Le terme braccata est latin, il est composé *braca / *bracca, un mot gaulois passé au latin sous la forme braccae (très rarement utilisée au singulier) qui signifie "braies" / "pantalon", associé au suffixe adjectival féminin -ata. Les braies étaient portées par les Gaulois, tandis que les Romains lui préféraient la toge. La notion de Gallia Braccata (la "Gaule en braies"), s'oppose à celle de Gallia Togata (la "Gaule en toge"), désignant la province de Gallia Cisalpina. Ces deux dénominations servaient à souligner l'inégale assimilation des populations de ces deux provinces gauloises, les premiers ayant conservé leurs vêtements traditionnels, tandis que les seconds avaient adopté la mode romaine. La notion de Gallia Braccata avait évidemment une connotation péjorative (à l'instar de celle de Gallia Comata), comme le démontrent deux discours de Cicéron soulignant le caractère dégradant de se vêtir à la mode gauloise, plutôt qu'à la mode romaine (Cicéron, Philippiques : Seconde philippique, XXX ; Plaidoyer pour M. Fontéius, XIV). Le fait qu'au lendemain de la Guerre des Gaules (58-51 av. J.-C.) les conquêtes césariennes furent incorporées à la province de Gaule transalpine (hiver 51-50 av. J.-C.) entraîna l'émergence d'une dénomination originale pour distinguer les nouveaux territoires de la province : celle de Gallia Comata (la "Gaule chevelue"). Cette mise en exergue de la chevelure des Gaulois récemment soumis, implique que ceux de Gallia Braccata avaient - au moins sur un plan capillaire - renoncé à la mode barbare (on en trouve un probable écho dans Lucain, Pharsale, I, 441-446).
Pomponius Mela, Description de la Terre, II, 67 :"La région que baigne notre mer, surnommée autrefois Braccata, aujourd'hui Narbonnaise, est mieux cultivée que l'autre et, par conséquent, plus riante."
Pline, Histoire naturelle, III, 31 :"On donne le nom de province Narbonnaise à la partie de la Gaule qui est baignée par la Méditerranée : elle se nommait jadis Braccata ; elle a pour limite, du côte de l'Italie, le Var et les Alpes, montagnes dont la barrière a été si utile a l'empire romain; du côté du reste de la Gaule, au nord, les Cévennes et le Jura. Par sa culture florissante, par les moeurs et le mérite de ses habitants, par son opulence, elle ne le cède à aucun des pays soumis à l'empire ; en un mot, c'est plutôt l'Italie qu'une province."
Cicéron, Philippiques : Seconde philippique, XXX :"Quant à ce qu'il demande comment je suis revenu, d'abord ce fut en plein jour, et non dans les ténèbres ; ensuite, j'avais la toge et la chaussure romaines ; je n'avais rien des vêtements gaulois. Vous me regardez d'un oeil courroucé. Ah ! vous me pardonneriez bientôt, si vous conceviez à quel point j'ai honte de vos turpitudes, dont vous ne rougissez pas vous-même. Vous vous êtes dégradé, vous vous êtes avili plus qu'aucun homme ne l'a jamais fait. Vous qui vous targuiez d'avoir été maître de la cavalerie, on vous a vu parcourir en guêtres et en casaques gauloises les villes et les colonies de la Gaule, pour solliciter ou plutôt mendier le consulat, qu'autrefois nous postulions avec décence et dignité."
Cicéron, Plaidoyer pour M. Fontéius, XIV :"Doutez-vous, juges, que tous ces peuples ne portent en eux la haine du nom romain ? croyez-vous que ces hommes, avec leurs sayons et leurs braies, aient, au milieu de nous, la contenance humble et soumise que prennent tous ceux qui, victimes de quelque injustice, viennent implorer, en suppliant, et comme des inférieurs, la protection des juges ? Non, certes. Ils parcourent tout le forum, la tête haute et avec un air de triomphe ; ils font des menaces, ils voudraient nous épouvanter des sons horribles de leur barbare langage"