L'autel de Rome et d'Auguste était un monument destiné à recevoir les sacrifices et libations, offerts par loyauté et dévotion à l'empereur et à Rome. Selon toute vraisemblance, c'est à cet endroit que des animaux étaient immolés pour garantir la bonne entente avec l'empereur et la sauvegarde de la société, sous les hospices du prêtre de Rome et d'Auguste. Ce sacrifice se déroulait sous les yeux des délégués des cités des trois provinces impériales de la Gaule chevelue (Belgique, Lyonnaise et Aquitaine), qui témoignaient ainsi publiquement de la fidélité de leur communauté, laquelle communiaient solennellement - par leur intermédiaire - avec l'empereur et Rome. Des portions de ces victimes sacrifiées y étaient brûlées, et au-dessus d'elles, des morceaux de viande y étaient cuits, avant d'être partagés lors du banquet. Cette cérémonie a été organisée chaque année, le 1er août, pour commémorer l'anniversaire de son inauguration, le 1er août 12 av. J.-C.. Si l'on se fie au fonctionnement des autres sanctuaires provinciaux du culte impérial, outre ces sacrifices, des jeux somptueux étaient célébrés à cette occasion. Dans le cas du sanctuaire fédéral des Trois Gaules, ceux-ci se déroulaient non-loin de là, à l'amphithéâtre des Trois Gaules.
Généralités et description
Dans la description faite par Strabon à la transition du Ier s. av. et du Ier s. ap. J.-C., l'autel de Rome et d'Auguste fut mentionné comme étant un βωμὸς ἀξιόλογος "autel remarquable" sur lequel étaient inscrits les noms des soixante cités gauloises et des εἰκόνες "statues / représentations allégoriques" de ces mêmes cités (Géographie, IV, 3, 2). Des représentations de cet autel figurent sur des monnaies frappées à l'effigie des empereurs julio-claudiens (1), mais aucune ne montre les εἰκόνες mentionnées par Strabon. Sur ces monnaies, il apparaît sous la forme d'un massif quadrangulaire, décoré d'un relief sculpté représentant, depuis le centre, vers l'extérieur : une couronne civique entourée de part et d'autre par deux rameaux et deux figurations de trépieds surmontés d'objets circulaires. Autour de cet autel se dressent de chaque côté une colonne servant de support à une Victoire ailée, brandissant d'une main une couronne et ses rubans, et tenant de l'autre une palme appuyée sur son épaule. Enfin, on lit au niveau de ce qui pourrait être le soubassement commun aux colonnes et à l'autel la formule abrégée ROM(AE) ET AVG(VSTO) "à Rome et à Auguste". En plus de la mention faite pas Strabon, cet autel fut également mentionné par deux autres auteurs antiques : Tite-Live, sous la forme Ara dei Caesaris ad confluentem Araris et Rhodani l'"autel des Césars au confluent de la Saône et du Rhône" (Periochae, 137) et Juvénal, sous la forme ad aram (Satires, I, 43). Enfin, de multiples attestations épigraphiques sont connues, témoignant de dénominations variées. Dans les cas les plus fréquents, il fut dénommé de manière à rappeler le fait qu'il était dédié au culte impérial : ara Romae et Augusti l'"autel de Rome et d'Auguste" (ou Augustorum, "des Augustes"), ou encore ara Caesarum l'"autel des Césars". Ces dénominations sont fréquemment complétées par des indications topographiques : ad / inter confluentes Araris et Rhodani "au confluent de la Saône et du Rhône" ou encore ad / apud templum Romae et Augustorum "au / près du temple de Rome et des Augustes" (2).
Une localisation incertaine
Les deux colonnes, jadis voisines de l'autel, n'ont peut-être pas totalement disparu. Les quatre fûts de colonnes monolithiques en syénite verte d'Égypte soutenant la nef de l'actuelle basilique Saint-Martin d'Ainay (IIe arr.), construite au XIIe s., sont des remplois antiques provenant manifestement d'un édifice romain monumental. Les observations effectuées sur place montrent que ces quatre fûts ont été obtenues par sciage de deux fûts de plus grande dimension : 10,4 mètres selon A. Audin (1964), 10,5 mètres selon R. Turcan (1982) ou encore 9,5 mètres selon D. Frascone (2011). La tradition locale veut que ces colonnes aient été celles qui encadraient l'autel de Rome et d'Auguste. En considérant cette tradition comme fondée, A. Audin (1938) a tenté d'évaluer la dimension totale de ces monuments. D'autres estimations ont été proposées par la suite, prenant en compte la découverte, en 1961, d'une demi-couronne de laurier en bronze attribuées à l'une des victoires ailées qui surmontaient ces deux colonnes (Audin, 1964 ; Audin & Quoniam, 1962 ; Turcan, 1982). Selon R. Turcan (1982), les colonnes surmontées par les Victoires ailées mesuraient près de 14 m, ou 13 m selon D. Frascone (2011). Cependant, comme l'ont souligné L. Tranoy et G. Ayala (1994), le postulat de départ est peut-être faux, puisque aucune preuve concrète ne permet d'affirmer que les fûts de colonnes de la basilique Saint-Martin d'Ainay proviennent de l'autel de Rome et d'Auguste, plutôt que d'un autre monument antique de la ville. A ces critiques, A. Desbat (2016) a également ajouté que ces tentatives de restitution des colonnes et des dimensions de l'autel reposant sur les représentations figurant sur les monnaies romaines étaient vouées à l'échec, celles-ci n'étant évidemment pas gravées à l'échelle (pas plus que ne le furent les représentations de l'Ara Pacis Augustae sur les monnaies de Néron).
Des fragments de l'inscription ROM(AE) ET AVG(VSTO) du soubassement de l'édifice, ont peut-être été découverts (Allmer & Dissard, 1889). C'est du moins l'interprétation la plus satisfaisante faite pour expliquer l'existence de fragments portant des lettres de dimension monumentale RO[... (CIL 13, 1664), découverts près de l'église Saint-Polycarpe (Ier arr. de Lyon), au sein de l'esplanade monumentale du sanctuaire (3). D'autres fragments de revêtement de ce soubassement ont été mis au jour, notamment certains témoignant de l'existence de guirlandes de feuilles de chêne, dans les attaches desquelles étaient représentés des haches de licteur. Selon A. Allmer & P. Dissard (1889), ce décors rappelait que par un décret du Sénat de 19 av. J.-C., Auguste reçut le privilège de se voir attribuer douze licteurs. Selon les mêmes, ce soubassement était surmonté d'un chaperon demi-cylindrique dont quelques éléments ont été identifiés. Ces différents éléments ont été plusieurs fois réévalués par la suite, mais demeurent interprétés comme les témoins de cet autel, trônant au centre de l'esplanade monumentale du sanctuaire. Récemment, D. Frascone (2011) a proposé une nouvelle reconstitution du sanctuaire fédéral des Trois Gaules, très originale, puisqu'elle situe l'autel à l'extérieur de l'esplanade monumentale, au sommet de la colline de Croix-Rousse, c'est à dire sur une position visible depuis toutes les voies antiques menant à Lugdunum.
Une autre découverte, plus révélatrice, a néanmoins été sous-estimée par A. Allmer & P. Dissard (1889) et les travaux plus récents, parce que retrouvée en réemploi. Il s'agît d'un bloc ayant servi de piédestal à la statue équestre du procurateur Tiberius Antistius Marcianus, découvert au XIIIe s. dans la rue Luizerne (l'actuelle rue Major-Martin, Ier arr. de Lyon). Il s'agît cependant d'un témoignage majeur puisque sur ce bloc figure une inscription indiquant que le monument fut élevé entre 198 et 211 ap. J.-C., près de l'autel (CIL 13, 1680).
Bien que découvertes hors-contexte, la logique de répartition des quarante-sept inscriptions relatives aux prêtres et autres fonctionnaires du sanctuaire fédéral des Trois Gaules découvertes à Lyon ne semble pas dénuée d'intérêt. En effet, dans leur très grande majorité, toutes proviennent du secteur des Terreaux, au contrebas de la colline de la Croix-Rousse. Longtemps, on a considéré que ces blocs provenaient originellement de l'esplanade monumentale du sanctuaire des Trois Gaules, de laquelle ils auraient été extraits et réemployés au Moyen-âge. Si les remplois anciens sont bien attestés (4), en 1860, E. C. Martin-Daussigny a fait remarquer que les bases de certains de ces monuments ont été observés en place, à l'emplacement de l'ancien Hôtel du Parc. Sur la base des relevés effectués au niveau des forum provinciaux de Tarragone et de Narbonne, F. Richard (1999) indique que ces autels et ensembles statuaires dédiés aux prêtres et de leur famille étaient érigés dans l'enceinte du sanctuaire. A ceci, A. Desbat (2016) ajoute que dans les provinces, le forum provincial était lié à un grand sanctuaire du culte impérial et qu'à Lyon, il est peu probable que ce sanctuaire provincial ait été distinct du sanctuaire fédéral des Trois Gaules. Les nombreuses inscriptions mises à jour dans le secteur des Terreaux, bien que très majoritairement réemployées, proviennent vraisemblablement du terrain sur lequel E. C. Martin-Daussigny (1860) a décrit les bases de monuments honorifiques. La conclusion de A. Desbat (2016) est sans appel. Malgré sa position en contrebas de l'esplanade monumentale, l'emplacement de l'ancien Hôtel du Parc faisait bel et bien partie du sanctuaire fédéral. Au-delà, selon le même auteur, rien ne s'oppose formellement au fait que l'autel ait pu être installé ailleurs qu'au sommet de la colline de Croix-Rousse. Si l'on accepte l'idée que le piédestal à la statue équestre du procurateur Tiberius Antistius Marcianus (CIL 13, 1680) provient du même ensemble monumental, il conviendrait peut-être de situer l'autel à proximité immédiate.
Notes :
(1) Il s'agît de monnaies frappées à l'atelier de Lyon au Ier s. ap. J.-C., aux effigies d'Auguste, Tibère, Claude et Néron.
(2) Parfois seulement dénommé ARA, l'"autel" (CIL 13, 939 ; 1671 ; 11042 ; 11047a-c), son nom était communément complété par des indications diverses. Certaines n'étaient que des indications relatives au culte impérial, seules : AD ARAM CAESARVM "à l'autel des Césars" (CIL 13, 1680), AD ARAM CAESARIS NOSTRI "à l'autel de notre César" (CIL 13, 1684 ; 1717 ; AE 1989, 506), AD ARAM ROMAE ET AVGVSTORVM "à l'autel de Rome et des Augustes" (CIL 13, 1694 ; 1718 ; 1722). Parfois, un complément permet de localisation l'autel à la confluence de la Saône et du Rhône : ARAE AVGVSTI INTER CONFLVENTEM ARARIS ET RHODANI "à l'autel d'Auguste, au confluent de la Saône et du Rhône" (CIL 13, 1541), AD ARAM ROMAE ET AVGGVSTORVM INTER CONFLVENTES ARARIS ET RHODANI "à l'autel de Rome et des Augustes, au confluent de la Saône et du Rhône" (CIL 13, 1710), AD ARAM AD CONFLVENTES ARARIS ET RHODANI "à l'autel au confluent de la Saône et du Rhône" (CIL 13, 1674), ARAE INTER CONFLVENTES ARARIS ET RHODANI "à l'autel au confluent de la Saône et du Rhône" (CIL 13, 1719 ; 2940), AD ARAM QVAE EST AD CONFLVENTEM "à l'autel qui est au confluent" (CIL 13, 1036). Plus rarement, l'autel fut situé par rapport au temple dédié au culte impérial : APVD ARAM CAESARVM AD TEMPLVM ROMAE ET AVGVSTORVM "près de l'autel des Césars, au temple de Rome et des Augustes" (CIL 13, 11174). Dans quelques cas enfin, l'autel a été identifié en utilisant les deux compléments topographiques : AD ARAM CAESARIS NOSTRI APVD TEMPLVM ROMAE ET AVGVSTORVM INTER CONFLVENTES ARARIS ET RHODANI "à l'autel de notre César, près du temple de Rome et des Augustes, à la confluence de la Saône et du Rhône" (CIL 13, 1702), AD ARAM CAESSARVM NNOSTRORVM APVD TEMPLVM ROMAE ET AVGVSTORVM INTER CONFLVENTES ARARIS ET RHODANI "à l'autel de nos Césars, près du temple de Rome et des Augustes, à la confluence de la Saône et du Rhône" (CIL 13, 1712).
(3) Notons que c'est près du chevet de cette même église que furent trouvés les fragments des Tables claudiennes en 1528.
(4) Beaucoup proviennent des vestiges de la chapelle Saint-Côme (XIIe s.) et de l'église Saint-Pierre (XIIe s.), mais aussi de l'ancien Pont du Change (XIe s.).
Sources littéraires anciennes :
Juvénal, Satires, I, 43 :"Gillon a les trois quarts, Procule n'en a qu'un : Les portions, suivant la taille de chacun ! Trafique de ton sang, pâlis, toujours à l'oeuvre, comme si ton pied nu pressait une couleuvre ; pâlis comme un rhéteur, dans son effroi mortel, au jour où de Lyon il affronte l'autel !"
Strabon, Géographie, IV, 3, 2 :"Le sanctuaire dédié par l'ensemble des peuples gaulois à César Auguste s'élève devant la ville à la jonction même des deux fleuves. Il comporte un autel considérable, orné d'une inscription énumérant soixante peuples et de statues de chacun des peuples, et un autre autel de grande dimension."
Tite-Live, Histoire romaine (Periochae), 137 :"Les peuplades de la Germanie, situées sur les deux rives du Rhin. sont attaquées par Drusus. - Le soulèvement général causé dans la Gaule par le dénombrement est apaisé. - Un autel est consacré à César, au confluent de la Saône et du Rhône. - C. Julius Vercundar, Éduen des bords du Doubs, en est créé pontife."
Sources épigraphiques :
Inscription de Cahors (CIL 13, 1541) M(ARCO) LVCTER[IO] LVCTERII SENECIANI F(ILIO) LEONI OMNIBVS HONORIBVS IN PATRIA FVNCTO SACERD(OTI) ARAE AVG(VSTI) INTER CONFLVENT(EM) ARAR(IS) ET RHODANI CIVITAS CAD(VRCORVM) OB MERIT(A) EIVS PVBL(ICE) POSVIT
"À Marcus Lucterius Leo, fils de Lucterius Senecianus, parvenu dans sa patrie à tous les honneurs, prêtre à l'autel du confluent de l'Arar et du Rhodanus. La cité des cadurque, en reconnaissance de ses bienfaits, a publiquement posé (ce monument)."
Inscription de Lyon (ILGLyonnaise p 37) ... SACER]DOT(I) ARAE [INTE]R CONFLVENT(ES) [ARA]R(IS) ET RHOD(ANI) [OMN]IB(VS) HONORIB(VS) [APV]D SVOS FVNCT(O)
"[…] prêtre l'autel du confluent de l'Arar et du Rhodanus, ayant rempli tous les honneurs chez les siens."
Inscription de Lyon (AE 1992, 1240) [SE]XTO IV[LI]O THERMIA[N]O SENONIO FL[AM]IN(I) AVG(VSTALI) MUNE[RA]R(IO) IN SVA CIVITATE SACERDOT(I) ARAE INTER CONFLVENT(ES) [ARA]R(IS) ET RHOD(ANI) [OMN]IB(VS) HONORIB(VS) [APV]D SVOS FVNCT(O)
" À Sextus Iulius Thermianus, sénon, flamine augustal, munéraire dans sa cité, prêtre à l'autel du confluent de l'Arar et du Rhodanus, parvenu chez les siens à tous les honneurs."
Inscription de Lyon (CIL 13, 1664) RO[MAE ET AVGVSTO
"À Rome et à Auguste."
Inscription de Lyon (CIL 13, 1674) IOVI O(PTIMO) M(AXIMO) Q(VINTVS) ADGINNIVS VRBICI FIL(IVS) MARTINVS SEQ(VANVS) SACERDOS ROMAE ET AVG(VSTI) AD ARAM AD CONFLVENTES ARARIS ET RHODANI FLAMEN IIVIR IN CIVITATE SEQVANORVM
"A Jupiter très bon très grand, Quintus Adginnius Martinus, fils d'Urbicus, séquane, prêtre à l'autel de Rome et d'Auguste du confluent de l'Arar et du Rhodanus, flamine, duumvir dans la cité des Séquanes."
Inscription de Lyon (CIL 13, 1675) ... ET MA]RTI SEGOMONI SACRVM [EX STIPE] ANNVA [Q(VINTVS) ADGINNIVS VR]BICI FIL(IVS) MARTINVS [SEQVANVS SAC]ERDOS ROMAE ET AVG(VSTI) [….... M(ARCO) NER]ATIO PANSA CO(N)S(VLIBVS) [FLAMEN IIVIR IN C]IVITATE SEQVANORVM [CVI TRES PROVINCIA]E GALLIAE HONORES [OMNES? IMPENSIS] SVIS DECREVERVNT
"Consacré à [...] et à Mars Segomo, avec la cotisation annuelle, Quintus Adginnius Martinus, fils d'Urbicus, séquane, prêtre à l'autel de Rome et d'Auguste, [… et ?] Marcus Neratius Pansa étant consuls, flamine, duumvir dans la cité des Séquanes, pour lequel les Trois Provinces des Gaules ont décrété (la construction de ce monument) à leurs frais."
Inscription de Lyon (CIL 13, 1680) TIB(ERIO) ANTISTIO FAVSTI FIL(IO) QVIRINA MARCIANO DOMO CIRCINA PRAEF(ECTO) COH(ORTIS) II HISPANAE TRIB(VNO) LEG(IONIS) XV [APO]LLINARIS PIAE FIDELI[S PR]AEFECTO ALAE SVLPIC[I]AE C(IVIVM) R(OMANORVM) SECVNDVM MANDATA IMPP(ERATORVM) DOMINOR(VM) NN(OSTRORVM) AVGG(VSTORVM) INTEGERRIM(O) ABSTINENTISSIMOQVE PROCVR(ATORI) TRES PROVINC(IAE) GALLIAE PRIMO VMQVAM EQ(VITI) R(OMANO) A CENSIBVS ACCIPIENDIS AD ARAM CAESARVM STATVAM EQVESTREM PONENDAM CENSVERVNT
"À Tiberius Antistius Marcianus, fils de Faustus, (de la tribu) Quirina, originaire de Cercina, préfet de la cohorte II Hispana, tribun de la légion XV Apollinaris pia fidelis, préfet de l'aile Sulpicia civium Romanorum. Selon les instructions des deux empereurs, nos seigneurs les Augustes, il a exercé avec une grande intégrité et une grande modération (la charge) de procurateur. Pour la première fois, les Trois Provinces des Gaules ont décidé de poser une statue équestre au chevalier romain qui a été chargé du cens, près de l'autel des Césars."
Inscription de Lyon (CIL 13, 1684) ...] PATR[ON(O) PAGI COND]ATE PRAEF(ECTO) COLONIAE ACTORI PVBLIC(O) IIVIRO AB AERARIO ITEM IIVIRO A(B) IVRE DICVNDO FLAMINI AVGVSTALI CVI DIVVS AVREL(IVS) ANTONINVS CENTENARIAM PROCVRATIO(NEM) PROV(INCIAE) HADRYMETINAE DEDIT SACERDOTI AD ARAM CAES(ARIS) N(OSTRI) // IVLIAE] C(AI) IV[LI ...] SAC[ERDOTIS] AD A[RAM ...] F[ILIAE ...] C(AIUS) RES[...] SEN[...] MA[TRI(?) ...
"[…] patron du pagus de Condate, préfet, acteur public de la colonie, duumvir au trésor, et duumvir pour dire le droit, flamine augustal, à qui le divin Aurelius Antoninus a donné des appointements de cent mille (sesterces) pour la procuratelle de la province d'Hadrymetum, prêtre à l'autel de notre César." "Iulius, fille de Caius Iulius […], prêtre à l'autel […], Caius […]."
Inscription de Lyon (CIL 13, 1694) C(AIO) IVLIO MA[...] CARNVT(INO) SA[CERD(OTI) AD ARAM R]OMAE ET AV[GVSTORVM O]MNIBVS HON[ORIB(VS) APVD] SVOS FVNCTO [QVI (?)] TOTIVS CENS[VS GALLIARVM] DEDI[T TR]ES PRO[V]INC[IAE GALLIAE]
"À Caius Iulius […], carnute, prêtre à l'autel de Rome et des Augustes, parvenu parmi les siens à tous les honneurs, qui a donné […] du cens entier des Gaules. Les Trois Provinces des Gaules (ont élevé ce monument)."
Inscription de Lyon (CIL 13, 1698) [... LICINIO T]AVRICO Q(VINTI) LICINI [... FILIO LEMOVICI APVD SVOS OMNIBVS PVBLI]CIS HONORIBVS FVN[CTO SACERDOTI AD ARAM INTER CONFLVENTES] CIVES ROMANI IN T]RIB(VS) PROVINCI(I)S GA[LLIS CONSISTENTES PVBLICE POSVERVNT CVRANTE ... LICI]NIO LICIN(I) SABINI [FILIO ...
"À [...] Licinius Tauricus, fils de Quintus Licinius [...], lémovice, ayant rempli tous les honneurs publics chez les siens, prêtre à l'autel du confluent. Les citoyens romains établis dans les Trois Provinces des Gaules, (sur les fonds) publics, ont posé (ce monument). Sous la direction de […] Licinius, fils de Licinius Sabinus […]."
Inscription de Lyon (CIL 13, 1699) Q(VINTO) LICINIO VLT(ORI) LICINI TAVRICI FIL(IO) QUI SACERDOTIVM APVD ARAM DVO ET [...
"À Quintus Licinius Ultor, fils de Licinius Tauricus, qui a exercé le sacerdoce à l'autel pendant deux […]."
Inscription de Lyon (CIL 13, 1702) ...]LIO [...]NO [... OSI]DI [...]INI [...]O // L(VCIO) OSIDIO QVIETI FILIO NERVIO OMNIB(VS) HONORI[BVS APVD] SVOS FVNCT(O) SA[CERDOTI] AD ARAM CAES(ARIS) N(OSTRI) [APVD TEM]PLVM ROMAE ET [AVG(VSTORVM) IN]TER CONFLVEN[TES ARARIS] ET RHODA[NI TRES PROVINCIAE G]ALLIAE
"[…] Osidius […]." "Lucius Osidius, fils de Qietus, nervien, parvenu parmi les siens à tous les honneurs, prêtre à l'autel de nos César, près du temple de Rome et des Augustes, au confluent de l'Arar et du Rhodanus. Les Trois Provinces des Gaules (ont élevé ce monument)."
Inscription de Lyon (CIL 13, 1710) ...]IO TAVRO FILIO [... APVD SVOS OM]NIBVS [HONORIBVS MVNICIPA]LIBVS [FVNCTO SACERD]OTI AD [ARAM ROMAE] ET AVGG(VSTORVM) [INTER CONFLVEN]TES ARAR(IS) [ET RHOD(ANI) QVI ANN]OS HABENS [... ET] MOX CON[SECVTVS SACERD]OTIVM [... Q]VICVM[QVE ...]VER[...
"[…], fils de Taurus, […] parvenu à tous les honneurs municipaux, prêtre à l'autel de Rome et des Augustes du confluent de l'Arar et du Rhodanus et qui, âgé seulement de […] ans a été promu au sacerdoce."
Inscription de Lyon (CIL 13, 1712) C(AIO) VLATT[IO VLATTI] PRISCI FI[L(IO) ...] SACERDO[TI AD ARAM] CAESS(ARVM) N[N(OSTRORVM) APVD TEMPL(VM)] ROMAE [ET AVG(VSTORVM) INTER] CONFLV[ENTES ARARIS] ET RHOD[ANI PRIMO OM]NIVM EX [CIVITATE SEGV]SIAN[ORVM] TR[ES PROVINCIAE GALLIAE]
"Caius Ulattius […], fils d'Ulattius Priscus, prêtre à l'autel de nos Césars au temple de Rome et des Augustes du confluent de l'Arar et du Rhodanus. Au premier de la cité des Ségusiaves (parvenu à cet honneur). Les Trois Provinces des Gaules (ont élevé ce monument)."
"[...], prêtre à l'autel de notre César (?) […], questeur de cette même corporation, citoyen véliocasse, s'est acquitté de son voeu, de bon gré, comme il se doit."
Inscription de Lyon (CIL 13, 1718) ... OMNIBVS HONORI]BVS IN COLONIA SVA PERFVNCTO SACERDOTI AD ARAM ROMAE ET AVGVSTOR(VM) [...
"[…], parvenu dans sa colonie à tous les honneurs, prêtre à l'autel de Rome et des Augustes, […]."
"[…] parvenu chez les siens à tous les honneurs, prêtre à l'autel du confluent de l'Arar et du Rhodanus."
Inscription de Lyon (CIL 13, 1719) … OMNIBVS HONORIBVS APVD SV]OS FVNCT(O) [SACE]RDOTI ARAE [INTE]R CONFLVENTES [ARA]RIS ET RHODANI
"[…] parvenu chez les siens à tous les honneurs, prêtre à l'autel du confluent de l'Arar et du Rhodanus."
Inscription de Paris (CIL 13, 3034) ...] FIL(IO) SACER[DOTI AD ARAM ROM(AE) ET AVG(VSTORVM) CIVITAS] PARI[SIORVM]
"[…] fils de […], prêtre à l'autel de Rome et des Césars. La cité des Parisiens (a élevé ce monument)."
Inscription de Périgueux (CIL 13, 939) ...] ET DEO APOLLINI COBLEDVLITAVO M(ARCVS) POMPEIVS C(AI) POMP(EI) SANCTI SACERDOT(IS) ARENSIS FIL(IVS) QVIR(INA) LIB[O] SACERDOS ARENSIS QUI TEMPLVM DEA[E] TUTELAE ET THERMA[S] PVBLIC(AS) VTRAQ(UE) OL[IM] VETVSTATE COLLA<P=B>[SA] SVA PECVNIA REST(ITVIT) V(OTVM) S(OLVIT) L(IBENS) M(ERITO)
"À […] et au dieu Apollon Cobledulitanvs. Marcus Pompeius Libo, fils du prêtre de l'autel Caius Pompeius Sanctus, (de la tribu) Quirina, prêtre de l'autel lui-même, qui a restauré à ses frais le temple de la déesse Tutela et les thermes publics, l'un et l'autre écroulés de vétusté autrefois, s'est acquitté de son voeu, de bon gré, comme il se doit."
"Aux puissances divines des Augustes […] et à l'Auguste Grande Mère des dieux. Lucius Pomponius Paternus, fils de Sextus Pomponius Paternus, prêtre de l'autel, (de la tribu) Quirina, a posé et dédié cet autel taurobolique."
Inscription de Périgueux (CIL 13, 11047a-c) [NVMINIBVS AVGVSTO]RVM [E]T RE[DVCI FORTVNAE ...]I SACE[RDOTIS ARENSIS FIL(IVS) QVIR(INA) ...... CIVILIB(VS) ET SACER]DOTA[L]IB(VS) H[ONORIBVS FVNCTVS ... VET]VSTAT[E CONLA<P=B>S() ... SVA PECVNIA ... CVM OMNIBVS PO]RTICIB(VS) TO[TISQVE ORNAMENTIS AC MONVMENTIS AD GLORI]AM CIV[ITATIS SVAE RESTITVIT ...... OB CVIVS DEDICATION]EM DEDIT [DECVRIONIBVS ET PLEBI VRBANAE RE]GION[IS ...
"Aux puissances divines des Augustes et à Fortuna Redux […] fils de […], prêtre de l'autel, (de la tribu) Quirina, […] parvenu à tous les honneurs civils et sacerdotaux, […] écroulé de vétusté […] à ses frais […] avec tous ses portiques, tous ses décors, il a restauré des monuments à la gloire de sa cité […]. Pour la consécration de ce monument, il a offert aux décurions et à la plèbe du district urbain […]."
"[...] parvenu chez les siens à tous les honneurs, prêtre à l'autel des Césars au temple de Rome et des Augustes. Les Trois Provinces des Gaules (ont élevé ce monument)."
Inscription de l'arc de Saintes (CIL 13, 1036) GERMANICO [CAESA]R[I] TI(BERI) AVG(VSTI) F(ILIO) DIVI AVGVSTI NEP(OTI) DIVI IVLI PRONEP(OTI) AVGVRI FLAM(INI) AVGVST(ALI) CO(N)S(VLI) II IMP(ERATORI) II // TI(BERIO) CAESAR[I DIVI AVG(VSTI) F(ILIO) DIVI IVLI NEP(OTI) AVG(VSTO)] PONTIF(ICI) MAXS(IMO!) [CO(N)S(VLI) III] IMP(ERATORI) VIII [TRI]B(VNICIA) POT(ESTATE) [XXI] // DR[VS]O CAESARI [TI(BERI) AVG(VSTI)] F(ILIO) [DIVI AVGVSTI] NEP(OTI) DIVI IVLI [PRONEP(OTI) CO(N)S(VLI)] PONTIFICI AVGVRI // C(AIVS) IVLIVS C(AI) IVLI CATVANEVNI F(ILIVS) RVFVS [C(AI) IVL(I) AGEDOMOPATIS NEPOS EPOTSOROVIDI PRONEP(OS) VOLT(INIA)] SACERDOS ROMAE ET AVGVSTI AD ARAM [QVAE EST AD CONFLVENTEM PRAEFECTVS FABRVM D(E) S(VA) P(ECVNIA) F(ECIT)] // C(AIVS) IVLI[VS] C(AI) IVLI C[A]TVANEVNI F(ILIVS) RVFVS C(AI) IVLII AGEDOMO[PATIS] NEPOS EPOTSOROVIDI PRON(EPOS) V[OLT(INIA)] [SACERDOS ROMAE ET AV]GVSTI [AD A]RAM QV[A]E EST AD CONFLVENT[EM PRAEFECTVS FAB]RV[M] D(E) [S(VA) P(ECVNIA) F(ECIT)]
"À Germanicus César, fils de Tiberius, Auguste, petit fils du divin Auguste, arrière petit-fils du divin Iulius, augure, flamine augustal, 2 fois consul, 2 fois imperator." "À Tiberius César, fils du divin Auguste, petit-fils du divin Iulius, Auguste, grand pontife, 3 fois consul, 8 fois imperator, revêtu 21 fois du pouvoir tribunicien." "À Drusus César, fils de Tiberius, Auguste, petit-fils du divin Auguste, arrière-petit-fils du divin Iulius, consul, pontife, augure." "Caius Iulius Rufus, fils de Caius Iulius Catuaneunus, petit fils de Caius Iulius Agedomopas, arrière-petit-fils d'Epotsorovidus, prêtre de Rome et d'Auguste à l'autel situé au confluent, préfet des ouvriers, a fait don (de cet arc)."
"[...] Marcus Bucc[...], fils de […], (de la tribu) Galeria, […], parvenu chez les siens à tous les honneurs, prêtre à l'autel de nos César, aux Trois Provinces des Gaules, flamine des divins à Lugudunum et en même temps prêtre […]."
Sources
• A. Audin & P. Quoniam, (1962) - "Victoires et colonnes de l'autel fédéral des Trois Gaules : données nouvelles", Gallia, tome 20, n°1, pp.103-116
• A. Audin, (1964) - Essai sur la topographie de Lugdunum, 3ème édition (1ère édition 1956), Audin, Lyon, 176p.
• A. Desbat, (2016) - "Le sanctuaire des trois Gaules et la question du forum provincial", Revue Archéologique de l'Est, tome 65, n°188, pp.303-323
• D. Frascone, (2011) - "Une nouvelle hypothèse sur le sanctuaire des Trois Gaules à Lyon", Revue Archéologique de l'Est, tome 60, n°183, pp.189-216
• E. C. Martin-Daussigny, (1860) - "Notice sur les découvertes faites en 1859 lors de la démolition de l'ancien Hôpital des filles Sainte-Catherine et de l'Aumône générale, devenu plus tard l'Hôtel du Parc", Mémoires de l'Académie impériale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon, classe des Lettres, 8, 1859-1860, pp.129-143
• F. Richard, (1999) - "Un secteur ressuscité du sanctuaire fédéral des Trois Gaules", in : N. Blanc & A. Buisson, (eds.), Imago Antiquitatis : religions et iconographie du monde romain, mélanges offerts à R. Turcan, De Boccard, Paris, pp.383-394
• L. Tranoy & G. Ayala, (1994) - "Les pentes de la Croix-Rousse à Lyon dans l'Antiquité. État des connaissances", Gallia, tome 51, pp.171-189
• R. Turcan, (1982) - "L'autel de Rome et d'Auguste Ad Confluentem", Aufstieg und Niedergang der römischen Welt, Bd. II,12.1, pp.607-644
• Julien Quiret pour l'Arbre Celtique