L'extermination des Sénons (283 av. J.-C.) et la défaite des Boïens (282 av. J.-C.), mirent un terme aux conflits opposant les Gaulois aux Romains pendant plusieurs décennies. Lorsqu'une nouvelle génération de chefs arriva à la tête des Boïens, génération n'ayant pas connu ces conflits, ni subi leurs conséquences, l'idée de s'engager dans un nouveau conflit avec les Romains germa (Polybe, Histoire générale, II, 21). Deux rois boïens, Atis et Galatos, établirent secrètement leur projet d'attaque et invitèrent des peuples gaulois des Alpes à les rejoindre.
Conscients du projet d'invasion qui se tramait, les Romains se mirent en campagne pour les affronter. Contre toute attente, lorsque les renforts gaulois des Alpes s'avancèrent jusqu'à Ariminum (Rimini), les Boïens découvrant les intentions réelles de leurs rois, se révoltèrent. Ils massacrèrent Atis et Galatos, puis combattirent les Gaulois des Alpes, avant de se s'affronter entre eux. Cette révolte opportune ayant mis un terme au projet d'invasion, l'armée romaine fit marche-arrière sans avoir livré le moindre combat (Polybe, Histoire générale, II, 21).
Polybe, Histoire générale, II, 21 :"Pendant les quarante-cinq années qui suivirent ces défaites, les Gaulois se tinrent tranquilles et vécurent en paix avec les Romains. Mais quand le temps eut fait disparaître tous les témoins oculaires des désastres, les jeunes gens de la génération suivante, pleins d'une ardeur inconsidérée, et qui n'avaient jamais connu ni éprouvé le moindre malheur ou le moindre revers, recommencèrent à s'agiter, comme il est naturel en pareil cas : ils cherchèrent querelle aux Romains pour le premier motif venu et gagnèrent à leur cause les Gaulois des Alpes. Ces projets se tramèrent d'abord secrètement entre les chefs, à l'insu du peuple ; aussi, quand les Transalpins s'avancèrent avec une armée jusqu'à Ariminum, le peuple boïen, se défiant d'eux, prit les armes à la fois contre ses propres chefs et contre les nouveaux arrivants ; les rois du pays, Atis et Galate, furent massacrés et il y eut une vraie bataille, où les Boïens s'entretuèrent. Les Romains, épouvantés à la nouvelle de l'invasion, s'étaient mis en campagne ; mais quand ils apprirent que l'armée gauloise s'était anéantie de ses propres mains, ils retournèrent chez eux."
Sources
• Pierre Crombet pour l'Arbre Celtique
• Julien Quiret pour l'Arbre Celtique