Sacrobena - Nom féminin identifié sur plusieurs inscriptions du centre de la Gaule. Ce nom est gaulois, on y reconnaît aisément le terme sacro-, qui signifie "consacré, maudit", associé à -bena, "femme". De par le double sens du mot sacro-, le composé *sacro-bena peut être traduit par "la femme consacrée", ou à l'inverse par "la femme maudite". La variante Sacrobenna est également attestée. Selon toute vraisemblance, l'équivalent masculin de ce nom serait Sacrovirus.
À Ameyzieu (Talissieu, Ain), la dénommée Sacrobena était l'épouse de Flavius Strato, propriétaire de plusieurs domaines à Ammatiacum, et la mère de Valerius. Sacrobena, son fils et Valentinus, intendant des domaines du défunt, ont fait graver l'épitaphe (CIL 13, 2533).
"Aux Dieux Mânes. À la mémoire éternelle du bienheureux Flavius Strato, qui vécut 41 ans. Valentinus, intendant de ses domaines d'Ammatiacum, (et) Sacrobena, son épouse, et Valerius, son fils, ont pris soin de placer (ce monument)."
À Saint-Méard (Haute-Vienne), un graffite mentionnant ce nom a été relevé sur le haut de la panse d'une cruche. Il s'agissait tout simplement du nom de sa propriétaire (CAG-87, p 62).
Graffite de Saint-Méard (CAG-87, p 62) SACR[OB]ENA
Une épitaphe extrêmement dégradée et lacunaire relevée sur un monument funéraire exhumé à Dijon (Côte-d'Or), offre une nouvelle attestation de ce nom. Compte-tenu du piètre état de conservation de l'inscription, il n'est guère possible de proposer une lecture de ce texte, ni de déterminer les relations que Sacrobena entretenait avec les différentes personnes qui se trouvaient mentionnées à ses côtés (CIL 13, 5516).
Inscription de Dijon (CIL 13, 5516) GABRIE[...]CERIS ET [...]A XX FAE(?) SACROBENAE [...] VXOR [