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Apollon et les HyperboréensModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice L'ambre, encore appelé succin, est une résine fossile provenant de conifères de l'époque oligocène, qui poussaient sur l'emplacement de la Baltique. On le trouve en morceau dur et cassant, plus ou moins transparent. L'ambre jaune, nommé en grec elektron, frotté, attire les corps légers et a ainsi donné son nom à l'electricité.
En gaulois, l'ambre se dit glesum, que Dottin rapproche de l'irlandais glés « éclat » et du gallois glwys « pur ». Durant la période de Hallstatt, l'ambre venait principalement du Jutland (103). On retrouve des milliers de perles d'ambre dans les sépultures de Halstatt. Durant la période de La Tène, l'ambre provenait plutôt de Prusse orientale et transitait de peuple en peuple jusqu'à la mer Adriatique. Il était ensuite redistribué. Ceci explique que les trouvailles soient bien plus importantes dans les régions avoisinant l'Italie du nord. En Savoie, les colliers contenant de l'ambre, sont en général composés exclusivement d'ambre (Par exemple, le collier découvert à Saint Jean de Belleville dans une sépulture de jeune fille est composé de 130 grains d'ambre). Plus on s'éloigne vers l'ouest et le nord, plus l'ambre devient rare, et les colliers ne sont plus exclusivement composés d'ambre, mais il lui est associé des perles de verre et diverses amulettes, à quelques exceptions près : en Champagne par exemple, dans une sépulture de Charvais (Heiltz l'Evèque), un squelette portait un bracelet filiforme en bronze avec neuf grains d'ambre disposés par ordre de grandeur. Ces parures, selon Déchelette, étaient surtout portées par les jeunes filles. De La Tène III, nous n'avons que peu d'exemplaires ; puisque les sépultures étaient à incinération, les perles d'ambre ont été détruites. Cet engouement pour l'ambre n'était pas uniquement ornemental ; Pline nous en apporte l'explication : "Les paysannes transpadanes portent en guise de colliers des morceaux de succin, surtout comme ornement, mais aussi comme remède ; on croît en effet que le succin agit contre les amygdalites et les maux de gorge ; car la nature des eaux dans ces régions proches des Alpes donne différentes maladies aux gosiers humains". (cette notion d'eau pathogène responsable de goitre était connue). Un peu plus loin, Pline rajoute : "attaché aux jeunes enfants en manière d'amulette il est bénéfique... Il est bon aussi à tout âge contre les crises de délire et pour les dysuries, en breuvage ou en amulette". Pour en revenir à Apollon, on peut pourquoi pas à partir de ces hécatombes d'ânes revenir à une origine crétoise, et la belle légende du dauphin (Homère : hymne à Apollon) Par contre j'ai lu quelque part... mais où, que le berceau d'Apollon était posé sur un âne. Si c'est bien vrai, on aurait donc, la confirmation d'une origine non grecque d'Apollon (ce que les grecs admettent parfaitement), une relation spécifique de l'âne - hyperborée à l'enfance d'Apollon, et en allant un peu plus loin l'explication pulsionnelle de ce dieu (äge d'or - enfance en général - pulsion de vie résonnant bien plus que le reste et surtout plus que les assauts des surmoi..). A+ Lopi
apollon hyperbore aneet si tout simplement les hyperboreens et les atlantes etaient des peuples qui se connaissaient d ou melange de culture .comme aujourd hui que resterait il de nos cultures apres un evenement devastateur majeur ( pas facile de se metre a ecrire avec un doigt il va faloir que je travaillela mise en page etc .... )
Mettre en relation les mythes de Sekmet, de Phaeton, le Ragnarok... avec un cataclysme réel historique.... pourquoi pas celui du XIIIe s av. JC hein? C'est d'emblée méconnaître la Mythologie et ce qui s'y joue - au niveau humain.
Ils ont vécu quand les titans, les cyclopes? A+ Lopi
Tout ça, ça s'appelle de l'évhémérisme : quand on ne comprend plus le rôle et le sens des symboles, on veut à tout prix les réduire au seul niveau qui reste compréhensible : le niveau historique et matériel.
Fergus
-------------- - Ceist, a gillai forcetail, cia doaisiu mac ? - Ni ansa : macsa Dana, DÃ n mac Osmenta, (...) Ergna mac Ecnai, Ecna mac na tri nDea nDÃ na Extrait du Dialogue des Deux Sages
Donc en fait 2 Apollon :
un Apollon classique, frère d'Artémis.... inséré dans la vie mondaine divine grecque un Apollon hyperboréen, solaire, "primordial" voire primaire, associé à l'ambre, à l'âne, aux cygnes, à la divination. Bref une toute autre vie. (Il a même volé un troupeaux de vaches ce garnement (Homère)) Pourquoi ne pas l'associer à Oengus Choix unique ou Mac Oc Fils jeune? A+ Lopi
Oui Lopi mais l'Apollon classique et sa soeur à l'arc d'argent, figure juvénile de la lune et associée à l'ours et pas seulement par sa racine "art" sont aussi une figuration des jumeaux célestes.
Et pi lui aussi se fait piquer ses vaches par je ne me souviens plus quel garnement divin (mais je vais chercher ). Je crois me souvenir aussi de quelques relations avec la Lybie, ce qui nous rapproche des ânes et des peuples de l'Atlas où l'on situait le peuple des atlantes avant Platon... Va chercher tout ça et plus sûrement, demain pas bosser... Apollon, dieu de la pomme nourriture de l'autre monde, miam ! Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
Mais lopi tu parlais au départ de l'ambre gris, ce qui n'est pas du tout la même chose, qu'en était il de son obtention, et de son commerce ?
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Gwalchafed
Bonjour
Robert Graves dans "Les mythes grecs" fait un rapprochement entre Horus et certaines "figures lybiennes" d'Apollon. Il cite aussi des hécatombes d'ânes en l'honneur d'Horus pour commémorer sa victoire sur Seth, le meurtrier de son père. Mais je n'ai trouvé trace que chez lui, sinon que l'âne est un des "animaux" de Seth... J'ai aussi trouvé un site sur des "cultes" à l'âne dans la chrétienté et notament en dédicace spéciale à Thierry : "A Rouen, la solennité avait lieu le jour de Noël; elle avait pour objet de représenter les temps qui ont précédé le Christ, et les personnages qui ont annoncé et préparé son avènement. En ce jour-là , le peuple se rendait à la cathédrale, formant une procession, à la tête de laquelle marchaient Moïse, Aaron, David, les prophètes, Nabuchodonosor, les trois adolescents de la fournaise, Zacharie, père de Jean-Baptiste, le vieux Siméon, Virgile, Maro, vates gentilium, et les sybilles qui ont annoncé le Messie, six juifs et six païens résumant le monde ancien. Les deux figurants principaux étaient Balaam et son ânesse : le prophète armé d'une énorme paire d'éperons et porté sur un grand mannequin en bois reproduisant l'enveloppe d'un âne, sous les draperies duquel un prêtre caché criait des prophéties. L'office ingénieusement machiné, costumé et dialogué, qui terminait cette procession et parfois la remplaçait (Ordo processionis asinorum secundum Rothomagensem usum) se trouve curieusement analysé dans le Glossarium de du Cange." http://www.cosmovisions.com/$Ane.htm Autrement le laurier est une plante médicinale qui a beaucoup de vertu et la Pythie apollinienne en mâchait dit-on. Elle était particulièrement sacrée et bénéficiait de nombreux interdits. Sa valeur en tant qu'oraculaire et médicinale en fait une plante hyperboréenne et chamanique, en ne s'en sort plus... Si vous voulez faire votre beurre avec le laurier, j'ai la recette ! Muskull / Thomas Colin
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Effectivement, pour l’histoire de la licorne, c’était méli-mélo
Il existe deux types d’ambre que les anciens distinguaient, pas toujours clairement d’ailleurs… L'ambre gris glaesum est constitué par des concrétions intestinales cireuses de divers cétacés, (en particulier le cachalot) formée par une matière noire que sécrètent les différents mollusques dont ils se nourrissent. L'ambre gris a une légère odeur de musc et fond rapidement ; on le trouve, flottant sur les eaux, dans l'Océan Indien, près des côtes d'Espagne. L'ambre gris, qui se conserve assez mal, était utilisé, au Proche-Orient et à Rome, dans la fabrication de parfums, il entrait aussi dans les recettes de la pharmacopée. L'ambre jaune electros (c’est Thalès qui constata ses propriétés électrostatiques), succin (de sucus : jus, sève – relation au végétal) est celle qui nous intéresse. Il tient à la fois du minéral et du végétal. Wrede confirma en 1811 l’opinion de Lomonosov : l'ambre était une résine fossile provenant d'un arbre. Aristote et Pline avaient fait la relation. Nicias, le général athénien (vers 470 - 413 av. J.C.) pensait, comme les phéniciens, que les rayons de soleil se transformaient en ambre dans la mer. Il y a 40 millions d'années, les régions du centre et du nord de l'Europe étaient couvertes de forêts au sein desquelles se trouvaient de pins et épicéas ; 10 millions d'années plus tard, ces forêts furent en parties recouvertes par les eaux. Le littoral de la Baltique est ainsi riche en ambre, une résine fossilisée, dans laquelle divers insectes, arachnides, etc. attirés par son odeur sont restés prisonniers, comme ont pu y être inclus par dépôt, des feuilles, bois, pollens, plumes, etc. La résine fossilisée est un matériau facile à tailler : parures, statuettes, chapelets en particulier ceux de Bruges portés par les chevaliers teutoniques)… et a excité les imaginations, celles des hermétistes par exemple. L’ambre était très recherché, comme objet décoratif et/ou prophylactique. Pausanias Description de l’Hellade V . Éliaques I. Cet electrum dont fut faite une image d'Auguste, et qui ne se trouve que par hasard dans les sables de l'Éridan, est une des substances les plus rares, et pour bien des raisons il est fort prisé de l'homme...Néron aimait aussi en faire brûler comme de l’encens (L'ambre s'amollit vers 170°, il est totalement fondu à 250°, à 400° il brûle avec une odeur aromatique) On retrouve l’ambre dès le Néolithique, mais il est surtout abondant à l'âge du bronze, particulièrement dans les sites Mycéniens de la Grèce. En Europe, on retrouve de l’ambre un peu partout, mais l'analyse chimique a montré que la majorité de l'ambre du monde méditerranéen provenait de la Baltique (même dans la Chine des Han !). Selon Pline, (XXXVII, 2), Pythéas rapporte que les Guttones, peuple de Germanie, habitent les bords d’un golfe de l’océan appelé Montonomon, qui a 6000 stades d’étendue, et qu'à une journée de navigation de ce golfe, il y a une île nommée Abalus, sur les bords de laquelle les flots déposent le succin, et que cette substance est une déjection de la mer Concrète. Les habitants le vendent aux Teutons, dont ils sont voisins. Idem pour Timée, mais il donne à l'île le nom de Basilia. Tacite Germ. XLV. Au delà des Suiones est une autre mer, dormante et presque immobile. On croit que c'est la ceinture et la borne du monde, parce que les dernières clartés du soleil couchant y durent jusqu'au lever de cet astre, et jettent assez de lumière pour effacer les étoiles. La crédulité ajoute qu'on entend même le bruit qu'il fait en sortant de l'onde, qu'on aperçoit la forme de ses chevaux, les rayons de sa tète. La vérité est que la nature finit en ces lieux. En revenant donc à la mer suévique, on trouve sur le rivage à droite les tribus des Estyens . Ils ont les usages et l'habillement des Suèves ; leur langue ressemble davantage à celle des Bretons. Ils adorent la Mère des dieux. Pour symbole de ce culte, on porte l'image d'un sanglier : elle tient lieu d'armes et de sauvegarde ; elle donne à l'adorateur de la déesse, fût-il entouré d'ennemis, une pleine sécurité. Les Estyens combattent peu avec le fer, souvent avec des bâtons. Ils cultivent le blé et les autres fruits de la terre avec plus de patience que n'en promet la paresse habituelle des Germains. Ils fouillent même la mer, et seuls de tous les peuples ils recueillent le succin, qu'ils appellent gless : ils le trouvent entre les rochers et quelquefois sur le rivage. Quelle en est la nature et comment il se forme, c'est ce que des barbares n'ont ni cherché ni découvert. Longtemps même il resta confondu parmi les viles matières que rejette l'Océan, et c'est notre luxe qui l'a mis en réputation. Les gens du pays n'en font aucun usage ; ils le recueillent brut, nous l'apportent dans son état informe, et s'étonnent du prix qu'ils en reçoivent. Le succin doit être la gomme de certains arbres : souvent en effet sa transparence y laisse apercevoir des animaux terrestres et même des insectes ailés, qui s'embarrassent dans cette substance encore fluide, et finissent, quand elle durcit, par y rester emprisonnés. Il serait donc vrai que, s'il est au fond de l'Orient des végétaux qui distillent le baume et l'encens, il existe aussi, dans les îles et les terres de l'Occident, des forêts et des arbres d'une fécondité inconnue, dont le suc, exprimé par les rayons d'un soleil si rapproché de ces climats, s'écoule et tombe dans la mer voisine, et vient, apporté par les vents et les flots, se décharger sur les côtes opposées. Si l'on éprouve la nature du succin en l'approchant du feu, il s'allume comme un flambeau et jette une flamme grasse et odorante ; bientôt il s'amollit comme la poix ou la résine. Après les Suiones viennent immédiatement les Sitones. Semblables en tout le reste, ils diffèrent d'eux en un point ; c'est qu'ils obéissent à une femme : tant ils sont tombés au-dessous, je ne dirai pas de la liberté, mais de la servitude elle-même. Là finit la Suévie. Solin Polyhistor XXI. De la Germanie, et, dans la Germanie, des oiseaux dits hercyniens, des bisons, des tires, de l'alcé de l'île Gangavie, du succin, de la pierre callaïque, de la cérannienne blanche. Une montagne gigantesque, le Sévon, aussi considérable que la chaîne des Riphées, commence la Germanie. Elle est occupée par les Ingévons, qui les premiers, après les Scythes, voient le nom des Germains s'établir. C'est une terre de guerriers, de peuples nombreux et redoutés. Elle s'étend de la forêt Hercynienne aux rochers des Sarmates. Où elle commence, elle est arrosée par le Danube ; où elle finit, par le Rhin. Des fleuves très considérables, l'Albis, le Guthale, la Vistule, coulent de ce pays dans l'Océan. Dans la forêt Hercynienne il y a des oiseaux dont les plumes brillent et étincellent au milieu des ténèbres de la nuit la plus épaisse. Les personnes qui voyagent de nuit ont recours à eux pour se diriger ; ils s'en font précéder, et l'éclat des plumes de ces oiseaux suffit pour leur indiquer la route.... Des îles germaniques, l'île Gangavie est la plus grande ; mais elle n'a rien de grand qu'elle-même. La Glésarie donne le cristal, et le succin, que dans leur langue les Germains nomment glése. Nous avons dit plus haut quelques mots sur la nature du succin. C'est pendant que Germanicus César côtoyait la Germanie que l'on découvrit un arbre de l'espèce des pins, d'où découle en automne ce qu'on appelle le succin. Le mot même fait voir qu'on peut le regarder comme le suc de l'arbre. Si on brûle cette substance, l'odeur qu'elle exhale indique son origine. Il importe de donner ici plus de détails pour que l'on ne s'imagine pas que ce sont les forêts des environs du Pô qui fournissent le succin. Des barbares l'ont introduit dans l'Illyrie : les rapports des Pannoniens et des habitants de la Transpadane l'ont fait connaître à ceux-ci, et comme c'est chez eux que nous l'avons vu pour la première fois, nous avons cru qu'il y était né. Néron déploya une grande magnificence d'objets tout en succin ; ce qui lui fut facile, car le roi de Germanie lui avait fait don de treize mille livres pesant de cette substance. Le succin naît d'abord brut et plein d'écorce ; mais en le faisant bouillir avec de la graisse de cochon de lait, il acquiert l'éclat que nous lui connaissons. Il a des noms divers, selon l'aspect qu'il offre : on lui donne les noms de mielleux ou de Falerne, d'après la ressemblance qu'il peut avoir avec le miel ou avec le vin. Il est prouvé qu'il attire à lui les feuilles et les brins de paille. L'usage qu'en font les médecins prouve son utilité dans les maladies. L'Inde aussi a du succin, mais la Germanie en plus grande quantité et en meilleure qualité. En passant à l'île de Glésarie, nous avons d'abord parlé du succin. Mais dans la Germanie on trouve la pierre précieuse dite callaïque, que l'on préfère à la callaïque d'Arabie : celle de Germanie a, en effet, plus d'éclat. Les Arabes disent qu'on ne la trouve que dans le nid des oiseaux que l'on nomme mélancoryphes ; ce qui n'est admis par personne, puisqu'en Germanie elle se rencontre (rarement il est vrai) dans les rochers. On la recherche et on l'estime à l'égal de l'émeraude ; elle est de couleur vert-pâle, et nulle autre pierre ne se marie plus agréablement qu'elle à l'or. Il y a plusieurs espèces de céraunies : celle de Germanie est blanche ; mais elle a un reflet azuré, et, au jour, elle s'imprègne de l'éclat des astres. Lopi
L'ambre de la baltique à Charavines vers - 2500 : "Des fouilles subaquatiques au sud du lac de Paladru, dans les collines du bas Dauphiné, à Charavines, ont permis d’exploiter, entre 1972 et 1986, un gisement immergé sous les eaux du lac. Celui-ci a livré les vestiges d’un habitat collectif du Néolithique ; son étude complète permet d’en faire, en l’absence de fouilles similaires dans les Alpes françaises, l’illustration et le modèle des villages néolithiques alpins.".../... "Les villages de Charavines n’étaient pas isolés. Ils étaient incorporés dans un maillage de relations qui permettait les échanges entre communautés, souvent à longue distance, comme le prouvent l’ambre de la Baltique, le silex du Grand-Pressigny, les haches en roches vertes du Val d’Aoste ou du Piémont, une perle en cuivre et un grand vase cylindrique à cordon du Languedoc, un vase à anses rostriformes de type « Artenac » de la France atlantique, une hache-marteau de Suisse occidentale. Les vases à goulot rétréci et épaulement, toujours en pâte fine, sont bien difficiles à identifier : s’agit-il d’une « invention » locale ou bien d’une idée venue de Lombardie ?".../... Aimé Bocquet, E. Universalis... Beaucoup plus tard nous avons la description d'Ogmios de Lucien de Samosate : "Cet Héraklès vieillard attire un grand nombre d’hommes attachés par les oreilles et ayant pour liens des chaînettes d’or et d’ambre qui ressemblent à de très beaux colliers. En dépit de leurs faibles liens, ils n’essayent pas de fuir, bien que cela leur soit facile ; loin de résister, de se raidir et de se renverser en arrière, ils suivent tous, gais et contents, leur conducteur, le couvrant de louanges, cherchant tous à l’atteindre et, en voulant le devancer, desserrent la corde comme s’ils étaient étonnés de se voir délivrés." L'ambre et l'or sont souvent associés comme symbole de pureté dans les traditions anciennes. Ici, en ce cas particulier, ils représentent la parole et l'éloquence mais plus précisement la tradition orale. Dès le néolithique l'ambre devait être porteur de traditions et de mythes et l'on peut imaginer que déjà le concept de "larmes solaires" et son association symbolique au miel sont cohérents. Le mythe d'Orphée fait le lien avec Ogmios : "Doué d’une voix merveilleuse, que les Grecs connotent par le miel, Orphée est un poète mythique, le maître exemplaire de la parole chantée. Il charme, il séduit les hommes, des plus musiciens aux plus sauvages, et aussi les plantes, les animaux les plus féroces, jusqu’aux pierres. Au centre du mythe de cet homme qui s’identifie à sa voix se place une histoire d’amour ou de séduction. Orphée est le jeune époux d’Eurydice. Leur lune de miel est troublée par l’intrusion d’Aristée, honnête apiculteur que le désir d’Eurydice pousse à se mal conduire. Il poursuit la jeune femme, un serpent d’eau la blesse. Orphée descend aux Enfers pour reprendre Eurydice. Sa voix séduit les puissances infernales, qui l’autorisent à repartir en compagnie de sa jeune épouse. Mais on lui prescrit de marcher devant elle sans se retourner ni lui adresser la parole. Orphée est incapable de respecter le double interdit qui impose à des amants de ne communiquer entre eux ni oralement, ni visuellement. Il perd définitivement Eurydice qu’il a voulu regarder ou, dit une autre version, embrasser sans attendre." Muskull / Thomas Colin
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Ambre : lien entre l'homme et les dieux - solaires?
Sur le mythe de l’hyperborée : déjà Hérodote mettait en doute l’existence historique de cette contrée, quand à l’époque de Solin, le problème était règlé. Hérodote Livre IV XXXVI. En voilà assez sur les Hyperboréens. Je ne m'arrête pas en effet à ce qu'on conte d'Abaris, qui était, dit-on, Hyperboréen , et, qui, sans manger, voyagea par toute la terre, porté sur une flèche. Au reste, s'il y a des Hyperboréens, il doit y avoir aussi des Hypornotiens. Pour moi., je ne puis m'empêcher de rire quand je vois quelques gens, qui ont donné des descriptions de la circonférence de la terre, prétendre, sans se laisser guider par la raison, que la terre est ronde comme si elle eût été travaillée au tour, que l'Océan l'environne de toutes parts, et que l'Asie est égale à l'Europe. Mais je vais montrer en peu de mots la grandeur de chacune de ces deux parties du monde, et en décrire la figure. Solin Hist. Univ. XVII. Des Hyperboréens, et des nations hyperboréennes. Ce que l'on a raconté des Hyperboréens devrait être regardé comme une fable, un vain bruit, si ce qui nous est parvenu de ce pays avait été cru à la légère; mais comme les auteurs les plus accrédités, les plus véridiques, s'accordent sur les mêmes choses, personne ne peut en faire l'objet d'un doute. Parlons donc des Hyperboréens. Ils habitent près du Ptérophore, que nous savons placé au delà des contrées du nord. C'est un peuple très heureux. Quelques-uns l'ont placé en Asie plutôt qu'en Europe, d'autres entre le soleil couchant des antipodes et notre soleil levant; ce que l'on ne saurait admettre, vu l'immensité de la mer qui sépare ces deux parties du globe. De fait, ils sont en Europe, aux lieux où se trouvent, dit-on, les pôles du monde, où finit le cours des astres, où le jour a six mois pour une nuit de vingt-quatre heures seulement; quoique quelques-uns prétendent que le soleil n'éclaire pas ce pays chaque jour, mais qu'il se lève à l'équinoxe d'été, et qu'il se couche à l'équinoxe d'automne : de sorte qu'il y aurait six mois de jour continu, six mois de nuit non interrompue. La plus douce température y règne; l'air y est toujours salubre; aucune exhalaison malsaine ne le vicie. Leurs demeures sont des forêts, des bois sacrés. Les arbres leur fournissent leur nourriture journalière. Ils ne connaissent ni discorde, ni chagrins, et sont naturellement portés au bien. Ils vont au devant de la mort, et hâtent par un trépas volontaire leur dernière heure. Ceux qui sont las de la vie, font un festin, se parfument, et d'un certain rocher se précipitent dans la mer. Cette sépulture est, à leur avis, la plus heureuse de toutes. On dit aussi qu'ils avaient coutume d'envoyer par les jeunes filles les plus irréprochables les prémices de leurs moissons à Délos, au temple d'Apollon. Mais plus tard, étant revenues sans que les lois de l'hospitalité eussent été respectées à leur égard, ces jeunes filles se contentèrent d'exercer dans leur pays ce ministère de consécration, dont elles s'acquittaient au dehors. Maintenant il faudrait pouvoir faire le lien entre ce lieu mythique lié à l'enfance, le non-refoulement, le bonheur - l'enfance d'Apollon - le vecteur ambre - l'âne. Peut-être en allant voir du côté de Bacchus! Lopi
Muskull : Robert Graves dans "Les mythes grecs" fait un rapprochement entre Horus et certaines "figures lybiennes" d'Apollon. Il cite aussi des hécatombes d'ânes en l'honneur d'Horus pour commémorer sa victoire sur Seth, le meurtrier de son père. Mais je n'ai trouvé trace que chez lui, sinon que l'âne est un des "animaux" de Seth...
Plutarque : Isis et Osiris, II, 363a. Les Egyptiens, parce qu'ils croient que Typhon était rouge, immolent des boeufs de couleur rousse. L'âne... subit de même... les peines de la ressemblance que lui donnent avec Typhon, sa stupidité, et son insolence, non moins que la couÂleur de son poil. Aussi, comme le roi de Perse qu'ils détestent le plus est Ochus, à cause de son impiété et de ses souillures, ils lui ont donné le nom d'âne. Ochus, du reste, n'hésita pas à leur répondre: Eh bien, cet âne se régalera de votre boeuf. Et il fit immoler Apis. Tel est le récit de l'historien Dinon. Mais ceux qui disent que Typhon abandonnant la bataille, monta sur un âne; que sa fuite dura sept jours, et qu'après avoir échappé, il eut deux fils, Hierosolymus et Judaeus, font intervenir évidemment comme ceci le prouve, l'histoire du peuple juif au milieu de celle de l'Egypte. Pourquoi pas? Et Dyonisos et la transgression? on reste le long du fil, non? Lopi
Chic pour la confirmation de Plutarque et oui pour le fil.
J'ai déjà fouiné pour Dionysos mais rien encore trouvé de signifiant, y'a des embrouilles, je carde... A plus l'ami centaure... Muskull / Thomas Colin
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Voltaire Dictionnaire philosophie Ane (premières lignes)
Ajoutons quelque chose à l'article ANE de l'Encyclopédie, concernant l'âne de Lucien, qui devint d'or entre les mains d'Apulée. Le plus plaisant de l'aventure est pourtant dans Lucien; et ce plaisant est qu'une dame devint amoureuse de ce monsieur lorsqu'il était âne, et n'en voulut plus lorsqu'il ne fut qu'homme. Ces métamorphoses étaient fort communes dans toute l'antiquité. L'âne de Silène avait parlé, et les savants ont cru qu'il s'était expliqué en arabe: c'était probablement un homme changé en âne par le pouvoir de Bacchus; car on sait que Bacchus était Arabe. Silène, considéré comme le fils d'Hermès, est le compagnon de Dionysos, et sera souvent représenté sur le dos d'un âne, chauve et bedonnant, avec la queue et les oreilles d'un cheval. Lucien, préface ou Bacchus LVI nous raconte les exploits de Silène... Le plus souvent, on associe l'âne à Bacchus même. [url]longuesoreilles.free.fr/Symboles_et_Creation/29.htm[/url] Dionysos a une place un peu à part dans le panthéon greco-romain. Les grecs et les latins eux-mêmes ont beucoup disserté (Diodore par exemple) : est-il bien grec ou bien ? : Dionysos est considéré, en raison même du désordre qu'il introduit, comme un dieu pas comme les autres, souvent rejeté comme un dieu étranger et tard venu dans la cité (on lui a assigné une origine thrace, phrygienne ou égyptienne comme Hérodote) ou comme le dieu de l'enfance, de l'animalité et de la barbarie qui menace la raison et les institutions, en particulier celle du mariage, puisqu'il entraîne les hommes dans les excès du sexe et de l'ivresse, et les femmes dans la transe et dans l'intimité avec la nature où elles risquent de mettre en péril la fonction qui leur a été assignée dans la cité. Il est le dieu de la marge et de la transgression, le dieu d'un ancien et lointain rapport immédiat et parfois violent à la nature, mais en même temps il est le dieu central et indispensable du renouveau, de la joie et de la vie, de l'ouverture à l'autre, qui va contre la tendance de l'homme et de la cité à se replier sur les certitudes de leur maîtrise et de leur identité autochtone. Son histoire : Fils de Jupiter et de Semélé, on dit qu'il est né deux fois. en effet sa mère fut foudrayée par la jalousie de Junon et Jupiter le prit dans sa cuisse car l'enfant n'était pas pret à naitre. La légende raconte aussi que sur l'ordre de Junon les Titans prirent le bébé et le découpèrent en petits morceaux et le firent bouillir mais sa grand-mere, Titanide, le sauva. Jupiter le confia à Coré qui le fit élever par le roi Athamas dans le quartier des femmes et déguisé en fille. Puis Mercure le transforma en cerf provisoirement et l'offrit à des nymphes qui s'occupèrent de lui. C'est chez les nymphes qu'il créa le vin. Lorsqu'il fut adulte, Junon le reconnu et le rendit fou mais sa grand-mère, Rhéa le purifia et le rendit la raison. N'étant que demi-dieu, Bacchus voulant assurer sa généalogie divine décida d'aller chercher sa mère, Sémélé, en enfer. Pluton, dieu des enfers, ne s'opposa pas à cette décision mais lui demanda en échange sa fleur préferée; le myrte. Bacchus amena Sémelé à l'Olympe et elle y fut admise sous le nom de Thyoné. Le dieu du vin fut reconnu dieu par les autres dieux. On le retrouve partout, dans toutes les cités de la Grèce depuis les temps les plus reculés (son nom est mentionné déjà à l'époque mycénienne dans les tablettes de Pylos), lié à l'humidité fécondante, au vin et au théâtre, à l'expansion et au dédoublement de soi, à la mort et à la renaissance de la végétation comme de l'individu. A Delphes, il avait une place particulière ; en effet Delphes eétait fière de posséder le tombeau de Dionysos, qui chassé par Lycurgue avait achevé là sa course (Maria Daraki, Dionysos et la déesse-mère, Champs, Flammarion, p. 19) et dont on aurait recueilli là le coeur, seule partie du corps de Dionysos échappé à la violence des Titans. Dionysos remplace Apollon en hiver, lorsqu'Apollon se rend au pays des Hyperboréens. On peut l'interpréter en fonction des saisons et de l'agriculture : en hiver la lumière du soleil baisse, et la végétation couve sous la terre humide. Les deux modes d'expansion du dionysisme seront d'une part la généralisation du théâtre, d'autre part l'expansion de l'orphisme. Il existe chez les Romains le dieu Liber, lié au passage de l'enfance à l'âge adulte : c'est à la fête des Liberalia que l'enfant prend la toge virile (Dumézil, La religion romaine archaïque, Payot, 1974, p. 382-385). L'assimilation de Liber à Bacchus (qui n'est en grec qu'un surnom de Dionysos), et le développement en général du culte de Bacchus viendrait d'Italie du Sud et de Sicile, autrement dit de la Grande-Grèce. Dumézil mentionne en Italie du Sud des processions phallophoriques. Le christianisme montant y verra un culte insupportablement païen de la nature, de la fécondité, et de la force vitale. Donc, nous avons une relation forte entre Dionysos et l'Apollon hyperboréen, ainsi qu'avec l'âne, et l'enfance - pas n'importe laquelle! Allons voir du côté d'Oedipe...
Pour une idée des spéculations sur Dionysos on peut lire Diodore livre III, XXXIII et suivants, et début du livre IV.
http://remacle.org/bloodwolf/historiens/diodore/livre3.htm
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