tatar. Et je vois pas ce qu’il y a de crétin et d’imbécile la-dedans. Rónán
"Regarde le bateau qui passe, par la fenêtre".
Sell ouzh ar vag a tremen dre ar prenestr. Peut-être faut-il rappeler, même aux bretonnants distingués, les caractéristiques fondamentales de la phrase bretonne : * elle répond à une question, et la réponse DOIT commencer par l'élément demandé (la question est explicite, posée par un interlocuteur, ou implicite, je me la pose) ; * le verbe conjugué vient obligatoirement en seconde position. A l'exception de l'impératif, qui vient en tête. Dans ce contexte de phrase bretonne en français (!) la partie la moins importante vient en queue de phrase : "par la fenêtre". C'est bien breton... Cette "explication" vaut sans doute peu. Qui en saurait plus ? mikhail
A Rónán
"Et je vois pas ce qu’il y a de crétin et d’imbécile la-dedans" C'est exactement ce que Enernest RENAN voulait dire ! En fustigeant les pseudo-savants. Donc, tu es d'accord avec lui ! JC Even "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
Pierre 'na skriv':
Drole de cocktail Rónán, Tu as oublié la mention obligatoire: A consommer avec modération. Ma dulcinée, je la consomme sans modération. Et c'est pas elle qui va s'en plaindre. (j'espere que je vais pas me faire censurer ) mikhail "Regarde le bateau qui passe, par la fenêtre". Sell ouzh ar vag a tremen dre ar prenestr. a DDDDDremen, ou plutot a zo o tremen. On a rien vu. Peut-être faut-il rappeler, même aux bretonnants distingués, les caractéristiques fondamentales de la phrase bretonne : * elle répond à une question, et la réponse DOIT commencer par l'élément demandé (la question est explicite, posée par un interlocuteur, ou implicite, je me la pose) ; * le verbe conjugué vient obligatoirement en seconde position. A l'exception de l'impératif, qui vient en tête. Ben on peut mettre le verbe en première position aussi: Emaon en ti. Ec'h an d'ar gêr. Etc. Il est possible de commencer une phrase par la particule E suivie du verbe... C'est pas dans les grammaires et tes profs ne te le diront pas mais ca s'entend tous les jours. Seulement dans la langue littéraire ca se voit pas souvent alors les mecs qui ont créé le peurunvan l'ont pas mis dans leurs grammaires. Marc'heg an Avel A Rónán "Et je vois pas ce qu'il y a de crétin et d'imbécile la-dedans" C'est exactement ce que Enernest RENAN voulait dire ! En fustigeant les pseudo-savants. Donc, tu es d'accord avec lui ! JC Even _________________ "Un Celte , melé de Gascon, matiné de Lapon". Une telle formule devrait, je crois, représenter, d'après les théories des anthropologistes, le comble du crétinisme et de l'imbécilité". Ca n'est pas du tout explicite dans ta citation, si je peux me permettre. De plus, ayant lu d'autres extraits de Renan, ca m'aurait pas du tout étonné qu'il......... enfin bon on est pas là pour parler politique. Rónán
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