La datation de cet événement souffre d'une légère imprécision. Tite-Live le situe après la mort de Marcus Vipsanius Agrippa (12 av. J.-C.) (Periochae, CXXXVIII) et la première campagne de Nero Claudius Drusus en Germanie (12 av. J.-C.) (Periochae, CXXXIX) et avant la victoire de Lucius Calpurnius Piso Frugi contre les Besses, la seconde campagne de Nero Claudius Drusus en Germanie et la mort d'Octavie la Jeune (11 av. J.-C.) (Periochae, CXL). Dion Cassius situe cette fondation juste avant la première campagne de Nero Claudius Drusus en Germanie (12 av. J.-C.) (Histoire romaine, LIV, 32). Enfin, Suétone indique que le future empereur Claude (41-54 ap. J.-C.) a vu le jour le 1er août 10 av. J.-C. à Lugdunum, le jour de l'inauguration (Vies des douze Césars : Vie de Claude, II). Bien qu'il existe une certaine contradiction entre la version de Tite-Live et de Dion Cassius, la cohérence des événements relatés invite à privilégier l'année 12 av. J.-C. Tout porte à croire que Suétone a commis une erreur et qu'il faille comprendre que Claude est né le jour de la fête annuelle célébrant la consécration de l'autel de Rome et d'Auguste.
Dion Cassius, Histoire romaine, LIV, 32 :"La même chose arriva à Drusus. Les Sicambres et leurs alliés ayant, à la faveur de l'absence d'Auguste et des efforts des Gaulois pour secouer le joug, recommencé la guerre, il prévint le soulèvement des peuples soumis en mandant les principaux chefs des Gaulois sous le prétexte de la fête qu'ils célèbrent encore aujourd'hui à Lyon au pied de l'autel d'Auguste ; puis, attendant les Celtes au passage du Rhin, il les tailla en pièces."
Strabon, Géographie, IV, 3, 2 :"La ville même de Lugdunum, qui s'élève adossée à une colline, au confluent de l'Arar et du Rhône, est un établissement romain. Il n'y a pas dans toute la Gaule, à l'exception cependant de Narbonne, de ville plus peuplée, car les Romains en ont fait le centre de leur commerce, et c'est là que leurs préfets font frapper toute la monnaie d'or et d'argent. C'est là aussi qu'on voit ce temple ou édifice sacré, hommage collectif de tous les peuples de la Gaule, érigé en l'honneur de César Auguste : il est placé en avant de la ville, au confluent même des deux fleuves, et se compose d'un autel considérable, où sont inscrits les noms de soixante peuples, d'un même nombre de statues, dont chacune représente un de ces peuples, enfin d'un grand naos ou sanctuaire."
Suétone, Vies des douze Césars : Vie de Claude, II :"Claude naquit à Lyon, sous le consulat de Julius Antonius et de Fabius Africanus, le premier août, le jour même où, pour la première fois, on y avait consacré un autel à Auguste. Il fut appelé Tiberius Claudius Drusus ; mais son frère aîné ayant ensuite passé par adoption dans la famille Julia, il prit le surnom de Germanicus."
Tite-Live, Histoire romaine (Periochae), CXXXVIII :"Les Rhètes sont soumis par Tib. Néron et Drusus, beaux-fils de César. - Mort d'Agrippa, gendre de César. - Le recensement est effectué par Drusus."
Tite-Live, Histoire romaine (Periochae), CXXXIX :"Des cités de Germanie, situées en deçà et au-delà du Rhin sont assiégées par Drusus. - Fin du tumultus qui avait éclaté en Gaule à cause du recensement. - Dédicace de l'autel du dieu César au confluent de l'Arar et du Rhône ; on nomme comme prêtre C. Iulius Vercondaridubnus, un Héduen."
Tite-Live, Histoire romaine (Periochae), CXL :"Les Thraces sont domptés par L. Pison ; les Chérusques, les Teuctères, les Chauques et d'autres peuplades germaniques d'au-delà de Rhin, sont soumis par Drusus. - Mort d'Octavie, soeur d'Auguste. Elle avait perdu auparavant son fils Marcellus, dont un théâtre et un portique rappellent la mémoire et portent le nom, comme s'il en avait fait la dédicace."