Lors du siège de Vellaunodunum, les Romains apprirent que les Carnutes avaient réuni des troupes au niveau de l'oppidum de Cenabum (Orléans), en vue de secourir la ville assiégée, ce qui témoignait indéniablement de leur hostilité. Souhaitant secourir les Boïens, César devait prévenir le risque que les Gaulois ne s'attaquassent à ses lignes d'approvisionnement, si bien qu'il ne pouvait laisser cette mobilisation impunie. Outre son intérêt stratégique, la prise de contrôle de l'oppidum de Cenabum revêtait indéniablement un caractère symbolique, puisque ce fut depuis cette ville que partit le signal du soulèvement général des Gaulois (Guerre des Gaules, VII, 7).
Après deux jours de marche, les Romains arrivèrent face à Cenabum à l'approche de la nuit. César fit édifier son camps face à la ville et confia la garde du pont franchissant la Loire à deux de ses légions, afin que les habitants ne pussent pas s'échapper de la ville assiégée. Peu avant minuit, les habitants tentèrent de se soustraire au siège par ce pont, mais furent surpris par les légionnaires. Les Romains mirent le feu aux portes de l'oppidum de Cenabum, prirent, pillèrent et incendièrent la ville. Les habitants furent quant à eux tués ou fait prisonniers, l'étroitesse du pont ne leur ayant pas permis de s'échapper (Guerre des Gaules, VII, 7).
Après cette nouvelle victoire, César reprit sa route en direction du territoire des Boïens, mais se heurta de nouveau à une ville récalcitrante, Noviodunum, chez les Bituriges.
Sources littéraires anciennes
César, Guerre des Gaules, VII, 11 :"César laisse, pour faire exécuter le traité, le lieutenant C. Trébonius ; et, sans perdre de temps, il marche sur Cénabum, ville des Carnutes, qui tout récemment instruits du siège de Vellaunodunum, et croyant qu'il durerait plus longtemps, rassemblaient des troupes qu'ils devaient envoyer au secours de la première ville. César y arrive le second jour, et établit son camp devant la place ; mais l'approche de la nuit le force de remettre l'attaque au lendemain : il ordonne aux soldats de tenir prêt tout ce qu'il faut en pareil cas ; et, comme la ville de Cénabum avait un pont sur la Loire, dans la crainte que les habitants ne s'échappent la nuit, il fait veiller deux légions sous les armes. Un peu avant minuit les assiégés sortent en silence, et commencent à passer le fleuve. César, averti par les éclaireurs, met le feu aux portes, fait entrer les légions qui avaient reçu l'ordre d'être prêtes, et s'empare de la place. Très peu d'ennemis échappèrent ; presque tous furent pris, parce que le peu de largeur du pont et des issues arrêta la multitude dans sa fuite. César pille et brûle la ville, abandonne le butin aux soldats, fait passer la Loire à l'armée, et arrive sur le territoire des Bituriges."