Lorsque vous avez passé le fleuve Tanaïs, vous entrez en Asie. La première nation qui se présente, est celle des Sauromates, qui habitent le Pont. L'une de leurs tribus s'appelle Gynecocratumène, nom qu'ils tirent de l'usage où ils sont de se gouverner par des femmes.
Les Gynecocratumènes ont pour voisins les Moeotes, nation Sintique, qui habite au delà du Paléus Méotides. On trouve chez eux des villes grecques, telles que Phanagorou, Cepès, Patous et le port Sindicos. Au-delà de ce port sont les Cercètes, et la ville grecque de Toricos, avec port. Viennent ensuite succesivement les Achéens, les Henioques, les Coraces, les Coliques, les Melanchleniens, les Gelons et les Colches. Ceux-ci habitent les villes de Dioscourias, de Thyenis et de Phasis. Ces deux dernières ont été fondées par les Grecs. Leur territoire est baigné par les fleuves Cherobios, Chorsos et Arios. Si l'on veut aller de Phasis par ce dernier fleuve jusqu'à Malé la grande, ville barbare (28), d'où était Médée, il faut naviguer l'espace de cent quatre-vingt stades. On trouve aussi dans ce pays les fleuves Ris, Iris et Apsaros.
Au-dessus de la Colchide sont les Byzères, dont le territoire est arrosé par les fleuves Daraanon et Arion. On trouve ensuite les Byzères qui habitent les villes de Limné et d'Odinios. Celle-ci est de fondation grecque. Les deux fleuves Prytanis et Archabis coulent dans cette région, qui a pour voisins les Bechires, qui habitent une ville grecque du même nom, et le port Bechirique.
Plus loin vous rencontrez les Macrocephales (29), qui habitent une ville grecque appelée Trapezunte, et le port Psoron. Ils ont pour voisins les Mossynoeques, qui habitent les montagnes. Il y a néanmoins chez eux une ville grecque appelée Choerades, et le port Zephyriose. Vis-à-vis est l'isle de Mars.
Viennent ensuite les Tibareniens, puis les Chalybes, chez lesquels on voit un port clos nommé Genetes, une ville grecque appelée Arménie, et le promontoire Jasonion sur lequel est une ville grecque. Vous entrez alors dans l'Assyrie, où vous trouvez plusieurs villes grecques, telles que Themiscyra (30) [...]. Caroussa, Synope, Carasous, Armené avec un port, et Tetracis. Le pays est coupé par les fleuves Thermodon, Halys et Ocherenos.
De l'Assyrie vous entrez dans la Phlagonie. Là sont les villes grecques de Colyssa, Cinolis, Carambis, Cytoros, Sesnios, Tijon, les ports de Stephané et de Psylla, et les fleuves Parthenios et Callichoros. Vous abordez ensuite les terres des Maryandinéens, où sont la ville d'Héraclée, et les fleuyes Lycos et Ypios.
Les Thraces, nation Bithinienne, habitent plus loin les bords des fleuves Sangarios, Artanès et Rhebas. Ils ont aussi l'isle de Thynias, habitée par les Héracleotes, Vous trouvez ensuite un détroit, et le temple dont j'ai déjà parlé, à l'embouchure du port, à la suite duquel vous voyez la ville de Chalcédoine, située hors de la Thrace, et le golfe Olbianos. La côte des Bithiniens de Thrace est fort étendue, et il faut trois jours pour la parcourir, depuis les Maryandinéens jusqu'à l'extrémité du golfe. Quant au Pont-Euxin, que l'on parte de l'Asie ou de l'Europe, il faut le même temps pour arriver de son embouchure à celle des Paléus Méotide.
En sortant de la Thrace, vous entrez chez les Mysiens, qui habitent la gauche du golfe Olbianos, en allant dans le golfe Cianos jusqu'à Cios. La Mysie est une péninsule, couverte de villes grecques. Ce sont Olbia et Callipolis avec un port, et Cios. On y trouve aussi le promontoire Cianos, et le fleuve Cios. La navigation de la côte de la Mysie jusqu'à cette dernière ville, est d'un jour.
Les Phrygiens, qui viennent ensuite, ont plusieurs villes, bâties par les Grecs. Ce sont Myrlea, Cycique au milieu de l'isthme, et Astace dans les défilés. Cette région est arrosée par le fleuve Rhyndacos ; à l'embouchure duquel est l'isle Besbicos. En face de la ville d'Astace est l'isle Proconnèse, dans laquelle est une ville et une autre isle appelée Claphonèse, qui a plusieurs ports très commodes. Cette dernière est habitée par les Proconnésiens. Dans le continent sont plusieurs villes, telles que Priapos, Penon, Lampsaque, Percoté, Abydos, située sur la rive la Propontide, vis-à-vis Sestos.
Ici commence la Troade, dont les villes grecques sont Dardanos, Rhaeteion et Ilium, qui, est arrosée par le fleuve Scamandre, et éloignée de vingt-cinq stades de la mer. Vis-à-vis cette ville est l'isle de Tenedos avec un port. C'est-là que prit naissance l'astrologue Cléostrate (31). Dans l'intérieur des terres, on trouve Achéon, les cratères des Achéens (32), Colones, Larisse, Amaxiton, et le temple d'Apollon, où le grand prêtre Chryses offrait ses sacrifices (33).
La région qui suit, s'appelle l'Eolide. Toutes les villes sont situées sur le bord de la mer. Ce sont Cebrène, Scepsis, Neandria et Pitya. Toute la côte de Phrygie, depuis la Myse jusqu'à Antendre, sont de [...] (34)
Vis-à-vis l'Eolide est l'isle de Lesbos, habitée par les Eoliens. Il y a cinq villes, Méthymne, Antisse, Cresse, Pyrrlia avec un port, et Mytilène avec deux ports (35). Vis-à-vis cette dernière est l'isle Perdoselène, avec une ville.
Au-delà d'Antandre est la Mysie inférieure, car cette dernière région s'étendait autrefois jusqu'à Teuthranie, et le pays connu sous le nom de Lydie. C'est la Mysie supérieure, située dans l'intérieur des terres, et que les Mysiens ont cédée au Lydiens. On y trouve deux villes grecques, Adramytion et Astyre, où est le temple de Diane. Cette portion, de la Lydie est habitée par les Lesbiens. Au-delà est la province habitée par une colonie de l'isle de Chio, qui y a bâti la ville d'Atarne. Plus bas, sur les bords de la mer, le port Pitare, au confluent du Caïque. Au-dessus de Pitane sont Aelée, et le port de Gryneon, habité par les Achéens. C'est-là, dit-on, que les Grecs délibérèrent autrefois s'ils feraient la guerre à Télephe, où s'ils se retireraient sans coup férir.
Plus loin sont les villes de Myrine et de Cymé, toutes les deux avec un port. Au-delà de Cymé, et au milieu des terres, est la ville grecque d'Aegès, celle de Leucès avec un port, celle de Smyrne (36) où vivait Homère, et celles de Phocée, de Clazornène et d'Erithrès, toutes trois avec un port. Le fleuve Hermos va se décharger dans la mer auprès de Phocée. En face de ces villes est l'isle de Chio avec un port.
Outre ces différentes villes, il a encore dans la Lydie celles d'Agra,(37) de Teos, de Notium et d'Ephèse (38), chacune avec un port; et au milieu des terres, Lebedos, Colophen, Magnésie, ville grecque, Anaea, Penionium, Crasistratios, Charadrous, Phocée, Acadamis et Mycale. Ces dernières sont situées dans le pays des Samiens. On trouve aussi dans cette région, qui traverse le Caistre, le temple d'Apollon Clarien. Au-dessous de Mycale est l'isle de Samos, qui a une ville et un port fermé. Cette isle n'est pas moins grande que celle de Chio. Au-dessus de Mycale est la ville de Prienne, qui a deux ports, dont un est fermé. Un peu plus loin vous trouvez le fleuve Méandre, qui va se dégorger dans la mer; toute la côte de la Mysie et de la Lydie, depuis les Astyriens jusqu'au fleuve Méandre, exige deux jours et une nuit de navigation. La Carie qui vient ensuite, a plusieurs villes grecques, Héraclée, Milet, Mynde avec un port, Halicarnasse, avec deux ports, dont un est fermé ; l'isle de Calymne, et celle de Caryande, avec une ville et un port. Les habitants de cette dernière isle sont les Cariens indigènes (39). En face est l'isle de Cos, avec une ville et un port fermé. Près de là est le golfe Céramique, l'isle de Symé et Nisyros, avec un port ; le promontoire sacré appelé Triopion, la ville grecque de Gnide et la province des Rhodiens, la ville de Caune, celle de Carique, avec un port, et le promontoire Cragos.
L'isle de Rhodes (40), qui est en face de la Carie, dont la population est très ancienne a trois villes, Ialyse, Linde et Camire. Près de cette isle sont plusieurs autres habitées telles que Chalcia, Telos, Casos et Carpathos, sur laquelle il y a trois villes. En partant du Méandre, pour aller au promontoire Cragos, le trajet par mer est de deux jours.
Vous entrez ensuite en Lydie, où vous trouvez d'abord les villes grecques de Telmissos, Patara et Phellos, chacune avec un port. Celle de Patara est construite sur le Xanthe. En face de Phellos est l'île de Megista, dépendante des Rhodiens ; et si vous remontez le fleuve, vous rencontrez la ville de Limyra. Il y a aussi sur cette côte la ville de Gagès, le promontoire Chélidonien, bordé de deux isles ; la ville de Dionysias, le promontoire et le port Siderous. Sur ce dernier, dont les entrailles sans cesse agitées par un volcan, jettent feu et flammes, est un temple de Vulcain. Si vous remontez un peu plus haut, vous rencontrez la ville de Phaselis avec un port ; puis le golfe et la ville d'Idyros, l'isle Lyrnatia, Olbia, Magydos, Pergé, le temple de Diane et le fleuve Cataracte. Toute cette côte peut être parcourue en un jour et une nuit par mer. Le trajet serait plus long par terre; car la mer défigure la côte par de nombreuses sinuosités.
A la Lycie succède la Pamphylie, dont les villes sont aussi habitées par des Grecs. Si vous remontez le fleuve Eurymeden, vous trouvez la ville d'Aspende; plus bas sont celles de Syllium et de Sidé. Cette dernière, qui a un port à été peuplée par une colonie de Cuméens. Il y a encore en Pamphylie, les villes de Cybira et de Coracesium. Toute cette côte, à partir de Pergé, peut être parcourue en une demi-journée.
La Cilicie, limitrophe de la Pamphylie, est aussi habitée par des colonies grecques. On y trouve les villes de Selinous, de Charadros avec un port ; de Nagidos qui a une isle dans sa dépendance, et le promontoire Anomourion. Sur la même côte, où est le port de Setos vous voyez Poscitherion, Solous, Calenderis, le port d'Aphrodise, et un autre nommé [...] (41). Vous découvrez ensuite la ville grecque de Hoani, éloignée de [...] de celles de Sarpedon, Cremos, le fleuve de [...] la ville grecque de Soli, celles de Zephyrion, de Mallos et de Myriandros, occupée par les Phéniciens ; le comptoir Adana avec un port et les fleuves Pyramos et Thapsacos. Le trajet par mer de toute la Cilicie, depuis les confins de la Pamphylie jusqu'au fleuve Thapsacos, est de trois jours et de deux nuits Si vous faites le voyage par terre, depuis Sinope, qui et dans le pont jusqu'a Solos en Cilicie, le trajet d'une mer à l'autre est de cinq jours.
Vis-a-vis la Cilicie est l'isle de Chypre. Ses cités sont, Salamis, ville grecque, et Soli, toutes les deux avec un port commode, très propre à l'hivernage des vaisseaux ; Carpasia, Cerynia, Lapethos, habitées par les Phéniciens ; Marion, ville grecque, et Amathous, dont les habitants sont indigènes. Toutes ces villes ont des ports vides Au milieu des terres sont des villes habitées par des barbares ; mais revenons au continent.
Les Syriens habitent la région située à l'extrémité de la Cilicie. Ses côtes sont habitées par Phéniciens ; mais ce pays forme un cordon si étroit, que dans sa plus grande largeur, il n'est pas éloigné de dix stades de la mer, et qu'il est des endroits où il n'a pas même quatre stades d'étendue. Au delà du fleuve Thapsacos sont la ville de Tripolis, habitée par ls Phéniciens, l'isle et le port d'Arados, la ville et le port de Tyr, où le roi du pays tient sa cour, et qui n'est éloignée de la mer que de huit stades, et une autre ville appelée Tripolis dans une péninsule. Cette dernière est formée de trois villes distinctes, Arados, Tyr et Sidon. Chacune d'elles est environnée d'un mur particulier. La montagne sur laquelle elles sont situées a la figure d'un Dieu. Les villes de Tyr, de Béryte et de Sidon ont chacune un port, dont le dernier est fermé. On trouve de plus dans cette région les villes de Borinos, de Porphyréon, et des Oiseaux. Cette dernière est habitée par les Sidoniens. Entre la ville des Lions et celle des Oiseaux, est Sarra au-delà de laquelle est une autre ville de Tyr avec un port renfermé dans ses murs. C'est dans cette ville, éloignée de la terre de quatre stades, qu'est le siège du gouvernement tyrien (42). Les voyageurs peuvent encore remarquer dans ce pays la ville de Paloetyre, au milieu de laquelle passe le fleuve, du même nom, celle d'Ecdippos, que baigne le fleuve de [...] celles d'Acé, de Belos et d'Ascalon des Tyniens, d'Arados et de Doros, habitées par les Sidoniens ; de Sycaminon et de Joppé ; le mont Carmel et le temple de Jupiter. C'est, dit-on, à Joppé qu'Andromède fut exposée. C'est à Ascalon que sont les arsenaux et les chantiers maritimes de la cour de Syrie. [.....] de [.....] jusqu'à Ascalon, il y a dix-sept cent stades (43). L'autre s'appelle Pelusiaque il se sous-divise encore en deux branches, dont l'une porte le nom de Sebennetique, et l'autre de Mendesienne, il se précipite ensuite dans la mer. La branche mendesienne se dégorge dans le golfe Phetnique et la pélusiaque dans le golfe Tanique Quant la branche Bolbé, elle coule depuis Canope et vient se jeter dans le palus Sebennetique. Les côtés de la mer d'Egypte sont couvertes de lacs et de marais. Telle est la figure de cette région qu'elle ressemble à une coignée ; elle est large le long de la mer moins étendue dans l'intérieur des terres; et plus étroite encore à Memphis. Si vous remontez plus haut, elle s'élargit et sa partie supérieure est très étendue. La partie de l'Egypte qui est au-dessus de Memphis, est beaucoup plus vaste que celle qui borde la mer. C'est l'embouchure canopique qui divise l'Asie de la Libye. La côte de l'Egypte, depuis l'embouchure pelusiaque est de sept cent quatre-vingt stades ; Quant au diamètre de l'Asie, qui est très inégale, si l'on se sert de la même manière de compter que j'ai employée pour l'Europe, il est de quatre-vingt-sept jours de navigation. A l'embouchure canopique est une isle du même nom. On assure que l'un des généraux de Ménélas, appelé Canapos, vint s'y établir, et ce qui paraît confirmer cette tradition, c'est son tombeau que l'on y voit encore. Les Egyptiens, et ceux qui habitent ces lieux, assurent que Pélouse aborda à Casios, et Canope dans cette isle, où on lui a élevé depuis ce monument.
Notes de J.-C. Poncelin de La Roche-Tilhac (1797) :
(28) - On ne connaît dans la Colchide aucune ville qui a porté le nom de Malé. Isaac Vossius croit qu'il faut y substituer celle de Cytea, qui fut en effet la patrie de Médée. Unde, dit-il, crebro poetoe medem vocant Cyteida virginem, quod notissimum. Je ne crois pas non plus que les Achéens doivent figurer parmi les peuples dont on vient de lire le dénombrement.
(29) - Ce nom qui, en français, signifie petite tête, était sans doute un sobriquet qu'on avait donné àcette colonie qui avait été fonder la ville de Trapezunte (Trébizonde).
(30) - Il manque ici dans le texte le nom d'une ville. Je crois que c'est Lycastos, qui portait le même nom que le fleuve.
(31) - Hygin, dans ses astronomiques, assure que c'est ce Cléostrate qui le premier découvrit les deux béliers qu'on aperçoit dans la constellation du charriot. Censorin lui attribue aussi la découverte de l'octadéride, ou révolution en huit années, pour calculer celles des astres.
(32) - Si nous traduisions littéralement ces mots Κρατῆρες Αχαιῶν, nous dirions les tasses ou les gobelets des Achéens. Nous ignorons ce que veut dire ici notre géographe. Vossius croit qu'il désigne les marais que forment les eaux du Simoente et du Scamandre à leur confluent, et qu'il se sert du mot tasse, pour signifier le vase qui reçoit le limon que ces deux fleuves charrient dans leur course.
(33) - On sait quel rôle Homère fait jouer à ce grand prêtre dans son Iliade.
(34) - Il manque ici quelque chose au texte.
(35) - Scylax oublie ici Ariaba, qui était l'une des villes de Lesbos. Cette isle, qui avait onze cents stades de diamètre, fut la patrie du sage Pittacus, du poète Alcée, et de l'aimable Sapho. L'histoire de cette isle est, comme celle toutes les démocraties, une suite de révolutions plus sanglantes les unes que les autres. Malgré l'agitation continuelle où étaient ses habitants, elle était le séjour des plaisirs et de la volupté, ou plutôt de la licence la plus effrénée. On se piquait surtout à Lesbos de bien jouer de la Cythare. Les noms d'Arion, de Méthymne et de Terpandre d'Antissa, décorent la liste de ses nombreux musiciens.
(36) - Cette ville, l'une des plus anciennes de l'Asie mineure, fut détruite par les Lydiens. Elle a été rebâtie depuis; et elle est aujourd'hui l'un des principaux comptoirs du Levant. A une légère distance de cette ville, on voyait autrefois une grotte d'où s'échappait un petit ruisseau nommé Melès. C'est-là que les Smyrnéens disaient qu'Homère avait composé ses ouvrages ; aussi la considéraient-ils comme un monument sacré. Ses nouveaux habitants conservent la même tradition. Varron, dans son premier livre des portraits, place l'inscription suivante au bas du portrait de cet illustre poète: " Ce petit temple de marbre blanc couvre le tombeau d'Homère. C'est un autel où les Jetes viennent sacrifier à son immortel génie ".
(37) - Peut-être faut-il lire Gera ou Era. C'est le sentiment d'un savant qui a enrichi de notes marginales l'exemplaire de l'ouvrage de Scylax, sur lequel nous faisons cette traduction. Vossius croit au contraire qu'il s'agit ici d'Agara, que Ptolémée dit faire partie de la Lydie.
(38) - On connaît le temple d'Ephèse, aussi célèbre par son antiquité que par sa grandeur. Il fut brûlé par un particulier, nommé Hérostrate, qui comme mille autres brigands de nos jours, n'eut d'autre dessein en commettant un si grand forfait, que d'éterniser sa mémoire La diète générale des peuples de l'Ionie publia un décret pour condamner ce nom fatal à l'oubli; mais cette défense même contribua à en perpétuer le souvenir.
(39) - C'est de cette isle qu'était Scylax, l'auteur de ce voyage. La manière rapide avec lequel il parle de sa propre patrie, prouve bien que ce n'est ici que le sommaire très imparfait d'un grand ouvrage.
(40) - L'isle de Rhodes, appelée originairement Ophiusa, ou l'isle aux serpents, fut, pour ainsi dire, le berceau du commerce et de la marine. On connaît et ses lois maritimes, et les nombreuses colonies qu'elle a établies en Italie, en Sicile et jusques aux pieds des Pyrénées. Elle a produit beaucoup d'artistes et de gens de lettres. Son colosse, a. soixante-dix coudées de haut, entre les jambes du quel les vaisseaux passaient avec leurs mâts, est l'une des sept merveilles du monde.
(41) - Il manque ici quelque chose dans le texte, qui d'ailleurs n'est pas fort clair.
(42) - Si le texte de Scylax n'est pas corrompu ici, il paraîtrait que les Phéniciens et les Tyriens formaient deux peuples distincts, et que chacun d'eux avait le siège de son gouvernement dans une ville appelée Tyr. L'une de ces villes était éloignée de la mer de huit stades, et l'autre de quatre. Je n'ai vu nulle part qu'ici ce fait historique. Tout ce qui suit est d'ailleurs fort obscur; et les anciens manuscrits sont ici fort mutilés.
(43) - Ici était, sans doute, la description des bouches du Nil mais ce morceau est perdu.