L'or des rivières provient de l'altération et de la désagrégation d'anciens filons au sein desquels se métal se trouvait sous forme de trace. Les rivières transportent les paillettes d'or, sables et graviers en aval. L'exploitation de ces paillettes consiste à laver les alluvions. Considérant que l'or et plus dense que les autres éléments présents, le lavage permet de l'isoler des autres éléments moins intéressants. Peut être la batée (cuvette qui permet de séparer les paillettes d'or du sable) était-elle déjà utilisée ? Cet ustensile permet d'exercer manuellement une force centrifuge sur des sables aurifères mélangés à l'eau. Les particules légères (sables, graviers...) sont évacuées en périphérie, alors que l'or plus dense, reste au milieu de la batée.
Strabon, Géographie, IV, 6, 7 : "Le territoire des Salasses a un autre avantage, celui de contenir des mines d'or : anciennement, au temps de leur puissance, les Salasses avaient la propriété pleine et entière de ces mines, de même qu'ils étaient les seuls maîtres des passages dans cette partie des Alpes. La proximité du Durias contribuait singulièrement à faciliter leur exploitation en leur fournissant l'eau nécessaire au lavage des terrains aurifères, d'autant qu'ils avaient multiplié en tous sens les canaux de dérivation jusqu'à épuiser même le courant commun. Seulement, ce qui les aidait, eux, à chercher et à trouver l'or gênait beaucoup les populations agricoles des plaines situées plus bas, en privant celles-ci de la faculté d'arroser leurs terres, que le fleuve autrement n'eût pas manqué de fertiliser, puisqu'elles se trouvent placées juste en aval de ses sources, et il s'ensuivait naturellement un état de guerre perpétuel entre les Salasses et leurs voisins. Vint l'époque des conquêtes romaines : les Salasses ne purent rester en possession de leurs mines ni de leur vallée ; mais, comme ils occupaient toujours la montagne, ils eurent encore la ressource de vendre l'eau aux publicains qui avaient affermé lesdites mines."
Strabon, Géographie, IV, 6, 12 : Là (chez les Taurisques) du reste, ainsi qu'en Ibérie, l'or ne s'extrait pas seulement des entrailles de la terre, on le retire aussi du lit des rivières, qui le charrient sous forme de paillettes, en moins grande quantité pourtant que celles d'Ibérie.
Strabon, Géographie, V, 1, 8 : C'est près de Noreia que Cn. Carbon livra bataille aux Cimbres sans réussir à les arrêter. Près de là aussi, et dans des conditions très favorables à l'exploitation, se trouvent des lavages d'or, ainsi que des mines de fer.
Sources
• Julien Quiret pour l'Arbre Celtique
Liens analogiques
• orpailleur [ métiers du métal ] • Salasses [ peuples de Gaule Cisalpine (Les) ] • Taurisques [ peuples de Pannonie (Les) ]