Les Trocmes prennent, puis abandonnent Ilion [-276 ?]
Il est délicat de replacer les évènements relatifs aux premières années de présence des Celtes en Asie mineure. Un événement, probablement le plus ancien paraît plus aisément datable, la prise d'Ίλιον (Ilion, l'actuelle Hissarlik, province de Çanakkale, Turquie) par les anciens mercenaires gaulois de Nicomède I de Bithynie. Hègèsianax, historien originaire d'Alexandrie de Troade (IIe s. av. J.-C.), repris par Strabon (Géographie, XIII, 1, 27) évoque dans un passage très court, la prise d'Ίλιον par les Galates venus d'Europe. Cet événement a pu, par le passé, être confondu avec l'attaque de cette même ville par les Aigosages en 217 av. J.-C., qui s'est soldé par la victoire de Thémistas d'Alexandrie de Troade (Polybe, Histoire générale, V, 21). Les deux évènements paraissent bien différents, en effet, dans celui qui nous intéresse ici, Ίλιον est attaquée par les Galates, qui prennent la ville, pensant s'y installer durablement, puis finissent par la quitter, dans la mesure ou celle-ci ne dispose pas de murailles. Or, dans l'évènement qui nous est transmis par Polybe (Histoire générale, V, 21), la ville n'est qu'assiegée et le siège levé par l'intervention de Thémistas d'Alexandrie de Troade. Cette contradiction paraît indiquer qu'il est nécessaire de distinguer les deux évènements. Les Galates ont pillé la région dans les années 276-270 av. J.-C., après qu'ils aient quitté les rangs de Nicomède I de Bithynie. Nous pouvons dire, avec une certaine certitude que ce sont les Trocmes (à qui étaient revenus les régions voisines de l'Hellespont) qui s'attaquèrent à Ίλιον (Tite-Live, Histoire Romaine, XXXVIII, 16).
Strabon, Géographie, XIII, 1, 27 :"Quant à la moderne Ilion, elle ne méritait encore qu'à moitié le nom de ville lorsque les Romains mirent le pied pour la première fois en Asie et chassèrent Antiochus le Grand de toute la contrée sise en deçà du Taurus. Cela est si vrai que Démétrius de Scepsis qui, dans sa jeunesse et précisément à cette époque, eut occasion de visiter Ilion, fut frappé de l'état misérable des habitations, lesquelles n'étaient pas même couvertes en tuiles. Hégésianax, à son tour, raconte comment les Galates, après leur passage d'Europe en Asie, montèrent jusqu'à Ilion, dans l'espoir d'y trouver l'abri fortifié dont ils avaient besoin, mais s'en éloignèrent aussitôt, n'y ayant même pas trouvé de mur d'enceinte. Dans la suite, il est vrai, l'état de la ville fut sensiblement changé et amélioré. "
Sources
• Pierre Crombet pour l'Arbre Celtique
• Julien Quiret pour l'Arbre Celtique