César organise les défenses de la Gaule transalpine (début 52 av. J.-C.)
L'annonce de la défection de nombreux peuples gaulois entraîna une réaction rapide de César. Cnaeus Pompeius (Pompée) ayant ramené la paix à Rome, il fit route vers la province de Gaule transalpine, tout en travaillant au moyen de reprendre le commandement de ses légions, laissées en Gaule, au milieu de peuples devenus hostiles. Devait-il entreprendre un périlleux voyage pour les rejoindre, en confiant son salut à un peuple gaulois dont la fidélité était incertaine ? Ses légions devaient-elles se mettre en marche pour venir à sa rencontre, avec la certitude que celles-ci auraient à combattre les Gaulois sans lui à leur tête ? (Guerre des Gaules, VII, 6).
Pendant sa route, il apprit que les peuples gaulois jouxtant les frontières septentrionales de la province de Gaule transalpine s'étaient joint à l'insurrection, puis eut vent de l'offensive lancée par Lucterios. Compte-tenu de la situation, César organisa la défense de la province, en établissant de nouveaux postes de surveillance chez les Rutènes provinciaux, les Volques Arécomiques, les Tolosates et autour de la cité de Narbo (Narbonne) (Guerre des Gaules, VII, 7). Cette organisation contraignit Lucterios et ses troupes à cesser leurs agressions et à se retirer (Guerre des Gaules, VII, 8). Une fois la province sécurisée, César réunit des troupes issues de Gaule transalpine et de renforts reçus d'Italie sur le territoire des Helviens, peuple séparé des Arvernes par les Cévennes (Guerre des Gaules, VII, 7).
César, Guerre des Gaules, VII, 6 :"Lorsque César apprit ces événements en Italie, il savait déjà que, grâce aux talents de Cn. Pompée, les affaires avaient pris un meilleur aspect à Rome ; il partit donc pour la Gaule transalpine. En arrivant, il se trouva fort embarrassé sur le moyen de rejoindre son armée ; car s'il faisait venir ses légions dans la province, elles auraient dans la marche à combattre sans lui ; que s'il essayait de les aller trouver, il n'était pas prudent de confier sa personne même à un peuple qui à cette époque paraissait soumis."
César, Guerre des Gaules, VII, 7 :"Cependant le Cadurque Luctérios, envoyé chez les Rutènes, les attire au parti des Arvernes, va de là chez les Nitiobroges et les Gabales, qui lui donnent les uns et les autres des otages ; puis, à la tête d'une nombreuse armée, il marche pour envahir la Province du côté de Narbonne. À cette nouvelle, César crut devoir préférablement à tout partir pour cette Province. Il y arrive, rassure les peuples effrayés, établit des postes chez ceux des Rutènes, qui dépendent de la province, chez les Volques Arécomiques, chez les Tolosates et autour de Narbonne, lieux qui tous étaient voisins de l'ennemi. En même temps, il donne ordre à une partie des troupes de la province, et au renfort qu'il avait amené de l'Italie, de se réunir chez les Helviens, qui sont limitrophes des Arvernes."
César, Guerre des Gaules, VII, 8 :"Ces choses ainsi disposées, et Luctérios s'étant arrêté et même retiré parce qu'il crut dangereux de s'engager au milieu de ces différents corps de troupes, César se rendit chez les Helviens, quoique dans cette saison, la plus rigoureuse de l'année, la neige encombrât les chemins des Cévennes, montagnes qui séparent les Helviens des Arvernes."