Beaucoup de noms gallo-romains invoqués sont supposés, et j'aimerais vérifier l'existence de leur pendant gaulois dans le Nomina Celtica Antiqua Selecta Inscriptionum de Delamarre.L'important, c'est que ce dérivé en -iacum ne peut être tiré que d'un anthroponyme (...), ce qui vérifie la thèse de Henri d'Arbois de Jubainville sur l'origine des noms en -iacum. Il s'agit pour l'essentiel de noms de fundi gallo-romains, nommés d'après le nom de leur propriétaire... Il y a donc eu d'abord un adjectif en -ako-, marquant la provenance, la localisation : Nautae Parisiaci. Puis la formation a servi à désigner tout ce qu'il y avait chez quelqu'un : Mercurius Dubnocaratiacus, « le Mercure de chez Dubnocaratius ». L'adjectif pouvait être substantivé : Anualonaco- « sanctuaire d'Anualo », Dubnocaratiacum « domaine de Dubnocaratius ». C'est cet emploi substantivé de l'adjectif topique, formé à partir du nom d'un propriétaire, qui explique la quasi totalité des noms de lieux en -iacum.
Exemples : Douillet, à proximité de méandres importants de la Sarthe, (on pense à l'étymon dol-, méandre) Doliacus au IXème siècle, serait peut-être, selon Dauzat et Rostaing, un *Duliacum (avec renvoi à Deuillet)ou un dérivé d'un thème obscur. Si je regarde à Deuillet, je lis : nom d'homme latin *Dulius (de Dullus) avec suffixe -acum.
Andigné, Andilly, Andouillé, viendraient de noms d'hommes gallo-romains supposés *Andinius, *Andillius, *Andullius, tous trois d'un gaulois Andius.
Pour expliquer Javerdat et Javrezac (anciens Gabarciacum), Dauzat et Rostaing font bien appel au gaulois gabros, chèvre, mais c'est pour en tirer un patronyme gallo-romain *Gabritus, variante de Gabritius.
etc. etc.