A l'occasion de ces événements, Marcus Valerius Messalla Corvinus fut envoyé en Gaule en tant que proconsul. Il fut alors chargé de réprimer la révolte. Quelle fut l'ampleur de cette révolte ? Si l'on se base sur les Élégies de Tibulle (I, 7, 1-13 ; II, 1, 26-36 ; II, 5, 115-122), elle semble avoir été de grande ampleur. En effet, les Tarbelles et les Carnutes y sont mentionnés, mais également quelques hydronymes, l'Aude, la Saône, le Rhône, la Garonne et la Loire, évoqués comme autant de témoins des victoires remportées par Messalla. De son côté, Eutrope (Abrégé de l'Histoire romaine, VII, 5), range l'Aquitaine dans son énumération des territoires et peuples soumis par Auguste et ajoutés par lui à l'Empire.
Appien, Guerres civiles, IV, 38 :"Il n'accepta pas le pardon, mais après que Brutus et Cassius furent tombés en Thrace, bien qu'il eût encore une armée considérable ainsi que des navires et de l'argent et bien il eût encore l'espoir de l'emporter, Messala n'accepta pas le commandement qui lui était offert, mais il persuada ses amis de se remettre au destin dominant et de joindre leurs forces à celles d'Antoine. Il devint l'ami intime d'Antoine et le soutint jusqu'à ce que ce dernier fût devenu l'esclave de Cléopâtre. Alors, il l'accabla de reproches et rejoignit Octave qui le fit consul à la place d'Antoine quand ce dernier fut déposé et déclaré de nouveau ennemi public. Après la bataille d'Actium, où il avait le commandement de la marine contre Antoine, Octave l'envoya comme général contre les Celtes révoltés et lui attribua le triomphe pour sa victoire sur ceux-ci."
Eutrope, Abrégé de l'Histoire romaine, VII, 5 :"Auguste ajouta à l'empire romain l'Égypte, la Cantabrie, la Dalmatie, vaincue bien des fois avant lui, mais qui fut alors entièrement soumise ; la Pannonie, l'Aquitaine, l'Illyrie, la Rhétie, les Vindéliciens et les Salasses dans les Alpes ; toutes les villes maritimes du Pont, entre autres, les deux plus célèbres, Bosphore et Panticapée. Il vainquit aussi les Daces dans plusieurs batailles, tailla en pièces d'innombrables armées de Germains et repoussa ses ennemis au delà du fleuve de l'Elbe, qui est bien plus éloigné que le Rhin dans ces contrées barbares. Toutefois Auguste chargea de cette expédition son beau-fils Drusus, comme il confia la guerre de Pannonie à son autre beau-fils Tibère. Dans cette campagne on fit quatre cents [ou plutôt quarante] mille prisonniers qui furent transportés de la Germanie dans la Gaule, sur les bords du Rhin."
Tibulle, Élégies, I, 7, 1-13 :"Ce jour a été chanté par les Parques qui filent les trames des Destins, qu'aucun Dieu ne peut rompre, ce jour qui devait mettre en déroute les peuples de l'Aquitaine, faire trembler l'Aude vaincue par un vaillant soldat. L'oracle est accompli : la jeunesse romaine a vu de nouveaux triomphes et des chefs captifs aux bras liés ; et toi, Messalla, père des lauriers du vainqueur, tu étais porté sur un char d'ivoire aux chevaux couleur de neige. J'étais avec toi quand tu méritas ces honneurs : les Pyrénées des Tarbelles en sont témoins, ainsi que les rivages de l'océan Santonique ; témoins la Saône et le Rhône rapide, et la grande Garonne et la Loire, onde bleue du Carnute blond."
Tibulle, Élégies, II, 1, 26-36 :"Maintenant apportez-moi le Falerne fumé d'un antique consul et descellez une jarre de Chio. Célébrons ce jour avec des vins : il n'y a point de honte à s'arroser un jour de fête et à errer d'un pied chancelant. Mais que chacun, en buvant le coup, dise : " A la santé de Messalla " et que le nom de l'absent résonne dans chaque propos. Messalla, célèbre par tes triomphes sur le peuple aquitain, toi dont les victoires ajoutent encore à la gloire de tes aïeux à la longue chevelure, viens m'assister et inspire-moi, tandis que dans mes vers je rends grâce aux dieux célestes des paysans. Je chante les campagnes et les dieux de la campagne ; leurs leçons ont fait perdre à l'homme l'habitude d'assouvir sa faim avec le gland du chêne."
Tibulle, Élégies, II, 5, 115-122 :"Que je puisse célébrer Messalinus, lorsque, pour sa récompense guerrière, il verra porter devant son char les images des villes vaincues, lui-même tenant des lauriers; couronné de laurier champêtre, le soldat entonnera bien fort : " Io ! Triomphe ! " Que la joie de mon cher Messalla soit alors pour la foule un pieux spectacle, quand ce père apparaît au passage du char ! Exauce-moi, et puisse alors, Phébus, ta chevelure rester longue ! Puisse ta soeur être perpétuellement chaste !"
Virgile, Épigrammes, IX :"Voici qu'arrive le vainqueur, magnifique ornement d'un magnifique triomphe, le vainqueur qui a vu s'ouvrir devant lui et les terres et les mers ; portant les horribles dépouilles de la lutte contre les Barbares, il rappelle le grand Oenide, il rappelle le superbe Eryx, et il n'est pas moins habile à exhaler vos chants ni moins digne d'entrer dans vos' choeurs sacrés"