Peuplade de la Gaule celtique. D'après César, les Eleutètes étaient voisins et clients des Arvernes (Guerre des Gaules, VII, 75). Ceci invite donc à les localiser en Auvergne, ou dans son immédiate périphérie. Selon J. Lacroix (2003), leur nom pourrait être resté dans celui de la ville de Lieutadès (Cantal). J.-L. Boudartchouk (2002) défend également l'idée de localiser les Éleutètes dans les actuels départements du Cantal et de l'Aveyron, et propose d'identifier le comitatus carolingien de Carlat (comitatus Cartladensis), comme ayant été l'héritier de cette petite cité.
Attestations et étymologie
Ce peuple ne fut mentionné que par César sous la forme Eleutetis (Guerre des Gaules, VII, 75). Leur nom s'explique par le terme elvo-, qui pourrait signifier "nombreux", associé à -eti. Le composé *Elvo-(t)-eti signifierait donc "(ceux qui ont) de nombreux territoires". Les Eleutètes seraient donc des homonymes des Helvètes de Gaule et des Elvètes du Norique.
Histoire
● Guerre des Gaules
L'histoire des Éleutètes est totalement méconnue. Le seul fait connu qui puisse leur être attribué, remonte à 52 av. J.-C. A cette date, ils participèrent à la constitution du contingents de 35000 hommes des Arvernes, aux côtés de ces derniers et des Cadurques, Gabales et Vellaves. Ce contingent et celui des autres peuples gaulois, devaient constituer l'armée de secours chargée de contraindre César à lever le siège d'Alésia (César, Guerre des Gaules, VII, 75).
● La disparition de cette peuplade
Les Éleutètes ne furent plus mentionnés après cet épisode de 52 av. J.-C., impliquant qu'ils perdirent leur autonomie au début de la période gallo-romaine. Toutes la localisations proposées pour cette peuplades partent du postulat qu'elle fut amalgamée à la cité des Arvernes.
Sources littéraires anciennes
César, Guerre des Gaules, VII, 75 :"Pendant que ces choses se passaient devant Alésia, les principaux de la Gaule, réunis en assemblée, avaient résolu, non d'appeler aux armes tous ceux qui étaient en état de les porter, comme le voulait Vercingétorix, mais d'exiger de chaque peuple un certain nombre d'hommes ; ils craignaient, dans la confusion d'une si grande multitude, de ne pouvoir ni la discipliner, ni se reconnaître, ni se nourrir. Il fut réglé que les divers états fourniraient, savoir les Héduens, avec leurs clients les Ségusiaves, les Ambivarétes, les Aulerques Brannovices, les Blannovii, trente-cinq mille hommes ; les Arvernes avec les peuples de leur ressort, tels que les Eleutètes, les Cadurques, les Gabales, et les Vellavii, un pareil nombre ;"