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Lancelot

Comme son nom l'indique, forum consacré aux domaines qui sont entre mythes et histoire...

Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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571 messages • Page 31 sur 39 • 1 ... 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34 ... 39

Messagede Séléné.C » Mar 24 Fév, 2009 11:17

L'importance culturelle et sociale des bardes et filids ne s'est pas vite oubliée.
Mais, concernant la volonté de "faire oeuvre d'historien" de Geoffroy dans son "Historia", je dirais même que ça contraste assez violemment avec sa "Vie de Merlin" qui est beaucoup plus poétique
:shock: A croire qu'après avoir été du genre à tout rationaliser et vouloir des choses bien à plat, bien nettes, il s'est copieusement remis en question sur le ton "oublions la Raison".
Quand à vouloir atteindre un public large et un peu varié = bretons, normands, celtes insulaires (l'ennnemi de mon ennemi...)


1137 = j'ai parfois trouvé, ici ou là, la date 1138 au lieu de 1135, pour l'achèvement de l'"Historia"...
C'est plus de l'Histoire, là, c'est du flash-info, que ça allait devenir !
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Messagede ejds » Sam 28 Fév, 2009 12:28

Séléné.C a écrit:Je vous vois vous intéresser à un Lancelot du XIII°. Mais ça n'est pas la première apparition du personnage, et dès lors qu'il a été créé, il ne fait que se modifier, selon les auteurs et éventuellement, les revendications territoriales.


A sa création, était-il un avatar d'un autre héros, sous un autre nom, ou bien un avatar du "fin chevalier" et du "fin amant" (tout bêtement).

:?: Je parle ici du Chevalier à la Charette...

Séléné.C a écrit:Hé oui... Le problème est que l'espace breton est, dès Geoffroy de Monmouth (et surtout chez lui, peut-être), quelque chose de très vaste !

Le Lancelot de Chrétien de Troyes est un "cas" parmi les chevaliers = il se définit pas par son lignage, il n'a pas d'attaches, il ne se définit que par sa valeur de chevalier et d'amoureux.


---------------- Les loups vivent d’agneaux, les abeilles de fleurs,
----------- Les herbes de rosée et l’amour de douleur.

--------------------------------------- Poème antique.

Alors que les arbres sont en fleur et ploient sous les caresses du vent, les ruisseaux, champs et flancs de coteaux s'animent du parcours et bruissent du bêlement des troupeaux. Eut-il été plus doux à ce héros fatigué et à la lance brisée, d'aimer et être aimé d’une bergère que d’une reine ?

Les mœurs guerrières se complaisent dans les clameurs et le vacarme des joutes itinérantes et des combats.

Les vieux romans de chevalerie passant, le chevalier amoureux a remplacé l'effrayant chevalier bardé de fer, querelleur, butor, pérorant fort et ripailleur. Le chevalier est devenu un galant, gracieux, tendre, prévenant et paisible berger.

Dans ses mémoires et les écrits du temps, la littérature se vautre gaiement dans l’histoire comme on peut se rouler dans les prés, et se confond en passion amoureuse : :?

M. Saint-Marc Girardin a écrit:Image

DE L’AMOUR AU SEIZIÈME SIÈCLE.

--- L’entrée des femmes dans le monde, ou, pour parler plus exactement, dans la bonne compagnie, qui se forme à mesure que se répand le goût des lettres et de la conversation, est l’événement le plus important de l’histoire d’amour au seizième siècle.

--- [...] Cette prépondérance croissante des femmes, qui commence au seizième siècle et qui s’accomplit vers le milieu du dix-septième, a pour ainsi dire, trois degrés principaux marqués par trois grands romans qui ont eu une grande influence sur les idées et sur le ton du monde : l’Amadis, qui représente l’amour chevaleresque qui s’adoucit et même s’effémine ; l’Astrée, qui mêle l’amour platonique à l’amour chevaleresque sous le nom d’amour pastoral ; la Clélie enfin, qui est le code la galanterie honnête et qui marque l’apogée de la prépondérance des femmes dans le monde et dans la littérature.

------------------L’ASTRÉE.

---Dans l’Amadis, les rudes chevaliers du moyen âge étaient devenus des amoureux sans cesser d’être grands batailleurs. Dans l’Astrée, les amoureux de l’Amadis deviennent des bergers spirituels et galants. Ces bergers au besoin, sont des preux par leurs faits d’armes. Cependant la guerre ne remplit plus leur vie ; elle n’en est que la distraction ou l’accident ; l’amour est leur grande préoccupation. Ils ne sont bergers, en effet, que pour aimer plus à loisir et dans un séjour plus gracieux et plus propre à l’amour que ne l’étaient les camps ou la cour. Dans la Clélie, enfin, les bergers, rentrant à la ville et dans les salons, prennent un nom nouveau, celui d’honnête homme, et s’occupent plus que jamais d’amour, qui, sous le nom de galanterie, devient la grande science du monde et la règle de la bonne compagnie désormais fondée.


Cours de littérature dramatique ou de l’usage des passions dans le drame,
M. Saint-Marc Girardin, Charpentier, Libraire-Éditeur, tome troisième, 1862, 418 pages, pp. 3-4 et 62.

Le roman de l’amant constant, mais chevalier errant, de l’Amadis de Gaula par Garci Rodríguez de Montalvo, est paru en 1508 ; les idylles champêtres dans la Gaule du Ve siècle de L'Astrée par Honoré d'Urfé de 1607 à 1627 ; l'histoire romaine et roman d’amour de Clélie, par Madeleine de Scudéry de 1654 à 1660.

Le Bayard huguenot, de la gent d'armes et de plume, François de La Noüe (1531-1591), dit Bras de fer, dans son Discours politiques et militaires écrit en 1587, s’insurge contre les écrivains du XIème siècle et leurs romans, — dont la trame et les personnages légendaires se situent plus particulièrement vers le Vème, VIème siècle, — et dont les succès littéraires déclencheront la prolifération d'autres œuvres : :shock:

M. Saint-Marc Girardin a écrit:---« De tout temps, écrivait le grave La Noue, il y a eu des hommes diligents d’écrire et de mettre en lumière des choses vaines. Les vieux romans dont nous voyons encore les fragments, à savoir de Lancelot du Lac, de Perceforest, de Tristan, Giron le Courtois et autres, font foi de cette vanité antique. On s’en est repu l’espace de plus de cinq cent ans, jusqu’à ce que, notre langage étant devenu plus orné et nos esprits plus frétillants, il a fallu inventer quelque nouveauté pour les égayer.

Voilà comment les livres d’Amadis sont venus en évidence parmi nous en ce dernier siècle. Mais, pour en parler au vrai, l’Espagne les a engendrés et la France les a seulement revêtus de plus beaux habillements. Sous le règne du roi Henri II, ils ont eu leur principale vogue, et crois que, si quelqu’un les eût voulu alors blâmer, on lui eut craché au visage ; d’autant qu’ils servaient de pédagogue, de jouet et d’entretien à beaucoup de personnes. »
(La Noue, Discours politiques et militaires, 6e discours.)


Cours de littérature dramatique ou de l’usage des passions dans le drame,
M. Saint-Marc Girardin, Charpentier, Libraire-Éditeur, tome troisième, 1862, 418 pages, p. 413


L’amour chevaleresque se pare de comédie et se retrouve dans l’Illusion comique (acte II, scène II) :

M. Saint-Marc Girardin a écrit: DE LA PASTORALE DRAMATIQUE EN FRANCE.

Le capitaine Briarée est proche parent du capitan de Corneille dans l’Illusion comique. Le capitan de Corneille est fanfaron en guerre comme en amour.

Le valet de Briarée, Frontalin, est ainsi chargé par son maître de haranguer Chloride en son nom :

---------- FRONTALIN.
-----Il faut d’abord faire la révérence ?

----------BRIARÉE.
----- Oui, d’une brave et superbe assurance.

----------FRONTALIN.
----- Après cela ?

----------BRIARÉE.
------------------------- Après ? Dis bonjour.

----------FRONTALIN.
-----Çà, je vais donc bien commencer l’amour !

Et il aborde Chloride, mais d’une manière si grotesque que Briarée le rappelle bien vite. Cela trouble Frontalin : Vous me faites oublier, dit-il à son maître,

----- Maints beaux discours que j’avais à propos,
-----Dont je ne sais, à cette heure, trois mots.


Briarée reprend en beau style la déclaration d’amour qu’il avait chargé son valet de faire en son nom, et qui s’est trouvée si maladroitement interrompue : Pour vous servir, dit-il à Chloride,

-------------------------Je quitte les combats,
-----Les fiers assauts et les cruels débats,
-----Les coups, les fers, les batailles, les guerres,
-----Les camps armés, les lances, cimeterres,
-----Les morions, pertuisanes, brassards, plastrons,
-----Boucliers, salades et hasards ;
-----Enfin je suis tout à votre service.


Cette énumération grotesque, qui est plus à l’usage d’un armurier que d’un soldat, montre le genre comique de ces personnages attitrés pour faire rire : c’est un comique de caricature plutôt que de caractère.


Cours de littérature dramatique ou de l’usage des passions dans le drame,
M. Saint-Marc Girardin, Charpentier, Libraire-Éditeur, tome troisième, 1862, 418 pages, pp. 331-2.

Et pour finir bien :

M. Saint-Marc Girardin a écrit: DE LA PASTORALE DRAMATIQUE EN FRANCE.

[...] Les faux bergers du dix-septième siècle hâtèrent le discrédit de la pastorale: la parodie arriva. Sorel, dans son roman intitulé le Berger extravagant, essaya de faire contre la fausse bergerie ce que Cervantes, dans Don Quichotte, avait fait la chevalerie errante. Il fut, certes, moins amusant et moins élevé que Cervantes ; mais les romans pastoraux ne valaient pas les romans de chevalerie.

---Thomas Corneille fit, du roman de Sorel et sous le même titre, une comédie qui a pour nous le mérite de résumer les principaux traits du roman de Sorel et de nous dispenser de le lire :

Vous blâmez Les bergers, mais trop aveuglément.
Est-il façon de vivre en douceurs plus féconde ?
Et leur nom n’est-il pas aussi vieux que le monde ?
Lorsque Deucalion voulut homme forger,
De sa première pierre il naquit un berger.
Jadis les plus grands rois, que gloire m’est de suivre,
Faisaient leurs fils bergers pour leur apprendre à vivre.
Les dieux cent fois en terre en ont pris les habits ;
Apollon chez Admète a gardé les brebis….

[…] Mener paître un troupeau, c’est un noble exercice….
Croyez-moi, mon cousin, laissez là vos aunages ;
Venez avecque nous régler nos pâturages ;
Amenez femme, enfants, vous vivrez en repos ;
Elle sera bergère, ils seront bergerots,
Et nous goûterons tous des voluptés parfaites,
Allant danser sous l’orme au son de nos musettes
1.

---1. Acte I, scène III.


Cours de littérature dramatique ou de l’usage des passions dans le drame,
M. Saint-Marc Girardin, Charpentier, Libraire-Éditeur, tome troisième, 1862, 418 pages, pp. 333-4.

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Messagede jakes » Mar 03 Mar, 2009 16:43

Bonjour Séléné,

La date de rédaction de l’HRB est souvent aléatoire chez beaucoup d’auteur. D’accord avec toi.
Laurence Mathey Maille la première (qui en publie la traduction dans la collection « Les belles lettres » en 1993) se mouille encore moins : « Rédigée entre 1135 et 1138, l’Historia Regum Britaniae est l’œuvre maîtresse de Geoffroy de Monmouth. ».

Ces imprécisions sont regrettables, c’est tout.

En fait, la date de publication de l’HRB (avant avril 1136) peut être déduite des dédicaces qui apparaissent dans différent manuscrits, adressées conjointement à des personnages qui s’affronteront impitoyablement lors de la guerre civile anglaise :
Je te renvoie aux notes de Taliesien sur ce fil le 5 décembre 2008 :

»il existe 48 manuscrits du 12ème siècle de l’HRB:

La première version de l’HRB publiée pour la 1ère fois en avril 1136 fut dédiée à Robert de Gloucester et Waleran de Meulan (ms. Cambridge et six autres semblables),

La seconde (un seul exemplaire, ms. Berne) à Etienne de Blois et Robert de Gloucester.

La dédicace à Etienne et Robert date d’avril 1136, lorsque Etienne se trouvait à Oxford, où habitait Geoffroy. La dédicace à Robert et Waleran la précédait de quelques semaines.

La troisième à Robert de Gloucester seul, après 1138 et sa rupture avec Etienne - dont Waleran prit le parti à cette date – et avant 1147, date de la mort de Robert. »





Quel est donc « le contexte (politique, idéologique) de la rédaction de L’HRB dont les premières dédicaces ménagent chacun des protagonistes (Gloucester, Meulan, Etienne) de la guerre civile anglaise qui éclate de toute façon en 1137 » ?

Il a été écrit un peu vite que la matière arthurienne doit sa promotion littéraire à la volonté de propagande d’Henry Plantagenêt, roi d’Angleterre en 1154 : C’est mal comprendre le succès de l’HRB, pendant les 18 années précédant sa prise de pouvoir.

D’autre part, il faut expliquer ce succès précoce auprès des Anglo-normands, alors déchirés par la guerre civile. Car dans le contenu de l'HRB, il est difficile, voire impossible de trouver les passages qui légitimeraient leurs prétentions à l’héritage de l’antique Bretagne.
Pas même dans les prophéties de Merlin qui occupent, déjà dans L’HRB, les chapitres 109 à 119 !

Cordialement, jacques.
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Messagede Séléné.C » Mar 03 Mar, 2009 17:29

Oui... Je me suis fait la remarque, en effet, de cette compatibilité difficile... Mais je ne suis pas assez érudite en matière d'histoire anglaise des XI°-XII° siècles pour trouver une réponse...

La version de L.Mathey-Vaille figure dans mes piles de livres. Elle se mouille peu... C'est une façon comme une autre de constater la variablités des dates qu'on donne à ce texte.

:shock: Quand à la date de rédaction exacte = est-ce que le plus ancien parchemin comporte toute l'Historia ? C'est ça que je me demande...
Je n'ai pas assez de données pour conclure quoi que ce soit, mais je serais assez tentée de penser que le texte s'est écrit en plusieurs fois.

:roll: Les prédictions de Merlin, par exemple, sont tellement volumineuses que je ne serais pas surprise que le texte aie été d'abord indépendant, puis qu'on l'aie intégré à cet ensemble... Mais bon, je connais pas le corpus des textes anciens !


Evidement, faudra que je comble d'abord mes lacunes concernant le début du XII° anglais si je veux bien comprendre la HRB... Quand le contexte change vite, il vaut mieux connaître quelques dates

Henri Plantagnêt = ben oui... Y'a comme un blème, au niveau de cette interprétation, pourtant, on la lit souvent et il n'y a pas une émission sur le thème arthurien, fut-elle d'Arte, qui ne l'évoque.
Concernant la reprise du thème via les romans (un chouia plus tard), ça se tient, mais en 1135-36... Ben... Pas trop.

:( La seule chose qui m'est venue, ayant fini de lire la HRB, c'était une impression de "la roue tourne" à la mode médiévale (dame Fortune qui balance un grand coup à sa roue, sans en avoir averti ni ceux qui étaient en haut, ni ceux qui étaient en bas). Qui sait quand la roue, ensuite, s'arrêtera !
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Messagede jakes » Mer 04 Mar, 2009 1:44

Voici dans l’HRB d’avril 1136 le préambule des Prophéties de Merlin :

(L’Histoire est bien avancée : après la liste des rois antiques etc…, Claude et Arvirargus- Genvissa etc .., Maximien et Conan Mériadec etc…, Constantin etc…Aurélien et Vortigern.
Assailli par les saxons qu’il a imprudemment appelé, Vortigern construit la tour du mont Erir qui s’écroule régulièrement.
Pour briser l’enchantement, un enfant sans père est promis au sacrifice : Merlin, encore enfant, fait l’affaire mais donne l’énigme de l’écroulement de la tour : le combat souterrain des dragons blancs et rouges.
Suivent les Prophéties..)

Geoffroy de Monmouth, Historia Regum Britaniae, chapître 109:
» Je n’étais pas encore parvenu à ce point de mon histoire quand, au bruit qui se faisait autour du nom de Merlin, mes contemporains me poussèrent de tous cotés à publier ses prophéties, et parmi eux, principalement, Alexandre, l’évêque de Lincoln…… J’ ai préféré lui donner satisfaction et je traduisis les prophéties….. » : 10 chapitres de l’HRB... dès 1136 !


Pour le moment !
Car la Vita Merlini de 1148, suite très attendue de ce passage paraitra 12 ans plus tard.

Cordialement, jakes.
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Messagede Séléné.C » Mer 04 Mar, 2009 10:49

Donc, dès 1136, les prophéties sont déjà là... Et est-ce que la HRB (récit) est complète, autour de ça ?
:?: C'est qu'il a fallu du temps, sûrement, pour tout rédiger !


La Vita Mirdina... Suite.. Suite... Justement !
:roll: Je ne la trouve pas très en concordance avec la HRB, moi, la Vita Mirdini.
Pas non plus en discordance, à vrai dire.
Mais Merlin y est complètement différent... Comme si, dans la fourchette chrononologique qui sépare le gamin aux prophéties et le roi devenu fou, il n'y avait rien eu de surnaturel, pas la plus petite prophétie pendant des années.

:shock: C'est une suite, oui... Mais pas immédiate et ça ressemble à une fable philosophique

Amicalement


Edit = relu et corrigé (j'espère qu'il reste pas de fautes)
Dernière édition par Séléné.C le Mer 04 Mar, 2009 13:37, édité 1 fois.
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Messagede jakes » Mer 04 Mar, 2009 13:25

oh là! Pas bien réveillée, Séléné? Tu peut reprendre ton texte en cliquant sur la cartouche "editer" qui s'affiche en haut à droite, juste à coté de "citer".

On admet communément qu'une première édition des Prophetiae Merlini a précédé de peu celle de l'HRB, avril 1136. C'est comme ça d'ailleur qu'il faut comprendre le passage de l'HRB que je citais.

La Vita Merlini daterai de 1148.

cordialement, jacques
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Messagede Séléné.C » Mer 04 Mar, 2009 13:43

Non... Pas vraiment "pas réveillée. Pas en forme. Depuis hier soir. Moral au cinquante-huitième dessous... Du coup, les neurones s'embrouillent

Désolée !
Le bouton "Edit", oui, je connais...

1148 = c'est la dte que j'ai toujours vue donnée à la vite mirdini (une fois, je crois (souvenir vague) que j'avais vu "vers 1150", mais c'est d'une imprécision pas contradictoire avec 1148 (proximité).

Prophéties de merlin avant 1136 = ça expliquerait des trucs, dans cette oeuvre... Et surtout l'immense place que prennent lesdites prophéties


:? Encore désolée d'être si peu dans mon clavier...
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Messagede jakes » Mer 04 Mar, 2009 16:59

Bon, c'est pas grave. Repose toi et à bientôt j'espère.

amicalement, jacques.
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Messagede Sedullos » Mer 04 Mar, 2009 20:21

Salut à tous,

Jakes a écrit:Il est tout à fait vrai qu’il n’y a que le roman en prose de 1225 pour argumenter que Lancelot est un armoricain.


Les merveilles de Rigomer, roman du milieu du XIIIe s ont pour personnages principaux Gauvain et Lancelot.

Arrivé en Irlande, Lancelot déclare à un vieil homme : "N'allez pas croire que je manquerai de courage : je suis de Bretagne et de la Table Ronde." p. 973.

Or le récit distingue clairement et dans l'ordre, à la page 968, la Bretagne, l'Angleterre, le pays de Galles, l'Ecosse, la Cornouailles.

Même si l'itinéraire semble assez fantaisiste et que l'aventure a commencé à la cour d'Arthur à Carlion !

Par contre, p. 1018, Lancelot est désigné comme le preux de Grande Bretagne et il donne indique comme lieu de naissance Gavoni, à quelque distance de la cour d'Arthur, p.1036.

La légende arthurienne.- Laffont.- (Bouquins)
Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)

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Messagede jakes » Jeu 05 Mar, 2009 11:55

Bonjour, Sedullos.

En fait je répondais à la remarque de Séléné qui constate fort justement qu’aucun des romans du XIIe siècle où apparaît Lancelot (Erec et Enide, Le chevalier à la charrette, Lanzelet) ne permettent de le reconnaître comme Armoricain.

Le père de Lanzelet ,Pant, est le roi des Genewis, mais il y a toute chance que ce peuple n’était plus clairement identifié en 1194.
Avec le temps et l’internationalisation du thème arthurien l’ensemble de l’action se déroule désormais dans une Grande Bretagne très nébuleuse. En tout cas, dans un espace où Lanzelet voyage de Karidol, Kardigan, les cours d’Athur vers les lieux de ses exploits, Pluris, Moreis Limors, Dodone sans jamais franchir la mer.
Une seule exception : l’enfance de Lanzelet auprès de l’Ondine dans un « pays » (on ne peu savoir s’il s’agit d’une ile) situé outre mer.

« Gavoni » donné comme le lieu de naissance de Lancelot dans les Merveilles de Rigomer me fait penser à la forme « Gaunis » (pour Gaunes) des versions Anglaises.
Y a t'il dans cette version une confusion entre le royaume du père de Lancelot, Benoÿch et celui de son oncle paternel, Gaunes.

Confusion qui s'explique par l'origine commune, la "jemellité", comme le dit René Perenec, des deux personnages.

Cordialement, Jakes
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Messagede Séléné.C » Jeu 05 Mar, 2009 12:30

Bonjour Sedullos, Bonjour Jakes...


Pour ce qui est de la nébulosité de la Bretagne arthurienne des trouvères = on aurait en effet beaucoup de mal à en tracer une carte... Eux-même en auraient-il été capables ? Je me permets d'en douter. Ces poètes n'étaient pas forcément tous des géographes avertis et ils s'adressaient à un public désireux de rêve plus que d'informetion

Pour ce qui est du palais de l'ondine où grandit Lancelot = plus qu'une ile, je perçois la chose comme un lieu "outre-monde" (de l'autre côté de la surface de l'eau)... D'où l'impression que la "jeune fille" et l"enfant sont tombés dans le lac. Je parle ici du "Lancelot du Lac" (XIII°)
On peut aussi rationaliser la chose et dire qu'elle a nagé sous l'eau ou dans les roseau jusqu'à une ile, mais tant qu'à ce que ça soit une fée, je ne vois pas pourquoi on lui aurait imposé ça ! (Raison, quand tu nous tiens!)


:oops: Lanzelet = je ne connais pas. Je peux en savoir plus (auteur) ?
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Messagede Sedullos » Jeu 05 Mar, 2009 13:06

Salut,

A Séléné, attention à ne pas projeter sur les anciennes civilisations nos obsessions concernant l'écrit et les cartes.

Guyonvarc'h a observé que la plupart des noms de lieux du Dialogue des deux sages et de la Razzia étaient des noms de lieux réels et que les Irlandais dépourvus de cartes connaissaient bien leur pays.

Les auteurs des romans arthuriens ne sont pas forcément des trouvères, mais des clercs, ce qui ne veut pas dire des moines ou des prêtres. Richard Coeur de Lion, troubadour et trouvère, n'a pas écrit de roman arthurien mais connaissait, je pense, assez sa géographie laquelle sert surtout à faire la guerre.

A Jakes, j'avais bien compris que tu répondais à Séléné et ce que tu répondais. Je voulais apporter une contribution en élargissant le corpus.

Dans la préface, l'éditeur du texte, cite une phrase où Lancelot dit qu'il n'a jamais tenu de terre et qu'il est Lancelot du Lac.
Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)

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Messagede Sedullos » Jeu 05 Mar, 2009 13:08

D’accord avec vous : Après une apparition rapide dans Erec et Enide, la personnalité de Lancelot s’étoffe dans le chevalier à la Charrette de Chrétien de Troyes et Lanzelet d’Ulrich von Zatziskhoven dans la deuxième moitié du XIIème siècle mais ces auteurs ne lui attribuent pas une origine géographique clairement reconnaissable dans l’espace breton (qui se défini déjà des deux cotés de la Manche.)
Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)

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Messagede Séléné.C » Jeu 05 Mar, 2009 14:05

Sedullos a écrit:Salut,

A Séléné, attention à ne pas projeter sur les anciennes civilisations nos obsessions concernant l'écrit et les cartes.

Guyonvarc'h a observé que la plupart des noms de lieux du Dialogue des deux sages et de la Razzia étaient des noms de lieux réels et que les Irlandais dépourvus de cartes connaissaient bien leur pays.

Les auteurs des romans arthuriens ne sont pas forcément des trouvères, mais des clercs, ce qui ne veut pas dire des moines ou des prêtres. Richard Coeur de Lion, troubadour et trouvère, n'a pas écrit de roman arthurien mais connaissait, je pense, assez sa géographie laquelle sert surtout à faire la guerre.

A Jakes, j'avais bien compris que tu répondais à Séléné et ce que tu répondais. Je voulais apporter une contribution en élargissant le corpus.

Dans la préface, l'éditeur du texte, cite une phrase où Lancelot dit qu'il n'a jamais tenu de terre et qu'il est Lancelot du Lac.


Il me semble que Erec Et Enide et Le Chevalier à la Charrette ont été écrits par Chrétien de Troyes, qui, malgré son prénom, n'était pas un moine (quoique ça serait un sacré scoop?)


L'obsession actuelle concernant les carte = je suis au courant qu'elle n'a rien de médiéval, merci... Rien que pour trouver mention d'un lieu précis (je ne parle pas d'une carte) dans un document médiéval de type technique c'est déjà toute une affaire (expérience perso)...
Où est-ce que tu as vu que j'avais l'air de vouloir voir des cartes partout ?


Séléné.C a écrit:Pour ce qui est de la nébulosité de la Bretagne arthurienne des trouvères = on aurait en effet beaucoup de mal à en tracer une carte... Eux-même en auraient-il été capables ? Je me permets d'en douter. Ces poètes n'étaient pas forcément tous des géographes avertis et ils s'adressaient à un public désireux de rêve plus que d'informetion.

Pour ce qui est des trouvères comme Richard Cour de Lion ou Thibaud de Champagne, je suis tout à fait d'accord = leurs connaissances géographiques (et même scientifiques dans le cas de Th de Ch, qui, parait-il, qu'on a critiqué de s'y connaître en "art de chirurgie") étaient très supérieures à la moyenne, mais ça n'était pas forcément le cas de tous les poètes. Malheureusement, on ne peut pas les aligner sur des bancs pour leur faire passer à tous un examen complet des connaissances.
N'ayant aucune raison de penser que l'oeuvre de Ch. de Troyes est basée sur une géographie précise (et cela même s'il a fréquenté Richard CdL), je pars du principe que les lieux évoqués sont "flous" voire allégoriques

Ensuite, si on me démontre que Ch. de Troyes était une pointure en géographie et que son oeuvre est un traité de géographie déguisé à destination des cancres de l'époque, je suis toute ouïe...

Donc = si tu penses que les lieux décrits par Chrétien sont réels = ?

Mais moi, et il faut dire que je ne suis pas calée en noms de lieux anglais ou bretons médiévaux, je tends vers l'opposition monde visible / monde invisible
il y avait eu un article dans "Histoire et Images Médiévales" qui tendait en ce sens. Ca fait un bout, déjà. Je saurais plus dire quand (faut que je fasse un index de rangement à mes étagères)
Evidemment, le "monde invisible" y est très visible... Mais que penser d'un monde où on peut, par exemple, contempler sa propre future tombe ?
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