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Interprétation du Pilier des NautesModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice Salut à tous,
Pour compléter l’analyse de M. Detienne que j’ai cité plus haut, voici les trois tableaux manquants : Plutôt que de faire une référence à un soma, ou tout autre produit hallucinogène (gui…), possibles mais non démontrés dans les textes anciens, à moins de partager l’opinion de M. Eliade , voici peut-être une problématique sur l’hydromel. Le ver et la mouche pourpre en question peuvent être l’abeille et le miel, pourquoi pas la bière, surtout après fermentation (« l’agitation du « ver » »). Ch.J. Guyonvarc’h : Textes mythologiques irlandais I, La courtise d’Etain, 1980, pp.244-245 : "demander Etain qu'il était venu. «Elle ne te sera pas donnée», dit Ailill, «car je ne tirerai aucun profit de toi, à cause de la noblesse de ta famille, de l'étendue de tes pouvoirs et des pouvoirs de ton père. Si tu causes quelque honte à la jeune fille on ne pourra rien obtenir de toi». «Il n'en sera pas ainsi», dit le Mac Oc, «mais je vais te l'acheter tout de suite». «Cela, tu l'auras», dit Ailill. «Fais ta demande», dit le Mac Oc. «Ce n'est pas difficile», dit Ailill, «tu défricheras pour moi dans les terres douze plaines qui sont en déserts et en forêts, pour qu'elles soient à tout jamais des pâturages à bestiaux, qu'elles aient des habitations humaines, qu'elles puissent servir de terrain de jeu et d'assemblée, de conseil et de forteresse». § 13. «Cela sera fait», dit le Mac Oc. Il retourna chez lui et il se plaignit de son ennui au Dagda. Il fit en sorte que douze plaines fussent défrichées en une nuit dans la terre d'Ailill. Voici quels sont les noms de ces plaines : Mag Macha, Mag Lemna, Mag nltha, Mag Tochair, Mag nDula, MagTecht, Mag Li, Mag Line, Mag Murthemne. Quand il eut accompli ce travail, le Mac Oc alla chez Ailill pour lui demander Etain. «Tu ne l'auras», dit Ailill, «que si tu transformes en douze rivières sortant de ce pays pour aller vers la mer, tout ce qu'il y a de sources, de tourbières et de marais, afin qu'elles fournissent des produits de la mer aux tribus et aux familles, et qu'elles drainent le pays et la terre». § 14. Il alla à nouveau trouver le Dagda et il se plaignit de son ennui. Il fit en sorte en une seule nuit que douze grandes eaux courussent vers la mer. On ne les avait jamais vues avant que cela ne se produisit. Voici quels sont les noms des eaux : Find et Modornn, Slena, Amnas, Oichen, Or, Banda, Samair et Loche. Quand il eut terminé ces travaux, le Mac Oc alla s'entretenir avec Ailill pour lui demander Etain. «Tu ne l'auras pas avant de l'avoir achetée, car je n'aurai plus rien de bon de la fille après que tu l'auras emmenée, en plus de ce que j'ai eu tout de suite». «Que demandes-tu de moi maintenant ?», dit le Mac Oc. «Je demande», dit Ailill, «l'équivalent du poids de la jeune fille pour moi, en or et en argent, car telle est ma part de son prix. Tout ce que tu as fait jusqu'à présent profitera à ses enfants et à sa famille». «Cela sera fait», dit le Mac Oc. On l'installa sur le sol de la maison d'Ailill et on apporta son poids d'or et d'argent. On laissa cette richesse à Ailill et le Mac Oc emmena Etain chez lui. § 15. Midir souhaita la bienvenue à cette compagnie. Etain coucha avec Midir cette nuit-là . Et on lui donna (à Midir) le lendemain matin le manteau qui lui convenait et un char. Il fut content de son fils adoptif. Il resta alors une année entière dans le Brug avec Aengus. Puis le même jour, un an après, Midir partit pour son pays, Brig Leith, et il emmena Etain. Le jour où il le quitta, le Mac Oc, dit à Midir : «Fais attention à la femme que tu emmènes à cause de la femme redoutable et experte qui t'attend, avec tout le savoir, la connaissance et le pouvoir qui appartiennent à sa race», dit Aengus. «Elle a en plus ma parole et ma protection devant les Túatha Dé Dánann». C'était Fuamnach, femme de Midir, des enfants de Beothach, fils de lardanel. Elle était sage, prudente et avisée dans la science et les pouvoirs des Túatha Dé Dánann, car c'était le druide Bresal qui l'avait élevée avant qu'elle ne fût mariée à Midir. § 16. Elle souhaita la bienvenue à son mari, c'est-à -dire à Midir, et la femme leur parla beaucoup de ...?... «Viens, ô Midir», dit Fuamnach, «que je te montre ta maison et les étendues de terre, et que la fille du roi voie tes richesses». Midir fit avec Fuamnach le tour complet de son domaine et elle le lui montra, à lui et à Etain. Puis il emmena à nouveau Êtain devant Fuamnach. Fuamnach alla devant eux dans la chambre à coucher dans laquelle elle dormait, et elle dit à Etain : «C'est dans la couche d'une femme noble que tu es venue». Quand Etain s'assit sur la chaise au milieu de la maison, Fuamnach la frappa avec une baguette de coudrier pourpre, et elle en fit une flaque d'eau au milieu de la maison. Fuamnach retourna chez son tuteur, Bresal, et Midir abandonna la maison à l'eau en laquelle avait été transformée Etain. Midir fut sans femme après cela. § 17. La chaleur du feu et de l'air, le bouillonnement du sol firent leur effet sur l'eau si bien que la flaque du milieu de la maison fut transformée en un ver. Et ce ver devint ensuite une mouche pourpre. Elle était de la taille de la tête d'un homme, et c'était la plus belle qui fût au monde. Le son de sa voix, le bourdonnement de ses ailes étaient plus doux que les cornemuses, que les harpes et les cornes. Ses yeux brillaient comme des pierres précieuses dans l'obscurité. Son odeur et son parfum faisaient passer la soif et la faim à quiconque autour de qui elle venait. Les gouttelettes qu'elle lançait de ses ailes guérissaient tout mal, toute maladie et toute peste chez celui autour de qui elle venait. Elle accompagnait et entourait Midir par toute sa terre, partout où il allait. Cela aurait nourri des armées dans les conseils et les assemblées de camps que de l'écouter et de la regarder. Midir savait que c'était Etain qui était sous cette forme. Il ne prit pas de femme tant que cette mouche s'occupa de lui et cela le nourrissait que de la regarder. Il s'endormait à son bourdonnement et elle le réveillait quand il venait vers lui quelqu'un qui ne l'aimait pas. § 18. Fuamnach vint à nouveau rendre visite à Midir après un certain temps. Les trois dieux de Dana allèrent avec elle en garantie, à savoir Lug, Dagda et Ogma. Midir fit de grands reproches à Fuamnach. Il lui dit qu'elle ne se serait pas en allée si ce n'avait été la force des trois garants qui l'avaient amenée. Fuamnach dit qu'elle n'avait pas de regret de l'action qu'elle avait faite; qu'elle préférait se faire du bien à elle-même plutôt qu'à quelqu'un d'autre et que, quel que soit l'endroit d'Irlande où elle serait, elle ne ferait que du mal à Etain, quelle que soit la forme sous laquelle elle serait. Elle dit de grandes incantations et les enseignements de Bresal le druide pour repousser et rejeter Etain loin de Midir, car elle savait que la mouche pourpre qui faisait le plaisir de Midir était Etain. Midir n'aima pas d'autre femme tant qu'il vit la mouche pourpre. Il n'avait de plaisir, ni à la musique, ni à la boisson, ni à la nourriture quand il ne la voyait pas et quand il n'entendait pas sa musique et son bourdonnement. Fuamnach fit souffler un vent d'agression et de druidisme, et Etain fut rejetée de Bri Leith si bien qu'elle ne pût trouver d'endroit, ni cime d'arbre, ni colline, ni hauteur où se poser pendant sept ans, excepté les rochers de la mer et les vagues de l'océan. Elle flotta dans l'air pendant sept ans devant la poitrine du Mac Oc sur la colline du Brug. § 19. Voici ce que dit le Mac Oc : «Bienvenue à Etain, dans sa promenade pleine de soucis. Tu as couru de grands dangers à cause de l'art de Fuamnach. Elle n'a pas encore trouvé de joie à mon côté devant Midir... § 20. Le Mac Oc souhaita la bienvenue à la jeune fille, c'est-à -dire à la mouche pourpre. Il l'envelop¬pa dans un pli de son manteau sur sa poitrine. Il la porta chez lui dans une pièce aux fenêtres brillantes pour entrer et sortir. On mit sur elle un manteau pourpre et, partout où il allait, le Mac Oc emportait cette pièce avec lui. Il dormait chaque nuit à côté d'elle, veillait à la réconforter jusqu'à ce que sa joie et ses couleurs lui revinssent. Et cette pièce était remplie d'herbes odorantes et merveilleuses. Elle dépassait l'odeur et le parfum de ces herbes excellentes et précieuses. § 21. Fuamnach entendit parler de l'amour et de l'honneur dans lesquels elle était chez le Mac Oc. Fuamnach dit à Midir : «Fais appeler ton fils adoptif pour que je fasse la paix entre vous deux, et j'irai à la recherche d'Etain». Un messager vint chez le Mac Oc de la part de Midir et il alla pour s'en¬tretenir avec lui. Fuamnach vint en faisant un détour jusqu'au Brug et elle envoya sur Etain le même souffle qui la chassa de la pièce et l'envoya dans le même voI qu'elle avait fait auparavant pendant sept ans à travers l'Irlande. Le souffle du vent la poussa dans sa misère et dans sa faiblesse jusqu'à ce qu'elle se posât sur le toit d'une maison dans laquelle les Ulates étaient à boire. Elle tomba dans la coupe d'or qui était dans la main de la femme d'Etair, le champion d'Inber Cichmaine, de la province de Conchobar. Elle l'avala avec le liquide qui était dans la coupe. Elle fut conçue ensuite dans son sein et elle fut sa fille. On lui donna le nom d'Etain, fille d'Etar. Il y eut mille douze ans depuis la première conception d'Etain par Ailill jusqu'à la dernière conception par Etar. § 22. Etain fut alors élevée à Inber Cichmaine par Etar, entourée de cinquante jeunes filles de princes. Il les nourrissait et les habillait seulement pour veiller constamment sur Etain. Il arriva qu'un jour toutes les jeunes filles se baignaient dans l'estuaire quand elles virent un cavalier sortir de l'eau et venir vers elles dans la plaine. Il était sur un cheval brun, faisant des sauts, fort, large, à la crinière et à la queue frisées. Il avait un manteau magique vert replié autour de lui, une chemise avec des broderies rouges, une broche d'or à son manteau qui venait jusqu'à son épaule de chaque côté. Il avait un bouclier d'argent avec une bordure d'or. Il avait une lance à cinq pointes avec des cercles d'or depuis le sommet jusqu'au fût, dans la main. Il avait une chevelure blonde et un bandeau sur le front pour que sa chevelure ne lui vint pas sur le visage. Il s'arrêta un moment à cet endroit, regar¬dant les jeunes filles, et toutes les jeunes filles l'aimèrent. Il fut alors le chant suivant : C'est Etain qui est ici aujourd'hui, au Sid de Ban Find, à l'ouest d'Ailbe. Elle est parmi de petits garçons sur le rivage d'Inber Cichmaine. C'est elle qui a guéri l'œil du roi à la fontaine de Loch Da Lig. C'est elle qui a été avalée dans une boisson par la femme d'Etar dans une coupe." Voir aussi Nantosvelta et sa curieuse petite construction au sommet d’un hampe, s’agit-il d’une ruche ? A+
Grand merci DT pour ces documents !
Pour moi Etain est très clairement une épiphanie de la déesse en tant que femme de l'autre monde.
Cela est à rapprocher des ivresses des héros que je cite plus haut et elle aussi est rejetée (rendue muette) par une druidesse.
Je pourrais commenter bien des parties du texte mais revenons à l'essentiel. Etain représente l'enseignement "intérieur", celui du coeur :
Et ce qui est le plus important par rapport au fil, c'est qu'elle devienne breuvage et que de fait "l'enseignement" resurgisse dans le rite du partage et renaît en un autre temps. Jung dirait que l'Anima peut prendre bien des formes pour instruire mais ici le lien est pertinent. La "mouche rouge" qui rejetée par l'humain se réfugie auprès du divin, reprend force et revient, et revient encore est l'image du sacrifice, du soma oriental. J'en ai assez dit. Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
justement au féminin...Ce basculement vers le féminin va pouvoir nous permettre de parler du rôle de Nantosuelta du Soma Celtique.
Nantosuelta, dont le nom en protoceltique donnerait *nanto-swel-ta "qui [se] tourne [dans la] vallée" ou "vallée retournée", est la parèdre de Sucellos. Le nom de Nantosuelta rappelle celui des autres rivières divinisées qui portent des noms comme Diva, Divona "la divine", Sirona "l'étoilée" (femme de Apollo Grannus). Son nom, comme celui des mêmes rivières, renvoie au rôle tout aussi céleste de la déesse (vallée retournée = ciel). je vois, Muskull, que tu n'aimes pas qu'on fasse appel à des cultures aussi lointaines que les cultures avestiques et védiques mais c'est elles qui font preuve du plus grand conservatisme religieux. Cela permet de palier au manque d'informations concernant les religions et les rites dont a perdu le sens. Pour preuve, elles n'ont développées qu'une seule déesse principale qui peut se relever importante pour nous. En Perse, c'est Ardvi Sura Anahita "humide puissante immaculée", qui est vénérée dans l'Aban Yasht, Ve hymne de l'Avesta. Comme Nantosuelta est la compagne de Sucellos, Anahita est considérée comme l'épouse de Mithra. Anahita y est décrite comme la source des eaux et des plantes; comme une rivière qui purifie la semence du sexe masculin, l'utérus des femmes et le lait des seins. Pour libation, elle doit recevoir du haoma et de la viande. Dans cet hymne, c'est à elle que Yima présente la taureau qu'il va sacrifier à Mazda, c'est aussi à elle que se présente Azi Dahaka le voleur de Haoma, et c'est finalement à elle que se présente Thraetona le tueur du serpent. En Inde, c'est Sarasvatî, aspect de la Déesse et rivière mythique dont on n'a retrouvé aucune trace archéologique. Dans le Rg Veda, elle est considérée comme le plus puissant des courants, riche en butin, jamais avare en pensée. Ses vagues sont louées, ainsi que sa poitrine nourricière. Par contre, aucun lien explicite n'apparaît entre Sarasvatî avec le Soma, elle doit juste en être consommatrice comme tous les dieux. Le Nom de Sarasvatî a pour équivalent, en Perse, Haraxvaitî, nom d'une région au sud de l'Iran, l'Arachosie dont la capitale est Kandâhâr. A Rome, bien qu'il y ait une multitude de déesse, le rôle de la déesse protectrice du vin est jouée par Vénus. Elle est impliquée dans les rites des Vinalia et des Vénéralia (d'après Ovide, Festus, Plutarque). Lors des Vinalia Urbana, du 23 avril, Vénus se voit offrir du vin destiné à Jupiter. Lors des Vinalia Rustica, du 19 août, les femmes du peuple sont surveillées et on leur donnait pas ou peu d'alcool. Les femmes étaient protégées, je pense, en prévision du 23 avril prochain. Le 19 août est surtout le jour de Jupiter donc des hommes, alors les femmes sont gardées. Lors des vénéralia, on verse une très grande quantité de vin dans le temple de Vénus, de plus les femmes soignent la statue de la déesse (bijoux, miel, lait) et que l'on honore la fortune virile. Nantosuelta est donc une déesse-rivière mère de la fécondité mais aussi de la fortune. Si elle est couplé avec Sucellos, aspect accompli d'Esus tauroctone, c'est qu'elle est la gardienne du chaudron, qui apporte longue vie et santé. Ses pendants romains et avestiques vont dans ce sens. Cela me rappelle aussi l'aphrodite ouranique des scythes, Argimpasa (page internet de Sergei V. Rjabchikov) dont le nom Arg-im-pasa de *Wargon-homa-patya signifie "maîtresse des vainqueurs du haoma (sous sa forme Vrtra)". Wargon- se retrouve dans le héros scythe Woergon, l'avestique Verethragna (dérivés le parsi Bahran et l'arménien Warhan) et dans le védique Indra Vrtrahan. Nantosuelta et d'autres déesses rivières sont l'incarnation de ce qu'elle garde, c'est à dire le Soma celtique, qui est le gui guérisseur, le taureau immolé et les eaux serpentueuses coulant dans les vallées. Elle est la parèdre du dieu druide créateur du breuvage et est liée au maître réel du Soma qui est le dieu qui lutte contre le serpent, en l'occurence Lugos Smertrios. J'ai trouvé un pendant irlandais à ce que j'avance dans le mythe irlandais de Boand, dont le nom s'expliquerait par *bo-vinda "la vache blanche". tous les savants sont d'accord sur le fait que Boand n'est qu'un aspect de Brigit. Boand, femme d'Elcmar (habitant du Brug na Boyne, l'autre monde, a des relations sexuelles avec le Dagda (le dieu druide). De cette union naîtra le Mac Oc (Bélénos irlandais). Pour réparer son adultère, elle va baignée dans la rivière Segais, dont la source, entourée de 9 noisetiers apportant la connaissance, est gardée par le dieu Nechtan (qui passe aussi pour l'époux de l'héroine) et ses 3 prêtres. L'eau attaque Boand et l'ampute d'une jambe, d'un bras et d'un oeil. L'eau emporte Boand jusqu'à l'océan et la Segais devient la Boyne. Dans ce mythe, la déesse trompe le roi de l'autre monde avec le dieu druide (ce qui enfante le dieu sauveur). Elle va ensuite se purifier dans une rivière, le Soma, possession de son mari, qui se venge avec une triple amputation de magie guerrière. Elle entre donc en relation avec une eau vengeresse, comme le serpent Vrtra des Védas. Cela peut expliquer le rapport entre les premiers blocs du pilier des nautes : le dieu druide trouve un taureau dans l'autre monde et en fait un breuvage d'immortalité. Le dieu druide séduit la femme du roi de l'autre monde, gardienne du taureau. Celui-ci se venge en transformant le breuvage en ennemi des dieux, en serpent à cornes, qu'occit le jeune dieu -roi. Le dieu Nechtan, roi des sources, est relié au romain Neptune et au indo-iranien Apam Napat. Je pense qu'il est un aspect de Manannan mac Lir, lui-même étant un aspect de Lugh. Manannan mac Lir est le roi des océans et des îles, ce qui en fait un roi de l'autre-monde, un pendant de Cernunnos. Dans la mort tragique des enfants de Tuireann, Lugh se vêt des armures de Manannan et donne le cheval de Manannan aux enfants de Tuireann afin de ne pas paraître trop sévère. Chez les Gallois, la distinction est encore plus floue: Manawyddan ab Llyr n'a plus aucun lien avec l'océan mais est un artisan expert comme l'est Lugh Samildanach en Irlande et comme le fait entendre le nom de Llew Llaw Gyffes. Il est un roi maudit fuyant de Dyved avec Pwyll, héros d'un autre mabinogi. Ils sont encore un avatar du dieu souverain double. Dans l'hindouisme tardif, Varuna, dieu védique important, n'est plus que le dikpala de l'ouest, il tient dans ses mains supérieur le serpent et le noeud coulant. Il est le maître des eaux. Dans l'Avesta, Ahura Mazda est l'époux des eaux. Dans l'Edda, Aegir est l'époux de la mer, dont les 9 filles sont les mères du dieu Heimdall, père de l'ordre social. Nechtan, Boand, Manannan mac Lir, Manawyddan ab Llyr, Pwyll (et Rhiannon), Smertrios, Cernunnos, Sucellos-Esus et Nantosuelta font partie d'un même ensemble mythique. La déesse celtique est l'épouse de tous les dieux. Elle est épouse du dieu roi en tant que gardienne du soma celtique et elle est l'épouse du dieu druide en tant que donatrice de l'immortalité aux dieux. C'est l'un de ses aspects principaux, avec celui de Brigit et celui d'Etain.
Le dieu Bormo ou Borvo (que l'on traduit généralement par "eau bouillante"), que les romains ont identifié à Apollon, a pour parèdre Damona "grande vache", ou Bormona. La gardienne est couplé avec le Soma divinisé ou avec son gardien, Lugos Smertrios, en tant que pourvoyeur du Soma. La déesse est couplée avec Sucellos en tant que Nantosuelta, et à Belenos en tant que Belisama.
Salut à tous,
Salut mattheus, Cela est très bien d'avoir une interprétation personnelle de la mythologie celtique, mais l'histoire et l'histoire des religions restent très posistivistes dans leur démarche; il faut avoir une pensée démonstrative, pouvoir démontrer que untel est ceci ou cela; il faut démontrer la similitude des textes; sinon cela reste au niveau du discours péremptoire dont toi seul connais la clé. A+
Bonjour,
Le personnage de Smertrios est assez flou au niveau des interprétations. Parfois dieux de la guerre parce qu'il existe une dédicace à Mars Smertrius et parfois assimilé à l'Hercule gaulois et donc d'une certaine façon à Ogmios. Smertrios le "pourvoyeur", le "faciliitateur" ? Celui qui ouvre (les voies) ? Il ne faut pas oublier que le pilier était dédié à Jupiter est sans doute surmonté de sa statue. L'image du serpent aux cornes de bélier est très particulière car solarisée, ce n'est pas un simple serpent. Voici une courte analyse de Thierry Jolif : http://www.religioperennis.org/document ... ltisme.pdf Extrait:
Muskull / Thomas Colin
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P.S. On connaît une danse des grues grecque venue à Delos par Thésée (selon Plutarque) qui était exécutée sur un labyrinthe autour d'un autel cornu. (Graves 72).
Y'a presque tout là , les grues et le cornu, la toison d'or (du bélier) et la danse serpentine et spiralée comme les danses bretonnes. Muskull / Thomas Colin
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Je reporte ici une analyse de notre ami Lopi sur les divinités gauloises sur ce même forum.
Moralité: Quand on cherche on trouve.
Muskull / Thomas Colin
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Tiens j'ai vu mon ami Lopi connecté, Hi Hannnnnnnnnnnnnn . allez Muskull, ajoute un peu de Levi-Strauss et de structuralisme (merci Détienne et DT) et tu te mettras à boiter . Les grues, perdrix et autres volatiles sur une patte sont légions. Pourquoi donc les Indiens (Am. N) dansent à cloche-pied autour du feu, et à quelle date ? Et le Roi-péteur, notre bon Roitelet chassé pendant les 12 petits jours, qui tourne tout seul quand on l'embroche. A l'ischion de mon cher Jacob. Je sais je suis un âne, je devance N'est pas âne qui veut
Les amis de mes amis sont mes amis cher Pan.
Quant à boîter certes je le fais et sur un pied, un bras, un oeil, et essaye de traverser ce monde sans moins de dommages car je préfère l'Autre où je serais entier si le Grand Mystère le veut bien. Muskull / Thomas Colin
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Vous saviez que les grues nidifient au nord de l'Europe et viennent hiverner dans le sud ?
Et quand arrivent les premières grues ? A Samain. Je pensais qu'elles venaient du sud comme les cigognes, ben non, font comme les cygnes. Du coup le tarvos trigaranos prend une connotation de début de la période sombre. Toujours est-il que l'arbre derrière lequel il se trouve à cette époque sur le pilier des nautes est "l'arbre toujours vert", l'arbre de vie. Est-ce le même arbre que détruit Esus ? En tant qu'il soit "assimilé" à Mars, c'est possible car avant tout les nautes parisii étaient des commerçants et les "troubles sociaux" ne sont pas propices au commerce. Muskull / Thomas Colin
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Il suffit de demander à Hésiode
http://ugo.bratelli.free.fr/Hesiode/Hesiode.pdf C'est à dire vers fin Octobre. Aristote et Hérodote écrivent aussi qu'elles quittent les plaines de scythie pour l'Egypte pour fuir l'hiver pluvieux. C'est aussi le temps du coucher héliaque des pléiades qui pour Hésiode marque le début de l'hiver. Muskull / Thomas Colin
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D'accord pour la Grèce... mais pour les Celtes ? Note que ça n'enlèvera rien à ton côté "saison sombre".
Bonjour,
Alexandre a écrit :
Et c'est vrai. Mais la phrase : pose problème : ne doit-on pas lire : "et quand partent les premières grues ?". La palme (sans jeu de mot) de la régularité revient aux oies qui s'en retournent vers le sud quoi qu'il advient fin octobre / début novembre ; c'est aussi un oiseau sacré chez les Celtes. Les grues qui survolent l'endroit où je demeure, sont moins précises : j'en ai observé dans les brouillards givrants de décembre... A+
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