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Les peuples celtes  Nom latin:  Lauriacenses  Etymologie:  Ceux de Lauriacum (gentilé latin)  Localisation:  Basse-vallée de l'Enns, entre le Danube et le Niedere Tauern  Capitale:  Lauriacum (Lorch, Enns)

[Lauriacenses] - Cité de la province du Norique, son nom dérivait de celui de sa métropole, Lauriacum (Lorch, Enns). Son territoire couvrait une vaste région comprise entre le Danube et le Niedere Tauern, centré sur la moyenne et la basse-vallée de l'Enns, soit la région historique du Klagenfurt, l'est du Traunviertel, l'ouest du Mostviertel et une portion du nord de la Haute-Styrie.

Les plus anciennes sources antiques ne livrent aucun élément sur le peuple pré-romain (ou des peuples pré-romains) qui habitait cette région. Il semblerait qu'elle ne fut rattachée au Norique que tardivement, peut-être même après que celui-ci ne perdit définitivement son autonomie (milieu du I^er s. ap. J.-C.).

A l'instar de toutes les régions voisines du Danube, celui qui deviendra la cité des Lauriacenses fut aménagé dans le cadre de la progressive édification du limes. Dés le début du I^er s. ap. J.-C., un premier fort auxiliaire a été construit à Lentia (Linz), complété par celui d'Ad Iuvense (Wallsee, Wallsee-Sindelburg) à l'époque flavienne (69-96 ap. J.-C.) et peut-être aussi par celui d'Arlape (Pöchlarn) ⁽¹⁾. Un nouveau fort auxiliaire fut édifié entre la fin du I^er s. et le début du II^e s. ap. J.-C. à Locus Felicis (Mauer an der Url, Amstetten). Lorsque la menace exercée par les Marcomans devint plus prégnante, la légion II Italica pia fidelis y fut transférée du temps de Marc-Aurèle et successivement cantonnée à Albing (Sankt Pantaleon-Erla, Basse-Autriche), vers 170 ap. J.-C., puis à Lauriacum (Lorch, Enns), vers 180 ap. J.-C. (Alföldy, 1974).

La communauté constituée au niveau des canabae de Lauriacum a été érigé au rang de cité en 211-213 ap. J.-C., comme l'attestent les fragments de ses statuts municipaux, découverts à Enns en 1906, habituellement connus sous le nom de lex Lauriacensis (AE 1907, 100 ; 1953, 124 ; 1971, 291 ; 2003, 1323). Cette datation invite à croire que cette déduction fut faite simultanément avec l'érection du municipe des Ovilavenses au rang de colonie, ce qui pourrait conduire à penser que le territoire des Lauriacenses dépendait précédemment de celui des Ovilavenses. Cette communauté, qui gagna alors son autonomie, fut intégrée à la tribu Aelia comme le prouvent quelques inscriptions funéraires provenant de cette cité (AE 1968, 413 et CIL 03, 5683) et une inscription votive ( AE 2016, 1195a). Enfin, sur une inscription lapidaire du début du III^e s. ap. J.-C., découverte à Rome, les Lauriacenses furent mentionnés comme étant l'une des neuf cités de la province du Norique (CIL 06, 1569 ; 41216 ; AE 1998, 150).

A la fin du III^e s. ap. J.-C., dans le cadre de la réforme provinciale de Dioclétien, les Lauriacenses furent rattachés à la province du Norique riverain, laquelle était intégrée au diocèse de Pannonie.