Le De medicamentis liber de Marcellus de Bordeaux, comporte une multitude de remèdes tirés des plantes et de quelques autres substances. Ce recueil était destiné à ces fils, qui trouveraient, pour chaque symptome référencé, un remède adéquat et son mode de fabrication, ce qui leur éviterait de recourir à des charlatans. R. Le Moniès de Sagazan ("Une ordonnance médicale du Ve siècle en Gaule", in Revue d'Histoire de la pharmacie) considère ainsi Marcellus de Bordeaux plus comme pharmacien que médecin au sens actuel des deux termes. Les recettes de Marcellus de Bordeaux sont plus proches d'une réalité thérapeutique gauloise que des pratiques médicales rationalisantes grèco-romaines. En effet, il donne des exemples de formule magiques, et une de ces formules est une adresse aux Matrae (mères) gauloises (Marcellus de Bordeaux, De medicamentis liber, X, 35). Son oeuvre est généralement citée comme l'archétype d'une décadence médicale de l'Antiquité tardive. On pourrait fort bien renverser le raisonnement et se demander si, dans un contexte de délaissement des études, de reflux du grec, Marcellus de Bordeaux n'a pas eu la suprême finesse, pour plus de chances d'efficacité, d'opter pour l'empirisme. Cet ouvrage n'a jamais été traduit intégralement en français.