Chiomara - Femme d'Ortiagon. Elle fut faite prisonnière par les romains et livrée à un centurion qui en fit sa maîtresse. Il n'accepta de rendre Chiomara qu'à l'échange d'une forte rançon. Le jour de l'échange, lorsque la rançon fut comptée, elle ordonna à l'un des guerriers de tuer le centurion puis apporta la tête à son mari. Ortiagon lui dit alors que la fidélité était une belle chose. Elle lui répondit que rien n'était plus beau que d'appartenir à l'homme vivant qu'elle aimait.
Pseudo-Aurelius Victor, Des hommes illustres de la ville de Rome, LV :"Le consul Cnéus Manlius Vulson, envoyé pour organiser la province de Scipion l'Asiatique, se montra si jaloux d'obtenir le triomphe, qu'il déclara la guerre aux Pisidiens et aux Gallo-Grecs, qui avaient prêté secours à Antiochus. Il n'eut pas de peine à les vaincre ; parmi ses prisonniers se trouva la femme du roi Ortiagonte ; il en confia la garde à un centurion, qui lui fit violence : elle dissimula d'abord cet outrage ; puis, lorsqu'elle eut traité de sa rançon, elle livra l'adultère à toute la vengeance de son époux."
Florus, Abrégé de l'Histoire romaine, I :"La femme du roi Orgiaco, violée par un centurion, donna un exemple mémorable : elle échappa à ses gardes et rapporta à son mari la tête coupée de son ennemi adultère."
Plutarque, Des vertus des femmes, 22 :"Dans la guerre où les Romains, sous la conduite de Manlius, vainquirent les Galates, Chiomare, femme d'Ortiagon, fut prise avec plusieurs autres Gauloises. Le centurion à qui elle était échue en partage, homme avare et débauché, abusa d'elle indignement. Mais ensuite, vaincu par son avarice, sur l'offre qu'on lui fit d'une grosse somme d'argent s'il voulait lui rendre la liberté, il y consentit, et la conduisit lui-même au bord d'un fleuve qui séparait le camp romain de celui des ennemis. Les Galates qui apportaient le prix de sa rançon, passèrent le fleuve, et comptèrent l'argent au centurion, qui leur remit Chiomare entre les mains. Elle fit signe à l'un d'eux de frapper le centurion, qui lui disait adieu en l'embrassant. Le Galate la comprit et abattit la tête du centurion. Chiomare la prit, l'enveloppa dans sa robe ; et lorsqu'elle fut auprès de son mari, elle la jeta toute sanglante à ses pieds. Son mari, étonné, lui dit : " Ma femme, il est si beau de garder la foi. - Oui, répliqua-t-elle, mais il est plus beau encore de n'avoir laissé vivre qu'un seul des deux hommes qui ont joui de moi. " Polybe dit avoir entretenu cette femme à Sardes, et avoir admiré sa grandeur d'âme et sa prudence."