On s'aperçoit régulièrement lors des guerres de l'antiquité, que l'assaillant accorde extrêmement rarement à l'assiéger l'évacuation de la ville. Cette évacuation consiste à prendre le contrôle de la position en laissant partir le défenseur. Au travers des sources antiques, on remarque que systématiquement les assaillants prennent la ville, c'est-à-dire s'emparent de la ville et tuent ou capturent les défenseurs. Les Celtes, assiégés, se voyant dans l'impossibilité de supporter le siège plus longtemps tentaient alors deux grands types de sorties, l'extraction de la place de nuit, ou une attaque de front des infrastructures de siège de l'assaillant.
Tenter de s'extraire de la place de nuit
Les sorties de nuit, comme son nom l'indique, consistent à profiter de la pénombre pour quitter une place assiégée.
Jules César, La guerre des gaules, VII, 11 : "César y arrive le second jour, et établit son camp devant la place ; mais l'approche de la nuit le force de remettre l'attaque au lendemain : il ordonne aux soldats de tenir prêt tout ce qu'il faut en pareil cas ; et, comme la ville de Cénabum avait un pont sur la Loire, dans la crainte que les habitants ne s'échappent la nuit, il fait veiller deux légions sous les armes. Un peu avant minuit les assiégés sortent en silence, et commencent à passer le fleuve. César, averti par les éclaireurs, met le feu aux portes, fait entrer les légions qui avaient reçu l'ordre d'être prêtes, et s'empare de la place. Très peu d'ennemis échappèrent ; presque tous furent pris, parce que le peu de largeur du pont et des issues arrêta la multitude dans sa fuite. César pille et brûle la ville, abandonne le butin aux soldats, fait passer la Loire à l'armée, et arrive sur le territoire des Bituriges".
Relancer l'offensive contre l'assaillant
Lorsque l'assaillant a totalement encerclé la place, la sortie de nuit est rendue inutile, puisqu'elle aboutira nécessairement à venir se heurter aux positions ennemies. Une attaque de front est alors la seule initiative possible pour se libérer d'un siège. Ainsi, Adiatuanos, le chef des Sotiates a été défait alors qu'il tentait d'attaquer les positions de Crassus et de s'extraire de sa ville assiégée.
Jules César, La guerre des gaules, III, 22 : "C'est avec cette escorte qu'Adiatuanos tenta une sortie : les cris qui s'élevèrent sur cette partie du rempart firent courir aux armes ; et à la suite d'un combat sanglant, Adiatuanos, repoussé dans la ville, obtint cependant de Crassus d'être compris dans la capitulation générale"
Lors du siège d'Alésia en 52 av. J.-C., Vercingetorix se trouvant dans cette situation, décida d'attaquer les Romains de front. A l'occasion de cette sortie, les Gaulois s'équipèrent de la même manière que pour attaquer un rempart ennemi, et tentèrent de forcer les retranchements de César. Des galeries couvertes permettaient d'approcher de l'ennemi à couvert, tandis que des faux disposées sur de longues perches étaient utilisées pour user les défenses en bois de l'assaillant. Un grêle de projectiles divers tombait sur les romains, les obligeant à quitter les terrasses, alors que d'autres Gaulois comblaient les fossés de terre et de fascines. Une fois les principaux obstacles éliminés, l'assaut était possible. Si l'assaut réusssissait, il devait aboutir au désencerclement et au désenclavement de la place.
Jules César, La guerre des gaules, VII, 84 : "Du haut de la citadelle d'Alésia, Vercingétorix les aperçoit, et sort de la place, emportant du camp ses longues perches, ses galeries couvertes, ses faux et ce qu'il avait préparé, pour la sortie. Le combat s'engage à la fois de toutes parts avec acharnement ; partout on fait les plus grands efforts. Un endroit paraît-il faible, on s'empresse d'y courir. "
Jules César, La guerre des gaules, VII, 86 : "Les assiégés, désespérant de forcer les retranchements de la plaine, à cause de leur étendue, tentent d'escalader les hauteurs, et y dirigent tous leurs moyens d'attaque ; ils chassent par une grêle de traits ceux qui combattaient du haut des tours ; ils comblent les fossés de terre et de fascines, et se fraient un chemin ; ils coupent avec des faux le rempart et le parapet."