Bituitos - Roi des Arvernes au IIème siècle avant J.-C. Fils du roi Luernos, il fut vaincu par les Romains en 121 avant J.-C., mettant fin à la domination des Arvernes sur les peuples de la Gaule. Athénée dans le Banquet des sophistes parle d'un poète qui avait reçu du roi Bituit une bourse pleine d'or et avait alors improvisé un poème célébrant le souverain et sa générosité.
Strabon, Géographie, IV, 3: "Bituit, qui guerroya contre Maximus et Domitius, avait pour père, ce Luérius [Luernos] dont les richesses et le faste étaient si extraordinaires que, pour faire montre à ses amis de son opulence, il se promenait sur un char dans la campagne, en semant çà et là de la monnaie d'or et d'argent, que ramassaient les gens de sa suite."
Camille Jullian résume ainsi l'impression produite sur les Grecs par le royaume arverne: "Le charme des vers, l'ivresse des repas, le foisonnement de l'or, les tumultes des grandes assemblées et par-dessus tout l'apothéose d'un héros vivant, voilà ce qu'étalait aux yeux des étrangers la royauté de Luern et de Bituit, et pour tout cela, cette monarchie arverne fut l'expression la plus complète de la vie et de l'humeur gauloises."
Appien, Celtique, XII : "Sur le refus des Allobroges, ils envoyèrent une expédition commandée par Cneius Domitius. Au moment où le général quittait le territoire des Salyens, un ambassadeur de Bituit, roi des Allobroges [en réalité, des Arvernes], en somptueux équipage, vint au devant de lui : il était escorté de gardes richement vêtus et de chiens. Les barbares en ces contrées ont aussi une garde de chiens. Un poète suivait, qui dans une poésie barbare chantait le roi Bituit, puis les Allobroges, puis l'ambassadeur lui-même, leur naissance, leur courage et leurs richesses ; c'est même pour cela surtout que parmi les ambassadeurs ceux qui sont illustres emmènent avec eux des gens de cette sorte. Celui-ci demanda grâce pour les chefs des Salyens, mais sans rien obtenir."
Il ne s'agit pas d'un simple topos littéraire : certains deniers romains frappés en commémoration de leur victoire figurent Bituit en compagnie d'un chien. A rapprocher, peut-être, du nombre particulièrement élevé de crânes de chiens et de restes de canidés sur le sanctuaire de Corent, contemporain des règnes de Luern et de Bituit, qui a conservé la trace de leurs fastueux festins dont Posidonios se fait l'écho.
Florus, Abrégé d'histoire romaine, III, 3: "On remarqua tout particulièrement dans le cortège triomphal leur roi Bituitus avec ses armes de diverses couleurs et son char d'argent, comme au jour du combat."
Tite Live, Histoire romaine (Periochae), LXI: "Le consul Q. Fabius Maximus, petit-fils de Paul Émile, remporte une victoire sur les Allobroges et sur Bituitus, roi des Arvernes. Cent vingt mille hommes de l'armée de Bituitus furent taillés en pièces. Lui-même, étant parti pour Rome afin de satisfaire aux ordres du sénat, fut retenu et mis en surveillance à Albe, parce que son retour en Gaule paraissait dangereux. On ordonne aussi par un décret de saisir son fils Congennetiacus, et de l'envoyer à Rome."