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Les esclavesModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice
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Bonjour à tous,
La question des différences sociales dans les groupes de guerriers comme dans la vie quotidienne d'ailleurs ne nous renvoie t'elle pas à celle de la propriété ? Qu'est ce qui finalement va caractériser le développement de la noblesse, de cette chevalerie évoquée par Eporenos plus haut ? Celui qui est guerrier noble, est celui qui posséde les armes parce que seul, il a les moyens de posséder un équipement couteux et surtout des chevaux voir un char ? Est-ce que le critère est celui de la possession du bétail, ce que semble indiquer Venceslas Kruta dans son "Histoire et Dictionnaire" paru dans la collection "Bouquins"? N'y a t'il pas en tout cas en Gaule, un peu avant la conquête une conception déjà très affirmée de la propriété privée ce que tendrait à démontrer pour la maison en tout cas, la découverte de nombreuses clés et même pour le "terrain" l'existence de très nombreux enclos et palissades de tous ordres ? Au contraire doit on voir dans les limites existantes une répartition très administrative d'un bien considéré comme commun dans le cadre d'une conception très communautariste de la vie matérielle ? En ce cas les différences sociales pourraient elles s'expliquer uniquement du fait de la répartition fonctionnelle et au delà de la répartition tri-fonctionnelle de base par des différences entre métiers et activités ? Je sors là de la discussion sur les guerriers et la place d'éventuels hommes non libres mais il me semble que pour comprendre la structure militaire celte, il faut comprendre la structure sociale et son évolution dans le temps au delà de l'idée tri fonctionnelle qui ne saurait tout expliquer. Aie Thierry - Teuta Veliocassi
Salut à tous,
Thierry , plusieurs remarques : je commence par la fin : l'idéologie trifonctionnelle est avant tout une représentaion du monde, un modèle, un cadre, après la réalité des structures sociales, c'est autre chose. Les classes sociales celtiques n'ont pas la rigidité des varna (castes) de l'Inde. Plus on va vers la fin de l'indépendance celtique, plus le modèle méditerranéen urbain, avec développement du commerce, un métier qui "n'existe" pas comme disait Emile Benveniste, utilisation de plus en plus importante de la monnaie, apparition probable d'une "bourgeoisie" de commerçants et d'artisans, Gobanitio, l'oncle de Vercingetorix, en serait un bon exemple, plus ce modèle donc, va prendre de la réalité dans la société celtique. Cela me semble aller de pair avec la levée en masse de combattants pendant la guerre des Gaules, nécessité du moment, mais assez éloignée du vieux modèle trifonctionnel. Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)
"Honorer les dieux, ne pas faire le mal, s'exercer à la bravoure."
Hello,
C'est vrai, on ne peut pas raisonner de façon "intemporelle"et la situation n'est certainement pas la même aux V°, III° et I° siècles av JC. Il me semble toutefois que les "clés", les palissades et les délimitations très nettes de statut s'affirment très tôt. La récente étude publiée aux éditions Errance sur les paysans gaulois (je n'ai pas la référence précise en tête mais je vous préciserai ultérieurement) semble aller dans ce sens. Les auteurs ont procédé à une classification de l'habitat rural gaulois en quatre catégories très différenciées tant au niveau de la structure proprement dit qu'au niveau du mobilier retrouvé. A bientôt, Thierry - Teuta Veliocassi.
Bonjour,
L'ouvrage auquel je fais référence a déjà été évoqué par Eporenos : "Les paysans Gaulois" François Malrain-Véronique Matterne-Patrice Meniel Editions Errance - Inrap. L'étude porte sur les III°-II°et I° siècles avant notre ère sur de très nombreuses fermes du Nord de la Gaule (au sens large). Il y aurait donc des demeures aristocratiques entourées par un large enclos aménagé avec soin et possédant une entrée monumentale. On trouverait (systématiquement ?) un enclos funéraire adjacent, du mobilier de qualité et la trace de consommation carnée abondante. L'habitation réservée à l'aristocrate s'inscrit dans un enclos plus vaste délimitant les infrastructures de l'exploitation agricole. (maisons, fosses, annexes, greniers.....) Les auteurs voient dans ces sites la préfiguration de ce qu'on continue à appeler la villa romaine. Il y aurait ensuite des demeures de second rang assez proches mais sans limites entre la maison du Maître et les autres structures. Le type de ferme le plus fréquemment rencontré serait le troisième ( ,......excusez-moi) Pas de limites internes, pas ou peu d'objets particuliers et alimentation carnée de faible qualité. Puis la quatrième catégorie correspond à l'idée d'un petit bâtiment unique entouré de quelques fosses et ne contenant que très peu de mobiliers. Cette catégorie est peu explorée car les auteurs nous expliquent que seuls des décapages extensifs (des fouilles d'envergure) permettent de les mettre à jour. Il se peut qu'il s'agisse tout autant de relais ou d'habitats saisonniers que de pauvres masures excentrées. D'un point de vue social, j'ai l'impression qu'on peut retirer de cette étude l'idée d'une forte hiérarchisation, l'existence de possédants terriens riches mais aussi d'un grand nombre de petits paysans indépendants, une nette délimitation de la terre et de l'habitat ce qui sous tend une structure sociale et juridique certainement complexe dépassant l'idée d'un communautarisme clanique. A bientôt, Thierry - Teuta Veliocassi
Salut à tous,
Thierry, Tu sais quand on lit dans Les Textes mythologiques irlandais de Guyonvarc'h la description d'un festin à Tara, avec la mention des différents mets qui varient selon le statut social des convives, on se dit que la société celtique était très hiéarchisée, y compris dansles moindres détails de la vie domestique. La grande communauté celtique égalitariste est probablement une vue de l'esprit moderne. sed... Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)
"Honorer les dieux, ne pas faire le mal, s'exercer à la bravoure."
SPARTACUSSpartacus
ARTE - JEUDI 28 AVRIL 2005 À 20.45 : http://www.arte-tv.com/fr/cinema-fictio ... 38418.html
e.
Crixus et OenomaüsSpartacus le déserteur et les Gaulois Crixus et Oenomaüs
On ne peut être qu’admiratif de cette fabuleuse histoire de Spartacus et de ces Gaulois Crixus (ou Criscos) et Oenomaüs. Hormis des imprécisions de dates (entre 73 et 69 avant JC) et du nombre des esclaves qui prirent parti de les rejoindre et de mourir en hommes libres (chiffres variant selon les textes entre 60 000 et 600 000) : L'histoire selon Eutrope et Appien :
Répression par les forces de police locales : :shock:
Ce quand pense la police de nos jours :
e.
Je dirais que c'est une contamination mentale gauchiste - marxiste. Etudier les Celtes, ou d'autres peuples, avec les 'catégories' mentales du XIXe siècle européen (exemple caricatural : Jean Markale) est au minimum ridicule.
C'est bien de redéterrer ce fil, mais il faut le lire....
Les Celtes n'avaient pas d'esclaves, rien ne le démontre...En tout cas l'esclavagisme oriental et méditerrranéen n'était certainement pas le mode de production dominant dans cette société rurale et pastorale... Par contre, une très forte hiérarchisation existait dans le cadre d'une société aux rapports juridiques complexes. Brunaux reprend dans son dernier livre "Les Gaulois" l'idée d'une civilisation annonciatrice de la civilisation médiévale avec comme rapport clé: LA VASSALITE, le lien de fidélité et de soumission qui conduit, au plus bas de l'échelle, à un attachement indéfectible à son maître et au domaine de ce dernier.... On peut en causer....
Relire le droit irlandais, et la suite :
http://forum.arbre-celtique.com/viewtopic.php?t=1958 (Merci encore, Fergus !)
Tout intéressant que puisse être une relation du droit irlandais médiéval (merci Fergus, reviens, ) ce serait une erreur d'y voir un calque du droit gaulois antique...à un millénaire de distance, dans des conditions géographiques et géopolitiques foncièrement différentes et en l'absence de l'influence méditerranéenne classique.....
Ainis l'absence de "palais" et de tout véritable lieu de centralisation semble assez déterminant de la civilisation gauloise de La Tène caractérisée par une grande dissémination.....on a plus affaire à des petits seigneurs sur leur "motte féodale" avec un rayonnement sur quelques paysans qu'à des royaumes avec un pouvoir central.... Les sanctuaires quant à eux semblent concentrer le fait religieux à un niveau plus important. C'est différent jusqu'au V° Siècle av JC mais pour La Tène, on est dans la dislocation territoriale avec un nouveau raffermissement du pouvoir aux II° et I° siècles ( magistratures et sénats, émergence de nations dominantes et structurées ). La question de l'esclavage, comme tant d'autres, est donc à nuancer selon ces périodes mais je ne comprends pas pourquoi on considére comme acquis un schéma de production propre aux civilisations méditerranéennes classiques....
Thierry,
Excellente remarque. Moi non plus, je ne comprends pas qu'on plaque sur la civilisation celtique (les civilisations celtiques, suivant les lieux et les époques) des paradigmes méditerranéens. C'est comme l'utilisation des catégories marxistes pour l'étude ou l'ananlyse desdites civilisations (Jean Markale par exemple). Une absurdité, un manque d'intelligence, le marxisme étant né dans une configuration sociale, politique, économique, culturelle (etc.) sans guère de rapports. Ces présupposés vicient dès le départ toute étude.
Mais comme tout finit en chanson… :
e.
VenationesLes indigènes d'Occident
Le combat de Verus contre Priscus le Celte Dans l’Empire romain, les esclaves étaient employés le plus souvent à des tâches domestiques, fermières…, ou plus physiques dans les mines, les carrière de pierre ou de marbre..., à la construction des routes, des villes…et des amphithéâtres. En règle générale, les gladiateurs étaient recrutés parmi les esclaves, les prisonniers ou les déserteurs le plus souvent issus des corps d’armées auxiliaires romaines. Cependant, il y avait aussi des hommes libres qui choisissaient ce "métier", attirés par la possibilité de s'enrichir, homme contre homme, puis lors des venationes ou chasses opposant homme et bêtes sauvages. Verus, selon l'écrivain Martial aurait été inspiré par un personnage ayant existé. Né libre, il aurait été capturé à la frontière nord-est de l’Empire romain. Esclave en Italie pendant un an, il suivra ensuite l’entraînement des gladiateurs. Il disputera alors le combat le plus grandiose de l’histoire de la gladiature lors des jeux inauguraux du Coliseum contre Priscus, un esclave gaulois : http://www.peplums.info/pep22.htm Chronologie des esclaves révoltés Chronologie de Spartacus, de la gladiature et des « guerres serviles » du VIè siècle av JC à 404 ap JC : http://www.peplums.info/pep24a.htm e.
Le traitement réservé aux esclaves
LETTRES DE SÉNÈQUE, À LUCILIUS
e.
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