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Bresilianda

Forum consacré à la linguistique ainsi qu'à la toponymie...

Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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9 messages • Page 1 sur 1

Bresilianda

Messagede André-Yves Bourgès » Dim 08 Juin, 2008 21:14

Bonsoir à tous,

Bertrand de Born emploie en deux occasions le nom Bresilianda qu'il met en rapport 1/ d'une part avec Geoffroy Plantagenêt, 2/ d'autre part avec le fils posthume de ce dernier, Arthur de Bretagne.

1/ Lo coms Jaufrés, cui es Bresilianda,
Volgra fos premiers natz,
Quar es cortés, e fos en sa comanda
Regismes e duchatz.

2/ Breto son fors de garanda
E son donor bas,
Quar us coms de saint Tomas
Entret en Bresilianda.
Ben paron de bon cor blos
E tornat de sus en jos,
Quar lor Artus demandon frevolmen;
No'n dirai plus, quar negus no m'enten.


Bresilianda est généralement donnée comme une leçon occitane pour le nom de Brocéliande (Brecheliant chez Wace, Brecelian[ensis] chez Guillaume le Breton) et cela va sans dire.

Sans remettre en cause cette identification, l'interprétation donnée par A. Stimming, éditeur des oeuvres de Bertrand de Born en 1879, allait plutôt dans le sens du symbole : Bresilianda aurait représenté la Bretagne toute entière, ce qui paraît d'ailleurs évident à la lecture de ces deux textes.

Or Bertrand de Born connaissait également le mot Bretanha, qu'il emploie en deux autres occasions au moins, en rapport avec Geoffroy :

Senher Rassa, aquest comtat
Vos crescha·l reis ab Bretanha.
Lo reis joves s'a pretz donat
De Burcs trosqu'en Alamanha.

Rassa, als rics es orgolhosa
E fai gran sen a lei de tosa,
Que no vol Peiteus ni Tolosa
Ni Bretanha ni Saragoza.

Mais il est intéressant de souligner que Bertrand de Born n'emploie pas en même temps (= dans le même poème) Bresilianda et Bretanha.

Une idée m'a effleuré l'esprit sur laquelle j'aimerais avoir l'avis de linguistes : au delà d'une représentation symbolique, Bresilianda pourrait-il avoir un rapport avec Breith ?

Merci de vos commentaires avisés

Bien cordialement,

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Messagede Marc'heg an Avel » Lun 09 Juin, 2008 9:20

Salut André-Yves,

Un Breiz- Land, en quelque sorte ?!

Mais du Vè ou du Xè siècle ? Car les limites n'étaient pas les mêmes.

De toutes façons, un propos daté de 1879 ne peut que soulever le doute.

JCE :wink:
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Messagede André-Yves Bourgès » Lun 09 Juin, 2008 19:47

Marc'heg an Avel a écrit:De toutes façons, un propos daté de 1879 ne peut que soulever le doute.
JCE


Bonsoir JCE,
Bonsoir à tous,

C'est bien pourquoi je sollicite l'avis des linguistes du forum.

Pour moi, il ne fait aucun doute que dans les deux textes que je cite, Bresilianda désigne de manière sans doute symbolique la Bretagne toute entière : réduire le territoire que lequel s'exerçait l'autorité de Geoffroy Plantagenêt et de son fils Arthur à la seule Brocéliande (indépendamment d'ailleurs de sa localisation réelle) n'aurait pas de sens ; mais ce qui m'intrigue c'est la raison pour laquelle Bertrand de Born qui connaissait et par ailleurs utilisait le terme Bretanha a privilégié en ces deux occasions celui de Bresilianda. C'est cette question qui m'a fait penser à un rapprochement de Bresilianda avec Breith, ce que je ne soutiendrai pas si l'on me donne l'étymologie de Bresilianda.

En ce qui concerne la forme bretonne, J.-Y. Le Moing dans son ouvrage sur Les noms bretons de Haute-Bretagne, Spézet, 1990, p. 139, la classe dans la catégorie des toponymes préfixés en Bré et en Bren et il ajoute : "on y associe classiquement un nom d'homme, Silien ou plutôt Sulien" ; mais comme on le voit cela n'est guère conclusif ! D'ailleurs B. Tanguy dans son article "De l'ancienneté des cultes des saints Sulien, Suliau et Sulin en Bretagne", dans Bulletin de la Société archéologique du Finistère, t. 128 (1999), p. 218-222 ne fait aucun écho à cette hypothèse...

Donc, au passage l'étymologie de Brecheliant, Brecelian serait également la bienvenue....

Bien cordialement,

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Messagede DT » Lun 09 Juin, 2008 21:02

Salut à tous,
Je ne suis pas spécialiste de ces questions, mais le problème des rimes, des"rythmes", du nombre de pieds ?
Utilise-t-il les deux termes comme synonymes, d'un point de vue littéraire ? Ou bien fait-il une différence entre le Petite et la Grande Bretagne ?
L'interprétation de JCE est celle qui m'a paru, a priori, plus ou moins probante.
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Messagede André-Yves Bourgès » Lun 09 Juin, 2008 21:26

DT a écrit:Salut à tous,
Je ne suis pas spécialiste de ces questions, mais le problème des rimes, des"rythmes", du nombre de pieds ?


Suggestion très intéressante : merci beaucoup DT ; j'espère qu'un connaisseur de la poésie "occitane" du XIIe siècle pourra nous apporter des informations à ce sujet.

Utilise-t-il les deux termes comme synonymes, d'un point de vue littéraire ? Ou bien fait-il une différence entre le Petite et la Grande Bretagne ?


Là, je peux répondre : les deux occurrences de Bretanha que j'ai relevées (il y en a peut-être d'autres) concernent la (petite) Bretagne et se rapportent explicitement à Geoffroy Plantagenêt, qui était (comme je n'ai pas besoin de le rappeler) comte alias duc de Bretagne, du droit de son épouse, Contance, fils de Conan IV.

L'interprétation de JCE est celle qui m'a paru, a priori, plus ou moins probante.


"Breiz Land" ? Mais on devrait plutôt avoir en ce cas la forme *Bresilanda, non ?

S'il vous plait, quelles sont les étymologies respectives de Brecheliant/ Brecilian et de Bresilianda...

Bien cordialement,

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Messagede Marc'heg an Avel » Lun 09 Juin, 2008 22:06

Pour ce qui me concerne, on pourra toujours me reprocher d'être 'engagé', dans toute approche du thème de Brocéliande, compte tenu de mon étude sur la Bataille de Carohaise, dont je maintiens les propos, puisque soutenus par des éléments archéologiques indiscutables.

Je ne tiens donc pas à réouvrir ici une nouvelle ènième polémique sur Brocéliande.

Puisqu'il est demandé l'étymologie du nom de Brocéliande, voici donc ce que j'avais collecté au moment de mon étude :

http://marikavel.org/carohaise/carohaise-chap9-6-lieux.htm


------------------------

Brécilien : forme écrite de ce qui est devenu Brocéliande dans la forêt de Paimpont.

- au XVè siècle : ordonnance du comte de Laval : forest de Brecilien (G.Geffroy, p 165)

- au début du XIXè siècle : Brécilien (1820), puis Brocéliande (1896).

- F. Bellamy donne en pages 2 et 3 de son ouvrage les différentes formes écrites qu'il a pu rencontrer au cours de ses investigations : Bréchéliant, Brocéliande, Bréchéliande, Brécéliande, Brescéliande, Breselianda, Bercéliande, Bersillant, Brécilien, Brécélien, Bethélien, Brucellier, Béthélien, Berthélianth, Bréfélien, Brésilien, Bressélian, Brécilian, Brécilion, Brecelin, Bréceil, Brocéliand, Brocéliane, Brecclien, Bréchiliant, Brékilien, Bréchilien, Brocélien, Brexilien, Trécéliande, Trécilien.

(Il va sans dire que les formes écrites qui on été trouvées uniquement dans les Romans ne désignent pas le Brécilien de la forêt de Paimpont, mais le Brécilien historique, c'est-à-dire celui de Paule).

Brécilien, ou Bréssilien : Nom de lieu en Paule, tout près duquel se trouvait une enceinte de terre, à proximité de la route de Carhaix à Vannes, à 13km de Carhaix. Selon Gaultier du Mottais, il s'agissait d'une enceinte circulaire de 45m de diamètre. Selon l'ancien cadastre, elle se présentait sous une forme ovoïde de 100m et 80m d'axes, le grand axe orienté nord-ouest / sud-est, avec douves. Son emplacement figure sur les plans de fouilles du chantier de Kastell Bras / Castellodic, entre Saint-Symphorien et Brécilien. L'enceinte a été arasée lors d'un remembrement. Frotier de la Messelière fait apparaître un chemin, présumé gaulois, reliant directement Brécilien à Mezle (Château de Maël-Carhaix), au Castel Duault et à Callac (Botmel ?) par Pont Vereguès. Cette idée a été reprise par A. Le Diuzet.

Formes anciennes : Brecelyen (Fr.Moal, Paule ..., p 30); Brécilien (La Messelière).

Étude étymologique :

C'est une erreur de considérer que ce nom est basé sur la racine Bré- = montagne, colline, hauteur, car le site se trouve entre un point bas, un vallon humide, à la côte 208 et un point haut, Coatulas, endroit de passage d'une route gauloise importante, à la côte 225. Le site de Brécilien est entouré de toutes parts de points plus élevés, sauf au nord-est, échappatoire du marais en direction de Botlan, à la côte 198 et du bourg de Paule.

Ce nom dérive en fait d'une racine gauloise ou pré-gauloise bracu-, signifiant vallée, marais et qui a donné le français brai et l'ancien provençal brac, boue.(Dauzat). Il a donné de nombreux lieux-dits en France, dont les formes anciennes varient en Brax, Brays, Bras- ensi.., Bras, Braccio, Bractio, Braus, Braoes, Braos, Bray, Braeium, Braiacum, Brayo, Graium, Brec, Bracia, Braciosum, Bracu, Brascum, ...

Le même auteur donne pour étymologie de Brouck, en Moselle, les formes Brocchi, 1178; Bruco, 1236 et les racines Vieux haut allemand bruoch, lieu marécageux; moyen néerlandais broec, marais ...

Pour les racines anglaises, Ekwall apporte le Vieil-anglais bræc, signifiant marais et présent dans le Vieux haut allemand bruoh, le Bas-germanique brôk, le Moyen-néerlandais broek et l'anglais du Kent brook = prairie humide, basses terres marécageuses et enfin l'anglais moderne brook = ruisseau. Son collègue Onions précise qu'il s'agit d'une racine d'origine inconnue.

J. Markale donne quasiment l'explication de la racine Br°k: (Christianisme celtique, p 238):

" A Brennilis (Finistère), Notre-Dame de Breac'h Ilis veille sur les marais de Yeun Elez, où se trouvent, d'après une tradition locale, les portes de l'enfer", apportant ainsi l'identité de sens entre breac'h = marais, et yeun (en gallo : gaine) = marais !

On peut même citer le cas de l'aqueduc romain Aquae Traiana, d'une longueur de 32 km, qui prend sa source au lac de Bracciano.

On peut ajouter à cette énumération le nom de la Bresle (Brixella ?), rivière marécageuse s'il en faut, qui prend sa source au Bois à Saules, entre Hadancourt et Abancourt, au passage exact de la route romaine de Rotomagus / Rouen à Samarobriva / Amiens et qui débouche entre Mers et Le Tréport. Celle-ci permet de retrouver une forme diminutive (ou accusative) en -cella ou -cillus / -cillianus de la racine *Bracu pour expliquer *Bréc-ilien qui, vérification faite in-situ, désigne réellement l'extrémité en amont et le départ d'un vallon humide.

L'humidité est d'ailleurs ambiante autour de Brécilien, si l'on observe les autres toponymes révélateurs voisins : Paule (lat. palus > bret poul = mare), prat ar wern, kervern (-verno > bret gwern = aulnaie), Coat ar Scaon (probabl. skaven = sureau), Prat ar Bouilhen (indo-eur. bugh : marais, terrain fangeux), Parc ar Feunteun (fontaine), Kerloguennic (lagenn = bourbier + ic = soit diminutif, soit accusatif), Kervoazou ( gwaz = ruisseau), etc.

Le site de Brécilien est directement lié à celui de Saint-Symphorien, aussi bien du point de vue du réseau routier que de celui des sources. Voici ce qu'en dit E. Guyomard :

" Les Romains avaient un camp, au village de Bressilien en bordure de la route Vannes-Carhaix. Ce camp qui domine à la côte 230 et duquel on pouvait apercevoir Carhaix a été rasé récemment lors du remembrement. Il était encadré par deux zones humides d'où l'eau émerge en abondance : St Symphorien et Koat ar Skao... Les sources de Koat ar Skao en réalité sont moins abondantes que celles de Saint Symphorien. Ces dernières alimentent depuis 1960 une grande partie de la commune de Paule et n'ont jamais tari même durant l'été 1976 qui fut si sec puisqu'il vit le tarissement presque total de toutes les sources de la région. Nous pensons qu'il faut attacher une grande importance au ruisseau qui se forme là et qui se jette dans le canal à l'écluse de Trémalvézan".

Autrement dit, Brécilien et Saint-Symphorien forment un couple indissociable et vital pour l'alimentation en eau de la région. Ils forment donc l'autre extrémité du cordon ombilical de Carhaix que constitue l'aqueduc. De ce fait, Carhaix implique Brécilien et réciproquement. Le site est donc sacré !

Note : E. Guyomard semble identifier le camp de Brécilien avec Coatulas ou avec Kastell Bras / Castellodic, ce qui est une erreur. De l'ancienne motte de Brécilien, située dans un vallon barré à l'ouest, on ne pouvait pas apercevoir Carhaix.

-----------------

Aux contradicteurs de s'exprimer librement.

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Messagede André-Yves Bourgès » Lun 09 Juin, 2008 23:14

Marc'heg an Avel a écrit:
Je ne tiens donc pas à réouvrir ici une nouvelle ènième polémique sur Brocéliande.


La formulation de mes questions ne prête pas à la réouverture d'une quelconque polémique ; j'ai même pris soin de dire que je souhaitais pouvoir recueillir des commentaires avisés sur l'étymologie de Bresilianda et sur celle de Brecheliant/Brecelian "indépendamment d'ailleurs de sa localisation réelle".

C'est une erreur de considérer que ce nom est basé sur la racine Bré- = montagne, colline, hauteur, car le site se trouve entre un point bas, un vallon humide, à la côte 208 et un point haut, Coatulas, endroit de passage d'une route gauloise importante, à la côte 225. Le site de Brécilien est entouré de toutes parts de points plus élevés, sauf au nord-est, échappatoire du marais en direction de Botlan, à la côte 198 et du bourg de Paule.

Ce nom dérive en fait d'une racine gauloise ou pré-gauloise bracu-, signifiant vallée, marais et qui a donné le français brai et l'ancien provençal brac, boue.(Dauzat). Il a donné de nombreux lieux-dits en France, dont les formes anciennes varient en Brax, Brays, Bras- ensi.., Bras, Braccio, Bractio, Braus, Braoes, Braos, Bray, Braeium, Braiacum, Brayo, Graium, Brec, Bracia, Braciosum, Bracu, Brascum, ...

Le même auteur donne pour étymologie de Brouck, en Moselle, les formes Brocchi, 1178; Bruco, 1236 et les racines Vieux haut allemand bruoch, lieu marécageux; moyen néerlandais broec, marais ...

Pour les racines anglaises, Ekwall apporte le Vieil-anglais bræc, signifiant marais et présent dans le Vieux haut allemand bruoh, le Bas-germanique brôk, le Moyen-néerlandais broek et l'anglais du Kent brook = prairie humide, basses terres marécageuses et enfin l'anglais moderne brook = ruisseau. Son collègue Onions précise qu'il s'agit d'une racine d'origine inconnue.

J. Markale donne quasiment l'explication de la racine Br°k: (Christianisme celtique, p 238):

" A Brennilis (Finistère), Notre-Dame de Breac'h Ilis veille sur les marais de Yeun Elez, où se trouvent, d'après une tradition locale, les portes de l'enfer", apportant ainsi l'identité de sens entre breac'h = marais, et yeun (en gallo : gaine) = marais !

On peut même citer le cas de l'aqueduc romain Aquae Traiana, d'une longueur de 32 km, qui prend sa source au lac de Bracciano.

On peut ajouter à cette énumération le nom de la Bresle (Brixella ?), rivière marécageuse s'il en faut, qui prend sa source au Bois à Saules, entre Hadancourt et Abancourt, au passage exact de la route romaine de Rotomagus / Rouen à Samarobriva / Amiens et qui débouche entre Mers et Le Tréport. Celle-ci permet de retrouver une forme diminutive (ou accusative) en -cella ou -cillus / -cillianus de la racine *Bracu pour expliquer *Bréc-ilien qui, vérification faite in-situ, désigne réellement l'extrémité en amont et le départ d'un vallon humide.

L'humidité est d'ailleurs ambiante autour de Brécilien, si l'on observe les autres toponymes révélateurs voisins : Paule (lat. palus > bret poul = mare), prat ar wern, kervern (-verno > bret gwern = aulnaie), Coat ar Scaon (probabl. skaven = sureau), Prat ar Bouilhen (indo-eur. bugh : marais, terrain fangeux), Parc ar Feunteun (fontaine), Kerloguennic (lagenn = bourbier + ic = soit diminutif, soit accusatif), Kervoazou ( gwaz = ruisseau), etc.


Je prends bonne note des explications proposées. Il me semble cependant que J. Markale ne constitue pas la meilleure référence en matière d'onomastique ; mais j'accepte volontiers A. Dauzat, malgré les nombreuses réserves lues ici ou là sous la plume de spécialistes des langues celtiques, ainsi que C.T. Onions ou E. Ekwall.

A propos de l'antique Brixellum, qui est aujourd'hui la ville de Brescello, voir l'ouvrage de Giovan Battista Pellegrini, Toponomastica Italiana, p. 113-115.

Bien cordialement,

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Messagede Marc'heg an Avel » Mar 10 Juin, 2008 9:07

André-Yves Bourgès a écrit:
Je prends bonne note des explications proposées. Il me semble cependant que J. Markale ne constitue pas la meilleure référence en matière d'onomastique ; mais j'accepte volontiers A. Dauzat, malgré les nombreuses réserves lues ici ou là sous la plume de spécialistes des langues celtiques, ainsi que C.T. Onions ou E. Ekwall.

A propos de l'antique Brixellum, qui est aujourd'hui la ville de Brescello, voir l'ouvrage de Giovan Battista Pellegrini, Toponomastica Italiana, p. 113-115.



---------------

Pour Jean Markale, j'ai pris soin justement de vérifier ses propos.

Concernant Brennilis, le site s'explique de lui-même.

Pour Brocéliande, il proposait un *bré- = hauteur + *hell (?) = cieux, à la recherche d'une explication sacrée.

Mais il se trouve que les divers Bréssilliens / Bréciliens de Bretagne correspondent tous à des endroits humides, y compris, bien entendu, celui de Paimpont et celui de Paule, qui ont en plus un toponyme commun : Comper .

Pour Bracciano, j'ai visité la page, qui est très intéressante. Manifestement, il y a conflit avec une racine *brig- = hauteur.

Mais s'agissant d'un départ d'aqueduc, celui-ci se trouve forcément plus haut que son arrivée. Mais ce n'est pas pour cela qu'il est au sommet d'une hauteur. Le cas est exactement le même que celui de Paule, où la motte de Brécillien, dans un endroit franchement humide, se trouve plus bas que le Camp de Castel Braz ( = chantier de fouilles) situé sur une crête sèche (le puits découvert fait 18 mètres de profondeur).

Les autres thèmes de la Légende sont aussi à prendre en compte : Viviane, la Dame du Lac, etc ... autant de thèmes en rapport avec des endroits humides.

A galon.

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Messagede Marc'heg an Avel » Jeu 12 Juin, 2008 12:05

Le Breizhland, ça existe ! puisqu'il y a des Breizhlanders :


http://breizhlanders.spaces.live.com/bl ... !765.entry


------------------

C'est pour blaguer un peu.

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