Dubis / Δουβιος - Nom antique du Doubs. Cette rivière qui prend sa source dans le Jura est le principal affluent de la Saône. La quasi totalité de son cours se trouvait sur le territoire des Séquanes, au sein duquel le Doubs constitue un axe structurant du fait, certainement, de sa navigabilité (Strabon, Géographie, IV, 3, 11 et 14). La capitale des Séquanes, Vesontio (Besançon) se trouvait justement dans un méandre de cette rivière. César est le premier à mentionner le Doubs à l'occasion de la Guerre des Gaules. Le nom *dubi s'explique par le Gaulois "noir, sombre"
Jules César, La guerre des gaules, I, 38 : "César crut devoir faire tous ses efforts pour le prévenir, car cette ville (Vesontio) était abondamment pourvue de munitions de toute espèce, et sa position naturelle la défendait de manière à en faire un point très avantageux pour soutenir la guerre. La rivière du Dubis décrit un cercle à l'entour et l'environne presque entièrement ; la partie que l'eau ne baigne pas, et qui n'a pas plus de six cents pieds, est protégée par une haute montagne dont la base touche de chaque côté aux rives du Dubis. Une enceinte de murs fait de cette montagne une citadelle et la joint à la ville."
Strabon, Géographie, IV, 1, 11 : "L'Arar vient aussi des Alpes ; il forme la limite entre les Séquanes, les Aeduens et les [Lingons], puis reçoit le Dubis, autre rivière navigable, descendue également de la chaîne des Alpes ; dès là réunis sous le nom d'Arar, qui a prévalu, ces deux cours d'eau vont se mêler au Rhône"
Strabon, Géographie, IV, 1, 14 : "Ainsi, le Rhône, qui peut déjà lui-même être remonté très haut, et l'être par des embarcations pesamment chargées, donne, en outre, indirectement accès dans beaucoup de cantons, par la raison que ses affluents sont également navigables et peuvent aussi transporter les plus lourds fardeaux : les marchandises reçues d'abord par l'Arar passent ensuite dans le Dubis, affluent de l'Arar ; puis on les transporte par terre jusqu'au Sequanas, dont elles descendent le cours, et ce fleuve les amène au pays des Lexoviens et des Calètes, sur les côtes mêmes de l'Océan, d'où elles gagnent enfin la Bretagne en moins d'une journée."