Marc Aurèle envoie 5500 cavaliers iazyges en Bretagne [174]

Marc Aurèle envoie 5500 cavaliers iazyges en Bretagne [174]

Marc Aurèle envoie 5500 cavaliers iazyges en Bretagne (174 ap. J.-C.)

Dans un passage de l'Histoire romaine de Dion Cassius, on apprend qu'au cours du consulat de Lucius Aurelius Gallus et Quintus Volusius Flaccus Cornelianus (174 ap. J.-C.), dans le cadre des guerres marcomanes, les Iazyges dépêchèrent leur roi Zanticos pour négocier avec Marc Aurèle les conditions de leur reddition. Une fois un accord trouvé, ils furent fixés à distance du Danube, durent libérer les cent mille captifs qu'ils possédaient encore et mirent à disposition des Romains huit mille cavaliers. L'empereur Marc Aurèle s'empressa de prendre possession des cavaliers et en envoya cinq mille cinq cents dans la province de Bretagne (Histoire romaine, LXXI, 16).

Ce passage de l'Histoire romaine de Dion Cassius est l'unique récit existant évoquant le transfert de cavaliers iazyges, ou plus généralement sarmates, dans l'île de Bretagne. Ainsi, il est tout à fait envisageable de croire que les unités de cavaliers sarmates basées à Bremetennacum (Ribchester) soient leurs descendants (1). Aussi, on notera que le fort de Bremetennacum fut construit quelques années plus tôt par Sextus Calpurnius Agricola (162-163 ap. J.-C.) en vue de réprimer un soulèvement des Brigantes. Si l'on suppose que les cavaliers iazygues y sont cantonnés depuis 174 ap. J.-C., cela pourrait supposer qu'ils y ont été établis pour mater une nouvelle rébellion.

(1) Une dédicace faite à Apollon Maponus et à l'empereur en 241 ap. J.-C. (AE 1947, 132), mentionne comme dédicants les numeri equitum Sarmatarum "unités de cavaliers sarmates". A cette première attestation s'ajoutent les inscriptions funéraires d'un soldat de la garde du gouverneur de la province (CIL 07, 229 ; RIB-01, 594) et d'un décurion (CIL 07, 230 ; RIB-01, 595), tous deux engagés dans alae Sarmatarum "l'aile des Sarmates". Ces trois inscriptions ont été découvertes à Ribchester et sont les seules de Bretagne à mentionner ces cavaliers.

Dion Cassius, Histoire romaine, LXXI, 16 : "Les lazyges, maltraités, vinrent le trouver, afin d'entrer en arrangement ; ce fut Zanticos lui-même qui supplia Marc-Antonin. Auparavant les lazyges avaient jeté dans les fers Banadaspos, leur second roi, pour avoir envoyé des ambassadeurs à ce prince ; mais alors les premiers de la nation vinrent tous le trouver avec Zanticos ; ils s'arrangèrent aux mêmes conditions que les Quades et les Marcomans, excepté cependant qu'ils voulurent s'établir deux fois plus loin que ces peuples de l'Ister. L'empereur, en effet, avait l'intention de les détruire complètement ; car la force qu'ils possédaient encore et les maux qu'ils avaient causés aux Romains purent être appréciés par cent mille captifs qu'ils rendirent, captifs qu'ils avaient en leur possession, malgré le nombre et de ceux qu'ils avaient vendus, et de ceux qui étaient morts, et de ceux qui s'étaient enfuis ; ils donnèrent aussi immédiatement, à titre d'alliés, huit mille cavaliers, dont Marc-Antonin envoya cinq mille cinq cents en Bretagne."

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