Ambiorix - ("le roi de l'enclos ?" (*ambio-rix) cf. Delamarre, 2003) Chef Eburon, roi de ce peuple avec Catuvolcos. Ce personnage tient une place importante dans la Guerre des Gaules de César (V, 24, 26, 27, 29-31, 34, 36-38, 41 ; VI, 2, 5, 6, 29, 31-33, 42, 43 ; VIII, 24, 25).
Jules César, La guerre des gaules, V, 24: "La légion qu'il avait récemment levée au-delà du Pô et cinq cohortes furent envoyées chez les Eburons, dont le pays, situé en grande partie entre la Meuse et le Rhin, était gouverné par Ambiorix et Catuvolcos."
Ce chef prend une part active dans le soulèvement du Nord de la Gaule qui débuta en 54 av. J.-C. en attaquant les 15.000 Romains cantonnés à Atuatuca sous les ordres des légats Quintus Titurius Sabinus et Lucius Aurunculéius Cotta.
Jules César, La guerre des gaules, V, 26: "On était arrivé dans les quartiers depuis environ quinze jours, lorsqu'un commencement de révolte soudaine et de défection éclata, à l'instigation d'Ambiorix et de Catuvolcos. Après être allés, jusqu'aux limites de leur territoire, au-devant de Sabinus et de Cotta, et leur avoir même porté des vivres dans leurs quartiers, séduits ensuite par des envoyés du Trévire Indutiomaros, ils soulevèrent le pays, tombèrent tout d'un coup sur ceux de nos soldats qui faisaient du bois, et vinrent en grand nombre attaquer le camp. Les nôtres prennent aussitôt les armes et montent sur le rempart ; la cavalerie espagnole est envoyée sur un autre point : nous obtenons l'avantage dans ce combat ; et les ennemis, désespérant du succès, s'éloignent, abandonnant l'attaque. Alors, ils demandent, en poussant de grands cris, selon leur coutume, que quelques-uns des nôtres viennent en pourparlers, voulant les entretenir d'objets d'un intérêt commun qui, selon qu'ils l'espéraient, pourraient terminer les différends."
Jules César, La guerre des gaules, V, 27: "On envoie pour les entendre C. Arpinéius, chevalier romain, ami de Q. Titurius, et un espagnol nommé Q. Junius, qui avait déjà rempli près d'Ambiorix plusieurs missions de la part de César. Ambiorix leur parle ainsi : "II sait qu'il doit beaucoup à César pour les bienfaits qu'il en a reçus ; c'est par son intervention qu'il a été délivré du tribut qu'il payait jusqu'alors aux Atuatuques, ses voisins ; il lui doit également la liberté de son fils et du fils de son frère lesquels, envoyés comme otages aux Atuatuques, avaient été retenus dans la captivité et dans les fers. Aussi, n'est-ce ni de son avis, ni par sa volonté qu'on est venu assiéger le camp des Romains : la multitude l'y a contraint ; telle est en effet la nature de son autorité que la multitude n'a pas moins de pouvoir sur lui que lui sur elle."
Les combats s'engagent néanmoins, et, mesurant le peu de chance qu'il avait de se tirer de ce mauvais pas, Sabinus essaya de traiter avec Ambiorix qui le convainc de quitter ses positions, lui promettant qu'aucun mal ne leur serait fait.
Jules César, La guerre des gaules, V, 36: "Effrayé de ce désastre, Quintus Titurius, ayant de loin aperçu Ambiorix qui animait ses troupes, lui envoie son interprète Cnéius Pompée pour le prier de l'épargner lui et ses soldats. À ce message, Ambiorix répond : "Que si Titurius veut conférer avec lui, il le peut ; qu'il espère obtenir de l'armée gauloise la vie des Romains ; qu'il ne serait fait aucun mal à sa personne et qu'il engage sa foi en garantie." Titurius communique cette réponse à Cotta blessé, et lui propose, s'il y voit de l'avantage, de sortir de la mêlée, et d'aller conférer ensemble avec Ambiorix : il espère en obtenir le salut de l'armée et le leur. Cotta proteste qu'il ne se rendra point auprès d'un ennemi armé, et persiste dans ce refus.
Jules César, La guerre des gaules, V, 37: "Sabinus ordonne aux tribuns des soldats et aux centurions des premiers rangs qu'il avait alors autour de lui, de le suivre. Arrivé près d'Ambiorix, il en reçoit l'ordre de mettre bas les armes ; il obéit, et ordonne aux siens de déposer les leurs. Pendant qu'ils discutent les conditions dans un entretien qu'Ambiorix prolonge à dessein, Sabinus est peu à peu enveloppé, et mis à mort. Alors les Barbares, poussant leurs cris de victoire, se précipitent sur nos troupes et les mettent en désordre. Là fut tué les armes à la main L. Cotta, avec la plus grande partie des soldats romains. Le reste se retira dans le camp d'où l'on était sorti. Un d'entre eux, L. Pétrosidius, porte-aigle, pressé par une multitude d'ennemis, jeta l'aigle dans les retranchements et périt devant le camp, en combattant avec le plus grand courage. Les autres y soutinrent avec peine un siège jusqu'à la nuit, et, cette nuit même, dans leur désespoir, ils se tuèrent tous jusqu'au dernier."
Ce coup de force resta dans l'oeuvre de César son le nom de " ruse d'Ambiorix ", et constitua l'une des plus lourde défaite de l'armée romaine en Gaule. Quand il apprit la défaite de ses deux lieutenants, Jules César jura de se venger durement. Il s'empressa de dégager le camp de son lieutenant Quintus Tullius Cicéron, en territoire nervien, qui était assiégé par les Eburons, puis attendit l'arrivée de trois légions envoyées par Rome. Lorsqu'il en disposa, au début de l'an 53, il entreprit une campagne d'extermination ayant tous les caractères du génocide, contraignant Ambiorix à la fuite. La même année, Catuvolcos se suicida laissant Ambiorix seul au commandement. Après quelques offensives manquées, Ambiorix disparu.
Jules César, La guerre des gaules, VIII, 24: "Pour lui, il alla dévaster les terres d'Ambiorix. Désespérant de réduire en son pouvoir cet ennemi fugitif et tremblant, il crut, dans l'intérêt de son honneur, devoir détruire si bien, dans les états de ce prince, les citoyens, les édifices, les bestiaux, que désormais en horreur à ceux qui échapperaient par hasard au massacre, Ambiorix ne pût jamais rentrer dans un pays sur lequel il aurait attiré tant de désastres."
Ambiorix réapparaît en 51 av. J.-C., attirant de nouvelles représailles contre son peuple, il disparu alors à jamais.