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L'équipement et l'art de la guerre chez les Gaulois

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Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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376 messages • Page 10 sur 26 • 1 ... 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13 ... 26

Messagede Genava » Sam 25 Avr, 2009 18:03

Je te remercie beaucoup ejds, tes précisions sont très utiles.
Logiquement, le char de Bituitos devait être un char d'apparat. Étant donné que les chars de guerre ne semble plus être mentionné à l'époque, que le char de Bituitos est "d'argent" et que les chars retrouvé de l'époque ont plutôt quatre roues (tombe de Verna), il y a de fortes chances que celui de Bituitos soit d'apparat et à quatre roues.
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Messagede ejds » Mer 29 Avr, 2009 10:30

D’après une peinture étrusque, le Dictionnaire des antiquités romaines et grecques (A. Rich, A. Chéruel, 1861, page 116), présente le carpentum nuptial avec litière de voyage :

----- Image
Le Museo Archeologico Nazionale dell' Umbria expose un modèle reconstruit d'un carpentum étrusque ou ombrien (v. 570 av. J.-C.), avec siège intérieur et banc pour le conducteur, et qui avait été enterré dans une tombe princière à Castel San Mariano :

----------Image

Les techniques de fixation, et travail des plaques de bronze décoratives au repoussé, s'apprécient mieux sur le site de l'exposition au Palazzo Grassi qui eut lieu en 2000 à Venise : :shock:

http://www.archaeology-images.com/photo ... age10.html

Quant à lui, V. Kruta indique dans Les Celtes, dictionnaire et histoire, 2000, p. 518 : :?

V. Kruta a écrit:---Carpentum. Mot latin d’origine probablement celtique désignant un char de voyage léger ou le char de guerre et d’apparat utilisé par les Celtes, quelquefois richement décoré de plaques de métal, tel celui que les textes attribuent au roi arverne Bituitos. Les carpenta gallica (chars gaulois) faisaient, avec d’autres dépouilles, régulièrement partie des cortèges triomphaux qui suivirent les victoires sur les Boïens et les Insubres, au IIIe s. av. J.-C. et au tout début du siècle suivant.

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Messagede Genava » Ven 01 Mai, 2009 11:13

Merci ejds, excellent.


Dites moi, il me semble que les anglo-saxons ne soient pas très au courant de certains travaux sur l'armement celtique. En effet on me demande quelques sources sur la cuirasse de cuir. J'ai montré les illustrations du PDF de Rapin (dont j'avais mis le lien en première page du topic) et fait quelques traductions simplement les sources sont principalement du Vème av J.-C. Bien sûr j'ai aussi parlé du casque d'Agris, de Archeoart et du travail de Franck mais pouvez-vous me donner quelques informations sur les preuves iconographiques (ou littéraires) datant de LaTène?
Les ouvrages sur le sujet ce sont principalement ceux de Rapin? :? j'ai de la peine à les trouvés en Suisse, j'essaierais d'en commander.

J'ai pensé aussi à un extrait littéraire, celui de la bataille de Clastidium par Plutarque:
Plutarque a écrit:À ce moment, le roi des Gésates l'ayant aperçu et conjecturant à ses insignes que c'était le chef de l'armée, lança son cheval loin en avant des autres et courut à sa rencontre en le défiant à grands cris et en brandissant sa lance. C'était un homme dont la stature dépassait celle des autres Gaulois et qui se distinguait par l'éclat de son armure éblouissante comme l'éclair et toute resplendissante d'argent, d'or et d'une bigarrure de plusieurs couleurs. Comme Marcellus jetait les yeux sur les rangs ennemis, ces armes-là lui parurent les plus belles, et il en conclut que c'étaient celles qu'il avait vouées au dieu. Alors il s'élança sur l'homme, lui traversa la cuirasse de sa lance et, s'aidant de l'élan de son cheval, le renversa vivant, puis, d'un deuxième et d'un troisième coup, le tua sur-le-champ.

Il me semble très probable que la cuirasse soit en cuir non?
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Messagede ejds » Ven 01 Mai, 2009 15:50

Genava a écrit:Il me semble très probable que la cuirasse soit en cuir non?

On peut certainement aussi y voir un complément des deux. Le cuir ou le tissu (lin…) pouvant servir de très bon rembourrage ou capitonnage contre le frottement sur la peau sous l’armure ou pour protéger certains parties du corps.

Sans plus de détail, l'événement est enregistré comme spolia opima ou dépouilles opimes. L’armure, armement, bijoux... capturés au vaincu à l’issu du combat, seront portées en triomphe dans les Fasti capitolini : « … co de Galleis Insubribus et Germ k. Mart. isque spolia opima rettu duce hostium Virdumaro ad Clastid. »

A. Adam apporte quelques précisions :

A. Adam a écrit:RÉCOMPENSES MILITAIRES.

---Les Romains suspendaient à leurs portes ou à la partie la plus apparente de leurs maisons, les dépouilles (SPOLIA, vel exuviœ) qu’ils avaient prises sur l’ennemi, Virg. Æn. II. 504. — Tit.-Liv. XXIII. 23.

---Quand le général romain avait tué le commandant ennemi en combat singulier, les dépouilles du vaincu (quœ dux duci detraxit) était appelées SPOLIA OPIMA (ab ope, vel opibus), Festus. — Tit.-Liv. IV. 20. On les suspendaient dans le temple de Jupiter-Feretrius, dont Romulus avait été le fondateur, et qu’Auguste fit réparer, d’après les conseils d’Atticus, Nep. in Vit. 20. Ces sortes de dépouilles ne furent enlevées que trois fois pendant toute la durée de la république : d’abord par Romulus qui tua Acron, roi des Cæniniens (Cœninenses), Tit.-Liv. I. 10 ; ensuite par Cornélius Cossus qui mit lui-même à mort Lar. Tolumnius, roi des Véies, anno Urb. 318, Tit.-Liv. IV. 20 ; et enfin par Claudius Marcellus qui ôta la vie de sa propre main à Viridomarus, roi des Gaulois, anno Urb. 530, Tit.-Liv. Ep. 20. — Virg. Æn. VI. 859. — Plutarch. In Marcell. — Propert. IV. 2.

---Florus appelle dépouilles opimes celles que remporta Scipion Emilien, encore officier subalterne quand il tua dans un combat singulier le roi des peuples nommés Turduli et Vaccœi, en Espagne, II. 17 ; mais ces sortes de dépouilles n’étaient véritablement appelées opimes que quand elles étaient enlevées par le général en chef, Dio, LI. 24.

Antiquités romaines, Alexandre Adam, Chez Verdière, 1826, seconde édition, tome second, 626 pages, pp. 183-4.


Spoliare a donné le verbe français, spolier : dépouiller, déposséder par force ou par fraude. Michel Tarpin a effectué un article étendu sur les dépouilles opimes : M. Licinius Crassus imperator, et les dépouilles opimes de la République.

Casque, armure, armes, carnyx, enseigne... sont portés sur un mannequin en bois, à la manière qu'on peut retrouver sur certaines pièces de monnaies romaines, dont celles sous César : :shock:

---------------------Image
---------------------10. Jules César. 48-47 avant JC.
----------------------------------- sacra-moneta.com

Et qui a pu inspirer ainsi le sujet de composition du tableau d'Ingres (1812) exposé au Louvre. Romulus, vainqueur d'Acron entièrement nu, porte les dépouilles opimes au temple de Jupiter :

Image
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Messagede Genava » Sam 02 Mai, 2009 2:02

On peut certainement aussi y voir un complément des deux. Le cuir ou le tissu (lin…) pouvant servir de très bon rembourrage ou capitonnage contre le frottement sur la peau sous l’armure ou pour protéger certains parties du corps.

Tout à fait d'accord, surtout qu'un lin résistant peut bloquer une épée si seul le tissu est pris dans la pointe.
Mais simplement, le casque d'Agris montre des combattants usant de cuirasses de cuir comme protections visibles. J'aimerais un peu plus d'information sur le sujet. Franck Mathieu dans son livre de reconstitutions en parlant de l'officier d'infanterie de la région marnienne écrit je cite:
"Ce guerrier a revêtu par-dessus sa tunique de lin une cuirasse de cuir épais. Cette pièce archéologique en raison de sa nature périssable, est toutefois représentée sur des statues antérieures et postérieures."
Les statues Antérieurs ce sont celles-ci:
Image
Image
Image
Mais les statues postérieurs? Pourrais-je avoir juste au moins le nom des statues?

Un petit test de coupe d'un morceau de cuir bouilli. Le mec tape assez gentiment et pourtant seul le cuir bouilli tient le coup, le cuir simple se fait trancher comme du beurre.
http://www.youtube.com/watch?v=7L_EmI6V ... re=related
Dernière édition par Genava le Sam 02 Mai, 2009 23:05, édité 1 fois.
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Messagede Séléné.C » Sam 02 Mai, 2009 16:53

Pitite question...
L'équipement de cet officier m'intrigue, mais surtout par cette espèce de bouclier qu'il a dans le dos : ça a l'air d'une pièce fixe de l'équipement ?
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Messagede Genava » Sam 02 Mai, 2009 18:12

Enfait je parlais de l'officier d'infanterie qui est dans le livre "Le guerrier Gaulois, de Hallstatt à la conquête romaine" de Leukirix.
Cette statue est celle de Roquepertuse, si tu veux plus d'informations:
http://gladius.revistas.csic.es/index.p ... load/13/14
La dossière fait parti de la cuirasse.
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Messagede Genava » Dim 03 Mai, 2009 19:07

Quels ouvrages traitent de la cuirasse de cuir chez les celtes? merci
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Messagede Séléné.C » Dim 03 Mai, 2009 21:36

La dossière = c'est bizarre cette plaque qui remonte sur le cou (mais très fonctionnel, je trouve)
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Messagede Sedullos » Dim 03 Mai, 2009 23:47

Genava a écrit:Quels ouvrages traitent de la cuirasse de cuir chez les celtes? merci


Salut,
En dehors de celui de Franck que tu as cité et des articles d'André Rapin, je ne vois pas.

A ma connaissance, on n'a aucune cuirasse en cuir ou en matériaux périssables.

Michel Feugère suggère que les cuirasses sur les statues des Salyens du IIe siiècle av. J.-C. sont en fait à des cottes de mailles.
Il part du principe qu'il est difficile pour l'artiste de représenter de manière réaliste une cotte de mailles. Les armes des Romains, pp. 89- 91
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"Honorer les dieux, ne pas faire le mal, s'exercer à la bravoure."
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Messagede ejds » Lun 04 Mai, 2009 10:50

Séléné.C a écrit:La dossière = c'est bizarre cette plaque qui remonte sur le cou (mais très fonctionnel, je trouve)

Historia a écrit:Le sanctuaire de Roquepertuse

---Quant au site, il aurait été définitivement détruit par les Romains en 125 av. J.-C. Des recherches ultérieures montrent qu’en fait le site a été détruit entre 200 et 190 avant notre ère et donc pas par les Romains. Chacun s'accommode de cette interprétation qui fit école jusqu'à ce que les nouvelles méthodes d'investigations archéologiques permettent une toute autre lecture.

---[...] Autre redécouverte aux conséquences considérables : le pare-nuque qui complète la dossière de la statue de guerrier trouvée en 1860. En effet, les conclusions d’André Rapin, directeur du laboratoire et de recherches archéologiques de Compiègne et spécialiste de l’armement celtique européen, et de Jean-Paul Guillaumet, chercheur au CNRS au Centre d’archéologie européenne du mont Beuvray, montrent que les guerriers de Roquepertuse, ainsi que l’« Hermès » bicéphale, appartiennent avec certitude à la même mouvance celte que ceux de Glaubert, en Hesse allemande. Plus encore, leur datation ainsi vieillie du IIIe ou IV siècle, voire VIe siècle av. J.-C., permet de reculer dans le temps la plupart de la statuaire préromaine en Gaule, et d’élargir leur champ d’acculturation, limité jusqu’alors au monde méditerranéen, à l’ensemble du monde celtique.


Le sanctuaire de Roquepertuse, par Brigitte Lescure, Historia, 2002, n° 77, p. 36-8.

Les origines des statuaires en pierre du Sud de la Gaule, se ressentent plus particulièrement au sanctuaire de Roquepertuse, haut perché sur un éperon abrupt et situé à une vingtaine de kilomètres d’Aix-en-Provence. Elles permettent de retracer les tensions et raisons de l’intervention des Romains vers 154 av. J.-C., dans cette région fréquentée par les Grecs depuis le VIe s. av. J.-C. Elles allaient porter les premiers coups à l’indépendance en territoire gaulois et créer la Provincia romana ou Gaule narbonnaise.

Des statues sacrées de Roquepertuse représentant des portraits, têtes d’hommes morts avec imposition de la main, huit personnages : dieux, prêtres gardiens des lieux, guerriers ou héros déifiés dans la pierre à l’égal des dieux ?… , sont assis au repos, sans armes. Les jambes repliées bien à plat (position commune dite en tailleur ou « bouddhique »), tout comme la statue de Bouray ou la statuette de Glauberg, protégé par deux animaux fabuleux, et figurant au haut d'une carafe en bronze d’inspiration étrusque et datée du Ve s. av. J.-C. (p. 124).

----------Image

Pour la petite histoire, comparaisons et contextes : :?

H.-P. Eydoux a écrit:Dieux et héros.

---[…] Ces dieux trônent sur un socle, les bras et les jambes nus. Ils sont vêtus d’une tunique collante, très serrée à la taille, tombant à mi-jambes et bordée de franges. Ils portent en outre, sur les épaules, la poitrine et le dos, un vêtement certainement rituel — une sorte de chasuble rigide ornée de dessins géométriques : croix grecques et svastikas. Ce sont là autant de motifs dont la présence ne doit pas nous étonner, car on les retrouve dans les mondes méditerranéens. C’est ainsi que la svastika — la croix gammée — qui est un symbole religieux de l’Inde et qu’on assure avoir été, à l’origine, l’emblème du soleil en mouvement, se retrouve à Chypre et à Cnossos.

---Ces dieux exhumés de la rocaille de Roquepertuse nous frappent par leur hiératisme, leur force et leur noblesse. On pense qu’ils sont des œuvres du IIIe siècle avant notre ère. Il y avait donc déjà, à cette époque, une grande école de sculpture dans nos régions bordant la Méditerranée.

---Ce n'est pas seulement l'Hermès bicéphale qui était rehaussé de couleurs. Les éléments d’architecture et les sculptures de Roquepertuse nous offrent l’exemple d’un étonnant emploi de la peinture. Songez donc : les décors de la chasuble des dieux accroupis étaient soulignés de sanguine et d’ocre jaune. Quant au portique, dont les piliers porte-crânes formaient l’armature, il était abondamment peint, avec des motifs d’ornementation géométrique d’une grande variété et d’une grande fantaisie, avec des végétaux (branchages et fruits) et aussi des animaux : un poisson au corps rouge, cerné de noir, aux nageoires et à la queue gris-bleu ; deux oiseaux, au beau dessin, peint en noir dont un survole un cercle rouge qui pourrait figurer le soleil ; une tête de cheval, peinte en rouge, avec la crinière rouge et bleu. Comme on regrette que ce portique, retrouvé si fragmenté et si abîmé, n’ait conservé qu’une partie de son décor ! On a établi que l’artiste salyen avait huit couleurs dans sa palette. Il en a usé avec exubérance, sans que, jamais, un dessin très ferme ne cessât de soutenir sa profusion picturale.
---Roquepertuse nous révélait ainsi non seulement une extraordinaire sculpture de la Gaule préromaine mais aussi une peinture pleine de virtuosité.

Sous un violent bombardement.

---[...] des pointes de traits (qui étaient lancées par des machines et dont on a retrouvé des modèles semblables à Alésia et au Puy d'Issolud, qu'on identifie couramment avec Uxellodunum. Mais la trouvaille la plus suggestive a été celle de sept boulets entiers, en pierre, bien sphériques et taillés avec soins, ainsi qu'une quantité d’éclats d’autres boulets brisés au contact des rochers. C'étaient des projectiles d'une machine de guerre, de type catapulte, qui ne pouvait avoir appartenu qu'à des troupes romaines. Leur grande densité prouvait que le bombardement avait été singulièrement concentré et d'une extrême violence.
---A quel moment de l'histoire se place ce tragique épisode ? La destruction du sanctuaire de Roquepertuse peut-être vraisemblablement datée de 123 avant notre ère.

Au temps des Gracques.

---En 154, les populations de l’arrière-pays ont attaqué Nice et Antibes, colonies marseillaises. Les Grecs ont appelé à la rescousse leurs alliés romains. La riposte des légions est violente, destructions et mises en esclavages s’ensuivent. Les populations indigènes laissent passer trente années, dans l’attente de la revanche. En 125, la rébellion est menaçante. Une véritable coalition s’est formée, comprenant les Ligures de la côte, les Salyens, les Voconces de la région de la Drôme.
---Les Grecs vont-ils être expulsés de leurs comptoirs ? Rome ne peut pas accepter cette souveraineté gauloise sur le littoral.

Les têtes coupées étaient-elles des têtes de légionnaires ?

---Vous voyez peut-être ou je veux en venir ? Ces crânes d'ennemis découverts en place dans les alvéoles de Roquepertuse et encloués à Entremont pourraient bien avoir été ceux de soldats romains tués par les Salyens lors de la première campagne — celle de Fulvius Flaccus. Et c'est à ce moment là qu’à Glanum un bloc grec aurait été hâtivement creusé d’alvéoles pour recevoir la part des trophées qui revenait aux guerriers de la ville. Alors, s’expliquerait la fureur des légionnaires, leur acharnement à détruire des sanctuaires où paradaient, dans la grimace de mort, les têtes de leurs frères d’armes.
---Mais, une fois la répression achevée en Provence, la guerre n’est pas terminée pour autant. Les Allobroges sont mis en demeure de livrer les chefs salyens fugitifs qu’ils ont accueillis. Ils s’y refusent. Bituit, roi des Arvernes, vient « dans un cortège resplendissant d’or et de pourpre », implorer le pardon des Salyens. Les Romains ne veulent rien entendre. Alors de grandes batailles les opposeront aux Gaulois. Bituit, livré par trahison, figurera dans le triomphe du vainqueur.


Révélations de l’archéologie, Henri-Paul Eydoux, Éditions Gautier-Languereau, 1963, 190 pages, pp. 41-61.

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Messagede Séléné.C » Lun 04 Mai, 2009 11:04

Par "fonctionnel", je veux dire que ce petit rehaussement a l'air d'une protection de cou (contre un coup porté par derrière ou une flèche) et que sa petite taille ne semble pas devoir gêner les mouvements de tête.
Impression indépendante du matériau de la cuirrasse (cuir bouilli ou métal)
Impression émanant de quelqu'un qui n'y connait pas lourd en reconstitution militaire (si je me plante à fond, n'éhsitez pas à me le démontrer)
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Messagede ejds » Lun 04 Mai, 2009 12:18

A moins qu’il ne s’agisse d’une simple fantaisie et mode vestimentaire, ainsi légèrement vêtu, et attaqué par derrière, le personnage aurait autant de chance sur un champ de bataille de se faire couper aussi bien le cou sur les côtés, les oreilles et les bras.

S’il s’agit d’une pièce d’armure, gilet de protection rembourré au plastron matelassé en cuir qui protège la poitrine sous la cuirasse, le col relevé doit protéger contre les frottements de l’armure ou du casque, éventuellement aider à maintenir rigide la colonne vertébrale, augmenter ou diminuer les effets du fâcheux mais efficace « coup du lapin » en cas de choc violent porté sur le cou ou chute de cheval… :?

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Messagede Séléné.C » Lun 04 Mai, 2009 12:53

J'ai pas dit que c'était une protection absolue ! Ca me semblait juste un bon truc pour dévier un coup porté à un endroit très dur à surveiller (angle mort)... Surtout si ça se complète d'un casque.
:D Mais si ça marche pas, alors bon, OK !

Maintenir la colonne vertébrale = je veux bien, mais alors, y'a perte de souplesse, non ? Et si ça ne protège pas, en plus, ca me semble une grosse perte.
Coup du lapin = Mouais ... Là, j'suis pas convaincue... Au concraire, je me demande si ce machin n'en augment pas les risques (encore un coup, avis d'ignare, et en plus, j'ai pas de planche anatomique sous la main pour réfléchir dessus)
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Messagede ejds » Lun 04 Mai, 2009 14:16

Pour justifier et répondre à la question du capitonnage, on peut, semble-t-il, se référer aux types de lourdes armures en bronze avec agrafage sur le côté, qui étaient en usage vers le milieu du dernier millénaire av. J.-C.

Posée en contact direct avec la peau, le poids de la carapace, les mouvements, la sueur... , conduiraient très vite à un frottement continu sur le cou, les épaules, le thorax...

Ainsi les cuirasses de Véria, Bernières-d’Ailly ou encore les sept de Fillinges (Haute-Savoie), ou celles de Marmesse, elles aussi au nombre de sept :

musee-antiquitesnationales a écrit: Image
Marmesse (Haute-Marne)
Bronze
IXe-VIIIe
siècles avant J.-C.
H : 49 cm

http://www.musee-antiquitesnationales.f ... 2_u1l2.htm

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