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Sena - Île mentionnée sous la forme Sena par Pomponius Mela (Description de la Terre, III, 40) et Sina sur l'Itinéraire d'Antonin (509, 3). Elle se situait face au territoire des Osismes selon Pomponius Mela. Il ne fait guère de doute qu'il s'agît de l'actuelle île de Sein (Finistère), située dans le prolongement de la pointe du Raz. Ce toponyme a été expliqué en ayant recours au gaulois *seno-, qui signifie "vieux / âgé", bien que l'idée d'une "vieille île" soit bien curieuse. X. Delamarre (2021 ; 2023) a développé une interprétation alternative à partir d'un thème *-seno-, se distinguant du précédent par un "e" long (*-sēno- < -sai-no-) et signifiant "magicien / lieur". Suivant cette hypothèse, il ne faudrait plus y voir une "vieille (île)" (*Sena), mais une "(île) magicienne", voire une "(île des) magiciennes" (*Sēna), ce qui ferait merveilleusement écho au récit de Pomponius Mela.

Au milieu du I^er s. ap. J.-C., Pomponius Mela indiquait que l'île de Sena était le siège d'un oracle pour lequel officiaient neuf prêtresses, les gallisenae. Selon ce récit, elles avaient le pouvoir de déchaîner les vents et la mer, de se métamorphoser en animaux, de guérir les maladies incurables, ou encore de prédire l'avenir (Description de la Terre, III, 40). Il est fort probable que cette légende ait un lien avec celle relative aux femmes des Samnites, mentionnées par différents auteurs après la transition du II^e et du I^er s. av. J.-C., dans le sillage du témoignage de Posidonios d'Apamée (Brunaux, 2000).

Sources littéraires anciennes