Peuple de la Gaule celtique. Leur territoire est classiquement situé dans le département de l'Ain, où de nombreux toponymes sont réputés dériver de cet ethnonyme, tels que Ambérieux-d'Azergues et Ambérieux-en-Dombes, près de la Saône, dans les Dombes, ou encore Ambérieu-en-Bugey dans le Haut-Bugey. Leur territoire est classiquement localisé entre la Saône et l'Ain.
Attestations et étymologie
Les Ambarres ne furent mentionnés que par César sous la forme Ambarri (Guerre des Gaules, I, 11) et Ambarros (Guerre des Gaules, I, 14) et par Tite-Live, sous la forme Ambarros (Histoire romaine, V, 34). Leur nom est communément expliqué par l'association du terme ambi- "autour" / "des deux côtés", associé à l'hydronyme Arar (la Saône). L'ensemble aurait signifié "(ceux qui vivent) autour de l'Arar". J. Lacroix (2003) a proposé une traduction alternative faisant des Ambarres "les très furieux". Cette hypothèse repose sur le fait que slon cet auteur, le terme ambi- aurait pris une valeur intensive.
Histoire
● Protohistoire
Suivant la légende rapportée par Tite-Live, du temps de Tarquin l'ancien (début du VIe s. av. J.-C.), les Ambarres, aux côtés des Bituriges, des Arvernes, des Éduens, des Carnutes et des Aulerques, auraient confié leur surplus de population à Bellovèse. Ce dernier les mena jusqu'en Italie, en vue de la coloniser (Histoire romaine, V, 34).
● Intégration de la cité des Ambarres à l'Empire romain
Les Ambarres ne furent plus mentionnés par les sources antiques après la guerre des Gaules. Tout porte à croire qu'après la fondation de la colonie de Lugdunum (43 av. J.-C.), ils passèrent très rapidement sous la dépendance des Lugdunenses.
Sources littéraires anciennes
César, Guerre des Gaules, I, 11 :"Déjà les Helvètes avaient franchi les défilés et le pays des Séquanes ; et, arrivés dans celui des Héduens, ils en ravageaient les terres. Ceux-ci, trop faibles pour défendre contre eux leurs personnes et leurs biens, députent vers César, pour lui demander du secours : " Dans toutes les circonstances, ils avaient trop bien mérité du peuple romain pour qu'on laissât, presque à la vue de notre armée, dévaster leurs champs, emmener leurs enfants en servitude, prendre leurs villes ". Dans le même temps, les Ambarres, amis et alliés des Héduens, informent également César que leur territoire est ravagé et qu'ils peuvent à peine garantir leurs villes de la fureur de leurs ennemis. Enfin les Allobroges, qui avaient des bourgs et des terres au-delà du Rhône, viennent se réfugier auprès de lui, et lui déclarent qu'il ne leur reste rien que le sol de leurs champs."
César, Guerre des Gaules, I, 14 :"Quand même César voudrait bien oublier cette ancienne injure, pourrait-il aussi effacer de son souvenir celles qui étaient récentes ; les efforts qu'ils avaient faits pour traverser malgré lui la province romaine, et leurs ravages chez les Héduens, chez les Ambarres, chez les Allobroges ? L'insolente vanité qu'ils tiraient de leur victoire, et leur étonnement de voir leurs outrages si longtemps impunis, lui démontraient que les dieux immortels, afin de rendre, par un revers subit, un châtiment plus terrible, accordent souvent à ceux-là même qu'ils veulent punir des succès passagers et une plus longue impunité."
Tite-Live, Histoire romaine, V, 34 :"Le sort assigna à Ségovèse les forêts Hercyniennes ; à Bellovèse, les dieux montrèrent un plus beau chemin, celui de l'Italie. Il appela à lui, du milieu de ses surabondantes populations, des Bituriges, des Arvernes, des Éduens, des Ambarres, des Carnutes, des Aulerques ; et, partant avec de nombreuses troupes de gens à pied et à cheval, il arriva chez les Tricastins. Là, devant lui, s'élevaient les Alpes ; et, ce dont je ne suis pas surpris, il les regardait sans doute comme des barrières insurmontables ; car, de mémoire d'homme, à moins qu'on ne veuille ajouter foi aux exploits fabuleux d'Hercule, nul pied humain ne les avait franchies."