Cinto - Anthroponyme épicène d'origine celtique, relevé sur des inscriptions provenant des provinces de Gaule aquitaine, de Gaule belgique, de Gaule lyonnaise et de Germanie supérieure. Ce nom est basé sur la recine *cinto- signifiant "premier / ainé" (Delamarre, 2003 ; 2007 ; 2019). Les variantes Cintio, Cintu, Cintua et Cintus sont également attestées.
À Bordeaux (Gironde), une épitaphe découverte en 1826 ou 1828 en remploi dans l'enceinte gallo-romaine de la ville révèle le caractère épicène du nom Cinto. En effet, d'après cette inscription qui énumère différents membres d'une famille pérégrine, Cinto était l'épouse d'Aper, et la mère de Perpetuus (CIL 13, 653).
Une autre inscription funéraire utilisée en remploi dans l'anceinte gallo-romaine de Bordeaux et extraite en 1831, mentionne des pérégrins, dont un père de famille dénommé Cinto. Il était le mari de Cintugena et le gendre de Solimarus (CIL 13, 693).
Une inscription funéraire provenant du lieu-dit La Maladerie à Reims (Marne), découverte en 1896, mentionne également un homme dénommé Cinto, qui était le père du défunt, Belatonus (CIL 13, 3284).
"Aux dieux Mânes et à la mémoire de Belatonus (fils de) Cinto."
Une seconde inscription de Reims permet également de mettre en avant le caractère épicène de ce nom. En effet, sur cette épitaphe mentionnant les différents membres d'une famille pérégrine, Cinto est mentionnée comme ayant été la mère de Ciccus, et la femme d'Antus (AE 2016, 1075).
À Marignieu (Ain), c'est l'épitaphe d'un dénommé Lucius Carantus Cinto qui a été découverte. D'après cette inscription, ce fut son fils, Sextinus, qui fit poser ce monument en son souvenir (CIL 13, 2525).
Sur une inscription funéraire découverte à Anglefort (Ain), un homme de ce nom est mentionné. D'après cette épitaphe, Lucius Iulius Cinto était un citoyen romain originaire de la colonie de Lugudunum (Lyon). Il était le fils défunt d'Aelia Luciola et de Lucius Iulius Martius (CIL 13, 2553).
Anglefort (CIL 13, 2553) D(IS) M(ANIBVS) ET S(ANCTAE) M(EMORIAE) / L(VCI) IVLI CINTONIS / LVGVDVNI D(E)F(VNCTI) / ANNOR(VM) XXII / ET AEL(IAE) LVCIOLAE / MATRI EIVS / L(VCIVS) IVL(IVS) MARTIVS / FILIO ET CONIVGI / ET SIBI VIV<V=O>S / P(ONENDVM) C(VRAVIT)
"Aux dieux Mânes et à la sainte mémoire de Lucius Iulius Cinto, de Lugudunum, défunt à l'âge de 22 ans, et à Aelia Luciola, sa mère. Lucius Iulius Martius, pour son fils et son épouse, et pour lui-même, de son vivant, a pris soin de poser (ce monument)."
Dans la province de Germanie supérieure
• Chez les Aventicenses (Helvètes)
Une estampille découverte à Engiwald, dans la commune de Pohlern (canton de Berne, Suisse), mentionne un artisan dénommé Cinto (CIL 13, 10006,25).
Une épitaphe découverte à Niederhergheim (Haut-Rhin) fournit une dernière attestation de ce nom. D'après cette inscription, Cinto était le fils d'un dénommé Chrestus (AE 2019, 1120).