Plusieurs textes antiques utilisent l'expression tumultus gallicus ("tumulte gaulois"). Contrairement aux apparences, cette expression ne désigne pas la seule agitation des troupes gauloises et le désordre que créait leur approche. Cicéron (Philippiques : Huitième philippique, 1) et Festus Grammaticus (De la signification des mots, XVII ; XVIII) nous apprennent que le tumultus était un état d'exception décrété à Rome en cas de menace. Les deux auteurs précisent qu'il n'existait que deux types de tumultes : le tumultus gallicus lorsque la menace était gauloise, et tumultus italicus ou tumultus domesticus lorsqu'elle venait de peuples d'Italie.
Autres éléments, Festus Grammaticus nous apprend que pour répondre à l'urgence étaient levés des tumultuarii milites "soldats tumultuaires" (De la signification des mots, XVIII) et que les légions devaient se tenir prêtes à Sutrium (Sutri, Latium, Italie), avec les vivres nécessaires (De la signification des mots, XVII).
Tite-Live, Histoire romaine, VIII, 17 :"Rome était tranquille, mais le seul bruit guerre avec les Gaulois fit tumulte, et força de nommer un dictateur. On nomma M. Papirius Crassus, qui eut pour maître de cavalerie P. Valerius Publicola. Tandis qu'ils pressent les levées avec plus de vigueur que d'ordinaire contre des ennemis voisins, des éclaireurs qu'on envoya rapportèrent que tout était calme chez les Gaulois."
Tite-Live, Histoire romaine, VIII, 20 :"Pendant que les deux armées consulaires assiégeaient à la fois Privernum, on rappela un des consuls à Rome pour les comices. Cette année, les premiers carceres furent construits dans le Cirque. On n'était point encore délivré du souci de la guerre privernate, quand le bruit éclata d'un tumulte gaulois : bruit terrible, que le sénat ne négligea jamais. Aussitôt les consuls nouveaux, L. Aemilius Mamercinus et C. Plautius, le jour même de leur entrée en fonctions, aux calendes de juillet, eurent ordre de se partager les provinces ; et Mamercinus, à qui la guerre des Gaulois était échue, de lever une armée sans accorder une seule dispense: tout le peuple, même des artisans, des ouvriers sédentaires, gens peu propres au métier des armes, fut, dit-on, enrôlé. À Véies, une forte armée s'assembla pour marcher, de cette ville, au devant des Gaulois : on ne lui permit point de s'en éloigner, de peur de manquer l'ennemi, qui pouvait gagner Rome par un autre chemin."
Tite-Live, Histoire romaine, XXXI, 10 :"L'attention générale était portée sur la guerre de Macédoine, quand tout à coup, au moment où l'on s'y attendait le moins, la nouvelle d'un tumulte gaulois parvint à Rome. Les Insubres, les Cénomans et les Boïens avaient entraîné avec eux les Célines, les Ilvates et les autres peuples de la Ligurie, et sous la conduite d'un général carthaginois, nommé Hamilcar, qui s'était établi dans ces contrées avec les débris de l'armée d'Hasdrubal, ils avaient assailli Plaisance."
Cicéron, Catilinaires, III, 2 :"J'entre en matière. Lentulus, pour soulever le tumulte gaulois et allumer la guerre au delà des Alpes, avait entamé avec les députés des Allobroges une négociation criminelle. Déjà ceux-ci allaient partir pour la Gaule, munis de lettres et d'instructions, et devaient, en passant; se concerter avec Catilina."
Cicéron, Philippiques : Huitième philippique, 1 :"Quel était le sujet de la discussion ? Quelques-uns ne voulaient pas employer le mot de guerre ; ils préféraient le mot tumulte : aussi ignorants des choses que des expressions; car il peut y avoir guerre sans tumulte, mais il n'y a pas tumulte sans guerre. Qu'entend on par tumulte ? une grande alarme qui produit une plus grande terreur. C'est même l'origine de ce mot. Aussi nos ancêtres disaient-ils le tumulte italique, parce que c'était une guerre domestique ; le tumulte gaulois, parce que la guerre était sur nos frontières ; on n'appelait pas ainsi les autres guerres. Le tumulte est plus redoutable que la guerre ; ce qui le prouve, c'est que les motifs d'exemption qu'on fait valoir en cas de guerre, ne sont pas admis lorsqu'il y a tumulte. Il peut donc y avoir, comme je l'ai dit, guerre sans tumulte, mais non tumulte sans guerre. Or, comme il n'y a pas de milieu entre la guerre et la paix, si le tumulte n'est pas la guerre, il faut que ce soit la paix. Peut-on rien imaginer de plus absurde? Mais c'est trop s'arrêter sur le mot ; occupons-nous de la chose, à laquelle je m'aperçois que le mot nuit quelquefois."
Festus Grammaticus, De la signification des mots, XVII :"SUTRIUM QUASI EANT. Voici l'origine de ce proverbe. Jadis, dans le tumulte des Gaulois, il fut résolu par un édit que les légions se tinssent prêtes à Sutrium avec les vivres nécessaires. On employa ensuite cette locution en parlant de ceux qui devaient fournir quelque chose de leur fortune et de leurs ressources à ceux à qui ils devaient. Plaute dit : " Sed facito dum meminerint versus, quos cantat Colax cum cibo suo quisque facito veniant, quasi eant Sutrium " ."
Festus Grammaticus, De la signification des mots, XVIII :"TUMULTUARII MILITES. On appelle soldats tumultuaires ceux qui sont levés sous l'empire d'une terreur soudaine; d'où, selon Verrius, vient aussi le mot tumulte, parce que le tumulte n'a pas d'autre cause que l'attaque imprévue des peuples d'Italie ou de Gaule qui menace l'Italie, de sorte qu'on ne connaissait pas d'autre tumulte que le tumulte gaulois et le tumulte domestique."