Orobiens / Oromobiens - Peuple alpin dont le nom apparaît dans deux passages de Histoire naturelle de Pline sous la forme Oromobiorum (Histoire naturelle, III, 124) et oppidum Oromobiorum Parra "la ville de Parra des Oromobiens" (Histoire naturelle, III, 125). Selon Caton (Origines, cité par Pline, Histoire naturelle, III, 124 ; 125), les villes de Comum (Côme), Bergomum (Bergame), Licini Forum (Erba) et Parra (Parre) auraient été fondées par ce peuple. Si on se fie à Caton, ces différentes villes n'appartenaient plus aux Oromobiens de son temps, à l'exception de Parra. Il est donc tentant de reconnaître en cette ville la métropole de ce peuple. D'après ces différents éléments, il semble que les Oromobiens occupaient primitivement une portion notable des Préalpes lombardes, avant de s'être cantonnés à la seule vallée du Serio (Val Seriana).
Caton (Origines, cité par Pline, Histoire naturelle, III, 124) confessait ignorer l'origine des Oromobiens. Se basant sur une étymologie farfelue, Alexandre Polyhistor (cité par Pline, Histoire naturelle, III, 124) en a conclu quant à lui que les Oromobiens étaient d'origine grecque. En effet, selon Alexandre Polyhistor, le nom des Oromobiens signifierait vitam in montibus, soit en grec "vivant dans les montagnes" (όρος "montagne").
Pline, Histoire naturelle, III, 124 :"Caton rapporte que Come, Bergame, Licini Forum, et quelques peuples environnants, sont issus des Oromobiens ; mais il confesse ignorer l'origine de ceux-ci, qui viennent de la Grèce, d'après Cornélius Alexander : cet auteur s'appuie même sur l'étymologie, leur nom signifiant vivant dans les montagnes."
Pline, Histoire naturelle, III, 125 :"Dans cette contrée a péri une ville des Oromobiens, Parra, d'où proviennent les Bergomates, d'après Caton : et l'on peut s'assurer encore aujourd'hui que le site en a été plus élevé qu'heureux."
Tite-Live, Histoire romaine, XXXIII, 36 :"Marcellus, traversant alors le Pô, conduisit ses légions sur le territoire de Côme, où campaient les Insubres, qui avaient soulevé les habitants du pays. Fiers du succès récent des Boiens, ils l'attaquèrent au milieu même de sa marche, et leur premier choc fut si vigoureux que les premiers rangs furent ébranlés. Marcellus, qui s'en aperçut, craignit que ce mouvement n'entraînât une déroute ; il fit soutenir les siens par une cohorte de Marses, et lança contre les Insubres toute la cavalerie latine. Deux charges de ces escadrons suffirent pour arrêter l'élan furieux de l'ennemi. Le reste de l'armée romaine reprit courage, cessa d'abord de reculer, puis revint au combat avec vigueur. Les Gaulois ne tinrent pas longtemps ; ils tournèrent le dos et s'enfuirent en désordre. Ils perdirent dans cette action, si l'on en croit Valérius Antias, plus de quarante mille hommes, cinq cent sept étendards militaires, quatre cent trente-deux chariots et un grand nombre de colliers d'or, dont un surtout, remarquable par son poids, et qui fut, suivant l'historien Claudius, offert à Jupiter et placé dans son temple au Capitole. Le camp des Gaulois fut pris le jour même et livré au pillage ; la ville de Côme ne fut emportée que quelques jours après. Vingt-huit places fortes se rendirent ensuite au consul. Un point sur lequel les historiens ne sont pas non plus d'accord, c'est de savoir si le consul marcha d'abord contre les Boiens ou contre les Insubres, et s'il répara sa défaite par la victoire de Côme, ou si l'éclat de ce succès fut terni par l'échec qu'il essuya chez les Boiens."
Sources
• Pierre Crombet pour l'Arbre Celtique
• Julien Quiret pour l'Arbre Celtique