TOME II
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LA FORMATION DES RELIGIONS UNIVERSELLES ET LES RELIGIONS DE SALUT DANS LE MONDE MEDITERRANEEN ET LE PROCHE-ORIENT
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p. 3 à 32
L’EGLISE SASSANIDE ET LE MAZDEISME
par Jacques DUCHESNE-GUILLEMIN
Etablissement progressif du mazdéisme en religion d’Etat. Le mouvement de réaction iranisante. Artaxshêr, la politique religieuse des Sassanides, ignorance de l’histoire interne de leur religion. Zurvanisme et réaction orthodoxe, le corps de doctrine consigné dans le Dênkart, le Bundahishn, etc.
LA COSMOLOGIE MAZDEENNE : La cosmologie exposée dans le Bundahishn : grandiose duel entre Ohrmazd et Ahriman, avec pour enjeu l’homme et pour pivot la venue de Zarathushtra ; les épisodes.
SOLUTIONS HETERODOXES : La cosmologie du Bundahishn passe sous silence l’origine d’Ohrmazd et d’Ahriman. La solution fournie par le zurvanisme (Zurvan, père d’Ohrmazd et d’Ahriman), formellement condamnée par le Dênkart. Quels étaient, chez les anciens Iraniens, l’Intelligence et le Tout infini ? Les diverses réponses. Le mythe attesté à l’époque sassanide dans des versions syriaques et arméniennes ; la version d’Eznik. Les sectes distinguées par Sahrastâni (1153) dans le mazdéisme : les zaradushtiyas, les zurvaniyas, les gayomarthiyas et les saisaniyas.
Reflets zurvanistes : Zurvan probablement dieu suprême de la religion mazdéenne à l’époque des premiers Arsacides. Les traces les plus intéressantes de l’hérésie zurvaniste dans l’orthodoxie mazdéenne.
AUTRES DIEUX DANS LA COSMOLOGIE ORTHODOXE : Outre Zurvan, la cosmologie mazdéenne porte les traces d’autres théologies non exclusivement centrées sur Mazda. Rôle important de Mithra. Divers textes et documents permettant de reconstituer une eschatologie d’époque arsacide. Textes grecs et latins prouvant la diffusion de la croyance en un sauveur solaire. Les trois autres dieux anciens figurant dans l’eschatologie orthodoxe : Vayu, Haoma et Sraosha.
DIEUX DU CULTE ET DU CALENDRIER, ASTROLOGIE : Avec Ohrmazd et le feu et le haoma, c’est Sraosha qui est le plus invoqué dans le sacrifice du haoma (cérémonie centrale du culte mazdéen) ; son rôle de médiateur entre Dieu et l’homme. Les divinités de l’ancienne religion avaient donné leurs noms aux mois de l’année et aux jours du mois ; ce calendrier, en usage sous les Sassanides, ne prouve rien pour la survivance réelle de tel ou tel culte. Vogue de l’astrologie (notamment sous Xosrau II) ; interpretatio iranica des noms babyloniens des planètes, antérieure à leur condamnation comme créatures du mal. Planètes et étoiles dans la cosmologie mazdéenne, explication du Bundahishn. Le thema mundi ; inclusion de la tête et de la queue du dragon. Le thema mundi appliqué au premier homme, aucune mention de l’apheta ou byleg. Introduction de l’astrologie en Iran probablement antérieure au II° siècle.
ONOMASTIQUE – NUMISMATIQUE – COURONNES – RELIEFS : La présence d’un dieu dans l’onomastique ou la numismatique révèle sa popularité. Les exemples. Dans la numismatique kushane, les dieux iraniens voisinent avec les dieux grecs et les dieux indiens. L’autel du feu, motif constant des monnaies sassanides. Les couronnes de rois sassanides, et les reliefs rupestres qu’ils font graver, révèlent les dieux qu’ils vénèrent. Similitude et diversité des couronnes.
LES QUATRE GRANDS DIEUX – LES CLASSES – LES FEUX – LES SACRIFICES : Les trois dieux principaux adorés par les Sassanides : Ohrmazd, Mithra, Varhân et une déesse, Anâhitâ. Ces quatre divinités correspondent presque exactement à celles mentionnées par Antiochus de Commagène. Les classes sociales représentées par leurs feux respectifs. Farnbâg, Gushnap et Burzen-Mihr. Les feux Adûran et les feux Varhrân. Le feu, objet de deux rites. La fondation d’un feu, acte religieux par excellence pour un roi mazdéen ; les principales. Le Xârr (ancien Xârenah), source de toute création. Le clergé sassanide pendant les deux premiers règnes, début d’une hiérarchie, création d’une dignité ecclésiastique suprême. L’aristocratie des Mages. Les autres classes de la société sassanide. Le sacrifice sanglant, les témoignages d’Elisée, Mar bar Had beshabba ; les cinq textes pehlevis.
POLITIQUE RELIGIEUSE DES SASSANIDES : Artaxshêr, premier roi sassanide, adorateur de Mazdâ ; la Chronique d’Arbèle ; codification de l’Avesta. Shâpûr tolérant vis à vis de Mani ; attitude de son êrpat Karter, réalité des mariages consanguins ; le Dênkart. Kartêr sous le règne d’Ohrmazd Ier, Varhrân Ier et Varhrân II ; les persécutions contre « Juifs, bouddhistes, brahmanes, nasoréens, chrétiens, maktaks et zandiks ». Narseh, adorateur d’Anâhitâ. Ohrmazd II anenxe le royaume septentrional des Kushans ; monnayage kushano-sassanide. Shâpûr II, persécutions contre les chrétiens et guerre contre Rome ; éclectisme de sa religion ; Artaxshêr II abandonne le centre religieux de Stayr (ainsi qu’Anâhitâ, qui ne reparaîtra pas avant le règne de Pêrôz) ; le couronnement a lieu dans un sanctuaire de Médie, preuves d’indépendance par rapport aux traditions du clergé de Persis. Yazdakart Ier, la paix avec les Romains, sa bienveillance envers les chrétiens et les juifs. Varhrân V, ses monnaies ; offrande au dieu Gushnap de la tête du chef des Huns vaincus ; persécution des chrétiens ; séparation de l’Eglise chrétienne d’Iran et de l’Eglise d’Occident. Yazdakart II persécute systématiquement chrétiens et juifs arméniens, sa fidélité au mazdéisme ; après sa mort, rétablissement de la liberté religieuse. Le ministre Mihr-Narseh, sa vie et son attitude religieuse. Pêrôz, traditionnellement attaché au mazdéisme, soutient le nestorien Barsauma et persécute les Juifs ; ses monnaies. Sous le règne de Kavâd (interrompu plusieurs fois), l’Iran traverse, sous l’effet du mazdakisme, sa crise sociale et religieuse la plus grave ; l’enseignement de Mazdak ; les riches et le clergé mazdéen menacés détrônent et emprisonnent Kavâd. Règne essentiellement réactionnaire de Jâmâsp. Kavâd recouvre son trône, massacre des mazdakites. Xosrau, champion de l’orthodoxie, continue l’œuvre de son père, il accueille les derniers Académiques chassés d’Athènes ; son attitude complexe envers le christianisme. Sous Ohrmazd IV, fermeture des écoles juives de Suse et de Pumbadita ; son attitude face à la propagande chrétienne. Xosrau II Parvêz, essentiellement superstitieux ; son comportement vis à vis des chrétiens et de la tradition mazdéenne. Varhrân VI Cohen, sa révolte contre Ohrmazd IV et Xosrau II soutenue par les Juifs riches. Résultats décevants de l’étroit rapprochement opéré avec Byzance dans les premières années du règne de Xosrau II. La couronne de Xosrau II, particularité énigmatique de ses monnaies (Anâhitâ ?). Sens de la réapparition d’Anâhitâ, élection de Yazdakart III.
Bibliographie