Tasgodunes - Peuplade de Gaule narbonnaise, qui ne nous est connue que par l'unique mention qu'en a fait Pline (Histoire naturelle, III, 37) sous la forme Tasgoduni (var. Tascoduni ; Tasconi). Depuis la traduction de l'Histoire naturelle de Pline publiée par Jean Hardouin (1685) et la Notice de l'ancienne Gaule, tirée des monumens romains de Jean Baptiste Bourguignon d'Anville (1760), on a coutume de localiser cette peuplade dans la vallée du Tescou (Tasco au XIe s., Tesco à partir du XIIe s., Nègre, 1972 ; Burgan & Lafon, 2006), un affluent du Tarn. Un pagus Taschonensis, relevant très certainement du Quercy, fut mentionné sur une charte de l'abbaye Saint-Théodard de Montauban datée du 1er mai 1013 (in pago Caturcense sive Taschonense super alveum Tasconis). Ce document indique qu'il s'étendait le long du Tescou. Cet ethnonyme est le gentilé latin attribué aux habitants d'une localité très probablement dénommée Tasgodunum. Les Tasgodunes étaient donc littéralement "ceux / les habitants de Tasgodunum".
L'histoire de ce peuple est totalement méconnue. Leur mention par Pline (Histoire naturelle, III, 37) à la fin du Ier s. ap. J.-C., nous apprend cependant qu'ils constituaient l'un des oppida latina de Gaule narbonnaise, statut équivalent au municipe de droit latin qui, selon l'opinion communément admise, leur aurait été attribué par César.
Les Tasgodunes ne furent plus mentionnés par la suite. D'après leur localisation, ils furent très certainement intégrés à la cité des Cadurques, ou à celle des Tolosates.
Pline, Histoire naturelle, III, 36-37 :"Dans l'intérieur des terres, colonies : Arles de la sixième légion, Béziers de la septième, Orange de la seconde ; dans le territoire des Cavares, Valence, des Allobroges Vienne ; villes latines : Aix des Salluviens, Avignon des Cavares, Apta Julia des Vulgientes, Alébécé des Reies Apollinaires, Alba des Helves, Augusta des Tricastins, Anatilia, Aeria, les Bormanni, les Comani, Cabellio, Carcasum des Volques Tectosages, Cessero, Carpentorate des Mémines, Ies Caenicenses, les Cambolectres, surnommés Atlantiques, Forum Voconii, Glanum Livii ; les Lutevans, appelés aussi Foroneronienses ; Nîmes des Arécomiques, les Piscènes, les Rutènes, les Samnagenses ; Toulouse des Tectosages, sur la frontière de l'Aquitaine ; les Tascons, les Tarusconienses, les Umbraniques ; les deux capitales de la cité des Vocontiens alliés, Vasio et Lucus Augusti ; dix-neuf villes sans renom, de même que vingt-quatre attribuées à Nîmes."
Sources
• J.-B. Bourguignon d'Anville (1760) - Notice de l'ancienne Gaule, tirée des monumens romains, Chez Desaint & Saillant, Paris, 754p.
• P. Burgan & A. Lafon (2006) - Toponymie du Tarn-et-Garonne : dictionnaire étymologique : les noms de communes, des anciennes paroisses et des lieux-dits importants, Association Antonin Perbosc, Montauban, 387p.
• E. Nègre (1972) - Les noms de lieux du Tarn (3e édition), Éditions d'Artrey, Paris, 124p.
• Julien Quiret pour l'Arbre Celtique