Il arriva par le passé que Chiomara, femme d'Ortiago, fut faite prisonnière de guerre avec les autres femmes, du temps où les Romains, sous Gnaeus [189 av J.-C.] triompha des Galates en Asie. L'officier qui obtint sa garde utilisa sa bonne fortune comme les soldats le font, et la déshonora. Il était, naturellement, un homme ignorant, avec aucun contrôle de lui-même quand il s'agissait de plaisir ou d'argent. Il devint une victime, toutefois, par son amour de l'argent, et quand une très grande somme en or fut négociée comme prix de libération de la femme, il la conduisit pour l'échanger contre la rançon à un endroit où une rivière formait une limite. Quand les Galates traversèrent et lui donnèrent l'argent et reprirent Chiomara, celle-ci, par un signe, indiqua à un homme qu'il devait frapper le Romain alors qu'il était en train de prendre affectueusement congé d'elle. Et quand l'homme obéissant eut coupé la tête du Romain, elle la ramassa et, l'enveloppant dans les plis de ses vêtements, s'en alla. Quand retrouva son mari et jeta la tête au sol devant lui, celui-ci dit avec étonnement : " C'est une noble chose, ma chère femme, que la fidélité ". " Oui, répondit-elle, mais c'est une chose encore plus noble quand un seul homme en vie a été intime avec moi. " Polybe dit qu'il a eu une conversation avec cette femme à Sardis, et qu'il admira son bon sens et son intelligence.