Entre l'Argens et les portions méridionales du plan de Canjuers et des plateaux du Haut-Var
Verrucins
Localisation
Peuple de la Gaule narbonnaise. Pline fournit les seuls indices permettant de localiser les Verrucins, puisqu'il les situait dans l'arrière-pays du territoire des Camatulliques et des Sueltères, qui occupaient le massif des Maures et au-delà, toute la rive droite de l'Argens (Histoire naturelle, III, 34). Ceci amène à localiser les Verrucins dans la région comprise entre l'Argens et les portions méridionales du plan de Canjuers et des plateaux du Haut-Var.
Attestations et étymologie
Ce peuple fut uniquement mentionné sous la forme Verucini par Pline (Histoire naturelle, III, 34). Cet ethnonyme pourrait s'expliquer par le radical gaulois *veru-, qui signifie "généreux". Ainsi, selon X. Delamarre (2003), le nom des Verrucins signifie "ceux qui sont généreux". Enfin, selon l'opinion commune, le nom de la commune de Vérignon (Verignun en 1098, castrum Verignoni en 1232), dans le département du Var, pourrait conserver le souvenir de cet ethnonyme.
● Intégration des Verrucins à la cité des Foroiulienses
La région peuplée par les Verrucins appartenait assurément au territoire de l'ancien diocèse de Fréjus dans l'antiquité tardive. À l'époque de Pline, la situation qui était celle des Verrucins n'est pas décrite, mais tout porte à croire qu'ils furent, à l'instar des Oxybiens et des Sueltères, adtributi à la cité des Foroiulienses dés la fin du Ier s. av. J.-C. Ces différentes entités furent entièrement amalgamés à la cité des Foroiulienses par la suite, si bien qu'ils ne furent pas mentionnés par Ptolémée (milieu du IIe s. ap. J.-C.).
Sources littéraires anciennes
Pline, Histoire naturelle, III, 34-35 :"Au delà, les fossés qui partent du Rhône, travail célèbre de C. Marius, et qui porte son nom ; l'étang Mastramela ; Maritima, ville des Avatiques, et, au-dessus, des champs de pierre qui gardent la mémoire des combats d'Hercule ; la région des Anatiliens, et, dans l'intérieur, celle des Désuviates et des Cavares. En revenant à la mer, Tricorium ; puis, dans l'intérieur, les régions des Tricolles, des Vocontiens et des Segovellaunes, puis des Allobroges ; sur la côte, Marseille des Grecs Phocéens, alliée ; le promontoire Zao, le port Citharista ; la région des Camatulliques, puis les Sueltères ; et au-dessus les Verrucins ; sur la côte elle-même, Athénopolis des Marseillais ; une colonie de la huitième légion, Forum Julii, ou Pacensis, ou Classica ; il y passe un fleuve appelé Argenté ; la région des Oxubiens et des Ligaunes, au-dessus desquels sont les Suètres, les Quariates, les Adunicates; sur la côte, la ville latine d'Antipolis ; la région des Déciates ; le Var, qui descend du mont Céma, de la chaîne des Alpes."