Les Carnutes attaquent les Bituriges (début 51 av. J.-C.)
Au cours de l'hiver 52-51 av. J.-C., Les Biturigestravaillèrent à organiser un nouveau soulèvement, qui fut tué dans l'oeuf par la prompte réaction de César. Immédiatement après le retour des Bituriges dans le giron romain, ceux-ci furent attaqués par les Carnutes. La succession des deux événements pourrait laisser entendre que les deux peuples étaient liés par un traité, et que la prompte soumission des Bituriges fut perçue comme une trahison. Les Bituriges envoyèrent alors des délégués auprès de César, qui réagit en envoyant les légions VI et XIV à la poursuite des Carnutes. Ces derniers furent finalement contraints de fuir l'avancée des légions romaines et de quitter leurs places fortes, laissant à César l'opportunité de faire camper ses légions à Genabum (Orléans). Le soulèvement s'éteignit ainsi de lui-même (César, Guerre des Gaules, VIII, 4 ; 5).
Sources littéraires anciennes
César, Guerre des Gaules, VIII, 4 :"Pendant qu'il y rendait la justice (à Bibracte), les Bituriges lui envoyèrent des députés pour implorer son secours et se plaindre des Carnutes qui leur avaient déclaré la guerre. À cette nouvelle, et bien qu'il ne se fût pas écoulé plus de dix-huit jours depuis son retour à Bibracte, il tira les quatorzième et sixième légions de leurs quartiers d'hiver, près de la Saône, où il les avait placées pour assurer les vivres, comme il est dit au livre précédent. Il partit avec ces deux légions à la poursuite des Carnutes."
César, Guerre des Gaules, VIII, 5 :"À la nouvelle de l'approche de l'armée, les ennemis, craignant le sort des autres peuples, évacuèrent les bourgs et les villes, où la nécessité leur avait fait dresser à la hâte de chétives cabanes pour passer l'hiver (car depuis leurs dernières défaites ils avaient abandonné plusieurs de leurs villes), et ils se dispersèrent de côté et d'autre. Comme César ne voulait point exposer l'armée à toutes les rigueurs de l'âpre saison où l'on était alors, il établit son camp à Genabum, ville des Carnutes, et logea les soldats, partie sous le toit des habitations gauloises, partie sous des tentes promptement recouvertes d'un peu de chaume. Cependant il envoya la cavalerie et l'infanterie auxiliaire partout où l'on disait que les ennemis s'étaient retirés. Ce ne fut pas en vain ; car la plupart des nôtres revinrent chargés d'un butin considérable. Les Carnutes, accablés par la rigueur de l'hiver et par la crainte du danger, chassés de leurs demeures sans oser s'arrêter longtemps nulle part, ne pouvant même trouver dans leurs forêts un abri contre les plus affreuses tempêtes, se dispersèrent après avoir perdu une grande partie des leurs, et se répandirent chez les nations voisines."