Les guerres contre les Cantabres et les Astures [-29:-19]
Les guerres contre les Cantabres et les Astures (29-19 av. J.-C.)
Vers 30-29 av. J.-C., les Cantabres et les Astures, deux des derniers peuples de la péninsule ibérique à n'avoir pas été soumis par Rome s'agitèrent. D'après Strabon (Géographie, III, 3, 8) et Florus (Abrégé de l'Histoire romaine, IV, 12), ils tentaient d'asservir leurs voisins immédiats, principalement les Vaccéens, les Turmoges et les Autrigones aux dires de Florus. Les Vaccéens et les Turmoges étaient déjà intégrés à la province romaine d'Hispanie citérieure, tandis que les Autrigones demeuraient indépendants. Cette menace poussa Rome à réagir.
Plusieurs guerres furent menées par les Romains entre 29 et 19 av. J.-C. pour pacifier ces peuples, guerres ayant reçu le nom de "Guerres cantabres", "Guerres cantabres et asturiennes" ou encore "Guerres asturo-cantabres". Elles aboutirent à la conquête, par Rome, des derniers territoires celtiques de la péninsule ibérique.
Festus Historicus, Abrégé des hauts faits du peuple romain, IV :"Presque toutes les Espagnes, à l'occasion de la guerre de Sertorius, furent assujetties à notre puissance par Metellus et Pompée : ensuite une prorogation de commandement pour cinq années permit à Pompée d'en faire entièrement la conquête. Enfin, Octavien César Auguste réduisit les Cantabres et les Astures, qui résistaient à la faveur de leurs montagnes ; et toutes les Espagnes forment aujourd'hui six provinces : la Tarragonaise, la Carthaginoise, la Lusitanie, la Gallécie, la Bétique. Au delà même du détroit, sur le sol de l'Afrique, est une province des Espagnes, surnommée Mauritanie Tingitane. De ces six provinces, la Bétique et la Lusitanie sont consulaires ; les autres, présidiales."
Florus, Abrégé de l'Histoire romaine, IV, 12 :"A l'occident, presque toute l'Espagne était pacifiée, excepté la région qui touche à l'extrémité des Pyrénées et que baigne l'Océan Citérieur. Là, deux nations très puissantes, les Cantabres et les Asturiens, vivaient indépendantes de notre empire. Les Cantabres se soulevèrent les premiers et montrèrent le plus d'opiniâtreté et d'acharnement dans leur révolte. Non contents de défendre leur liberté, ils essayaient encore d'asservir leurs voisins et harcelaient de leurs fréquentes attaques les Vaccéens, les Turmoges et les Autrigones."
Plutarque, De la fortune des Romains, 9 :"Mille autres expéditions se succédèrent ensuite sans être interrompues ; et ce ne fut qu'au bout de quatre cent quatre-vingts ans que se ferma le temple de Janus une seconde fois, à l'occasion de la paix qui suivit la guerre Punique, sous le consulat de C. Atilius et de T. Manlius. Au bout d'une année il était ouvert de nouveau, et la guerre dura jusqu'à la victoire d'Actium, remportée par César. A ce moment les armes romaines furent oisives, mais non pour longtemps : car les troubles du pays des Cantabres et de celui des Gaules se joignant aux invasions des Germains, la paix fut bientôt interrompue. Quoi qu'il en soit, voilà d'assez nombreux témoignages par lesquels l'histoire prouve le bonheur constant dont Numa eut à jouir."
Strabon, Géographie, III, 3, 8 :"Restent quelques tribus qui ont jusqu'ici moins participé que les autres à ce double avantage, celles-là ont conservé un caractère plus farouche, plus brutal, sans compter que chez la plupart d'entre elles cette disposition naturelle a pu se trouver augmentée encore par l'âpreté des lieux et la rigueur du climat. Mais, je le répète, toutes les guerres se trouvent aujourd'hui terminées ; les Cantabres eux-mêmes, qui de tous ces peuples étaient les plus attachés à leurs habitudes de brigandage, ont été réduits par César-Auguste, ainsi que les tribus qui les avoisinent, et, au lieu de dévaster comme par le passé les terres des alliés du peuple romain, ils portent maintenant les armes pour les Romains mêmes : tel est le cas aussi des Coniaci, [des Aruaci], qui habitent [la ville de Segida], aux sources de l'Èbre, [des Belli et des Tytthi]."