La cohorte I Ligurum / I Ligurum et Hispanorum (cohors I Ligurum / I Ligurum et Hispanorum)
La cohorte I Ligurum et Hispanorum (cohors I Ligurum et Hispanorum)
Unité auxiliaire d'environ 600 hommes, servant dans l'armée romaine, dont l'existence nous est connue par un certain nombre d'inscriptions antiques datées de la période comprise entre le Ier s. et la seconde moitiée du IIe s. ap. J.-C. Son nom originel était I Ligurum, et provenait de celui des Ligures, ensemble de peuples au sein desquels furent initialement recrutés les soldats. Ce ne fut que dans un deuxième temps que fut associé à ce nom celui d'Hispanorum, sans doute après l'apport de contingents originaires de la Péninsule ibérique.
Constitution de la cohorte
La date précise de la constitution de cette cohorte ne peut pas être déterminée avec précision. Tout comme la cohorte II Ligurum, elle était certainement l'héritière de la cohorte Ligurum, également stationnée à Cemenelum (Cimiez, Nice, Alpes-Maritimes) et constituée de soldats recrutés dans la région. On relève ainsi un soldat d'origine suètre (CIL 05, 7900) et un Alpinus (CIL 05, 7899). Dans un second temps, sans doute dans la deuxième moitiée du Ier s. ap. J.-C., cette unité fusionna avec une autre provenant de la péninsule ibérique et prit alors le nom de cohors I Ligurum et Hispanorum, perdant ainsi son caractère ethnique (Laguerre, 1969).
Stationnement en Germanie supérieure
Plusieurs diplômes militaires, dont les plus anciens remontent à 116 ap. J.-C. attestent de l'installation de la cohorte I Ligurum et Hispanorum dans la province de Germanie supérieur. On notera que dans ces attestations et toutes celles postériieures, cette cohorte est toujours gratifiée du titre ciuium Romanorum, impliquant que la citoyenneté romaine a été donnée aux soldats de cette unité, sans doute lors de la conquête des Champs Décumates par les Romains (72-83 ap. J.-C.).
Des timbres sur briques et plusieurs inscriptions provenant du camp romain de Niedernberg (Bavière, Allemagne) témoignent du fait qu'elle y fut stationnée, mais aussi qu'elle est la seule cette unité attestée en ce lieu. Ainsi, compte-tenu des données archéologiques disponibles, ce camp fut érigé autour de 107/110 après J.-C. (Steidl, 2008), ce qui doit correspondre à l'arrivée de cette unité. Tout porte à penser qu'elle y demeura jusqu'à la chute du limes de Germanie supérieure, en 260 ap. J.-C..
Sources épigraphiques (1)
Cimiez (Nice) (CIL 05, 7900) SEX(TO) VIBIO C(AI) [F(ILIO)] / SEVERO SVETRIO / MILITI / COH(ORTIS) I LIG(VRVM) ET HISP(ANORVM) / C(IVIVM) R(OMANORVM) |(CENTVRIA) MVCI STIP(ENDIORVM) XI / H(ERES) EX T(ESTAMENTO) F(ECIT)
"À Sextus Vibius Severus, fils de Caius, suètre, (qui) a servi dans la cohorte I Ligurum et Hispanorum civium Romanorum, dans la la centurie de Mucius, 11 années de service. Conformément au testament, son héritier a fait (ce monument)."
Ephèse (CIL 03, 435 ; 7131) L(VCIO) POMPEIO L(VCI) F(ILIO) / FABIA MARCELLINO / ROMA TRI(BVNO) COH(ORTIS) PRI(MAE) / LIGVR<VM=I> VIXIT ANNOS XXIII MENS(ES) V DIES XI / MONVMENTVM FECIT / FLAVIA MARCELLINA / MATER ET / POMPEIA CATVLLINA / SOROR / H(OC) M(ONVMENTVM) [H(EREDEM) N(ON)] S(EQVETVR)
"À Lucius Pompeius Marcellinus, fils de Lucius, (de la tribu) Fabia, de Roma, tribun de la cohorte Prima Ligurum, il vécut 23 ans, 5 mois et 11 jours. Flavia Marcellina, sa mère, a fait ce monument, et sa soeur, Pompeia Catullina. Ce monument ne se transmet pas aux héritiers."
"À Jupiter le très bon, le très grand. Melonius Nigrinus, vexillaire de la cohorte I Ligurum, s'est acquitté de son voeu, de bon gré, avec plaisir, comme il se doit."
"À Jupiter le très bon, le très grand. Melonius Nigrinus s'est acquitté de son voeu, de bon gré, avec plaisir, comme il se doit."
"Aux dieux Mânes. Marcellus (fils de) Bolgedo, soldat dans la cohorte I Ligurum, citoyen séquane, 23 (années) de service. Son héritier a pris soin de faire (ce monument)."
"À Sextus Sulpicius Sabinus, fils de Quintus, vexillaire de la cohorte I Ligurum et Hispanorum civium Romanorum, de la centurie de Gratinus. Son héritier, conformément au testament, (a érigé ce monument). Ce monument se transmet aux héritiers."
• G. Laguerre, (1969) - "L'occupation militaire de Cemenelum (Cimiez-Nice)", Revue archéologique de Narbonnaise , tome 2, pp.165-184
• B. Steidl, (2008) - Welterbe Limes: Roms Grenze am Main, Logo, Obernburg am Main, S. 181
• Julien Quiret pour l'Arbre Celtique