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Le nouveau chariot des Ambiani par Stéphane Gaudefroy

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Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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9 messages • Page 1 sur 1

Le nouveau chariot des Ambiani par Stéphane Gaudefroy

Messagede Sedullos » Mer 14 Fév, 2007 23:25

Salut,

A voir sur Aremorica, pour ceux qui s'intéressent à la reconstitution et aux chariots celtiques.

http://www.gaulois.org/forum-aremorica2 ... 5359#15359
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Messagede Curmisagios » Mer 14 Fév, 2007 23:32

Je trouve que pousser la reconstitution jusqu'à tuer un bonhomme pour le disposer sur le char est un peu de mauvais gout.
Mais à part çà, l'objet est absolument magnifique.
Je tire mon chapeau aux ambiani.
:113:

(Je te réponds sur l'AC parce que je ne pratique pas le cumul des forums...).
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Messagede Sedullos » Mer 14 Fév, 2007 23:37

Moi, non plus, enfin si :!:

Si je poste sur aremorica, c'est parce que c'est un forum de reconstitution mais aussi parce que techniquement, c'est plus facile pour moi pour monter une image.

Le bonhomme, c'est Stéphane.
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Messagede Pierre » Mer 14 Fév, 2007 23:54

Salut,

Se faire son propre char funéraire, quelle horreur :shock:

Petit détail quand même, il manquerait pas des attaches sur le timon ?

Joli travail 8)

@+Pierre
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Messagede Sedullos » Jeu 15 Fév, 2007 14:40

Si on te frappe sur le joug,...

Je demande à Stéphane.
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Messagede Pierre » Jeu 15 Fév, 2007 22:37

Sedullos a écrit:Si on te frappe sur le joug,...


Je tend l'autre joug, et je te l'assènes sur le sommet du crâne :lol:

@+Fourbos :P
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Messagede ejds » Lun 19 Fév, 2007 9:42

Image

Très intéressant Eposognatos et Sedullos ! S’agit-il d’un modèle inspiré sur celui de Boé et dont quelques commentaires ont été émis : :shock:

Les chars à quatre roues de Boé (Lot-et Garonne) et de Dejbjerg au Danemark

D’autres récits nous parlent de chars ou plutôt de carts, chariots, fourgons ou wagons utilitaires à quatre roues, richement décorés et destinés à être recouverts pour protéger des intempéries, qui ont tout autant impressionné les Romains. Car certains chefs celtes les utilisaient pour venir en grand équipage et sous bonne escorte à la guerre. Sorte de char d’apparat donc, servant certainement aussi bien dans les grandes occasions lors des grands rassemblements, les processions au culte ou dans les cérémonies religieuses ou d’accompagnement funéraire.

durant l’expo de Toulouse : :?

Char de Boé

http://perso.orange.fr/palladia/musee_t ... aronne.htm

Qui était ce personnage enterré à Boé avec un char, des offrandes et un important mobilier funéraire d'une grande richesse révélant son rang social? Un prince? Un chef? Un allié de Jules César? Intervint-il auprès des troupes romaines lors du siège d’Uxellodunum?...

Une paire de landiers, 3ème quart du Ier siècle av JC (hauteur, 1.15m large, 0.90m) soutenaient les broches servant à rôtir les pièces entières de sangliers ou porcs lors des festins communautaires organisés par le chef de tribu.


ville-agen.fr a écrit:La tombe à char de Boé : une tombe unique pour la région du grand Sud-Ouest

http://www.ville-agen.fr/musee/beaux_ar ... presse.pdf

Datée du dernier quart du Ier siècle av. J.-C., une fastueuse tombe a été découverte à Boé, au sud-est d’Agen. Il s’agit d’une grande chambre funéraire contenant de nombreux trésors dont un char de parade à quatre roues, finement décoré de fer et de bronze.

La tombe à char de Boé, située à 5 km de l'oppidum de l'Ermitage d'Agen, est une découverte capitale. La fosse dans laquelle ont été découverts des restes de planches est une immense chambre funéraire de 70 m, datée du dernier quart du Ier siècle avant J.-C.

Des destructions modernes et un probable pillage antique avaient malheureusement fortement dégradé le mobilier.

Un mobilier riche et abondant se trouvait dans la tombe. Un équipement de guerrier, comprenant un casque conique à ornements d'émail, les fragments d'un bouclier rond et d'une cotte de mailles, attestent du très haut rang du défunt.

Les offrandes consistaient en une accumulation d'amphores à vinoriginaires d'Italie - près d'une soixantaine - et en vaisselle de table et de cuisine. Les amphores transportant le vin acheté en Italie témoignent du dynamisme des échanges commerciaux à grande distance tout au long du Ier siècle avant J.-C.

Outre une trentaine de céramiques italiques et une pièce ibérique, on dénombre une grande corne à boire, deux landiers (chenets) massifs à tête animale pesant environ 100 kg chacun, (ce sont les plus lourds objets de fer du monde celtique) et un trépied pour la suspension d'un chaudron. Les restes de cinq sangliers témoignent de dépôts alimentaires.

Les ustensiles du festin communautaire et l'équipement militaire associés au char sont une preuve du rang social élevé du défunt.

Loin des scènes de joyeuse ripaille popularisées par les auteurs anciens ou plus récemment par les manuels scolaires ou la bande dessinée, la pratique du banquet, réservé aux privilégiés permettait aux chefs gaulois d'asseoir leur autorité et leur suprématie.

La tombe contenait en outre une caisse ou un coffre à bandages en fer et une grande cuve en bois à arceaux en fer. La corne à boire témoigne de l’existence de relations avec la zone de contacts germano-celtiques. Les fragments d’une paire de strigiles, un probable candélabre et des jetons fournissent les preuves d’une romanisation très forte du défunt.

Cette chambre a été découverte durant l’hiver 1959 par Alexandre Jerebzoff. La fouille fut reprise par Richard Boudet en 1990 et l'ensemble étudié par Martin Schönfelder du Römisch-Germanisches Zentralmuseum de Mayence en Allemagne et restauré par ce même musée.

Cependant, l'élément le plus spectaculaire est un char, finement décoré d'incrustations de bronze, de fer ajouré et d'émail rouge. Il s’agit sans aucun doute d’un véhicule d'apparat, élément fort de prestige et de pouvoir. Les chars sont souvent utilisés pour le combat par une élite. Mais ils sont aussi utilisés, dans le monde méditerranéen, dans un contexte funéraire.

Contre toute attente, il fut possible, malgré les manques très importants, de se faire une idée générale du char de Boé. Pourtant, une reconstitution totale du char est toujours impossible, car des incertitudes subsistent quant à la longueur et à la largeur de la caisse (le bois a disparu), ainsi que de la partie arrière. Néanmoins, une chose est sûre : il s’agit bien d’un char à quatre roues.

Le char de Boé : char de guerre ou char de parade ?

Les tombes à char devenant rares à l’époque de César (80/70-30 av. J.-C), la tombe de Boé devient ainsi un cas particulier et intéressant. Les tombes de ce type sont rares dans le Sud-Ouest de la France et encore plus rares sont les tombes dans le monde celtique ayant autant de richesses.

La tombe de Boé se situe sur une terrasse haute de la Garonne, distante de 4,5 km à vol d'oiseau de l'oppidum de l'Ermitage à Agen. Le défunt pourrait appartenir à la tribu des Nitiobroges, qui contrôle le commerce entre la Méditerranée et l’Atlantique, le long de la Garonne. Au regard de son important mobilier funéraire, cette tombe à char de parade ne peut être que celle d’un personnage faisant partie de la classe sociale la plus élevée ; peut-être s'agit-il de la tombe de Teutomatus, roi des Nitiobroges qui, en 52 av. J.-C., combattit Jules César à Alésia ?

Le char de parade à quatre roues avait été déposé entier dans la tombe ; mais la pression de la terre et l’action des charrues avant sa découverte l’ont endommagé. Néanmoins, une plausible reconstitution est possible grâce à la découverte, en 1888, d’un char similaire quasiment intact au Danemark. Il existe de nombreuses analogies entre eux.

Image
15.dht.dk
At Dejbjærg in Jutland were found the component parts of two Celtic four-wheeled chariots, spread over a soggy marsh as a sacrifice.

Image
ukforsk.se

Le chariot de Boé est semblable à celui découvert quasiment intact près de la ville de Dejbjerg au Danemark en 1888, disponible en PDF, le livre de : :shock:

MARTIN SCHÖNFELDER

DAS SPÄTKELTISCHE WAGENGRAB VON BOÉ (DÉP. LOT-ET-GARONNE

(La tombe à char de l'Age du Fer de Boé, Lot-et-garonne), 442 pages, de nombreuses illustrations, ...

http://archiv.ub.uni-marburg.de/diss/z2 ... mschoe.pdf


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Messagede Sedullos » Lun 19 Fév, 2007 10:12

Salut, ejds,

Je vais demander des précisions à Stéphane Gaudefroy sur la ressemblance avec ces deux chars et sur le dispositif d'attelage.
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Messagede ejds » Mar 20 Fév, 2007 15:22

Image
info.france2.fr Tombe de la princesse de Vix

Image
unc.edu Chariot de Vix

Datée au deuxième moitié du VIème siècle avant J.-C., l’inhumation sagement bien ordonnée du chariot à quatre roues dans la tombe de la princesse de Vix apporte un contraste saisissant avec l’incinération du chariot de Verna datant du début du Ier s. av. J.-C. (100-80 av. J.-C.).
Probablement un dignitaire de haut rang qui fut brûlé sur le bûcher funéraire avec, comme pour continuer à vivre, se battre et se défendre dans l’au-delà, son chariot de parade à quatre roues, ses armes, sa vaisselle (et même une faucille, tiens donc ?) … Traces évidentes de rituels de sacrifice, des fragments brûlés d'os humains et animaux ont été retrouvés.

Les fouilles furent menées en 1818 près du château de Verna, à une trentaine de kilomètres à l'est de Lyon, par l’archéologue François Antoine Artaud (1767-1838). Et l’étude du site et du mobilier a été reprise récemment à l'initiative de Franck Perrin, universitaire spécialiste de l'âge du Fer et Martin Schönfelder, du Römich-germanisches Zentralmuseum de Mainz.

Les commentaires suivants que l’on doit à Pierre-Yves Milcent mettent aussi en exergue la "colonisation" romaine en Gaule du sud et la carte archéologique frontalière des environs de la découverte : :shock::shock:

Pierre-Yves Milcent a écrit:Fr. Perrin, M. Schönfelder, dir.,
La tombe à char de Verna (Isère) : témoignage de l'aristocratie celtique en territoire allobroge,
Lyon : Association Lyonnaise pour la Promotion de l'Archéologie en Rhône-Alpes, Documents d'Archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne n° 24, 2003, 156 p., 103 ill.


Auteur : Pierre-Yves Milcent
Maître de conférence à l'Université de Toulouse II-Le Mirail
UTAH - UMR 5608

Frank Perrin et Martin Schönfelder portent à notre connaissance un ensemble mobilier remarquable attribuable à La Tène D1b (100-80 av. J.-C. environ) et mis au jour, en 1818, à proximité du château de Verna, sans doute à la limite des communes de Leyrieu et Saint-Romain-de-Jalionas (Isère, Rhône-Alpes). La monographie débute par une évocation de l'histoire de la découverte qui présente à bien des égards un intérêt exceptionnel compte tenu de son ancienneté. C'est à un amateur éclairé, M. de Verna, que l'on doit la fouille méticuleuse pour l'époque d'un tumulus utilisé à la fin de l'âge du Fer pour l'ensevelissement d'une tombe au mobilier abondant et riche. On reste frappé par la qualité de la collecte ainsi que par le soin apporté à la conservation des objets par les descendants du fouilleur jusqu'au moment de la mise en vente de l'essentiel de la série en 1995 : de menus fragments de céramique et de métal côtoient en effet des objets de grande qualité. Tout aussi remarquable est la façon dont la découverte a été décrite, étudiée puis partiellement publiée quelques semaines après la fouille par un pionnier de l'archéologie lyonnaise, François Artaud. Outre des notes (rassemblées en annexe dans le volume), ce dernier a laissé des dessins de qualité du site et de plusieurs des objets, mais aussi deux illustrations qui attestent de l'avance intellectuelle de certains savants de l'époque : l'une présente une tentative de reconstitution du char, l'autre une épée de la nécropole de Mouriès (Bouches-du-Rhône) donnée à titre de comparaison. Il est passionnant d'observer que, bien avant la naissance de l'archéologie protohistorique, Fr. Artaud sut identifier les pièces d'un char et attribuer la tombe de Verna à “ un guerrier gaulois qui a vécu à l'époque des colonies romaines ”. En 1819, les mors de la sépulture étaient étudiés et l'un d'eux utilisé à titre expérimental sur un cheval ! Malgré ces auspices favorables, la sépulture était tombée dans un oubli relatif jusqu'à ce que la Maison du Patrimoine de Hières-sur-Amby se porte acquéreur des objets avant qu'ils ne soient dispersés. Ceux-ci ont pu être étudiés après une campagne de restauration et d'étude au Musée Romain Germanique de Mayence.

Avant de livrer le détail de cet examen poussé, les auteurs de la monographie ont jugé bon de rappeler le contexte historique et les sources antiques relatives aux Allobroges pour les IIe-Ier s. av. J.-C., puis de dresser un bilan de la carte archéologique des environs de la découverte. On retiendra que le site de Verna, sur la rive gauche du Rhône, se trouvait à l'une des frontières des Allobroges - les Ambarres étant sans doute de l'autre côté du fleuve - et qu'il participait au début du Ier s. av. J.-C. des marges les plus septentrionales de la province de Narbonnaise. C'est aussi l'occasion pour le lecteur de prendre conscience de l'importance des environs de Hières-sur-Amby pour l'ensemble de la Protohistoire et de regretter que des sites voisins de quelques kilomètres, tels que la tombe princière de Saint-Romain-de-Jalions et le camp fortifié de Larina, demeurent en grande partie inédits.

Les pièces de la collection de Verna posent quelques difficultés d'interprétation dans la mesure où il n'est pas assuré que toutes proviennent bien d'une seule tombe, ni même d'un seul tertre. L'étude taphonomique révèle toutefois que la plupart d'entre elles ont subi les mêmes traitements (démontage et bris, chauffe importante au contact d'un foyer ouvert) et plaide en faveur de l'ensemble clos. L'essentiel de la collection est représenté par de la vaisselle de bronze, des armes en fer, les éléments métalliques d'un char à quatre roues, quelques objets personnels, soit plus d'une centaine de pièces métalliques sans compter les clous. Des tessons de céramiques et quelques fragments d'os brûlés, dont l'un sans doute humain, confortent l'hypothèse qu'il s'agit là des vestiges d'un mobilier porté sur un bûcher funéraire.

Les lots les plus remarquables sont sans conteste la vaisselle de bronze, l'armement, les pièces de char et les harnachements de chevaux. Les vases métalliques représentent le plus grand assemblage connu en France avec douze pièces, la plupart étant des importations italiques de La Tène D1. L'étude va au-delà des perspectives typo-chronologiques puisque la question de la fonction des récipients est systématiquement abordée. Il en est déduit que ceux-ci devaient constituer un service double, à ablution et à boisson. L'analyse comparative souligne qu'il s'agit de pièces souvent rares, dont les dimensions sont régulièrement supérieures à ce qui est connu ailleurs. On rappellera que cette seconde observation est également vraie pour les importations italiques ensevelies dans les tombes princières au nord des Alpes aux VIe et Ve s. av. J.-C. : la clientèle “ barbare ” semble bien avoir suscité à différentes époques une offre spécifique de la part des fabricants de vaisselles métalliques destinées à l'exportation. Un bassin enfin mérite l'attention puisqu'il est étrusque et nettement antérieur aux autres récipients. Il s'agit d'un bain de pied (Podaniper) à anses plastiques représentant un couple de lutteurs armés qu'Anne-Marie Adam attribue, à l'issue d'une étude approfondie, à un atelier nord étrusque du milieu du IVe s. av. J.-C. La présence de cette antiquité est replacée dans un contexte élargi, celui des exportations italiques au nord des Alpes après la période de grande diffusion du Ve s. av. J.-C., et donne à évoquer d'autres exemples, en Europe moyenne, de tombes aristocratiques de l'âge du Fer contenant des importations méditerranéennes bien antérieures à leur contexte d'ensevelissement.

Seize armes sont documentées à Verna, mais l'objet qui était peut-être le plus intéressant, un casque en bronze, a disparu. Les objets restants correspondent à des armes offensives et défensives : cinq épées, sept éléments de lance et trois umbos de bouclier. Le nombre et la composition du lot d'armes posent un problème d'interprétation sur lequel les auteurs ne s'appesantissent guère. Outre une analyse morpho-typologique très détaillée, l'étude met en valeur des procédés de décoration originaux : des flammes de lances peut-être utilisées comme enseignes militaires, portent des décors en creux qui pourraient avoir été réalisés à l'acide. Un umbo en fer a montré, à la suite d'un nettoyage mécanique adapté, la présence d'une pellicule de bronze en surface qui devait tout à la fois décorer et protéger le métal de l'oxydation.

Les nombreuses pièces de char de Verna donnent lieu à M. Schönfelder, auteur d'une thèse sur la tombe à char contemporaine de Boé (Lot-et-Garonne), d'effectuer des rapprochements précis à l'échelle du monde laténien et d'identifier, malgré la disparition des jantes de roue, un véhicule de parade gaulois à quatre roues, le “ Petorritum ”. Fabriquées en bronze et en fer, elles appartenaient aux roues (frettes de moyeu, clavettes), à la caisse (poignées, tiges de fixation, pitons à oeillet), au train avant et au timon (tige de pivot) et au joug (anneaux passe-guides et chapeaux décoratifs). Toutefois, en l'absence de plan de la sépulture et du fait de la rareté des véhicules de ce type, la restitution du char et de l'emplacement précis des différents éléments conservés reste impossible. C'est également la raison pour laquelle des tôles de bronze, des tiges et des plaques de fer demeurent d'attribution incertaine. Le caractère exceptionnel du dépôt d'un char de parade à quatre roues dans un contexte funéraire de La Tène finale est relevé. C'est là une caractéristique propre aux tombes les plus riches de l'époque mais marginale du point de vue géographique puisqu'on ne la retrouve qu'aux limites du domaine laténien resté indépendant des Romains.

L'étude du char est prolongée par celle des pièces de harnachement de chevaux. Une paire de mors de bride, un troisième mors de bride et un mors annulaire suggèrent que le titulaire de la tombe, outre qu'il possédait un char et son attelage, était un cavalier. L'identification du mors circulaire ouvre de nouvelles perspectives sur le dressage des chevaux gaulois, mais en ferme d'autres quant à la question des torques de La Tène finale, certains mors étant probablement assimilés à tort à des parures annulaires.

Parmi les objets moins spectaculaires de la collection de Verna figurent quelques tessons brûlés de céramiques d'importation qui pouvaient compléter les services de vases métalliques : il s'agit de vestiges de plats en céramique campanienne et d'une amphore vinaire républicaine. Des objets métalliques demeurent énigmatiques. Bien qu'il s'agisse d'un objet dont la fonction religieuse est envisageable, une faucille en fer n'attire guère l'attention des auteurs qui l'assimilent à un outil agricole pouvant tout au plus symboliser un pouvoir économique.

En guise de synthèse, la question de la nature de l'assemblage de Verna (dépôt rituel ou sépulcral ?) est posée ; une discussion prudente et convaincante conclut en faveur de la sépulture. Logiquement, la relation est faite avec le passage de César au livre VI de la Guerre des Gaules qui évoque les funérailles des aristocrates gaulois. Le texte, emprunté à Poseidonios, pose pourtant difficulté dans la mesure où il met l'accent sur des éléments qui ont laissé peu de traces archéologiques aisément interprétables jusqu'à présent, le sacrifice des animaux et des hommes. Le statut du défunt est aussi évoqué par Fr. Perrin et M. Schönfelder, mais uniquement sous l'angle du prestige économique et politique. La dimension religieuse du pouvoir des élites gauloises n'est pas soulevée, alors même que plusieurs objets de la tombe - les patelles et l'oenochoé ; la faucille - peuvent être interprétés comme des instruments cultuels et des marqueurs d'un statut sacerdotal. La discussion s'achève sur deux questions fondamentales, celle du rapport qu'avait le défunt de Verna au pouvoir romain et de son lieu de résidence. Sur ce dernier point, la réponse n'est pas évidente puisque dans le secteur de Verna se trouve un grand domaine rural, mais aussi un oppidum, celui de Larina, tous deux occupés à l'époque de la constitution de la sépulture.

Pour conclure, on recommandera particulièrement la lecture de cet ouvrage qui nous fait connaître non seulement un ensemble funéraire d'exception dans une région encore peu documentée pour La Tène finale, mais aussi un épisode très précoce de l'histoire de l'archéologie protohistorique en France. Les études documentaires que l'on y trouve sont toujours rigoureuses, complètes, parfois même très fouillées, et s'appuient sur un appareil bibliographique à jour et très riche. Les interprétations sont classiques et assez générales, mais la nature de la collection étudiée, de même que la faiblesse des connaissances sur les Allobroges, ne se prêtaient pas à une exploitation beaucoup plus poussée. En outre, force est de constater que l'ensemble de Verna demeure original en l'état de la recherche et que les comparaisons avec les autres ensembles funéraires gaulois restent délicates à établir.

http://edition.cens.cnrs.fr/revue/racf/ ... 459ar.html

http://ajax.cens.cnrs.fr/revue/racf/200 ... 1459ar.pdf


A la description des cérémonies par Poséidonios d'Apamée (135-51 av. J.-C.), témoin des mœurs et coutumes gauloises du sud, César dans son De Bello Gallico, VI, 19, lui aussi ne fera que confirmer ces pratiques "magnifiques et somptueuses" : :?

César a écrit:Funera sunt pro cultu Gallorum magnifica et sumptuosa; omniaque quae uiuis cordi fuisse arbitrantur in ignem inferunt, etiam animalia, ac paulo supra hanc memoriam serui et clientes, quos ab eis dilectos esse constabat, iustis funeribus confectis una cremabantur.

Les funérailles, eu égard à la civilisation des Gaulois, sont magnifiques et somptueuses. Tout ce qu'on croit avoir été cher au défunt pendant sa vie, on le jette dans le bûcher, même les animaux; et il y a peu de temps encore, on brûlait avec lui les esclaves et les clients qu'on savait qu'il avait aimés, pour complément des honneurs qu'on lui rendait.

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