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Les bretons d'ArmoriqueModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice Demat d'an holl !
1 - Nennius n’est pas très clair, on ne sait pas exactement si ces dévastations interviennent pendant l’expédition de Maxime ou après, mais peu importe, dans les deux cas, il y a eu des dévastations. Pour les liens familiaux entre Maxime et Conan, j’avoue que je n’ai pas encore étudié ça de près. Par contre, ces soldats du Caernarvon/Seguntium ce sont bien les Seguntienses que Théodose envoie en Illyrie ? (Fleuriot, OB, p. 115, qui s’appuie sur la Notitia Dignitatum). L’Illyrie, ça fait pas un peu loin du pays Osisme ? 2 - Quenec’h se retrouve fréquemment en toponymie : cela correspond au breton moderne Krec’h, moyen-breton qnech, vieux-breton cnoch, et signifie côte, colline. Kerchouan est effectivement une colline. Mais reste à démontrer comment cnoch a pu évoluer en ker, ça ne me semble pas être évident. Qnech ou Quenec’h (moyen-breton) a évolué en Krec’h (1659), le n se transforme en r comme pour tnou => traoñ, mais il n’y a pas d’inversion e/r, du moins pas à ma connaissance. Ou alors, il faudrait supposer une graphie fautive, mais dans ce cas, il n’y a plus aucun rapport avec Ville Jouan, et pourtant, tu utilises ce rapport dans ton étude. Faudrait choisir ! Pour Canihuel, Canuel, à supposer que can- dérive de quenec’h, le second terme peut se comprendre simplement comme uhel (haut). Quenec’h-uhel = haute colline. Pas la peine de chercher des Jupiters partout. Tu ne m’a pas dit quel rapport direct il pouvait y avoir entre Saint Jouin de Marnes/St Jouan de l’Isle et Kerchouan. En tout état de cause, le lien Kerchouan/Mont Jovis n’apparaît pas aussi évident que tu le dis… 3 – Pourquoi a-t-on des traces écrites de la subdivision de la deuxième lyonnaise et n’en a-t-on pas de la création du principat ? Les fonctionnaires de Maxime n’ont pas fait leur boulot ? Les documents ont disparu ? 4 – Pour Conan, je reste sur le schéma de Fleuriot (OB, p. 122-123) : « Tout ce que l’on peut dire, en guise de conclusion sur Conan Meriadoc, c’est ceci : : des chefs bretons en grand nombre ont suivi Maxime sur le continent. Il n’est pas invraisemblable que l’un d’eux se soit appelé Conan, mais pourra-t-on jamais le prouver ? » Et non, le fait que l’expédition de Maxime et que Himbaldus et ses Francs aient été authentifiés n’est pas un argument largement suffisant pour accréditer le texte de Geoffroy de Monmouth. Fleuriot ne s’y risque d’ailleurs pas. Et pourquoi Nennius ne mentionne t-il pas Conan ? Ah la, la, beaucoup d'interrogations et peu de certitudes dans tout ça Les Bretons sont plus grands et mieux proportionnés que les Celtes. Ils ont les cheveux moins blonds, mais le corps beaucoup plus spongieux.
Hippocrate
Aucune trace non plus chez Giot et de plus je ne saisis pas du tout l'importance du fait. A quoi cette thèse peut-elle être utile à la compréhension d'une migration culturelle et de son impact surtout religieux sur la population acceuillante ? Car elle était acceuillante. Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
Muskull, qu'est-ce qui te fais penser qu'ils ont été accueillits en fait? Personnellement, je verrais bien la relation entre bretons et armoricains comme celle qu'il peut y avoir entre les habitants d'une île et les habitants du port continental le plus proche... mais c'est subjectif...
C'est la légende et "le songe de Macsen Wledig" qui établissent un lien de parenté entre Maxime et Conan. Je ne l'ai en tout cas jamais trouvé ailleurs... _______________________________________
Gwalchafed
P-R. Giot estime qu'au "tournant" du III° siècle la population de la péninsule s'est réduite de moitié (environ mais peut-être plus). Un exemple signifiant, la superficie de Rennes est passé de 90 ha à 9 ha en se fortifiant. Certes l'habitat s'est resserré mais c'est impressionnant pour une ville de l'intérieur. Le Limes devenant perméable, les pirateries des Francs, Saxons et Frisons, pénétrant parfois de 100 km à l'intérieur des terres, déciment biens et population parfois avec le soutien des bagaudes. Les exactions de l'armée "romaine" ne sont pas non plus à négliger... C'est ce qui me fait penser que le repeuplement du IV° siècle, essentiellement dans les zones littorales quasi désertées a été bien acceuilli, mais je suis peut-être optimiste... Muskull / Thomas Colin
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Salut à tous,
Toutes ces questions, je me les suis posées aussi avant de me mettre en chantier de publier ce que j'en avais compris. Cette recherche ne s'set pas faite en un jour, et il m'aura fallu 3 publications pour y arriver, et ceci, sans l'appui de personne, sinon avec une attention prudente de Léon FLEURIOT qui m'a écrit, dès la première, que mon étude "va dans le bon sens" (SIC). Mais surtout avec l'hostilité de certains universitaires qui n'aiment pas qu'on marche sur leur plates-bandes, et surtout de la part des ultra nationalistes bretons dont je ne citerai pas les noms qui voulaient surtout placer le débarquement de Maxime en Léon, et se référer au Castell Meriadu, en Sibiril, des lais de Marie de France. --------------- L'abbaye de St Jouin de Marne en Vendée est sous le vocable conjoint de St Jouin et de St Jean. Comme je savais qu'on tenterait de me contrer sur Jouan, j'avais donc été le cas de St Jouan de l'Isle, et c'est ainsi que j'ai obtenu du curé de st Jouin de Marnes une plaquette expliquant le patronage de cette paroisse. Ceci m'a permis de comprendre la substitution St Jean / St Jovinus. ------------------- Pour ce qui concerne la relation avec les Segutienses, gens de Seguntium / Caernarvon, il se trouve que ce sont les archéologues d'Arras qui ont établi la relation dque j'ai déjà citée concernant des substructions militaires, juste après l'incendie, et qu'ils bâtisent : "casernes théodosiennes". Ce n'est donc plus de la légende, puisque archéologiquement raccordé. Pour leur expédition en Illyrie, ça correspond à l'envoi de l'armée d'occident combattre celle de Théodose, à Siscia / Osikejk, et Poetovio / Ptuj. Théodose lui-même s'était arrêté un temps à Emona / Ljubiana avant de foncer sur Aquilée. ----------------- La population, au départ de l'usurpation, n'a pas été "accueillante". Les Francs fédérés de la baie de Somme, agissant dans la légalité de leur foedus, ont tenté de s'y opposer. Il a fallu à Maxime et à ses troupes exercer des répressions féroces pour obtenir la reddition des villes. Le témoignage se trouve chez Geoffroy : "Il rasa jusqu'au sol les villes qui tentaient de lui résister". Nous en avons des preuves pour Arras. Peut-être aussi pour Airaines, plus proche encore du lieu du débarquement. Et la nécropole de Noyelle sur Mer comporte plus de 10000 tombes, ce qui se rapproche aussi du nombre de victimes donné par Geoffroy. Par la suite, lorsque Maxime s'est dirigé vers Trèves, le texte de Geoffroy dit encore que "les armoricains et les Aquitains harassaient Conan". Et c'est là que le bas blesse les thèses de ceux qui voulaient voir le débarquement en Léon, car comment alors expliquer que Conan soit maître et roi de l'Armorique quand on dit que les Armoricains ne cessent de l'harasser ! De toute façon, aucune des décisions de Maxime n'avait de légalité tant qu'il n'était pas reconnu empereur. Hors, il lui a fallu attendre un an, jusqu'à fin aout 384. Donc, il n'a pu déclarer officiellement Conan "roi de ce pays" qu'à partir de cette date. ---------------------- Pour les subdivisions de provinces, c'est la Lyonnaise IVè qui fait témoignage, puisque pendant un temps, elle a porté l'épithète de "Maxima", alors qu'elle était la plus petite des provinces. ----------------------- L'Administration a fait son boulot : ce sont les Modernes qui n'ont pas su le lire, obnubilés par la recherche d'un Mont Jovis un peu partout sauf au coeur de la Petite Bretagne. Or, la suite des textes permet de comprendre que c'est à la source du Gouet et de l'Oust qu'il fallait chercher la réponse. Lors des guerres entre Francs et Bretons, au haut moyen age, les princes bretons n'ont pas revendiqué leur "principauté" sur le territoire curiosolite. A plusieurs reprises, comme dans le cas de Chramme, il est dit que les Francs ont passé l'Oust, et dans le cas de Guyomar, l'expédition s'est faite à l'entrée du Léon, là où précisément se trouve Le Relec. La source du Gouet porte le nom de Kerchouan; celle de l'Oust celui de Ville-Jouan. Quant à Canihuel, une colline, il était anciennement sous le vocable de St Jaoua. ---------------- Pour Muskull : nous ne sommes pas là dans ler domaine culturel, mais dans le domaine politique. A suivre. JCE "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
On ne parle effectivement pas de la même chose...
Je causions de la péninsule et pas des militaires mais des populations agricoles "importées" dans un premier temps pour nourrir les militaires et que l'on pense être des païens vaincus de Bretagne, puis des migrants plus tardifs... A l'époque en petite Bretagne (future) pirates et militaires c'était peste et choléra... Muskull / Thomas Colin
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Bon, tout va bien, je ne suis ni universitaire, ni ultra-nationaliste, je peux continuer alors ?
1 - Pour Kerchouan, ce n’est pas parce qu’il y a eu une substitution Jean/Jovinus dans le cas de St Jouin de Marnes/ St Jouan de l'Isle que tu peux l’étendre à d’autres cas. Jaoua est un saint breton disciple de St Pol Aurélien. Bernard Tanguy a écrit un article sur lui dans le dernier CORONA MONASTICA (pp 93-100). Mort à Brasparts et honoré dans la seule paroisse de Plouvien (Plou-Jovien). Il est confondu avec saint Joevin, Jovinus, saint romain martyrisé à Rome avec Basileus, au temps des empereurs Valérien et Gallien. Il est à priori inconnu en Haute-Cornouaille et donc à Canihuel (aucune mention dans l’article). JOUIN (Saint), Jovinus, solitaire dans le Poitou, honoré le 1er juin. Patron de l’abbaye de St Jouin de Marnes JOVIEN ou JOVIN (Saint), Jovianus, martyr à Rome au troisième siècle, honoré le 2 mars. Jouan : variante de Jean, Joan, Juan. Voir ces noms. On trouve les Jouan en Bretagne et en Normandie (22, 50, 76) ainsi qu'en Béarn Jouin : Assez répandu dans l'Ouest, ce nom est une variante de l'ancien nom de baptême Jovin. Origine : le latin Jovinus, diminutif de Jovis (= Jupiter). Diminutifs : Jouineau, Jouinot (85, 17, 79) Les Jouan sont plus nombreux en côtes d’armor et Normandie (cf. Gourvil) Les Jouin sont plus répandus en Charente-Poitou. Jouan ne vient donc pas de Jovinus, mais de Jean, surtout en Bretagne. Histoire de St Jouin de Marnes (vendée) "Au cours des âges, les soldats étaient devenus des colons et le camp fut transformé en "villa" romaine (ferme). Vers le milieu du IVème siècle, les bâtiments étaient abandonnés et plus ou moins en ruine. Ils appartenaient à une noble famille Gallo-Romaine. C'est alors qu'un des fils, Jovinus, vint s'y établir pensant y mener une vie de solitude et de prière ; mais bientôt il fut rejoint par d'autres hommes qui voulurent partager son genre de vie : ce fut le début d'une petite communauté qui allait devenir au cours des siècles une célèbre et puissante abbaye. Jovinus mourut vers l'an 380. Son corps fut déposé dans une crypte que le Père Coquet à découvert lors des fouilles de 1967-1968." Jovinus a l’air d’être un prénom très répandu chez les Gallo-romains, mais sans lien particulier avec le culte de Jupiter, c’est un prénom usuel pour l’époque. La substitution stJean/St Jouin n’a donc aucun rapport avec le culte de Jupiter, ça ne regarde que le culte catholique. Si Kerchouan avait un lien avec St Jovin ou Jovien, on devrait avoir Kerchouin, ou Kerchien, puisqu’on a Plouvien. Et pour Ker- alors, ça vient de Caer ou de Quenec’h ? ville/village ou colline ? 2 – Les Segutienses : La notitia Dignitatum a été rédigée vers 408 et révisée vers 420, ce qui veut dire qu’en 408, donc après Maxime et Théodose, les Segutienses étaient toujours en Illyrie : ils ne sont jamais rentré en Gaule, encore moins en Bretagne, grande ou petite. Cela correspond bien à ce que dit Fleuriot : Théodose les a amnistiés et les a laissé sur place. Qui est sensé être le chef des Segutienses, soldats de Caernavon/Segontium, royaume d’Eudaf, père d’Elen et de Conan, si ce n’est Conan lui-même ? A supposer que toute la belle-famille ait existé, le beau-frère se retrouve donc dans les Balkans au lieu de balkaniser le pays Osisme. 3 – Je pense que les populations accueillantes dont parlaient Hadañ Drailh et Muskull, ce sont les armoricains de l’Ouest face aux brittons de Domnonée, pas les picards face aux troupes de Maxime. 4 – « Lors des guerres entre Francs et Bretons, au haut moyen age, les princes bretons n'ont pas revendiqué leur "principauté" sur le territoire curiosolite. » Ils n’avaient pas besoin de la revendiquer, puisque ce territoire leur appartenait par le traité de 497. Ils n’ont d’ailleurs pas tarder à peupler la région de Dol (monastère fondé vers 530-540) et Saint-Malo, comme le montre la toponymie en Plou-/Pleu/Plé- dans le secteur. Il y a même un Pleumeleuc à 20 kms à peine de Rennes, sur la route de St Brieuc. Sans parler de l’abbaye de Saint-Méen. Les guerres entre Francs et Bretons ne commencent pas avant 558, après la mort de Childebert, grand ami des Bretons. Chramne s’est rebellé contre son père Clotaire 1er, et lorsque celui-ci récupère le royaume de Childebert à la mort de ce dernier, le fiston rebelle va se réfugier en Bretagne, en Vannetais, chez Conoo ou Chanao, l’oncle du futur Waroc. Les Francs passent donc l’Oust pour le récupérer, non pas à la frontière Osisme/Curiosolites, mais à la frontière Redones/Vénètes, ce qui est déjà beaucoup plus à l’Est. Ils n’ont donc pas envahi le territoire Coriosolite (Domnonée à l'époque). Pour Guyomarc’h, ça se passe beaucoup plus tard, au début du 9ème siècle, sous Louis le Pieux, et les carolingiens sont beaucoup plus virulents que les rois fainéants mérovingiens. C’est le temps de la marche de Bretagne (778-830), territoire sous contrôle des Francs et réunissant les comtés de Nantes, Rennes et Vannes jusqu’à Priziac. En 818, les Francs combattent Morvan sur l’Ellé, à la limite ouest de la marche. Pour Guyomarc’h, en 824, ils partiront de Rennes, mais les Bretons ne peuvent guère les arrêter et préfèrent les attendre à l’entrée du Léon. Pendant cette période, les Bretons se révoltent et se soumettent tour à tour, obligeant l’empereur Louis le Pieux à de fréquentes expéditions. Et quand celui-ci eut à régler des problèmes plus importants et notamment la révolte de ses fils, il nomma comme comte de Vannes un breton originaire du Poher et qui lui était fidèle : Nominoé. Il le nommera ensuite missus imperatoris (envoyé de l’empereur) pour toute la Bretagne,hormis les comtés de Nantes et de Rennes, qui font toujours partie de la marche de Bretagne. Nominoé restera fidèle à Louis le Pieux jusqu’à la mort de ce dernier. C’est donc grâce à un empereur carolingien que Nominoé a pris le contrôle d’une bonne partie de la Bretagne historique. Ken ar c'hentañ tro ! Les Bretons sont plus grands et mieux proportionnés que les Celtes. Ils ont les cheveux moins blonds, mais le corps beaucoup plus spongieux.
Hippocrate
Pas de problème, on continue.
"Jaoua est un saint breton disciple de St Pol Aurélien. Bernard Tanguy a écrit un article sur lui dans le dernier CORONA MONASTICA (pp 93-100). Mort à Brasparts et honoré dans la seule paroisse de Plouvien (Plou-Jovien). Il est confondu avec saint Joevin, Jovinus, saint romain martyrisé à Rome avec Basileus, au temps des empereurs Valérien et Gallien. Il est à priori inconnu en Haute-Cornouaille et donc à Canihuel (aucune mention dans l’article)". La référence est donnée par Couffont, dans Mémoires de la Société d'Emulation des CdN. Jaoua n'est donc pas un dérivé de Iohannes, mais de Jovinus, dérivé de Jovis. et celà nous permet d'établir l'équation : *cnech + Jaou = Mont Jovis. Canihuel est située à l'extrémité ouest de la dorsale dite Cime de Kerchouan, près de Quintin. Kerchouan est le nom de la source du Gouet, côté nord de la butte; et répond à Ville Jouan, source de l'Oust, côté sud de la butte, à 600 mètres l'une de l'autre. Ces deux fleuves émanent de la même nappe phréatique (qui alimente aujourd'hui un chateau d'eau bâti au sommet). La grande route romaine, qui a pris la suite de l'ancienne diagonale baie de St Brieuc / Pointe du Raz passe exactement entre les deux. Elle est marquée un peu plus au nord-est, sur le secteur du Vieux-Bourg, d'une magnifique croix mérovingienne. Si tu veux, on peut aller y faire un tour ensemble. Compte tenu de son importance quant au relief, quant au réseau fluvial, et quant à sa caractéristique administrative ( = point de convergence de 3 évêchés), l'attribution à Jovis est ben plus ancienne que l'attribution à saint Jean, lequel, je le rappelle, a hérité des tantadoù : feux dédiés à Jovis : Dieu le Père. L'étang situé au nord de ce mont est tout simplement Pen-Poulo (la bien nommée !), source du Leff, sur la commune du Leslay, qui, étant sous le vocable de St Symphorien, permet d'y déceler le culte de Cybèle (ou équivalente celtique), LA MERE. C'est un point tellement important que les Anciens ne pouvaient vraiment pas le râter. La présence du Vieux-Bourg est là pour en témoigner. C'est cette route qui a été suivie par les personnages cités dans la Chanson d'Aiquin : de la baie de St Brieuc, à Carhaix, pour finir au Menez Hom. C'était LA grande route du secteur, et on ne pouvait pas éviter de passer au sommet de cette Cime de Kerchouan. A + JCE "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
Personnellement, en tant qu'amateur d'Histoire qui met la politique actuelle de côté, ça ne me dérange pas plus de voir des Seguntienses en Illyrie sur ordre de Théodose que d'en voir ailleurs en Gaule ou en Germanie, comme à Bretzenheim (Britannicus vicus).
C'est de l'Histoire pure avec un grand H et rien d'autre. Ca ne me dérange pas plus que de voir les autres unités romaines de toutes origines ethniques en G. Bretagne. Vois la liste donnée par Notitia Dignitatum : http://marikavel.org/histoire/histoire-chap16a-armee-romaine-finIV.htm ***************** De toute façon, si on suit ton raisonnement, ca ne serait pas des Bretons qu'on trouverait alors chez les Ossismes, ce seraient des Maures. Dans ce cas là , ça n'est même plus la peine d'évoquer la parenté de race, de culture et de langue, puisque les Maures, c'est bien connu, c'est pas des Bretons. Et dans ce cas là , s'il n'y a pas de Bretons installés à l'ouest du Gouet et l'Oust, ça n'est même plus la peine non plus de dire que leur territoire a été accru de la cité des Curiosolites. Faudrait savoir ! On ne peut pas, par déontologie, prendre seulement la partie des textes qui nous convient et jeter celle qui ne nous convient pas aux orties. **************** Le débarquement a été réalisé avec violence, dans un pays hostile. Et la trace de cette violence et de cette hostilité est relatée chez Geoffroy et Nennius, comme déjà cité. Ce sont là des considérations de légalisme politique du moment. Par la suite, Théodose ayant reconnu Maxime empereur sur cette partie del'Occident, l'installation de Bretons sur les côtes nord de la Gaule et de la Belgique était légitime, et a alors été accueillie favorablement. C'était une question de Droit ! ***************** Il ne faudrait tout de même pas ignorer les questions de Droit et de Légalité. Pour celà , je t'invite vivement à lire les études d'André CHASTAGNOL (aux Belles Lettres) Un exemple frappant de celà se trouve près d'un siècle plus tard : - Sidoine Apollinaire, viscéralement opposé à Euric le Wisigoth arrien, a courageusement défendu Clermont contre celui-ci. Mais comme Jules NEPOS n'a pas trouvé mieux que de céder l'Auvergne à Euric en échange de la Provence, Sidoine s'est trouvé être le sujet de celui qu'il avait vaillamment combattu ! - et il se trouve qu'à la bataille de Vouillé, c'est le propre fils de Sidoine qui commandait l'aile gallo-aquitaine de l'armée des Wisigoths ! ......... parce que c'était le Droit et la Légitimité édictés par les règles de l'Empire. Et ça, les "historiens" bretons l'ont pieusement ignoré pour tenter d'accréditer l'idée que Maxime avait créé une Petite Bretagne en Armorique ... de Brest à Varades ! JCE "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
Je manque de temps et de connaissances en la matière, mais juste au passage je propose une piste à explorer, qui retouche au sujet de la Cornouaille : Conomore seigneur d'une bonne partie de la Dommonée armoricaine (mais pourtant pas de la Cornouaille), identifié au Marc des légendes arthuriennes, roi de Cornwall - ou pour le moins d'une principauté située autour de Tintagel, en Dommonée mais dans ce qui deviendra la Cornwall.
En tout cas je pense que le cas de Conomore a de quoi nourrir un débât déjà bien fourni http://letavia.canalblog.com
Letavia - Troupe de reconstitution des Bretons armoricains aux alentours de l'an 500. Benjamin Franckaert (Agraes/Morcant)
Tu as tout à fait raison, et de toute façon nous allions y arriver.
C'est le fait qu'il soit le "roi" de la Domnonée insulaire (qui n'était pas encore morcelée en Cornwall, Devon, Somerset), assumant la continuité d'une autorité britto-romaine aussi sur les Bretons d'Armorique qui a fait naitre l'idée d'une "Domnonée" armoricaine. Encore faudrait-il savoir à quand remonte cette appellation de Domnonée pour le littoral nord de la Petite Bretagne. JCE "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
Me semble en avoir parlé plus haut du temps des royaumes jumeaux, mais c'était peut-être pas précis. Toujours est-il que le nom sonne bien, quelqu'un aurait-il une étymologie ? Celtique ou mélange latin ? Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
Bon désolé si je ne donne pas l'orthographe exacte
Dummonia, province romaine, correspondant au territoire de l'une des branches des Dommunii, peuple celte http://letavia.canalblog.com
Letavia - Troupe de reconstitution des Bretons armoricains aux alentours de l'an 500. Benjamin Franckaert (Agraes/Morcant)
Bonsoir à tous !
Bon, un petit tour à Kerchouan, pour la dernière fois, j’espère : Il y a eu confusion entre Jaoua et Jovien, mais rien ne prouve que l’un dérive de l’autre. Ce sont deux saints différents. Si je te suis, Canihuel = Cnech-Jaoua = Mont Jovis. Le mont Jovis n’est donc plus à Kerchouan, mais à Canihuel, altitude 176m ??? Kerchouan répond donc à Ville Jouan et ne signifie pas Mont Jovis alors ? Pourtant c’est ce que tu disais… Un peu confus tout ça. Kerchouan est le point de convergence de trois évêchés, mais la création des évêchés remonte au 9ème siècle, sur la base des plous. C’est plus ancien que le culte de St Jean mais pas tellement. Es-tu en train de me dire que c’est Maxime qui est à l’origine des limites des évêchés du nord-ouest de la Bretagne ? Des troupes bretonnes sur le Rhin, le long du limes, il y en a dès le Haut-Empire, la Legio II Augusta Britannica à Brettenheim n’en est qu’un exemple parmi d’autres. « De toute façon, si on suit ton raisonnement, ca ne serait pas des Bretons qu'on trouverait alors chez les Ossismes, ce seraient des Maures. Dans ce cas là , ça n'est même plus la peine d'évoquer la parenté de race, de culture et de langue, puisque les Maures, c'est bien connu, c'est pas des Bretons. » Tu vas pas un peu loin là ? Faut arrêter de confondre le cantonnement de militaires britto-romains ou autre nationalité avec le peuplement par des civils. La première émigration fut dispersée et d’ordre essentiellement militaire. La seconde fut une émigration de peuplement, massive et organisée. C’est d’elle que vient la parenté de race, de culture et de langue avec les îles britanniques. Concernant le territoire des Bretons accru de celui des Curiosolites en 497, voir ce que j’ai dit plus haut à propos de la soi-disant contradiction de Fleuriot. Je ne crois pas que l’expédition de Maxime ait conduit à la création d’une entité politique bretonne, qu’on l’appelle principat, royaume ou autre, qu’elle se soit située au nord du pays Osisme ou qu’elle eut recouvert la Bretagne historique. Cette expédition n’a fait qu’augmenter le nombre de soldats britto-romains déjà présents en Gaule, du Rhin jusqu’à l’Ouest de l’Armorique. Au début du 5ème siècle, la défense des côtes fut confiée à des soldats britto-romains, tout le long du littoral. Le poste de défense de Carhaix fut remplacé par ceux de Locmaria et Le Yaudet, pour mieux protéger les côtes. « Il est certain que dès la fin du 4ème siècle les Bretons devaient être très nombreux dans la péninsule, surtout chez les Ossismes et les Vénètes dont ils ont eu à défendre le territoire comme foederati dès le début du 5ème siècle » (Fleuriot OB, p. 50). Cette présence militaire facilita sans doute la deuxième migration, et il est fort probable que des civils étaient déjà sur place bien avant, au nord comme au sud (cimetière d’Urnel voir Giot). « Je suis convaincue que l’Ouest (de l’Armorique) fut délibérément abandonné aux immigrants bretons par les autorités romaines » (N. Chadwick, la colonisation de la Bretagne armorique depuis la Bretagne celtique insulaire, p. 33). En effet, cette seconde migration fut préparée politiquement et organisée par de grands clercs romains et bretons, comme saint Germain d’Auxerre et Iltud, et par des chefs britto-romains comme Ambroise Aurélien. Leur rôle fut bien plus important dans la génèse de la Bretagne armoricaine que ne put l’être celui de Maxime ou d’un hypothétique Conan. L’arrivée des bretons fut accueillie favorablement par une population raréfiée et de langue proche (encore une fois, JC, Muskull et Hadañ Drailh parlaient de l’accueil des armoricains de l’Ouest, pas des picards suite au débarquement de Maxime, faut arrêter de focaliser sur lui ). La colonisation s’est faite au sud comme au nord, comme le montre la carte des noms en plou-et particulièrement leur concentration à l’Ouest de Quimper (colons en provenance de l’ouest de la Domnonée, autrement dit de Cornouailles). Je pense que le « secteur des Gaulois » ou « Corn-o-Galliae » n’a jamais existé. D’ailleurs, revenons à l’étymologie du mot « Cornouailles » puisque c’était ma question de départ : Le sens premier de « Corn » ou « Korn » est angle, coin. « Le coin du champ » = « Korn ar park » (le champ a quatre coins) C’est le mot « Kornad » qui désigne plutôt une portion de territoire, mais on le traduit aussi par « coin », pas par secteur. « Le bistrot du coin » = « ostalidi ar c’hornad » Inversement, quand on cherche à « secteur » ou « section » dans un sens de partition géographique, on trouve : - taread, sekteur, rannad (dictionnaire Favereau vert) - tolead, tachenn (dictionnaire Al Liamm) - andrenad (terme vannetais), tachenn, rann (dictionnaire Le Gléau) « secteur » ne se traduit pas par « Korn » Autre chose : Léon Fleuriot, pour sa thèse « Le vieux breton, éléments d’une grammaire » à épluché les cartulaires bretons à partir du 9ème siècle, et voici ce qu’il dit : « Les noms de circonscriptions territoriales nous sont conservés dans henter-ran(n), rann, teg-ran, ran dremes, couuen-ran, treb, compot, cumbut, pou, bro » Une circonscription territoriale, c’est bien le cas qui nous occupe, non ? Là encore, pas de « Corn » « Le O intervocalique peut être soit un pluriel neutre (I.E : -av; gallois : -au; breton : -où) , soit un article défini ou indéfini que l'on peut retrouver dans Cornouaille (Corn / o / Galliae) etc. » dixit JC Le pluriel en –o est une forme dialectale trégorroise. En vieux breton, on a une diphtongue -ou, voire même –aou. En brittonique, la marque du pluriel qui a donné -ou est –oues L’article défini ou indéfini : « Il n’y avait pas d’article (nb : dans les langues celtiques anciennes) : l’article défini, an en breton, cornique et irlandais, y(r) en gallois, in dans les formes anciennes de toutes ces langues, vient d’un celtique ancien *sindos, qui est un démonstratif. […] L’article indéfini, qu’on ne trouve qu’en breton, n’est bien sûr que le nombre 1 (« unan ») » Arzel Even – Histoire des langues celtiques, p. 20 « un fait notable est la rareté de l’article défini dans toutes les gloses et les chartes du Catulaire de Redon du 9ème siècle. Ce fait concorde avec la rareté de l’article dans le Canu Aneirin. On peut dire qu’en vieux-Gallois et surtout en vieux Breton, l’article est plus rare qu’à une époque ultérieure. Article défini = in (rare) Article indéfini = un – il apparaît tôt en vieux-Breton » Léon Fleuriot – Le vieux breton, éléments d’une grammaire, p. 271 et 272 Et maintenant, si on en revient à l’étymologie classique : « Le nom de lieu Cornouu, Cart. Redon, ch. 184, Cornou, ch. 57, 108, Ran Cornouan append. ch. 24 est le même que le nom de lieu vieux gallois Cornou dans Brinn Cornou, Cruc Cornou. Un brittonique *kornowyã a donné successivement en Breton les formes Cornouu, Cornou (9ème siècle), Querneau (16ème siècle), puis Kerneo, Kerne à l’époque moderne ; ces formes sont comparables aux formes galloises comme Cernyw. » Léon Fleuriot, ibid. p. 63 Intéressant ce *Kornowyã, non ? Je me demande si ça n’aurait pas pu donner « Cornouailles » en passant par le roman. Il y a autant de sillabes en tout cas. Bon week-end à tous ! Les Bretons sont plus grands et mieux proportionnés que les Celtes. Ils ont les cheveux moins blonds, mais le corps beaucoup plus spongieux.
Hippocrate
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