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Histoire des Religions

Forum consacré aux mythes ainsi qu'aux domaines de la spiritualité et de la religion...

Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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35 messages • Page 3 sur 3 • 1, 2, 3

Messagede Professeur Cornelius » Dim 25 Sep, 2005 23:10

TOME II

* * *

LA FORMATION DES RELIGIONS UNIVERSELLES ET LES RELIGIONS DE SALUT DANS LE MONDE MEDITERRANEEN ET LE PROCHE-ORIENT

* * *

p. 3 à 32

L’EGLISE SASSANIDE ET LE MAZDEISME
par Jacques DUCHESNE-GUILLEMIN

Etablissement progressif du mazdéisme en religion d’Etat. Le mouvement de réaction iranisante. Artaxshêr, la politique religieuse des Sassanides, ignorance de l’histoire interne de leur religion. Zurvanisme et réaction orthodoxe, le corps de doctrine consigné dans le Dênkart, le Bundahishn, etc.

LA COSMOLOGIE MAZDEENNE : La cosmologie exposée dans le Bundahishn : grandiose duel entre Ohrmazd et Ahriman, avec pour enjeu l’homme et pour pivot la venue de Zarathushtra ; les épisodes.

SOLUTIONS HETERODOXES : La cosmologie du Bundahishn passe sous silence l’origine d’Ohrmazd et d’Ahriman. La solution fournie par le zurvanisme (Zurvan, père d’Ohrmazd et d’Ahriman), formellement condamnée par le Dênkart. Quels étaient, chez les anciens Iraniens, l’Intelligence et le Tout infini ? Les diverses réponses. Le mythe attesté à l’époque sassanide dans des versions syriaques et arméniennes ; la version d’Eznik. Les sectes distinguées par Sahrastâni (1153) dans le mazdéisme : les zaradushtiyas, les zurvaniyas, les gayomarthiyas et les saisaniyas.

Reflets zurvanistes : Zurvan probablement dieu suprême de la religion mazdéenne à l’époque des premiers Arsacides. Les traces les plus intéressantes de l’hérésie zurvaniste dans l’orthodoxie mazdéenne.

AUTRES DIEUX DANS LA COSMOLOGIE ORTHODOXE : Outre Zurvan, la cosmologie mazdéenne porte les traces d’autres théologies non exclusivement centrées sur Mazda. Rôle important de Mithra. Divers textes et documents permettant de reconstituer une eschatologie d’époque arsacide. Textes grecs et latins prouvant la diffusion de la croyance en un sauveur solaire. Les trois autres dieux anciens figurant dans l’eschatologie orthodoxe : Vayu, Haoma et Sraosha.

DIEUX DU CULTE ET DU CALENDRIER, ASTROLOGIE : Avec Ohrmazd et le feu et le haoma, c’est Sraosha qui est le plus invoqué dans le sacrifice du haoma (cérémonie centrale du culte mazdéen) ; son rôle de médiateur entre Dieu et l’homme. Les divinités de l’ancienne religion avaient donné leurs noms aux mois de l’année et aux jours du mois ; ce calendrier, en usage sous les Sassanides, ne prouve rien pour la survivance réelle de tel ou tel culte. Vogue de l’astrologie (notamment sous Xosrau II) ; interpretatio iranica des noms babyloniens des planètes, antérieure à leur condamnation comme créatures du mal. Planètes et étoiles dans la cosmologie mazdéenne, explication du Bundahishn. Le thema mundi ; inclusion de la tête et de la queue du dragon. Le thema mundi appliqué au premier homme, aucune mention de l’apheta ou byleg. Introduction de l’astrologie en Iran probablement antérieure au II° siècle.

ONOMASTIQUE – NUMISMATIQUE – COURONNES – RELIEFS : La présence d’un dieu dans l’onomastique ou la numismatique révèle sa popularité. Les exemples. Dans la numismatique kushane, les dieux iraniens voisinent avec les dieux grecs et les dieux indiens. L’autel du feu, motif constant des monnaies sassanides. Les couronnes de rois sassanides, et les reliefs rupestres qu’ils font graver, révèlent les dieux qu’ils vénèrent. Similitude et diversité des couronnes.

LES QUATRE GRANDS DIEUX – LES CLASSES – LES FEUX – LES SACRIFICES : Les trois dieux principaux adorés par les Sassanides : Ohrmazd, Mithra, Varhân et une déesse, Anâhitâ. Ces quatre divinités correspondent presque exactement à celles mentionnées par Antiochus de Commagène. Les classes sociales représentées par leurs feux respectifs. Farnbâg, Gushnap et Burzen-Mihr. Les feux Adûran et les feux Varhrân. Le feu, objet de deux rites. La fondation d’un feu, acte religieux par excellence pour un roi mazdéen ; les principales. Le Xârr (ancien Xârenah), source de toute création. Le clergé sassanide pendant les deux premiers règnes, début d’une hiérarchie, création d’une dignité ecclésiastique suprême. L’aristocratie des Mages. Les autres classes de la société sassanide. Le sacrifice sanglant, les témoignages d’Elisée, Mar bar Had beshabba ; les cinq textes pehlevis.

POLITIQUE RELIGIEUSE DES SASSANIDES : Artaxshêr, premier roi sassanide, adorateur de Mazdâ ; la Chronique d’Arbèle ; codification de l’Avesta. Shâpûr tolérant vis à vis de Mani ; attitude de son êrpat Karter, réalité des mariages consanguins ; le Dênkart. Kartêr sous le règne d’Ohrmazd Ier, Varhrân Ier et Varhrân II ; les persécutions contre « Juifs, bouddhistes, brahmanes, nasoréens, chrétiens, maktaks et zandiks ». Narseh, adorateur d’Anâhitâ. Ohrmazd II anenxe le royaume septentrional des Kushans ; monnayage kushano-sassanide. Shâpûr II, persécutions contre les chrétiens et guerre contre Rome ; éclectisme de sa religion ; Artaxshêr II abandonne le centre religieux de Stayr (ainsi qu’Anâhitâ, qui ne reparaîtra pas avant le règne de Pêrôz) ; le couronnement a lieu dans un sanctuaire de Médie, preuves d’indépendance par rapport aux traditions du clergé de Persis. Yazdakart Ier, la paix avec les Romains, sa bienveillance envers les chrétiens et les juifs. Varhrân V, ses monnaies ; offrande au dieu Gushnap de la tête du chef des Huns vaincus ; persécution des chrétiens ; séparation de l’Eglise chrétienne d’Iran et de l’Eglise d’Occident. Yazdakart II persécute systématiquement chrétiens et juifs arméniens, sa fidélité au mazdéisme ; après sa mort, rétablissement de la liberté religieuse. Le ministre Mihr-Narseh, sa vie et son attitude religieuse. Pêrôz, traditionnellement attaché au mazdéisme, soutient le nestorien Barsauma et persécute les Juifs ; ses monnaies. Sous le règne de Kavâd (interrompu plusieurs fois), l’Iran traverse, sous l’effet du mazdakisme, sa crise sociale et religieuse la plus grave ; l’enseignement de Mazdak ; les riches et le clergé mazdéen menacés détrônent et emprisonnent Kavâd. Règne essentiellement réactionnaire de Jâmâsp. Kavâd recouvre son trône, massacre des mazdakites. Xosrau, champion de l’orthodoxie, continue l’œuvre de son père, il accueille les derniers Académiques chassés d’Athènes ; son attitude complexe envers le christianisme. Sous Ohrmazd IV, fermeture des écoles juives de Suse et de Pumbadita ; son attitude face à la propagande chrétienne. Xosrau II Parvêz, essentiellement superstitieux ; son comportement vis à vis des chrétiens et de la tradition mazdéenne. Varhrân VI Cohen, sa révolte contre Ohrmazd IV et Xosrau II soutenue par les Juifs riches. Résultats décevants de l’étroit rapprochement opéré avec Byzance dans les premières années du règne de Xosrau II. La couronne de Xosrau II, particularité énigmatique de ses monnaies (Anâhitâ ?). Sens de la réapparition d’Anâhitâ, élection de Yazdakart III.

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Messagede Professeur Cornelius » Lun 26 Sep, 2005 0:07

p. 33 à 80

LES RELIGIONS ORIENTALES DANS L’EMPIRE ROMAIN
par Robert TURCAN

Permanence des influences orientales sur le monde méditerranéen. Les conditions favorables. Etapes de la conversion des Latins. Causes déterminantes de l’orientation religieuse. Action des liturgies orientales sur la sensibilité et l’émotivité. La confraternité initiatique. Le sens des rites.

CULTES ANATOLIENS :

Attis et Cybèle : Cybèle à l’avant-garde de l’invasion orientale. La déesse mère en Asie Mineure. Les Oracles Sibyllins de – 205. Importance de Pessinonte ; la légende d’Attis. Raisons politiques du transfert de la pierre noire. Répugnance physique des Romains pour le rituel de l’éviration. Etablissement, par Claude, de la fête du pin et probablement du cycle des solennités de mars. Les Attideia. Sens de la castration dans le culte romain de Cybèle ; interdiction de cette mutilation aux citoyens romains. Le taurobole sacrifice de substitution ; réversibilité des mérites sacramentels du taurobolié. Antonin le Pieux. La réorganisation du rituel phrygien, moyen de stopper l’emprise grandissante du christianisme ? Expansion des sanctuaires phrygiens. Développements théologiques. Des dieux et du monde, de Salluste le Philosophe. L’héliolâtrie ; Attis, dieu cosmique des mois et des saisons.

Mâ – Sabazios – Men : Affinités des autres cultes anatoliens du monde romain avec la religion métroaque. M^-Bellone, Sabazios. Le dieu-lune Mên. Attrait de la liturgie émotionnelle de ces cultes ; traces du phrygianisme dans le mond chrétien.

CULTES SYRO-PHENICIENS : Absence d’homogénéité des cultes syro-phéniciens. Les divers Baal et leurs parèdres. Trois voies distinctes d’importation en Occident. L’exotisme de ces déités dans le monde latin.

Adonis : Le plus occidentalisé des dieux syro-phéniciens ; son hérédité sumérienne. Son arrivée à Rome par l’intermédiaire de l’Etrurie et de la Grande Grèce. Les « jardins » d’Adonis. Les « mystères » d’Adonis. Le rituel de la résurrection et les développements ultérieurs de la théologie allégorique. La théocratie solaire.

La déesse syrienne : Permanence du caractère oriental d’Atargatis, inspiratrice d’une révolte servile. Son association au culte de Jupiter Héliopolitain dans le sanctuaire du Janicule. La statuette du Janicule ; Adonis, Atargatis. Majorité de militaires parmi les adorateurs de la Déesse Syrienne hors de l’Italie. Installation de la déesse levantine à l’ombre de la Grande Mère des dieux. Les galles ; leur consécration à Bambycé-Hiérapolis selon Lucien. Atargatis assimilée à Vénus Caelestis ; Atargatis maîtresse toute-puissante des astres et du destin.

Jupiter Héliopolitain : Baalbeck-Héliopolis. La plupart de ses fidèles occidentaux sont des militaires.

Jupiter Dolichénien : Prestige militaire du Baal syrien de Doliché. Sa doublé hérédité du Teshoub hittito-hourite et du syrien Hadad. Sa parèdre Juno Dolichena. Conséquences de l’annexion de la Commagène à l’Empire romain. Le culte dolichénien hors d’Italie.

Les dieux d’Edesse et de Palmyre : Foisonnement de déités syriennes apportées par les migrants levantins. Au III° siècle, prestige des dieux de Palmyre, Bêl, Malakbêl, Yahribôl, Aglibôl. Echec d’Elagabal. Consécration de l’héliolâtrie des Syriens par Aurélien. Non implantation des dieux syro-phéniciens, mais influence profonde, sur les populations occidentales, de l’astrolâtrie et des diverses formes de dévotion solaire.

CULTES EGYPTIENS : Interprétation grecque des dieux égyptiens. Le meurtre rituel dans l’initiation isiaque. Importance du culte de Sérapis pour les Lagides. Les diverses interprétations du nom de Sérapis. Formation d’un culte isiaque gréco-alexandrin. L’œuvre de Ptolémée Sôter. Manéthon et Timothée. Exportation des cultes alexandrins. Entrée de ces dieux à Rome. Isis et les agitations politiques des derniers temps de la République. La répression. Popularité des cultes égyptiens. Conséquences de la bataille d’Actium ; reprise des persécutions, agitations populaires. Reconnaissance officielle, par Caligula, des déités alexandrines. Les « miracles » de Vespasien. Reconstruction de l’Iseum Campense par Domitien. Les empereurs favorables aux dieux égyptiens : Hadrien, Marc Aurèle, Commode. Implantation des cultes égyptiens dans les ports, diffusion par les voies fluviales et militaires. Interprétation du mythe égyptien par Plutarque dans son traité Sur Isis et Osiris. Commémoration de la légende dans l’Empire : le Navigium et l’Inventio. Variantes possibles du rituel en l’absence d’organisme central. La célébration d’offices quotidiens : grande nouveauté pour les Gréco-Romains. Renouvellement journalier du drame solaire d’Osiris. Office du matin, office du soir. Clergé nombreux. Consécration du culte de la femme par l’isiasme ; absorption des grandes déesses du paganisme gréco-latin. Fête de l’Invention d’Osiris en 417.

MITHRA : De la Perse à Rome. Rare identification à Apollon. Dieu de la lumière, d’abord défavorisé par la révolution zoroastrienne, puis intégré au système zoroastrien. Prolongements, en Asie Mineure, de ce regain de faveur après l’effondrement de l’Empire perse. Vitalité du culte iranien en Asie antérieure. Contacts des prêtres mazdéens avec l’astrolâtrie chaldéenne. Hellénisation de Mithra en Syrie et en Asie Mineure. La relation d’Appien. Nigidius Figulus. Initiation de Néron aux « banquets des Mages ». Faible succès du rituel mithriaque auprès des Romains. Expansion de ce culte après l’annexion de la Commagène. Affermissement du courant mithriaque ; Antonin le Pieux ; Commode ; les Sévères ; Tertullien. Au III° siècle, grande vitalité du mithriacisme dans l’Occident gréco-latin. urélien ; le culte officiel du Soleil Invincible. Consécration d’un temple de Mithra par Dioclétien, Galère et Licinius. Mithra et les chrétiens à la fin du IV° siècle. Aspect et disposition des mithreums. Le repas commun. Les sept grades de l’initiation mithriaque ; le rituel. La doctrine. Les deux versions d’un mythe originel commun. Rivalités et analogies de la religion mithriaque et du christianisme.

LES RELIGIONS ORIENTALES ET LE CHRISTIANISME : Le polémiste chrétien Firmicus Maternus. Conséquences de la naturalisation romaine des dieux étrangers.

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Messagede Professeur Cornelius » Lun 26 Sep, 2005 10:08

p. 81 à 113

LA FIN DU PAGANISME
par Pierre HADOT

Phénomène spirituel, social et politique, s’étendant du Ier au IX° siècle. Les divers facteurs ayant pu entraîner la transformation radicale du paganisme ; les hypothèses d’une évolution naturelle du paganisme. Fusion du paganisme et du christianisme.

LES ASPECTS POLITIQUES, SOCIAUX ET PSYCHOLOGIQUES : Conséquences de la fondation de l’Empire romain, phénomène historique qui prolonge l’entreprise d’Alexandre. Modification de l’univers spirituel propre au paganisme traditionnel. La contrainte politique en matière religieuse remplace l’esprit de tolérance. Caractère de plus en plus religieux de la puissance impériale ; l’idéologie impériale conduit à une systématisation du paganisme ; représentation de la hiérarchie céleste et politique proche de celle de la monarchie byzantine ; tentative d’instauration d’une théologie solaire, exemple du besoin d’unification et de systématisation ; l’idéologie monothéiste au service de la monarchie impériale ; un seul Roi, un seul Dieu, un seul Empire. Rôle important des facteurs économiques et sociaux dans la décadence du paganisme. L’aristocratie romaine dernier bastion de la résistance païenne sous les empereurs chrétiens ; vogue des religions à mystères ; rhéteurs et philosophes des écoles d’Athènes et d’Alexandrie ; création d’une aristocratie nouvelle. Profonde transformation de la conscience religieuse et de la mentalité collective ; tonalité affective caractérisant toute l’époque. Prise de conscience du « moi », découverte de la valeur de la destinée individuelle. Tension spirituelle, anxiété, d’où prolifération des pratiques magiques, succès des religions à mystères (Métamorphoses d’Apulée, livre XI). Besoin d’une théorie précisant l’origine et la destinée de l’âme : philosophie platonicienne, gnosticisme. De nouvelles catégories religieuses dominent la pensée de toute l’époque.

LA THEOLOGIE : Essor de la théologie païenne à partir de l’époque hellénistique. Absence de littérature théologique aux – V° et – IV° siècle, les « anciens théologiens ». Abondance des manuels et traités dans les derniers siècles du paganisme (ceux de Varron, Cicéron, Cornutus, Plutarque, Porphyre, Jamblique, Salloustios, Proclus). La théologie païenne prend peu à peu la forme d’un enseignement systématique selon un plan déterminé. Les trois sources de la révélation reconnues par la théologie païenne : la raison, le mythe, la loi ; les différents modes de connaissance des choses divines correspondant à ces sources. Importance du rôle de la rencontre ou du conflit entre la théologie rationnelle d’une part et les théologies civiles et mythiques d’autre part, dans la fin du paganisme. La pratique religieuse des « théologiens rationnels ». L’oeuvre théologique de Varron. Méthodes, variables selon les objets auxquels elle s’applique, de la théologie rationnelle (allégorique, analogique, négative). Dogmes fondamentaux de la théologie rationnelle (Lois de Platon). Rôle de la théologie rationnelle dans l’évolution religieuse qui aboutit à la fin du paganisme, principe de l’unité foncière des dieux transposé sur le plan métaphysique dans la théologie néo-platonicienne ; application de ce principe par les théologiens chrétiens. Même convergence en ce qui concerne la doctrine de la hiérarchie divine ; existence, chez les païens comme chez les chrétiens, d’une même théologie qui est un monothéisme hiérarchique. Les Oracles chaldaïques, l’interprétation des écrits de Platon par Plotin, attitude des néo-platoniciens.

PIETE ET MYSTIQUES PAÏENNES : Extraordinaire métamorphose du paganisme dans les derniers siècles de son existence, la Lettre à Marcella de Porphyre. Rôle capital de la représentation du Dieu transcendant, situé au-dessus de tous els autres dieux, dans l’évolution du sentiment religieux païen ; Apollonius de Tyane, Porphyre, Plotin, aspiration à l’union sans intermédiaire avec le Dieu suprême. Permanence, dans toute la tradition néo-platonicienne, du désir de contact expérimental et unitif avec le fond de l’être. La philosophie religieuse transcendante (celle du Dieu suprême) pour Plotin et Porphyre. Conception différente de leurs successeurs sur les rapports entre la philosophie et la religion. Traité des Mystères de Jamblique dont les théories furent mises en pratique dans les écoles d’Athènes et d’Alexandrie (IV° au VI° siècle) et dans l’aristocratie romaine (fin du IV° siècle) ; la piété des milieux intellectuels. Vie des derniers fidèles du paganisme (surnaturel, merveilleux, puritanisme, haine du monde sensible) ; païens et chrétiens aspirent à un même idéal : fuir le monde.

PAGANISME ET CHRISTIANISME :

La lutte : Le grief fondamental des païens contre les chrétiens : le christianisme, doctrine eschatologique, est négation du monde présent. L’argumentation des philosophes païens contre le christianisme semble inspirée, de prime abord, par une mentalité conformiste, un respect aveugle pour l’ordre établi et les coutumes reçues. La philosophie de l’histoire impliquée par cette mentalité : la tradition historique norme de la vérité (Vrai Logos de Celse) ; traditionalisme pluraliste ; les chrétiens accusés de manquer de racines historiques. Le christianisme triomphant opposera au traditionalisme conservateur des païens un progressisme décidé ; attitude différente des apologistes chrétiens des premiers siècles pour qui la vérité s’identifie avec la tradition et l’Antiquité. Caste discussion chronologique entre païens et chrétiens (Phlégon de Tralles, Julius Africanus, Hippolyte, Eusèbe de Césarée), position particulière de Porphyre et de l’empereur Julien. Païens et chrétiens ont une conception analogue de la vérité ; leurs conceptions de la philosophie et de la théologie sont donc identiques. Pour les païens les chrétiens n’ont pas de véritable insertion historique ; les raisons métaphysiques de cette situation spirituelle ; les axiomes communément admis par le stoïcisme et le platonisme : la rationalité du monde.

La contamination : Précision du sens donné à ce terme. Le caractère missionnaire du christianisme entraîne, très tôt et nécessairement, son adaptation aux formes préexistantes (culturelles, artistiques puis politiques et sociales). Influence du néo-paganisme sur le christianisme. Sa dénonciation par les polémistes païens. Adoption par les chrétiens de l’idéologie impériale. Lenteur et limitation de la contamination du paganisme par le christianisme. Tentatives d’assimilation d’éléments chrétiens. Symbiose correspondant à un certain idéal de tolérance. Paganisme et christianisme se juxtaposent dans plusieurs personnalités de cette époque (Synésius, Ausone, Claudien, Boèce, etc.). Influence très peu marquée de la pensée chrétienne sur la pensée païenne, mais fascination exercée par les institutions chrétiennes sur les païens ; les réformes et institutions envisagées par l’empereur Julien.

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Messagede Professeur Cornelius » Lun 26 Sep, 2005 14:35

p. 114 à 184

LE JUDAÏSME DEPUIS LA CAPTIVITE DE BABYLONE JUSQU’A LA REVOLTE DE BAR-KOKHEBA
par André CAQUOT

LA CAPTIVITE DE BABYLONE ET SON RETENTISSEMENT RELIGIEUX : En – 587, fin de l’Etat judéen, de la monarchie héréditaire, cessation du culte au Temple de Jérusalem. Persistance d’une nation conservatrice d’une tradition ; avenir d’Israël ouvert à une élite religieuse ; les exilés de Babylone, élite sociale et intellectuelle. Maintien sur place de la masse rurale. Développement du sens du péché et du besoin de pardon, remise en question de l’idéologie nationaliste. Appréciation religieuse du destin national, la prophétie consolatrice ; fonction de la Loi ; préparation de la hiérocratie. Renonciation aux sacrifices du Temple, nouvelles formes de culte. Naissance de tentatives de substitution des sacrifices sanglants, génératrices de formules « spiritualisantes ». Préparation de la restauration du culte du Temple, rassemblement et développement des lois cérémonielles qui forment une partie du code sacerdotal.

Le retour sur le passé : Les Lamentations révélatrices des sentiments nationalistes combattus par Jérémie ; assimilation, par l’auteur, de la doctrine de rétribution collective immanente. Dieu rémunère avec justice les agissements de son peuple, idée directrice de l’historien deutéronomiste. Enumération des fautes d’Israël, cause de ses malheurs. Réversibilité des peines et des mérites. Explication de la prolongation de la dynastie davidique sur le trône de Jérusalem ; portrait idéalisé de David. Répudiation de l’idéologie royale affirmant l’éternité de la maison de David, renoncement relatif à l’espérance messianique.

La nostalgie du Temple : L’Exil sanction des fautes des générations antérieures, nécessité d’expiation ; reconstruction du Temple et reprise du culte sacrificiel, obsessions fondamentales des exilés. Proposition d’une victime de substitution ; élaboration d’une croyance en la vertu rédemptrice de la souffrance.

La prophétie de consolation : L’« oracle contre les nations », genre littéraire ancien, difficile à dater. La prophétie exilitique réserve aux peuples païens les manifestations de la vengeance divine. L’oracle d’Abdias. Les oracles d’Isaïe. Motif sapientiel de la condamnation de la démesure. Les divers aspects de la prophétie exilitique.

L’apport religieux d’Ezéchiel : Le livre d’Ezéquiel, reflet des pensées et des espoirs des déportés. En mettant l’accent sur l’aspect culturel de la trahison de Jérusalem, Ezéchiel paraît manifester son appartenance au sacerdoce. Réfutation des espérances entretenues par l’idéologie royale et dénonciation de la vanité des espoirs en une aide étrangère. Après la ruine de Jérusalem, retour aux principaux éléments de la prophétie de consolation. Entretien de l’espérance eschatologique, préparation de la restauration du Temple et de l’Etat en Palestine. Caractère utopique de l’esquisse de constitution et de la configuration du territoire. Elaboration de la législation sacerdotale, nouveaux usages religieux. Adoption d’un calendrier de type babylonien. Ezéchiel et les lois sacerdotales reflètent le besoin de pardon du judaïsme de l’Exil.


L’EVOLUTION DU JUDAÏSME DURANT L’EPOQUE PERSE :

L’apport religieux du « Deutéro-Isaïe » : Signes du déclin de Babylone. Les conclusions religieuses du « Deutéro-Isaïe ». Cyrus instrument de YHWH. Définition radicale du monothéisme israélite, prise de conscience des implications fondamentales de la religion nationale. Polémique contre les idoles. Attente confiante de la restauration du sanctuaire national. Réflexion sur le sens du malheur du peuple. Les chants du Serviteur, prophète de consolation exaltant la valeur rédemptrice de la souffrance.

La restauration du Temple : en – 538, rapatriement des objets sacrés ; vers – 520, fin de l’Exil. Hostilité des « gens du pays » à l’égard des rapatriés. Réédification du Temple par les compagnons de Zorobabel. Le livre d’Aggée et l’oeuvre du « Proto-Zacharie ». Les espoirs éveillés par la décision de Darius. Attente d’un miracle eschatologique et du rétablissement de la monarchie davidique. Zorobabel, gouverneur perse et roi davidique espéré, et le grand-prêtre Josué. Zacharie ne conçoit pas l’ordre messianique sans la présence conjointe du roi davidique et du grand-prêtre. Après le – VI° siècle « messianisme sacerdotal » accompagnant le messianisme royal, et parfois s’y substituant.

Le – V° siècle : consolidation des institutions nationales ; temps des législateurs, des scribes et des sages. Oracles anonymes. Arrière-plan historique précis du livre de Malachie. Importance prise par les docteurs, sages ou scribes, face à la déficience du sacerdoce. Artaxerxès Ier autorise Néhémie à relever les murs de Jérusalem ; réformes d’ordre religieux. Le schisme samaritain. Au – IV° siècle, la mission d’Esdras, la « loi de Dieu » également « loi du roi ». Politique religieuse des Achéménides assurant pour de longs siècles la prédominance politique du clergé de Jérusalem et donnant au judaïsme son caractère définitif de religion fondée sur la loi mosaïque. Les « hommes de la Grande Synagogue ». Interdiction des mariages mixtes, disposition visant à préserver l’existence et l’unité de la nation. Discussions déclenchées par la rigueur d’Esdras. La perspective du « Trito-Isaïe ». Fidélité à un universalisme eschatologique, danger du cosmopolitisme.

La religion des Judéens d’Eléphantine : Papyri et ostraca araméens d’Eléphantine. Reflet attardé du yahvisme palestinien pré-deutéronomique. Laxisme religieux. Les conséquences de la conquête perse. Au – V° siècle reprise des contacts avec Jérusalem. Ignorance du destin ultérieur de cette communauté. Les mesures séparatistes seule possibilité de préserver le judaïsme de la Diaspora.


PRATIQUES ET IDEES RELIGIEUSES DU JUDAÏSME POST-EXILITIQUE :

L’oeuvre « sacerdotale » : ses aspects rituels : L’oeuvre législative et littéraire, fixation définitive de la religion. Importance des préoccupations cléricales dans l’ouvrage sacerdotal. Officialisation de certaines pratiques religieuses récentes et codification d’antiques usages. Rigueur de la prescription du sabbat. Sacralisation de la néoménie. Eclatement de la fête du Nouvel An d’automne. Institution du Grand Pardon, preuve de l’importance attachée par le judaïsme de l’Exil à l’expiation des péchés publics. Précision des devoirs et droits du clergé. Règlements sacerdotaux concernant les sacrifices.

L’oeuvre « sacerdotale » : ses aspects idéologiques : Synthèse des ordonnances antérieures en une Loi divine. Règles juridiques, cérémonielles et traditions antérieures insérées dans un cadre chronologique strict. Moyen d’expression des idées religieuses des auteurs. Report à la cosmogonie permettant l’affirmation définitive de l’omnipotence et de l’universalité de YHWH. Toutes les lois, éthiques et cérémonielles, concourent à maintenir le peuple en état de « sainteté » ; le culte doit conserver à Israël la relation d’alliance dont Dieu l’a honoré. Aucune trace d’eschatologie ou de messianisme dans les écrits sacerdotaux. Le clergé possède la certitude de l’efficacité de son rôle ; longue stabilité du système élaboré à l’époque perse, remis en cause au – II° siècle.

Données extérieures à l’oeuvre « sacerdotale » : Les innovations religieuses non mentionnées dans la littérature sacerdotale. La fête des Pourim. La légende d’Esther ; signes d’une union entre la métropole et la Diaspora. Raison du silence de l’auteur « sacerdotal » sur le développement de la fabulation angélologique ; les autres sources. Le cas de Satan, ange accusateur devenu incarnation de l’inclination coupable et du principe du mal. Processus d’individualisation des anges aboutissant à la constitution d’une angélologie efflorescente. Hypothèse d’une littérature sapientiale brillante. Dans les Proverbes, identification de la sagesse à la volonté de Dieu. Job, le problème de la souffrance du juste aboutissant à la condamnation de la démesure. L’Ecclésiaste, humble soumission à une volonté divine insondable. Recherche personnelle. Au – III° siècle, l’Ecclésiastique. Au – Ier siècle, la Sagesse de Salomon ; la connaissance païenne et la sagesse juive ne se contredisent pas, toute science émanant de Dieu.


L’EPOQUE GRECQUE JUSQU’AU PONTIFICAT HASMONEEN (- 140) :

La domination lagide (- III° siècle) : Statut de large autonomie conservé par Jérusalem après la conquête d’Alexandre et durant la domination lagide. Réaffirmation de la grandeur unique du destin national face aux vieilles civilisations de l’Orient ; exaltation du passé par le Chroniste ; les garants de la continuité d’Israël ; la théocratie et sa médiation par le clergé, régime inébranlable de l’Etat juif. Sursaut de particularisme dans l’Ecclésiastique de Jésus fils de Sirach ; la loi, le temple et le clergé piliers de la vie juive. Absence d’hostilité foncière entre judaïsme et hellénisme. Traduction grecque des livres de la Loi. La version des Septante prépare une synthèse religieuse plus spirituelle. Interprétation allégorique des écrits homériques. L’oeuvre de Philon d’Alexandrie. Les Septante jugés sévèrement par le judaïsme rabbinique.

La domination séleucide (de – 198 à – 167) : Antiochus III, suzerain de Judée, confirme par décret les lois ancestrales des Juifs et subventionne la restauration du Temple. Après la victoire romaine, les embarras financiers du roi d’Antiochie source de tentation pour d’ambitieux personnages de l’aristocratie sacerdotale judéenne. Equivoque dans le statut du grand-prêtre. Les « Antiochiens de Jérusalem », la haine suscitée par leur politique. Révolte contre Ménélas en – 168 ; les « décrets persécuteurs » d’Epiphane.

La réaction idéologique : Affrontement de classes, hostilité envers la richesse, dénonciation des abus. Les écrits apocalyptiques. L’Apocalypse des semaines et la fable des « fils de dieu » du livre d’Hénoch, protestation de piétistes contre les actes des « hellénisants ». Continuation du mouvement piétiste par les esséniens. Originalité de l’apocalypse de Daniel. Devenu Ecriture sainte le livre de Daniel enrichit les spéculations eschatologiques et messianiques d’un élément nouveau. Représentation de la victoire future du peuple juif sur les empires de la terre. Le « fils d’homme ».

L’ascension des Hasmonéens : La persécution d’Antiochus Epiphane transforme la révolte de la masse juive en guerre nationale. Organisation de la défense par Juda Maccabée. Le premier livre des Maccabées, meilleure source de connaissance des évènements. Le second livre des Maccabées, invitation à célébrer la Khannoukkah, fête nationale. Les campagnes des Maccabées. En – 142, simon grand-prêtre, le décret de – 140 preuve que cette mesure rencontrait des résistances. Le pontificat hasmonéen pouvoir de fait, sans justification scripturaire, incapable de reformer l’unité judaïque.


LE PONTIFICAT HASMONEEN (DE – 140 A – 63) :

Le pouvoir et les partis : Reconstitution de l’empire davidique par Jean Hyrcan Ier. Le poids financier des guerres entraîne des revendications populaires transmises par les Pharisiens ; Hyrcan retire aux Pharisiens l’interprétation de la loi et réserve le conseil aux Sadducéens. Les Antiquités juives. Pharisiens et Sadducéens, partis ayant chacun son assise sociale ; leurs options religieuses, souvent divergentes, inséparables de leurs attitudes politiques. En – 104, Aristobule succède à Hyrcan et continue sa politique d’expansion. Le règne d’Alexandre Jannée, apogée de la dynastie hasmonéenne, mais conséquences de la rupture avec les Pharisiens. Retour des Pharisiens au pouvoir, persécution des Sadducéens. Hyrcan II et Aristobule II. Conséquences politiques et religieuses de l’intervention romaine.

L’essénisme : Confirmations et lumière nouvelle apportées par les « manuscrits de la mer Morte ». La Règle de l’« ordre » essénien. Communauté ayant les caractéristiques du monachisme. Grand respect de la Loi de Moïse. Pratiques et croyances particulières. Le Rouleau du Temple. Calendrier essénien. Aspect ésotérique des doctrines, influence probable du pythagorisme hellénique et du dualisme iranien. Don de prédiction. Abondante production littéraire. Science essénienne ésotérique. Organisation d’un destin collectif, autour de la communauté cellule-mère d’un peuple nouveau. Raisons d’apparition de la secte ; sa réorganisation au Ier siècle, destin tragique du législateur, le Commentaire d’Habacus. Signification religieuse de la souffrance, réintroduction du messianisme sous une forme originale. Appuis des témoignages bibliques, Testimonia. Acception eschatologique du mot « Messie » étrangère à la Bible.


LE JUDAÏSME DE – 63 A 138 :

La Judée sous la domination romaine (de – 63 à – 37) : En – 63, entrée de Pompée dans le Temple de Jérusalem. Conséquences de la domination romaine. A partir de – 49 le destin de la Judée est commandé par la grande guerre civile romaine. La politique d’Antipater. Le meurtre de César permet aux tensions internes de l’Etat juif de se manifester. Antigone et Hérode. En – 37, règne d’Hérode, début de la dernière période brillante de l’histoire juive.

L’évolution des idées messianiques : Le pontificat d’Hyrcan II assure une certaine stabilité du système législatif et cultuel hérité des âges antérieurs. En – 76, retour des pharisiens au conseil. Pompée consolide l’autorité du pontife pharisien dans les affaires intérieures juives. Absence d’information de source pharisienne sur le développement d’un mouvement d’idées connu par des écrits apocryphes, très probablement esséniens. Renforcement de l’espérance eschatologique des esséniens après les évènements de – 63. Les Psaumes de Salomon ; mise en lumière du messianisme davidique. L’Ecrit de Damas. Foisonnement d’idées messianiques. Les Paraboles d’Hénoch.

Hérode le Grand : La politique d’Hérode au sein de la réorganisation romaine. Respectueux du caractère multinational de son royaume ; administrateur intelligent et soucieux d’efficacité. Habileté de ses rapports avec les Juifs ; poursuite de l’oeuvre juridique des Pharisiens ; la jurisprudence de Hillel ; tranquillité des esséniens ; embellissement et agrandissement du Temple. Détérioration des rapports du roi et des Pharisiens.

Les troubles du Ier siècle : Les Tétrarques. Motifs religieux et politiques animant l’opposition. Archélaos. Administration romaine de la Judée, respect de la liberté religieuse, mais arrogance des troupes coloniales, avidité des procurateurs : Gessins Florus, la « guerre juive ». Le mouvement zélote, ignorance de l’idéologie propre au mouvement, les renseignements fournis par Flavius Josèphe. L’insurrection de 66. Diffusion des espérances messianiques.

Le dernier sursaut nationaliste et la survie du judaïsme : La conquête de Titus et ses brutales conséquences. Caractère messianique de la révolte juive de 130 ; ses effets. Appui partiel des autorités à Bar Kokhebah. Ce judaïsme devait et pouvait survivre à la disparition d’un pouvoir politique juif et même au culte du Temple. Le « tribunal » de Jamnia, ses activités. Yokhanan ben Zakay.

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Messagede Professeur Cornelius » Mar 04 Oct, 2005 17:06

p. 185 à 364

LE CHRISTIANISME DES ORIGINES AU CONCILE DE NICEE
par Etienne TROCME

Insuffisances de la conception qu’on se fait généralement de cette période. Débuts difficiles du christianisme comparé à ceux du bouddhisme et de l’islam. Influence de la civilisation hellénique et de l’Empire romain sur la croissance de la nouvelle religion. Les trois grandes phases des premiers siècles chrétiens : expansion rapide et émancipation par rapport au judaïsme (de 30 à 125 environ) ; transformation de la petite secte en Eglise (de 125 à 250 environ) ; involontaire transformation du christianisme en facteur politique de premier plan, particulièrement dans l’Empire romain (de 250 à 325). Rôle important de son fondateur.


JESUS : Impossibilité de nier l’origine palestinienne du christianisme, les arguments. Existence historique de Jésus de Nazareth, possibilité et limites de la connaissance qu’on peut en acquérir. Documentation : sources païennes, sources chrétiennes. Rapports entre les divers milieux palestiniens et Jésus.

Le milieu palestinien : Armée d’occupation et administration romaines. Les rapports peu fréquents de Jésus avec les représentants romains, les milieux hostiles au judaïsme des villes hellénisées, notamment celles de la Décapole, les milieux « hérodiens » et le sacerdoce suprême du Temple de Jérusalem. Nombreux contacts de Jésus avec les Pharisiens, connaissance des Esséniens et de leurs idées ; son action particulièrement orientée vers les masses palestiniennes, attachées au judaïsme et ouvertes aux prétendants messianiques. Nouveauté de la prédication de Jean-Baptiste.

Origine et vie : Jean-Baptiste et Jésus. Origine obscure, naissance, enfance et jeunesse de Jésus. Le choix multitudiniste et l’expérience mystique. L’arrestation de Jean-Baptiste. Nouvelle orientation de l’enseignement de Jésus affirmant la présence du Règne de Dieu ; les guérisons. Jésus rassembleur du peuple sous la grâce divine et non fondateur d’une nouvelle secte. Malgré des relations assez étroites avec les bourgeois et les Pharisiens, totale indépendance d’esprit ; l’expulsion des marchands du Temple révélant même la volonté de s’en prendre aux autorités juives les plus hautes, ce qui rendait inévitable une fin tragique. Le problème de l’autorité personnelle ; certitude intérieure d’un rôle unique, conviction que l’essentiel était une réponse positive du plus grand nombre à sa prédication. Recrutement et formation des disciples, les douze, les intimes : équipe et non cercle ésotérique. Brièveté de la campagne entreprise, l’arrestation et la condamnation.

La relève : Apparence d’échec total. Les apparitions. Reprise de l’œuvre missionnaire.


EXPANSION ET EMANCIPATION (DE 30 A 125 ENVIRON) : Les problèmes causés par la crucifixion, cause de l’élaboration d’une théologie entraînant l’affaiblissement de l’élan évangélisateur. La minorité activiste et son affaiblissement après 70. Le « catholicisme ancien » de la fin du Ier et du début du II° siècle. Les sources de l’histoire de 30 à 125 : les Epîtres de Paul, les trois premiers Evangiles, les Actes des Apôtres. L’Eglise naissante, sa riche christologie et ses sacrements. Création par les premiers chrétiens de Jérusalem d’une méthode et d’une tradition exégétiques, reconnaissance de l’autorité particulière des douze « apôtres », obscurité entourant la nature et la durée de l’exercice de cette autorité.

Les « Hellénistes » : Révolte et expulsion de Jérusalem d’un groupe de convertis dont les dirigeants (et la majeure partie des membres) étaient des Juifs de langue grecque. Nombreuses colonies juives vivant en Palestine bien avant 70. Au III° siècle. La Bible des Septante, la littérature juive de langue grecque ; Philon d’Alexandrie. Les cercles syncrétistes ; les synagogues, organisations de défense de la pureté de la doctrine et de la vie juive. Conception offensive de la diffusion de l’Evangile par les « Hellénistes » réprouvant la prudence évangélisatrice des Douze, violente opposition contre le Temple, recherche de la persécution. Arrestation et exécution d’Etienne. Emigration des hellénistes chassés de Jérusalem, succès de leur prédication en milieu juif et jusque chez les Grecs d’Antioche. L’Evangile selon Marc. Problème de la cohabitation des Juifs et des non-Juifs ; Barnabas envoyé de Jérusalem, son appel à Saul de Tarse.

Saul de Tarse : Probablement contemporain des premiers disciples. Originaire d’une famille juive ; son triple statut. Influence de la culture hellénistique et du syncrétisme religieux sur la pensée de Paul, sa formation rabbinique chez Gamaliel l’Ancien, docteur pharisien ; apprentissage d’un métier manuel. Paul, les hellénistes et les zélotes. La crise religieuse et l’adhésion à la foi chrétienne (vers 30) ; débuts comme prédicateur. Dix ans plus tard, arrivée à Antioche, acceptation de la situation par les hellénistes ; l’œuvre commune avec Barnabas. Le départ solitaire à la conquête du monde. Attitude des autorités synagogales. Constitution d’Eglises. Autorité de Paul apôtre. Liberté de vivre selon leur conscience aux divers convertis ; le service d’autrui ; développement d’une vie communautaire intense. Paul théologien et homme d’action, les marques de son appartenance au judaïsme ; emprunt de notions grecques inconnues de la pensée biblique ; sa christologie. Deux idées neuves : l’acquittement immédiat du croyant ; l’existence in Christo. Diffusion de ces idées neuves retardée jusqu’à la fin du Ier siècle. La pensée de Paul et le gnosticisme naissant ; définition des premiers linéaments d’une orthodoxie. Tentative de Paul pour rétablir la confiance entre ses communautés et les chrétiens palestiniens. Arrestation et détention ; tournant décisif de la carrière de Paul et début d’une grave crise pour les Eglises chrétiennes.

La grande crise des années 60 et 70 : Multiplication et aussi variété des Eglises. Jusque vers 60, indifférence presque totale des autorités juives et romaines vis-à-vis des missionnaires chrétiens à l’exception des hellénistes et de Paul. Brutal changement dû à l’accroissement du nombre des chrétiens et à leurs initiatives maladroites, mais surtout à la grave crise traversée par le judaïsme et l’Empire romain dans les années 60. Le mouvement zélote contre Paul, son séjour à Rome et sa libération ; la suppression de Jacques (probablement réclamée par les zélotes, en 62) rude perte pour l’Eglise de Jérusalem, les conséquences. Le christianisme privé de centre géographique et spirituel. A Rome, martyr de Pierre et Paul, massacres de 64 ; découverte par les dirigeants romains de la différence entre christianisme et judaïsme.

Après la tempête : Abondante mais imprécise littérature chrétienne grecque à partir de 75-80. Prudence des communautés suscitant quelques vigoureux rappels à l’enthousiasme : réédition de l’Evangile selon Marc, II° et III° Epître de Jean. L’Apocalypse de Jean. Succès de certains de ces écrits en milieux gnostiques et « millénaristes ». Les relations entre christianisme et judaïsme, problème capital pour les chrétiens du dernier quart du Ier siècle ; les solutions diverses : l’Epître de Jacques, l’Epître aux Hébreux ; l’Evangile selon Mathieu. Les écrivains des Eglises d’origine paulinienne, traditionalisme doctrinal et souci d’ordre et de légitimité dans la vie ecclésiale : Evangile selon Luc – Acte des Apôtres, publication de plusieurs écrits attribués à Paul. La réaction. Les recherches du groupe de la province d’Asie ( ?) : 1ère Epître de Jean, l’Evangile selon Jean. Médiocrité intellectuelle des dirigeants ecclésiastiques des années 100. Impossible rapprochement entre judaïsme et christianisme. Les nouvelles préoccupations des Eglises : enseignement éthique ; affirmation des droits ecclésiastiques ; tendance à la constitution d’une hiérarchie réalisée avant la fin du II° siècle. Le culte : évolution de la célébration de l’Eucharistie, la lecture de l’Ecriture sainte. La méthode allégorique, recours principal des prédicateurs et apologistes chrétiens dans l’interprétation des Ecritures juives, l’Epître de Barnabas. Statut inférieur de la littérature chrétienne. Prestige de la tradition orale. Organisation de la charité, rôle particulièrement dangereux des évêques, les martyrs. Différence entre christianisme hellénistique et christianisme sémitique, « nazaréens » et « ébionites ». L’expansion chrétienne dans les pays de langues sémitiques ; le christianisme syriaque.


DE LA SECTE A L’EGLISE (DE 125 A 250 ENVIRON) : Le christianisme vers 125, simple secte. L’Eglise élément de la vie sociale, politique et culturelle au milieu du III° siècle. Alourdissement sociologique, source de luttes intestines donnant naissance à la théologie chrétienne.

Naissance d’une philosophie chrétienne : Importante expansion du christianisme. Composition sociale, institution ecclésiastique, niveau moral. Vers 125, naissance des apologies du christianisme, leur but. La philosophie de Justin Martyr ; les réactions anti-chrétiennes. L’optimisme hellénophile et moralisant de la grande Eglise, combattu par certains croyants plus exigeants. Condamnation de la masse conformiste. Hermas. Les « gnostiques ».

Les gnostiques : Ampleur du mouvement pendant le II° siècle, ses racines diverses, conséquences proches et lointaines. Les sources, apports des découvertes de Nag-Hammadi. Rapport entre gnosticisme et christianisme. Influence du dualisme iranien. Le syncrétisme juif du dernier quart du II° siècle ; Ménandre et Satornil. Le mouvement gnostique, crise décisive dans l’évolution du christianisme. Les diverses tendances, leurs différences. La gnosis. Comportement trahissant un pessimisme profond. Superstructure mythologique ; diversité des doctrines. Le système de Valentin ; succès de ce mythe et d’autres du même genre. La réaction ecclésiastique de la seconde moitié du II° siècle, un des éléments moteurs de la maturation institutionnelle et intellectuelle du christianisme.

Le schisme marcionite : Marcion, son rôle auprès des communautés chrétiennes du Pont, hostilité de Porphyre, rupture avec l’Eglise de Rome et fondation d’une communauté schismatique. Après sa mort (160), survivance des Eglises marcionites dans l’Empire romain, en Mésopotamie, en Perse et en Arabie. Importance de ce schisme dans l’étude du christianisme du II° siècle. Les écrits des adversaires, seule source de renseignement sur cette doctrine ; l’Adversus Marcionem de Tertullien.. Le dualisme marcionite expression du pessimisme de nombreux chrétiens, son succès. Impressionnante fraternité des Eglises marcionites. Nouvelle collection d’Ecritures, une des forces principales du marcionisme, les Antithèses, le choix de Marcion dans la littérature chrétienne ancienne. Redoutable adversaire pour un christianisme peu organisé.

Le montanisme : Les prophéties de Montan (vers 160). Priscilla et Maximilla. Racines purement chrétiennes du mouvement et non résurgence des vieilles religions phrygiennes ; longue tradition de prophétisme dans les Eglises d’Asie Mineure. Adhésion de Tertullien ; la vie de la secte. La doctrine montaniste. Organisation efficace des communautés face aux Eglises catholiques enfermées dans le congrégationalisme.

Amélioration des structures ecclésiastiques : Progrès de l’épiscopat monarchique et du professionnalisme des presbytres. Manque de liaison entre les Eglises chrétiennes rendant difficile la lutte contre les hérésies et les schismes. En Anatolie, convocation de « synodes » pour résister au montanisme. Le synode (concile) organe essentiel du gouvernement des Eglises. Prééminence des évêques des villes les plus importantes permettant la coordination régionale entre les Eglises. Rapide extension de l’influence de l’Eglise de Rome, ses raisons, prétentions romaines en Orient. Divergence entre Rome et l’Asie sur la fixation de la date de Pâques ; germe de la monarchie papale dans le comportement impérieux de Victor.

Les livres saints : Prolifération dans le gnosticisme des discours secrets tenus par le Ressuscité à ses disciples. Risque de corruption de la tradition ou d’une réduction arbitraire de son contenu. Séduction de l’Ecriture sainte de Marcion. Constitution de listes limitatives d’ouvrages à la fois anciens et orthodoxes remontant d’une façon médiate ou immédiate aux premiers apôtres et recommandés pour la lecture publique à côté de la Bible juive. Le « canon de Muratori ». Existence physique du Nouveau Testament et de l’Ancien Testament (Bible juive). Le canon acquiert progressivement le statut de norme doctrinale.

Les confessions de foi : Formules ramassées exprimant la foi, d’un usage commode dans la catéchèse et la polémique. Utilisations et styles multiples. Les formules christologiques simples. La formule trinitaire et son développement romain, son équivalent oriental. Les différences entre l’Orient et l’Occident. Différence principale en matière de confession de foi : en Occident, immutabilité du symbole ; en Orient, adaptations.

Les premiers théologiens de l’orthodoxie : Résistance et contre-attaque de l’orthodoxie sur le terrain de la pensée. Les premiers théologiens orthodoxes (Orientaux comme les grands hérétiques), mal accueillis par l’Occident. Irénée, importance de son entreprise, Démonstration de la prédication apostolique, Contre les hérésies. En Orient, efficacité de la lutte théologique contre les hérésies, l’école d’Alexandrie : Clément d’Alexandrie, son œuvre. Origène, premier dogmaticien chrétien, grand exégète, apologiste et polémiste, son enseignement, le Traité des Principes, les Hexaples, Commentaire sur l’Evangile de Jean, les Stromates, haines et enthousiasmes suscités. Fin du monopole théologique des Orientaux de langue grecque, Bardesane, Hippolyte, Tertullien.

Les chrétiens du début du III° siècle : nation nouvelle et paradoxale dont la présence en tous lieux apporte au monde une dimension supplémentaire et prépare une transformation radicale de la société. Edulcoration du rigorisme moral et de la discipline ecclésiastique, l’édit de Calliste (217), la vie chrétienne restant caractérisée par l’ascétisme et l’intransigeance.

Piété et spiritualité : Piété intense. Le jeûne, les prières. L’épitaphe d’Aberkios. Naissance de l’art chrétien, les symboles. Les diverses formes du culte ; l’eucharistie, le baptême ; les fêtes annuelles, les fêtes des martyrs. Les sanctuaires, l’église-maison de Doura-Europos. Influence de l’art hellénistique sur la peinture religieuse juive et chrétienne.

Cultes traditionnels et anti-christianisme : Les réactions face à l’expansion des Eglises chrétiennes à la fin du II° et au début du III° siècle. Perte de vitalité du polythéisme traditionnel ; le culte du Soleil, Apollonius de Tyane ; les cultes orientaux, le judaïsme. Esquisse de rapprochement entre christianisme et pouvoir impérial. La résistance philosophique à la menace chrétienne. Celse et son Discours véritable ; Plotin et Porphyre. Manifestations populaires d’anti-christianisme. Les chrétiens dans l’Empire romain au début du III° siècle : impopulaires mais généralement tolérés ; les martyrs locaux ; l’édit de Septime Sévère ; suspension des mesures anti-chrétiennes sous Elagabale et Alexandre Sévère ; attitude inverse de Maximin. Les Eglises chrétiennes de l’Empire parthe.


L’EGLISE ET L’ETAT (DE 250 A 325) : L’Etat romain et le problème chrétien : ruine ou intégration. L’édit de Décius, ses conséquences. Valérien après quatre ans de tolérance retourne à une politique anti-chrétienne, les édits de 257 et 258. Gallien, tolérance officielle, consolidation de la situation morale et légale des Eglises. La confusion interne : le problème disciplinaire des lapsi, l’importance des « confesseurs ». Les schismes à Carthage, à Rome. Difficulté d’établir un modus vivendi entre les Eglises. Démêlés de Cyprien de Carthage avec ses collègues de Rome, épiscopat de Denys à Alexandrie.

Situation de l’Empire romain : Offensive (de 250-260) et tolérance (jusqu’en 298 environ) étroitement liés à la conjoncture politique. La menace perse, les hostilités en Mésopotamie. Les incursions des Goths, évacuation de la Dacie. La situation sur la frontière du Rhin et du Haut Danube. Les incursions des Blemmyes en Egypte et de diverses tribus en Maurétanie et en Afrique. Ruine économique et culturelle. Priorité donnée aux problèmes de défense obligeant ensuite Dioclétien à une réorganisation générale de l’Etat et de la société. La restauration politique, l’administration des provinces, le problème monétaire. Le problème religieux dans l’Etat autoritaire restauré par Dioclétien.

Situation du christianisme : L’expansion chrétienne de 260 au début du IV° siècle dans le territoire romain, chez les Goths, en Géorgie, en Arménie, en Perse, en Ethiopie, en Arabie et en Inde. Les divisions internes : précarité des communications entre les Eglises, diversité des problèmes présentés aux Eglises de l’Empire romain, et à celles établies hors des frontières. Sentiment de profonde unité mais existence d’Eglises et de groupes en marge de la grande Eglise : les ébionites, les diverses tendances gnostiques, le marcionisme, le montanisme, plus les nouveaux mouvements, novationisme, manichéisme. Absence d’autorité centrale dans l’Eglise catholique, autorité très limitée des évêques de Rome. Les premiers conciles interprovinciaux. Autorité morale des sièges épiscopaux d’Antioche, Alexandrie, Carthage et Rome. Importance des conciles provinciaux. Dans la seconde moitié du III° siècle, influence des « Confesseurs », consolidation des ministères professionnels. Evolution des Eglises de petites localités et des Eglises urbaines, les évêques, les prêtres, les diacres ; les fidèles associés à la vie de la communauté. Les groupes voués à l’ascétisme. Les accommodements entre l’Eglise et l’Etat, seul moyen d’assurer la sécurité des bien matériels des Eglises. Médiocrité de la plupart des théologiens et des évêques de la fin du III° siècle ; les exceptions : les disciples d’Origène, ceux de Lucien d’Antioche. Développement de l’origénisme et du lucianisme, Méthode, Arius, le rôle de Pierre évêque d’Alexandrie. Les défenseurs de la pensée théologique face aux tenants de la piété populaire, volontiers hostiles à l’autorité impériale. Ferveur et foi naïve du christianisme occidental exempt de préoccupations théologiques ; les écrits d’Arnobe, Lactance et Commodien. Simultanéité d’un rêve de substitution d’un régime messianique miraculeux au régime impérial et d’une intégration de plus en plus complète à la société romaine. Nécessité d’établir des rapports Etat-Eglises.

La bataille décisive : Tolérance de l’Etat, précarité de la situation légale du christianisme. Conséquence des mesures d’épuration de l’armée par Galère (298) et de l’édit de Dioclétien (303). Résistance passive et révolte ouverte entraînant la publication par Dioclétien de deux autres édits anti-chrétiens. Persécutions féroces sauf en Gaule et en Bretagne. De 306 à 311, guerre civile et partage du pouvoir entraînant un ralentissement de la campagne d’extermination ; situation plus difficile des chrétiens de la moitié orientale de l’Empire. Echec de la grande offensive anti-chrétienne ; l’édit de 311 accordant aux chrétiens le droit d’exister et la liberté de culte. Relance de la persécution par Maximin Daia. Les obstacles à l’application de l’édit de 311 ; campagnes militaires décisives de Constantin et Licinus, suicide de Maximin Daia (313), application de l’édit dans tout l’Empire romain. Etat lamentable des Eglises chrétiennes ; leurs difficultés intérieures en Egypte, à Rome, en Afrique du Nord ; l’attitude de Constantin devant le donatisme, début d’une politique ecclésiastique destinée à transformer radicalement les rapports entre les Eglises chrétiennes et l’Etat.

Constantin : Naissance (vers 280), enfance à la cour de Nicomédie, brillante carrière militaire, maître de l’Occident en 312. Excellent général et politique ambitieux. Sa politique caractérisée par un mélange d’arbitraire et de cruauté, d’une part, et de réformisme humanitaire de l’autre. Né païen, ses penchants successifs pour Hercule, Apollon (le Soleil), puis à partir de 312 probablement pour le christianisme ; la thèse improbable du choix purement politique, la « conversion personnelle » sincère bien que peu éclairée ; explication de l’attitude de Constantin dans la querelle donatiste. Le concile de 313, le concile d’Arles (314). Accélération de l’intégration du christianisme à la société. Tendance à la christianisation du droit et de l’attribution d’un statut privilégié aux clercs renforcée après la conquête de l’Orient par Constantin (324). Mainmise croissante de l’empereur sur les affaires internes du christianisme. Tentatives pour résoudre le problème donatiste, consolidation du schisme en Afrique du Nord. Constantin défenseur des Eglises catholiques face aux diverses autres Eglises ; les lois relatives au paganisme, aux Juifs. De 312 à 324, politique de tolérance religieuse tempérée par un favoritisme croissant à l’égard du christianisme sous sa forme catholique.

Les Eglises d’Orient : Obtention de l’application intégrale de l’édit de 311 après la victoire de Licinius (313). Eglises de multitude s’organisant par leurs propres moyens sans aide ou impulsion de l’Etat. A partir de 320, attitude de plus en plus hostile de Licinius à l’égard du christianisme ; rupture suivie de guerre entre Licinius et Constantin. Victoire de Constantin, dès 324 le christianisme oriental bénéficie du même régime privilégié que les Eglises d’Occident. Extraordinaire enthousiasme d’Eusèbe de Césarée envers le souverain, révélateur des sentiments de la masse des chrétiens. En Egypte, naissance du monachisme qui donna une vigueur nouvelle à la tradition d’austérité et de renoncement présente dans le christianisme, sa diffusion en Palestine et en Syrie puis dans tout l’Empire romain, en Arménie et dans l’Empire perse.

La querelle arienne – Le concile de Nicée : La querelle arienne, problème majeur des Eglises d’Orient. Arius prêtre d’Alexandrie, sa théologie de la Trinité. Condamnation au concile réuni par l’évêque Alexandre, le séjour à Césarée, réhabilitation au concile provincial convoqué par Eusèbe de Nicomédie, bataille épistolaire Arius-Alexandre, retour à Alexandrie, intervention de Constantin ; convocation du concile de Nicée, précédent important pour l’histoire du christianisme. La confession de foi et la réflexion théologique désormais fondues en un « dogme » de caractère juridique dont l’existence devait modifier profondément les conditions de l’unité chrétienne et la vie de chaque Eglise locale. Déroulement du concile, élaboration d’un « symbole » énonçant la christologie orthodoxe, la signature du texte et le chantage de Constantin ; séparation du concile ; rétractation et exil d’Eusèbe de Nicomédie, Maria de Chalcédoine et Théognis de Nicée. Usage imprévisible et préjudiciable aux intérêts véritables du pouvoir acquis par les autorités impériales en matière ecclésiastique. Efforts de l’Eglise du IV° siècle pour échapper à cette captivité dorée.

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