Les Orcades sont un groupe d'îles situées dans le prolongement septentrional de l'Ecosse. Elles sont au nombre de 40 selon Pline l'ancien (IV, 30, 2) et Pomponius Mela (Description de la Terre, III, 44), 34 selon Jordanès et seulement 3 selon l'Itinéraire d'Antonin. Nous savons par Jordanès que ces îles n'étaient pas toutes habitées. Elles correspondent aux actuelles Orkney islands (les Orcades), situées au large du territoire des Lugii.
Pline, Histoire naturelle, IV, 103 :"Parmi les autres îles, aucune, dit-on, n'a plus de 125.000 pas de tour : ce sont quarante Orcades séparées les unes des autres par des distances médiocres, sept Acmodes, trente Hébudes ; entre l'Hibernie et la Bretagne, Mona, Monapia, Ricina, Vectis, Limnus, Andros ; au-dessous, Siambis, et Axantos ; en face, dispersées dans la mer Germanique, les Glessaries, que les Grecs modernes ont appelées Electrides, parce qu'elles produisent l'ambre."
Caius Julius Solinus, Polihistor, XXIII : "Les Orcades sont les îles que l'on rencontre ensuite quand on a quitté le continent. Il y a sept jours et sept nuits de navigation des Orcades aux Hébudes. Elles sont au nombre de trois. Elles sont inhabitées ; il n'y a pas de forêts, il n'y a qu'un amas de joncs et des sables arides. Des Orcades à Thulé, la navigation est de cinq jours et de cinq nuits".
Tacite, Agricola, X : "En suivant cette côte sur une mer encore inexplorée, la flotte romaine a confirmé que la Bretagne est une île et en a soumis d'autres jusqu'alors inconnues, qu'on appelle Orcades. Nos équipages virent même distinctement Thulé, mais ils avaient reçu l'ordre de ne pas aller plus loin dans leurs investigations; l'hiver aussi approchait."
Eutrope, Abrégé de l'Histoire romaine, VII, 8 :"Il (Claude) porta la guerre dans la Bretagne, où nul Romain n'avait pénétré depuis Jules César; il la soumit par les armes de Cn. Sentius et de A. Plautius, hommes de mérite et de haute naissance, et en triompha avec grande pompe. Il ajouta aussi à l'empire quelques îles appelées Orcades et situées sur l'Océan, pus loin que la Bretagne, et fit prendre à son fils le nom de Britannicus."
Pomponius Mela, Description de la Terre, III, 44 :"Les Orcades sont au nombre de trente, à peu de distance les unes des autres. Les Émodes sont au nombre de sept, en face de la Germanie. Le golfe Codan renferme six autres îles. Une d'elles, qu'on appelle Scandinavie et qui est encore occupée par des Teutons, est la plus grande et la plus fertile."
Jordanès, Histoire des Goths, II :"Quoi qu'il en soit, cette mer a au sein de ses flots d'autres îles encore, qui portent le nom de Baléares ; elle a l'île Mévania, ainsi que les Orcades, au nombre de trente-quatre, mais non pas toutes habitées. Elle a aussi à son extrémité occidentale une autre île, du nom de Thylé, dont le poète de Mantoue a dit : Que Thylé t'obéisse aux limites du monde ."
Solin, Polyhistor, XXIII :"Beaucoup d'autres îles entourent la Bretagne. La dernière est l'île de Thulé, où il n'y a pas de nuit à l'époque du solstice d'été, quand le soleil franchit le signe du Cancer, et pas de jour au solstice d'hiver, car le lever et le coucher du soleil se confondent. En partant du cap de la Calédonie pour Thulé, on arrive après deux jours de navigation aux îles Hébudes, qui sont au nombre de cinq. Il n'y a pas de fruits dans ces îles, dont les habitants ne vivent que de poisson et de lait. Ils ont un roi commun, car, quoique distinctes, ces îles ne sont séparées que par de petits bras de mer. Le roi n'a rien à lui ; tout appartient au peuple ; des lois précises le retiennent dans les limites de l'équité, et pour que l'avarice ne le détourne pas du bien, il est soumis à la justice par la pauvreté, puisqu'il n'a rien. Il est entretenu aux frais de l'État. Il n'a aucune femme qui lui soit propre ; il prend temporairement celle qui lui convient. De là vient qu'il ne forme ni le voeu ni le désir d'avoir des enfants. Les Orcades sont les îles que l'on rencontre ensuite quand on a quitté le continent. Il y a sept jours et sept nuits de navigation des Orcades aux Hébudes. Elles sont au nombre de trois. Elles sont inhabitées ; il n'y a pas de forêts, il n'y a qu'un amas de joncs et des sables arides. Des Orcades à Thulé, la navigation est de cinq jours et de cinq nuits. Thulé abonde en fruits que l'on recueille presque en tout temps. Ceux qui habitent cette île vivent au commencement du printemps, d'abord de l'herbe des pâturages avec leurs troupeaux, puis de lait. Ils font pour l'hiver des récoltes de fruits. Chez eux, les femmes sont à la disposition de tous ; le mariage n'existe pas. Au-delà de Thulé, la mer est dormante et lourde. Le tour de la Bretagne est de quatre mille huit cent soixante-cinq milles. Elle renferme des fleuves considérables et nombreux, des sources d'eau chaude appropriées avec un soin particulier aux besoins des hommes. À ces sources préside la déesse Minerve, dans le temple de laquelle brûlent perpétuellement des feux qui jamais ne se réduisent en cendres, mais qui, lorsqu'ils sont consumés, se changent en rochers."