Les Viennenses assiègent Lugdunum (printemps 68 ap. J.-C.)
Lors de la révolte de Caius Iulius Vindex (68 ap. J.-C.), les Viennenses (Allobroges) prirent part à l'insurrection des cités gauloises visant à imposer Servius Sulpicius Galba à la tête de l'empire. Dans ce cadre, ils affrontèrent les Lugdunenses, demeurés fidèles à Néron (1), et finirent par assiéger leur métropole, Lugdunum (Lyon) (Tacite, Histoires, I, 51 ; 65). D'après Tacite, cet événement était le prolongement de conflits plus anciens opposant les deux cités, principalement causés par le fait que les Viennenses étaient contraints de verser une rente au fisc des Lugdunenses (Histoires, I, 65).
L'issue de ce siège est inconnue, cependant ce conflit ne fut réglé qu'à l'avènement de Servius Sulpicius Galba, aux détriments des Lugdunenses. Cette agression, les dommages occasionnés, puis les décisions prises par Galba eurent des conséquences notables dans le ralliement des Lugdunenses à Aulus Vitellius, au début de l'année 69 ap. J.-C.
Notes
(1) Cette fidélité s'explique très certainement par le soutien financier que l'empereur apporta à cette colonie, très peu de temps auparavant, après l'incendie de Lugdunum (65 ap. J.-C.).
Sources littéraires anciennes
Tacite, Histoires, I, 51 :"De toutes parts venaient des nouvelles menaçantes; la renommée n'apportait de Rome que de sinistres récits ; la colonie lyonnaise était mécontente, et, dans son opiniâtre attachement à Néron, il n'était sorte de rumeurs dont elle ne fût la source. Mais le mensonge et la crédulité avaient dans les camps surtout un fonds inépuisable : la haine, la crainte, et, à côté de la crainte, la réflexion qui compte ses forces et se sent rassurée."
Tacite, Histoires, I, 65 :"Il régnait entre Vienne et Lyon d'anciennes discordes que la dernière guerre avait rallumées. Le sang versé de part et d'autre, le nombre et l'acharnement des combats, annonçaient d'autres motifs que le seul intérêt de Galba et de Néron. Galba d'ailleurs, tirant profit de sa vengeance, avait réuni au fisc les revenus des Lyonnais, tandis qu'il prodiguait aux Viennois toute sorte de faveurs. De là des rivalités, des jalousies, et, comme un seul fleuve sépare les deux peuples, des haines toujours aux prises. Les Lyonnais, s'adressant à chacun des soldats, les animent de leurs passions et les excitent à exterminer les Viennois, en leur rappelant que " ceux-ci ont assiégé leur colonie, secondé les projets de Vindex, levé tout récemment des légions pour soutenir Galba "."