M. Caelius a écrit:Je rebondis aussi sur une comparaison entre la description des Germains par Tacite et la réalité archéologique de l'armement germanique observé en Gaule. Je crois qu'il ne faut pas confondre une population autochtone armée pour sa défense, et une élite guerrière qui vend ses services. Professionnels de la guerre comme devaient l'être les Germains entrés au service de César, ces hommes devaient présenter des panoplies complètes, autant sur le plan offensif que défensif. Comparer un lansquenet suisse ou un reitre allemand de la Renaissance à un villageois qui se défend d'une intrusion étrangère, revient à comparer un panzer et une 2CV. Je pense qu'il devait en être de même dans l'Antiquité, et la vision de Tacite doit être nuancée. Les légionnaires d'Auguste ont eu à faire face à une population, dont, il est vrai, une frange non négligeable était taillée pour la guerre, tandis qu'un grand nombre, plus pauvre, devait être armé comme il l'écrit, de boucliers légers et de lances, parfois simplement en bois durci au feu. En Gaule, nous n'avons à faire qu'à des guerriers d'élite, très bien armés sans doute, entourés de leur troupe (de cavaliers et de fantassins) soldée et équipée par ces chefs.
Tu as bien raison de souligner la différence chez les Germains entre les guerriers d'élite bien équipés et destinés à l'exportation

Cependant si on songe au désastre de l'armée de Varus en 9 ap. J.-C., on pourrait bien avoir à faire avec un "mixe" des 2 catégories même si le contexte tactique, une immense colonne prise dans une embuscade et la proximité d'un sanctuaire à protéger d'une incursion étrangère, peuvent expliquer la violence et le succès des Germains d'Arminius.