Sotiates - Peuple de la Gaule aquitaine, qui fut mentionné par César (Guerre des Gaules, III, 20-21) par les formules in Sotiatium fines "aux frontières des Sotiates", Sotiates (var. Sontiates et Sociates) et oppidum Sotiatium "la ville des Sotiates", et par Pline (Histoire naturelle, IV, 108) par le nom Sottiates. Ils furent également mentionnés par Dion Cassius (Histoire romaine, XIX, 46), mais sous la forme fautive Άπιάτας "Apiates", régulièrement corrigée en Σωτιάτας, ou encore Σωτιατών par Nicolas de Damas (Histoire universelle, CXVI, 1, cité par Athénée de Naucratis, Deipnosophistes, VI, 54). César (Guerre des Gaules, III, 20-21) et Dion Cassius (Histoire romaine, XXXIX, 46) se contentent de les localiser en Aquitaine, tandis que Pline les mentionne entre les Élusates (lesquels occupaient l'Eauzan) et les Osquidates Campestres (Histoire naturelle, IV, 108). Leur nom se retrouve dans celui de la commune de Sos, qui était très certainement l'oppidum Sotiatium mentionné par César (Guerre des Gaules, III, 21). Leur territoire correspondait en partie à celui de l'actuel Pays d'Albret (Lot-et-Garonne).
Après la conquête, la cité des Sotiates fut intégrée à la province de Gaule aquitaine, mais ne furent plus mentionnés après Pline (Histoire naturelle, IV, 108), au Ier s. ap. J.-C. Tout porte à croire que cette petite cité fut réunie à celle des Élusates. En effet, une inscription mise à jour à Sos semble indiquer que ce territoire dépendait alors des Élusates (CIL 13, 548 ; CAG-47, p 298), de même que la ville de Sos et ses environs ont relevé du diocèse d'Eauze jusqu'au IXe s., époque à laquelle ce diocèse fut rattaché à celui d'Auch.
Athénée de Naucratis, Deipnosophistes, VI, 54 :"Mais Nicolas de Damas, de l'école Péripatéticienne, dans sa considérable histoire (elle contenait cent quarante quatre volumes), dit au cent-onzième livre qu'Adiatomus, roi des Sotiani, (c'était une tribu celte) avait six cents hommes sélectionnés autour de lui, appelés par les Gaulois, dans leur langage national, Siloduri, mot qui en grec signifie " lié par serment ". Et ce roi les avait comme compagnons, pour vivre et mourir avec lui, car c'était le voeu qu'ils faisaient tous. En retour ils partageaient son pouvoir, portaient les mêmes habits et mangeaient la même nourriture ; et ils mouraient quand il mourait, comme une forme d'absolue nécessité, si le roi mourait de quelque maladie ou à la guerre, ou de toute autre façon. Et personne n'a jamais pu dire que l'un d'eux ait montré un signe de peur de la mort ou ait au moins tenté de s'échapper quand le roi mourut."
César, Guerre des Gaules, III, 20 :"Presque à la même époque, P. Crassus était arrivé dans l'Aquitaine, pays qui, à raison de son étendue et de sa population, peut être estimé, comme nous l'avons dit, le tiers de la Gaule. Songeant qu'il aurait à faire la guerre dans les mêmes lieux où, peu d'années auparavant, le lieutenant L. Valérius Préconinus avait été vaincu et tué, et d'où le proconsul Manlius avait été chassé après avoir perdu ses bagages, il crut qu'il ne pouvait déployer trop d'activité. Ayant donc pourvu aux vivres, rassemblé des auxiliaires et de la cavalerie, et fait venir en outre de Tolosa, de Carcasso et de Narbo, pays dépendants de la province romaine et voisins de l'Aquitaine, bon nombre d'hommes intrépides qu'il désigna, il mena son armée sur les terres des Sotiates. À la nouvelle de son arrivée, les Sotiates rassemblèrent des troupes considérables et de la cavalerie, qui faisait leur principale force, attaquèrent notre armée dans sa marche, et engagèrent avec elle un combat de cavalerie, dans lequel ayant été repoussés et poursuivis par la nôtre, ils firent tout à coup paraître leur infanterie, placée en embuscade dans un vallon. Ils assaillirent nos soldats épars et recommencèrent le combat."
César, Guerre des Gaules, III, 21 :"Il fut long et opiniâtre : Les Sotiates, fiers de leurs anciennes victoires, regardaient le salut de toute l'Aquitanie comme attaché à leur valeur ; nos soldats voulaient montrer ce qu'ils pouvaient faire, en l'absence du général, sans l'aide des autres légions, sous la conduite d'un jeune chef. Couverts de blessures, les ennemis enfin tournèrent le dos ; on en tua un grand nombre, et Crassus, sans s'arrêter, mit le siège devant la capitale des Sotiates. Leur résistance courageuse l'obligea d'employer les mantelets et les tours. Tantôt ils faisaient des sorties, tantôt ils pratiquaient des mines jusque sous nos tranchées (sorte d'ouvrage où ils sont très habiles, leur pays étant plein de mines d'airain qu'ils exploitent) ; mais voyant tous leurs efforts échouer devant l'activité de nos soldats, ils députèrent à Crassus, pour lui demander de recevoir leur capitulation. Crassus y consentit, à la condition qu'ils livreraient leurs armes, ce qu'ils firent."
Dion Cassius, Histoire romaine, XXXIX, 46 :"A peu près clans les mêmes jours, Publius Crassus, fils de Marcus Crassus, conquit l'Aquitaine presque tout entière. Les peuples de cette contrée, qui sont aussi Gaulois, habitent sur les confins de la Celtique et s'étendent le long des Pyrénées jusqu'à l'Océan. Crassus se mit en marche contre eux, défit les Apiates (Sotiates) dans un combat, assiégea et prit leur ville. Il ne perdit qu'un petit nombre de soldats que les ennemis firent périr par une ruse, pendant qu'il traitait avec eux. Il tirait une éclatante vengeance de cette perfidie, quand il apprit que d'autres Gaulois s'étaient ligués, avaient fait venir d'Espagne des soldats de Sertorius, et qu'avec leur concours ils faisaient la guerre d'après la tactique militaire, et non plus avec une aveugle impétuosité ; persuadés que le manque de vivres forcerait bientôt les Romains à sortir de leur pays. Crassus feignit de les craindre et ne leur inspira que du dédain : il ne put néanmoins les déterminer à combattre ; mais lorsqu'ils en furent venus à ne plus redouter les Romains, il tomba sur eux au moment où ils ne s'y attendaient pas. Il attaqua leur camp; mais les barbares firent une sortie et se défendirent avec vigueur, et il ne remporta sur ce point aucun avantage. Comme ils avaient concentré là toutes leurs forces, Crassus envoya un détachement de ses soldats vers un autre côté de leur camp, qui n'était pas défendu. Ils s'en emparèrent et se frayèrent par là une route sur les derrières des combattants. Les barbares furent tous massacrés ; les autres peuples, à quelques exceptions près, traitèrent avec les Romains sans combattre."
Pline, Histoire naturelle, IV, 108 :"A l'Aquitaine appartiennent les Ambilatres, les Anagnutes, les Pictons, les Santons, libres ; les Bituriges, libres, surnommés Ubisques ; les Aquitains qui ont donné leur nom a la province ; les Sediboniates ; puis les Convènes rassemblés dans une ville ; les Bégères, les Tarbelliens, surnommés Quatuor Signani (à cause d'une garnison de quatre enseignes) ; les Cocosates, surnommés Sex Signani ; les Vénames, les Onobrisates, les Bélendes, la chaîne des Pyrénées ; au-dessous, les Monèses, les Osquidates des montagnes, les Sibyllates, les Campones, les Bercorcates, les Bipedimuens, les Sassuminiens, les Vellates, les Tornates, les Consoranniens, les Ausques, les Élusates, les Sottiates, les Osquidates de la plaine, les Succasses, les Tarusates, les Basabocates, les Vasséens, les Sénnates, les Cambolectres, les Agésinates (ou Cambolectres Agésinates) ;"
Inscription de Sos (CIL 13, 548 ; CAG-47, p 298) F]LA[M(INI) 3] / ET AVG(VSTORVM) IIVIR(O) / Q(VINQVENNALI) ORDO ELVSAT(IVM)
"[?] flamine [de Rome et ?] d'Auguste, duumvir quiquennal, l'ordre (des décurions) des Élusates."