Monapia / Mevania / Μονάοιδα - Nom de l'une des principales îles situées entre l'Ivernie (Irlande) et la Bretagne (Grande-Bretagne). Elle est évoquée pour la première fois au premier siècle de notre ère sous la forme Monapia dans l'Histoire Naturelle de Pline (IV, 103). Au IIe s. de notre ère, Claude Ptolémée la mentionne à son tour sous la forme Μονάοιδα (Géographie, II, 2, 12). Paulus Orosius (apud Dagron, 1971), Jordanès (Histoire des Goths, I, var. Euania) et le pseudo-Aethicus Ister (Cosmographie) l'évoqueront à leur tour sous la forme Meuania. P.-J. Davey (2005) voit dans le terme Meuania une forme fautive pour Menauia / Manauia. Il s'agît de l'actuelle île de Man, dans le Nord de la Mer d'Irlande. Elle semble être une grande oubliée de la Cosmographie de Ravenne, à moins que l'on puisse y reconnaître l'énigmatique Minerue (V, 32). Cette île se situe à égale distance entre les côtes anglaises et irlandaises. Nous ne savons rien des populations qui peuplaient cette île, on peut néanmoins supposer qu'il s'agissait des Novantae, dont la cité était située non loin.
Pline, Histoire naturelle, IV, 103 :"Parmi les autres îles, aucune, dit-on, n'a plus de 125.000 pas de tour : ce sont quarante Orcades séparées les unes des autres par des distances médiocres, sept Acmodes, trente Hébudes ; entre l'Hibernie et la Bretagne, Mona, Monapia, Ricina, Vectis, Limnus, Andros ; au-dessous, Siambis, et Axantos ; en face, dispersées dans la mer Germanique, les Glessaries, que les Grecs modernes ont appelées Electrides, parce qu'elles produisent l'ambre."
Pseudo-Aethicus Ister, Cosmographie : Menavia insula aeque ac Hibernia a Scotorum gentibus habitatur.
Paulus Orosius : Britanniae spatio terrarum angustior sed coeli colitur. Hinc etiam Mevania insula proxima est et ipsa spatio non parva solo commoda aeque a Scotorum gentibus habitatur.
Jordanès, Histoire des Goths, II :"Quoi qu'il en soit, cette mer a au sein de ses flots d'autres îles encore, qui portent le nom de Baléares ; elle a l'île Mévania, ainsi que les Orcades, au nombre de trente-quatre, mais non pas toutes habitées. Elle a aussi à son extrémité occidentale une autre île, du nom de Thylé, dont le poète de Mantoue a dit : " Que Thylé t'obéisse aux limites du monde "."
Sources
• Martin C.-T., (1892) - The Record Interpreter : A Collection of Abbreviations, Latin Words and Names used in English Historical Manuscripts and Records, Reeves & Turner, Londres, 341p.
• Dagron G., (1971) - "Une lecture de Cassiodore-Jordanès : les Goths de Scandza à Ravenne", Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, vol. 26, n°2, pp.290-305
• Davey, P.-J. (2005) - "Placenames and the physical and human geography of the Isle of Man: an Overview". In : Broderick (eds) Names of the Isle of Man, Tübingen, Niemeyer, pp.325-336
• Julien Quiret pour l'Arbre Celtique